STRATOVARIUS
ELYSIUM (Album)
2011, Edel Music / JVC Records / Ear Music


DISC 1

1. Darkest Hours 04:11
2. Under Flaming Skies 03:52
3. Infernal Maze 05:33
4. Fairness Justified 04:21
5. The Game Never Ends 03:54
6. Lifetime in a Moment 06:39
7. Move the Mountain 05:34
8. Event Horizon 04:24
9. Elysium 18:09

DISC 2 - THE DEMO VERSIONS (Limited Edition)

1. Darkest Hours (Demo) 04:28
2. Under Flaming Skies (Demo) 04:12
3. Infernal Maze (Demo) 06:20
4. Fairness Justified (Demo) 04:21
5. The Game Never Ends (Demo) 03:52
6. Lifetime in a Moment (Demo) 05:59
7. Move the Mountain (Demo) 05:24
8. Event Horizon (Demo) 03:58
9. Elysium (Demo) 18:50

Bonustracks (Collector Edition)
10. Last Shore
11. Hallowed

Total playing time 56:29


MetalAngel : 18/20
Il y des albums dont on attend l’arrivée comme celle du Messie. Ce fut le cas en 2009 pour ‘Polaris’, c’est encore le cas en cette nouvelle année 2011 pour ‘Elysium’.

En effet, après un ‘Polaris’ à la fois surprenant et rassurant, qui faisait suite au départ de Timo Tolkki, membre fondateur et principal compositeur du groupe, le quintet nous revient aujourd’hui avec une nouvelle offrande qui, forcément, ne laissera personne indifférent.

Bien que les éléments caractéristiques du son « Stratovarius » résistent encore et toujours à l’innovation musicale, tels que les fameuses parties de claviers du Sieur Johansson ou les refrains imparables qui ont fait la gloire du groupe, Stratovarius va encore plus loin dans l’expérimentation et arrive à surprendre là où on ne l’attend pas. Entre des titres dynamiques, mais toutefois classiques, destinés à plaire aux die-hard fans et taillés pour les radios et la scène, tels que les plaisants « Darkest Hours » (premier single), « Under Flaming Skies », dont l’interlude musical ne dépareillerait pas sur un album solo de Kotipelto – le refrain étant très proche de ceux de « Serenity » et « King Anti-Midas » -, le très court et heavy « The Game Never Ends » ou « Event Horizon », qui n’est pas sans rappeler le très bon « Legions » sur ‘Visions’, nous nous trouvons également confrontés à des chansons plus audacieuses et étonnantes, que cela soit au travers d’introductions calmes et oppressantes ou d’atmosphères énigmatiques (« Infernal Maze », « Lifetime In A Moment » et les voix grégoriennes au début, « Move The Mountain »). Ces morceaux apportent énormément de fraîcheur à la musique de Stratovarius qui semble un tantinet tourner en rond depuis ‘Elements Part I’, exception faite de ‘Polaris’, qui induisait déjà un regain d’inspiration.

Néanmoins, la véritable nouveauté est le morceau-titre qui clôt l’album en beauté. « Elysium » est ce qu’on peut appeler positivement un « monstre ». Comptabilisant plus de 18 minutes de pur Bonheur, ce titre, absolu chef d’œuvre, révèle à lui seul toute l’étendue du talent de composition du guitariste Matias Kupiainen. Variant les plaisirs, Matias a créé un sérieux concurrent au « Destiny » de Tolkki. Entre les envolées lyriques vocales de TK ou les très beaux soli de guitares, le jeune gratteux a réussi à nous gratifier de structures très progressives, voire déstructurées, et d’ambiances variables du plus bel effet, ceci grâce à des chœurs solennels ou des séquences extrêmement mélodiques. Ce cadeau annonce-t-il le changement de cap du groupe ou le plus jeune des membres du groupe a-t-il seulement voulu se / nous faire plaisir ? L’avenir nous le dira. Toujours est-il que cette composition mérite à elle seule toute votre attention. Dès la première écoute, on ne peut s’empêcher de rester bouche-bée devant autant d’émotions, on frissonne de plaisir et d’émoi. Et pour une fois, cela change des titres acoustiques qui terminaient, tantôt maladroitement (« Celestial Dream », « A Drop In The Ocean ») tantôt judicieusement (« Forever », « When Mountains Fall ») les opus de nos ménestrels préférés. Un titre qui s’avèrera explosif en concert, à Paris et Lyon, si le groupe l’interprète alors.

