Il y a des groupes qui n'ont plus besoin d'être présentés.
Astrofaes fait partie de ce microcosme de formations qui, sans être connues mondialement, ont un nom qui force respect et admiration. Quatorze années d'existence, 5 full-lengths, quatre démos et EP ont contribué à renforcer la légende.
Astrofaes officie sous forme d'un noyau dur composé de Thurios et Amorth, multipliant les postes au sein d'autres groupes de la scène Ukrainienne, comme
Hate Forest et
Drudkh (pour ne citer qu'eux).
"Those Whose
Past is
Immortal" est le quatrième album studio de la formation. On y retrouve la même recette que sur les trois précédents disques : un son de guitare très abrasif et saturé, et étonnamment mis en retrait par rapport au reste des instruments (chose qui ne fera que s'accentuer sur leur dernier album en date, "Idea.Form.
Essence"), une batterie sobre mais sachant délivrer les blast-beats quand il le faut, une basse vrombissante et (chose assez rare pour être soulignée) parfaitement audible, et enfin des claviers épars, donnant tantôt une touche atmosphérique, tantôt une touche épique aux compositions déjà très bien construites.
Les voix sont correctement mixées à l'ensemble, et le timbre du père Thurios me rapelle étrangement celui de Roman Saenko, figure de proue de la scène Black ukrainienne (pour ceux du fond qui n'auraient pas suivi, le bonhomme a été la tête pensante d'
Hate Forest et joue actuellement dans
Drudkh et
Blood of Kingu - quand il ne torche pas du
Dark Ambient à deux ronds avec
Dark Ages).
Le groupe sait faire varier sa musique de façon à faire voyager l'auditeur sans secousses désagréables, et sans ennui. Si les deux premiers titres sont très typés "Black classique" avec leur blasts-beats taillés à même la roche de Kharkiv, certains morceaux sortent considérablement du lot, comme le magnifique "The
Depths of the
Past" et ses claviers éthérés, produisant sur celui qui écoute (et ce de manière étonnante) un effet radical, presque apaisant. On pourra également citer la très épique "Blackest
Mountain Chain of
Cursed Time", pièce de près de dix minutes. "Glacial
Darkness", titre court et intense, cloture l'album en beauté, et ne fait que nous donner l'envie de le réécouter.
On regrettera cependant la production trop brouillonne, rendant les blast parfois presque inaudibles, masqués par les nappes de guitare, ainsi que le son des claviers. Oui, le son des claviers fait parfois réellement sourire, sonnant comme les synthétiseurs utilisés par ABBA en son temps - oui, j'ose la comparaison. Paradoxalement, ils donnent un certain charme à ce disque (les nappes très cosmiques de "Soul of the
Black Forest"), et fort heureusement ne dénaturent pas l'ensemble des compositions.
La grande force d'
Astrofaes tient dans le simple fait qu'avec des instruments au son parfois plus qu'approximatif, ils arrivent tout de même à faire ressentir des choses à l'auditeur, voire même à le transporter. Epique, puissant, patriote,
Astrofaes nous livre avec "Those Whose
Past Is
Immortal" un très bon disque, qui saura se laisser apprécier par les amateurs de musique violente et inspirée - et qui doit être obligatoirement acquis par les fans de
Drudkh.
@ Kuza : tu peux chercher sur Ebay ou Amazon, tu devrais pouvoir te procurer le disque a moindre coût et beaucoup plus sûrement qu'en commandant chez Supernal ;)
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