Flesh Consumed se forme en 2003 dans la ville de
Santa Cruz dans l'état de Californie, un bastion incontournable du brutaldeath, qui regroupe des formations influentes comme
Deeds of
Flesh,
Disgorge,
Odious Mortem,
Severed Savior,
Gortuary,
Brain Drill, et bien d’autres encore, trop nombreuses pour être citées en quelques lignes. Si la première partie de carrière est assez tumultueuse, ponctuée d’ailleurs par un break, les choses sérieuses commencent en 2006, jusqu'à l'enregistrement de
...Mutilate, Eviscerate, Decapitate... en septembre 2007 aux fameux
Castle Ultimate Studios de Zack Ohren, puis à sa sortie en mai 2008 chez Sevared Records.
Les éviscérations et démembrements divers de la couverture du debut-album plantent de suite le décor, celui d’une boucherie réunissant tous les clichés du genre, donc inutile de chercher une once d’originalité de ce côté-là. Musicalement, si
Flesh Consumed ne fait pas non plus preuve d’une singularité exceptionnelle, il s’inscrit en revanche parmi les bons élèves de l’école brutaldeath ouest-américaine sur cet album. Ici, point de slamdeath mono-cérébral, mais un ensemble architectural divinement pensé et remarquablement articulé.
Avec une précision et une clarté époustouflantes que
Cannibal Corpse ne renierait pas,
Flesh Consumed maîtrise ainsi habilement son sujet, parvenant à aérer ses morceaux et à les singulariser, ayant toujours sous le coude les bonnes idées et les bonnes variations. Avec ses rythmes variés à la batterie, ses riffs acérés et jamais linéaires, son growl profond et non étouffant, ses petits détails bienvenus comme l’acoustique au départ du très bon Harvesting Humans,
...Mutilate, Eviscerate, Decapitate... frappe ainsi avec une brutalité contrôlée et une justesse remarquable.
Paru durant l’âge d’or du brutaldeath californien, qui multipliait les bons albums avec une régularité impressionnante durant ces années 2000 (grâce à des labels comme Uniqueleader, Brutalbands ou Willowtip)
...Mutilate, Eviscerate, Decapitate... n’est pas foncièrement un disque original, mais renferme en revanche un bon niveau technique au service de compositions solides et jamais ennuyeuses, lui permettant de vieillir impeccablement, du moins sur ma platine, tandis que d’autres prennent invariablement la poussière au fil des ans. Objectivement, c’est la meilleure sortie de Sevared Records de l’année 2008 dans le domaine, aux côtés du redoutable Manic Thoughts of Perverse
Mutilation de
Gortuary.
FABIEN.
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