Dire que Stratovarius nous a offert là le meilleur album de toute sa carrière serait un peu trop présomptueux, car il ne fait qu’égaler les missiles nucléaires que sont ‘Visions’ et ‘Destiny’. Mais, nous pouvons, sans hésitation, affirmer que ‘Elysium’ est bien un album magistral, magnifiquement bien construit et absolument séduisant, dans la continuité de ‘Polaris’. Tout comme l’étaient les disques cités ci-dessus en leur temps. ‘Elysium’ prouve de par son existence, ainsi que par sa puissance, que le groupe est comme le phénix qui renaît de ses cendres, revenant là où l’on ne pense pas le retrouver.

L’année 2011 vient de très bien commencer, visiblement…

2011-01-03 09:28:21


Eternalis : 19/20
A travers l’odyssée d’une vie, le combat d’une existence, la bataille perpétuelle de la survie ; il reste ce point d’orgue, semblant inaccessible, visiblement trop sublime pour être vécu par de simple créatures terrestres. L’Elysée…les champs élyséens…Elision…le jardin d’Eden ; le berceau de la vie…de notre vie.
Ambitieux concept que de nommer son quatorzième album de la sorte, Stratovarius décide une nouvelle fois de nommer son disque par un nom évocateur et hautement symbolique. Après le terme « Polaris » évoquant l’étoile la plus brillante et froide de notre système, les Finlandais restent dans des horizons célestes, comme plus légers aujourd’hui qu’il n’y a cinq ans, à la sortie d’un bien terne opus éponyme et sans grande ambition. Les temps ont bien changé et l’arrivée de Mathias Kupianen au poste de guitariste fut au final bien moins bouleversant que ce qu’une horde de fans aurait pu (voulu ?) le penser initialement.
Si "Polaris" souffrait d’un certain conformisme, d’une forme d’enfermement dans son propre style, paradoxalement au départ de son unique compositeur, il redorait tout de même un blason salement terni par un "Elements pt II" et un "Stratovarius" d’une fadeur sans commune mesure. Restait l’étincelle de génie…

Dire que "Elysium" la retrouve avec brio est une chose, admettre que la bande à Timo Kotipelto réalise un véritable coup de maître sera plus proche de la réalité. Proposé dans des formats divers et variés, dont une édition très limitée avec un single vinyle, deux disques et un livret au design complètement différent de l’édition « standart » (même celle du digipack), le tout signé de manière manuscrite par chaque membre du groupe, "Elysium" sublime l’art comme Stratovarius ne l’avait plus fait depuis "Elements pt I", voire "Infinite" ou "Episode" si nous voulions retourner encore plus loin.

Produit dans le propre studio de Mathias, l’album jouit tout d’abord d’une production phénoménale de puissance et de clarté, d’une limpidité exemplaire mettant en exergue l’ensemble des éléments du groupe, n’ayant par antithèse jamais été aussi lumineux et sombre (pas question de se souvenir de la noirceur de supermarché du vulgaire "Maniac Dance").
"Move the Mountains" dévoile par exemple la facette la plus sublime du combo, tout en délicatesse, Timo ayant visiblement beaucoup appris de ses errances passées et se lançant aujourd’hui très rarement dans les envolées masquant l’émotion véritable de sa voix. Jens Johansson, en parfait maître d’œuvre, délivre une ligne de claviers d’une splendeur sans nom, aussi belle que limpide…magique, dans la veine du non moins magnifique "Winter Skies", probablement les plus belles ballades du groupe depuis "Before the Winter" ou "The Abyss of Your Eyes".

Cette émotion viscérale, à fleur de peau et vibrante, on la retrouvera sur chacune des neuf compositions de l’album. L’incroyable "Infernal Maze" va même dans une direction que Strato n’avait presque jamais exploitée. S’ouvrant à capella, s’attendant un peu trop vite à un "Mother Gaia" bis, une envolée majestueuse et symphonique nous emporte, dans une grandiloquence dantesque, quasi religieuse, avant de laisser s’abattre une ligne de claviers et surtout un riff speed, mélodique et unique, ne trahissant pourtant pas une seule seconde l’esprit des Finlandais. "Darkest Hours", lui, dévoile la ligne vocale la plus surprenante du groupe depuis des lustres sur un single. Saccadée mais mélodieuse, le pré-refrain est une pure merveille débouchant sur un refrain simple, efficace, simplement beau. Mais c’est du côté du pont qu’une nouvelle expérimentation surprend, dans ce riff étonnamment sombre et lourd de Mathias, plus proche de Meshuggah que du néo-classique.
Ne délaissant pas les brulots speed, "Under Flaming Skies" s’ouvre sur une mélodie que n’aurait pas renié Kamelot, tandis que le très lourd et heavy "Lifetime in a Moment" reprend là où s’était arrêté Soul of a Vagabond. D’une litanie solennelle s’enclenche une mélodie de clavier géniale, soutenue par une basse énorme et grondante comme jamais (le fait que Lauri Porra en soit le compositeur n’y est sans doute pas étranger), pour un refrain qui, une fois entré en tête, ne risquera pas d’en ressortir avant des lustres.

