ACCEPT
BALLS TO THE WALL (Album)
1983, Polydor / RCA




Lunuy
1983. Après quatre premiers albums studio, la locomotive Accept se trouve désormais bien posée sur les rails. Breaker avait mis les points sur les i, le groupe allemand naviguant auparavant entre le Rock’n’roll et le Heavy. Restless and Wild a été l’étincelle, le début de la gloire pour Accept, avec un style encore plus affiné, parfois identifié comme Speed Metal.
Balls to the Wall est-il l’album de la « maturité » ? Pas exactement, mais avec cette mine de titres en middle-tempo, de hits en puissance assez calibré radio edit, il faut bien l’avouer, Accept enfonce le clou.

Balls to the Wall, c’est d’abord une couverture présentant une photo à la fois sobre et provocatrice, dont l’idée est issue du cerveau de la parolière Gaby Hoffman (alias « Deaffy »). Balls to the Wall, c’est aussi des textes engagés, avec un titre éponyme rebelle, des thématiques offensives contre les tabous sexuels... s’il fallait croire les réactions, parfois houleuses, qu’à susciter l’album à sa sortie – ah ! Le début des années 80 et l’offensive idéologique conservatrice dans les pays occidentaux ! Et ces controverses injustes, nauséabondes, qui pleuvaient alors sur ce groupe, accusé de sympathies nazies !
Du « gay metal », ce cinquième album ? Laissez-moi rire ! Les textes vont bien au-delà d’une défense de l’homosexualité et se veulent universels : “ This album is dedicated to all the people in the worlds, to an unknown majority, who have the same problems, the same dreams and the same rights, like you and me...”

Niveau musical, c’est du Heavy Metal à l’ancienne que nous avons là, avec une touche de punk : mélodique, sans doute, mais aussi et surtout direct et tranchant dans les riffs. Enregistré tout comme son prédécesseur Restless and Wild dans les environs de Cologne à l’intérieur des studios de Dieter Dierks (principal producteur de Scorpions à cette époque), Balls to the Wall comporte neuf titres bien pêchus et une jolie ballade finale, " Winter Dreams ", aux accords bluesy et acoustiques.

Les pistes commencent d’abord « doucement » avant de se lancer dans des rythmiques accrocheuses (" Balls to the Wall ", " Head Over Heels ", " Turn Me On ", " Guardian of the Night ") ou, au contraire, partent dès le début sans trop se poser de questions dans des constructions plus directes, parfois sur un tempo Speed (les courts " Fight It Back " et " Love Child " ou " Losers and Winners "). La batterie de Stefan Kauffman a un rôle essentiellement tranchant, lançant de temps à autres des mini-breaks accélérés, tandis que les guitares de Wolf Hoffman et d’Hermann Frank envoient des solos divers et variés vers le début du dernier tiers des morceaux avant que ne soit chanté à nouveau le refrain une ou deux fois, parfois légèrement modifié – des compositions assez classiques, en somme.

On remarquera toutefois des sonorités originales, telles la quatrième minute du titre éponyme ou la troisième de " Losing More Than You’re Ever Had ". Sans parler des jeux de voix d’Udo assez recherchés, par exemples sur " London Leatherboys ", " Fight It Back " ou " Love Child ". Car oui, Udo à une voix puissante et variée, c’est à souligner, voix qu’il utilise un peu à la manière du « Metal God » Rob Halford : tantôt claire, tantôt nasillarde/criarde ; parfois même gutturale.

Bourré de hits en puissance, cet album constitue une approche plus radioTout ça pour dire qu’il n’est point étonnant si cet album a fait un tabac à sa sortie, issant le groupe sur le devant de la scène Heavy Metal au côté des monstres britanniques – pas besoin de les citer, tout le monde les connaît ! Le combo allemand ne s’endormira pas sur ces lauriers et saura se montrer encore très créatif et entraînant sur les albums suivants, Metal Heart et Russian Roulette, qui propulseront définitivement Accept au panthéon des légendes du Metal des années 80.

2011-05-18 20:10:46


laillyboy : 17/20
Après avoir trouver son style avec "Restless and Wild", Accept revient avec "Balls to the Wall", et même si la pochette n'est pas au top, le contenu lui, et c'est ce qui compte, fera de la bande à UDO un des groupes majeurs de cette période.
L'entrée en matière se fait sur le titre éponyme, et là, ça frappe fort, c'est un hymme en puissance, LE titre de référence du gang teuton. Les morceaux se suivent et se savourent avec une production soignée, rien n'est à jeter, l'album peut passer en boucle, on ne s'en lasse pas.

2007-05-05 00:00:00