dark_omens : 13/20 | Les prémices d'une fébrilité craintive furent ressentis après l'écoute d'un EP, Leatherhead, qui nous laissait pressentir, il y a peu encore, quelques perspectives inquiétantes. Manquant singulièrement de rythme et d'inspiration, l'aperçu de ce terne tableau n'était, du moins nous l'espérions, que peu représentatif d'un album futur.
L'attente nerveuse trouvent, enfin, son dénouement au son de ce Rev-Raptor. Cette oeuvre est le treizième albums de l'un des chanteurs allemands des plus symboliques, Udo Dirkschneider dont la longévité créative demeure exemplaire. Si l'artiste, aidé de quelques compatriotes talentueux, fut, autrefois, influent au cœur d'une scène saxonne emblématique, il n'est plus aujourd'hui, malheureusement, qu'un acteur d'exception nous proposant une musique, quant à elle, bien trop coutumière. Voilà donc longtemps déjà que la démarche du groupe U.D.O repose uniquement sur les caractéristiques propres de la voix du chanteur sans plus jamais nous offrir les méandres d'une musique remarquable.
Les temps ont changés.
La musique d'U.D.O si peu.
Et, de surcroit, condamnant encore davantage cette expression artistique là, nombres de formations inspirées par le travail du chanteur auront su, bien davantage que le vocaliste saxon, adapter cette expression créative à un modernité plus actuelle.
Le destin est souvent cynique.
Si le constat sévère, mais juste, ne sera sans doute pas démentis par ce nouveau méfait, certaines des appréhensions qui nous animaient quant aux contenus de ce plaidoyer seront, quant à elles, pansées par de rassurantes constatations. Alors que l'on pouvait craindre que l'œuvre ne s'enlise dans les marécages de titres aux cadences peu entrainantes, il règne, en ce Rev-Raptor, suffisamment de nuance de tempos pour nous rasséréner (les prompts et énergique Rev-Raptor, Renegade, Dr. Death mais aussi, par exemple, Motor Borg).
S'agissant des autres attraits de ce manifeste, l'aspect malsain, tourmenté et entêtant, entrevu sur l'excellent, et enivrant, titre Leatherhead est ici bien présent, à des degrés plus ou moins marqués (Le bon Rev- Raptor, le remarquable Leatherhead, Pain Man, Fairy Tales of Victory, Motor Borg...). Ces titres étonnamment sombres apportent une antithèse intéressante à une thèse éminemment traditionnelle.
Car en effet, et bien malheureusement, outres ce vernis délicieusement ténébreux, U.D.O tombe, une fois encore, dans les écueils de ce classicisme dont il maitrise, à l'évidence, parfaitement chaque subtilité mais qui n'est plus suffisant à nous surprendre (Renegade, Dr. Death, Terrorvision...). Quant à nous convaincre c'est une autre histoire basé sur la partialité des aspirations de chacun.
Pour finir l'inventaire des déceptions nées de cet opus, évoquons donc ces titres quiètes, ballades et assimilés. Un exercice dans lequel le vocaliste teutons n'excelle que bien trop rarement. Ainsi, si un I Give as Good as I Get demeure un moment plaisamment agréable. un Underworld dont on ne sait réellement ce qu'il est tant il apparait comme hybride demeurant excessivement, et abusivement, mélodique, mais aussi un Days of Hope and Glory sont, quant à eux, ennuyeusement dispensables.
Rev-Raptor, treizième pierre de l'édifice bâtis toutes au long de ces années par un Udo Dirkschneider infatigable, nous propose donc d'errer dans les dédales d'un Heavy Metal souvent familier, souvent maitrisé, souvent académique, duquel seules les nuances de certains de ces titres aux mélodies, et aux riffs, parfois plus torturés et parfois plus ténébreuses demeurent ensorceleuses. Voilà donc un opus bien trop classique pour nous convaincre et bien trop peu novateur pour totalement nous séduire. Dommage.
2013-06-19 08:44:17
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