Moins ostentatoire que par le passé, mais beaucoup plus touchant et émotionnel, Stratovarius se renouvelle et retrouve le génie qui lui manquait depuis près d’une décennie. Ce constat devient aboutissement sur l’énorme pièce éponyme, composée par Mathias en personne et débutée alors que "Polaris" n’était pas encore écrit. Il aura fallu trois ans pour en venir à bout de l’aveu même du guitariste, mais quelle récompense nous offre-t-il en retour…
Basé sur trois phases, la montée en puissance se veut progressive à l’intérieur de chaque partie, la dextérité explosant lors des intermèdes, notamment celui aux cinq minutes, orchestré par un Jorg Michael intenable à la force de frappe toujours aussi incroyable. Loin de s’évertuer dans une décadence symphonique prétentieuse, "Elysium" évoque des images de beauté et de grâce, notamment vis-à-vis des paysages orchestrés par Jens, parfois subliminaux mais toujours présent. Décrire de manière exhaustive une telle œuvre serait fastidieux et gâcherait un certain plaisir d’écoute qui se doit de rester avant tout personnel.

Alors oui les comparaisons avec Revolution Renaissance devaient bien ressortir un jour…et malgré tout le bien que l’on peut penser de leur honorable "Trinity", force est d’admettre qu’il n’atteint qu’à peine et maigrement la cheville de cet Elysium en tout point impérial, sans aucun défaut apparent, sans morceaux de remplissage, sans temps mort et à la beauté manifestement sincère. Elysium est ambitieux et ambition, à l’image d’un groupe qui, aujourd’hui complètement reconstruit, ne regarde plus que vers son horizon.
Un horizon plus que jamais dégagé et glorieux…Stratovarius a enfin repris son trône de maître du speed mélodique, tout comme Rhapsody est revenu en force l’année précédente. Et si l’on réalise que Sonata Arctica a décidé d’une voie complètement différente mais tout aussi impérial, on se dit que la fin des années 2000 et la nouvelle décennie est un véritable sommet pour des groupes s’étant quelque peu perdus en chemin dernièrement…
Stratovarius est de nouveau grand…"Elysium" est immense…tout est dit !

2011-01-13 22:48:46


EndiMistery : 17/20
Stratovarius est présenté depuis 2005 comme un chien égaré dans la forêt neigeuse cherchant comment s'en sortir et cherchant ses proies pour ne pas tomber dans la mort qui lui présente ses bras glacials. Tel une représentation de « L' Appel de la Forêt », le groupe cherchait définitivement à survivre à la mort, qui pendant plus de quatre ans semblait venir. C'est vrai, après le départ de Timo Tolkki, le compositeur de génie et la tête pensante de Stratovarius, qui aurait pu croire que les Finlandais s'en sortiraient ? Ceci était presque sans espoir, mais pourtant, la lumière et le miracle, un couple parfait, arrivait vers le groupe presque déchu. Matias Kupiainen, jeune guitariste de talent, vint sauver le reste du groupe de la noyade. Le groupe revit, sort de la forêt où il s'était égaré et le revoilà fin prêt à montrer son art...

Elysium se trouve entre nos mains tremblantes prêtes à mettre le CD dans l'ouverture à disque de notre chaîne. Mais d'abord, on ne peut s'empêcher d'admirer la splendide pochette de l'album. Le paradis d'un monde détruit se trouve devant cet oiseau semblant égaré, et cette étoile, omniprésente depuis 2009, est le signe des actions faites de génération en génération, la solidarité humaine. Une chose de ce genre plane dans l'esprit en voyant cette mystérieuse étoile. Après l'extase des yeux, place à, sans doute, l'extase des oreilles...

L'album débute par le très accrocheur et tubesque Darkest Hours, présent sur l'E.P du même nom. On remarque déjà grâce à nos oreilles attentives que le son est tout simplement énorme, la production est impeccable, sans problème. Ce titre reste excellent malgré une simplicité qui donne le sourire. Ce genre de morceau est très présent sur Elysium, The Game Never Ends en reste un magnifique exemple. Ce morceau gai et entraînant est sans doute une très jolie perle de l'album, composée par notre ami Jens Johansson, le claviériste virtuose de la bande à Kotipelto. En parlant de Kotipelto, celui-ci n'a rien perdu de sa qualité vocale, restée intacte depuis plus de quinze ans. Jörg est lui aussi excellent, maltraitant depuis toujours sa grosse caisse de ses mains maîtresses du style.

Parlons un peu de Lauri Porra, le bassiste ravageur du groupe. Le morceau qu'il a composé sur cet album est le grandiose Lifetime in a Moment, titre se rapprochant du non moins gargantuesque Soul of a Vagabond. Ce morceau commence par un texte en latin dit par une voix étrange, presque robotique et oppressante, et le tout explose dans un riff de guitare très heavy et une basse sur-jouée, et des textes chantés par Kotipelto qui est toujours aussi grandiose, mettant en lui des émotions sorties tout droit de son coeur. Le refrain est magistral et entêtant, se faisant retenir dès la première écoute. Un titre superbement composé et joué. Lauri Porra est un véritable compositeur et se rapproche de son ami Matias, qui compose la grande partie de l'album.

Stratovarius ne peut vivre sans ballades, et celles-ci sont toujours présentes. La première, Fairness Justified, est une petite merveille avec un Kotipelto royal, laissant une trace sur ce qui est un des chanteurs les plus charismatiques de la scène Power Mélodique. Le solo de Matias est grandiose, magique, à faire trembler presque, mais on ne peut s'empêcher d'avoir un sentiment de tristesse en l'écoutant. Une des plus belles ballades de Stratovarius. Mais la seconde ballade est encore meilleure. Move the Mountain est une sorte de seconde Winter Skies, la magnifique ballade de Polaris. Le titre commence par une sorte de ligne aux claviers avec des choeurs magnifiques, suivi ensuite par une partie acoustique avec un Timo Kotipelto semblant triste. Le refrain est poignant et tout simplement magnifique, après ça suit un solo tout à fait magique et grandiose de Matias Kupiainen, montrant qu'il est capable d'être lui-même. Cette ballade reste à retenir et sera un véritable classique en live.

Les orientations de Stratovarius sur Elysium vont encore plus loin qu'on aurait pu l'imaginer. Les influences progressives viennent ajouter un grand atout sur cet album, et on ne peut qu'être ravi devant une telle variation musicale. Infernal Maze est un morceau qui va loin, très loin dans ces influences. Commençant par une introduction calme, le tout se déchaîne avec un tempo rapide et une mélodie imparable. Du très grand Stratovarius, avec un refrain inimitable et une grande surprise de la part des Finlandais. Mais ça ne s'arrête pas là.

Pour finir, le morceau éponyme énorme de dix-huit minutes achève le voyage. Ce morceau est un oeuvre d'art que l'on n'oserait pas toucher, de peur qu'elle se dégrade. C'est une très bonne façon de dire les choses. Ce morceau est une perle de trois parties pleines de bonheur et d'émotions. Le tout s'additionne pour former un morceau impérial à la beauté venant du coeur. Travaillé depuis trois ans, avant la sortie de Polaris, ce morceau est dirigé de main de maître par Matias Kupainen, composant à lui même les dix huit minutes grandioses de cette pièce rare. D'une première partie lente à une seconde partie au refrain juste épique, les sentiments se mélangent dans un tourbillon de couleurs indéchiffrables tellement le morceau prend des risques, et des risques magnifiques. La fin du morceau est épique, magnifique et poétique, Timo Kotipelto se remplit de sentiments mitigés et de tristesse pour chanter en haut de son art.

Dire que cet Elysium est grandiose serait une erreur. Le disque reprend là où Polaris s'était arrêté. Mais il y a une différence gênante entre Polaris et Elysium. Quelque chose manque à l'appel de ce nouvel album, une étincelle de magie présente sur Polaris. C'est donc pour moi que cet Elysium est inférieur à Polaris, même si Stratovarius se sort du labyrinthe. Ça n'en reste pas moins un magnifique album de Stratovarius, variant ses compositions et surtout avec un titre grandiose de dix-huit minutes. Le livre se referme en attendant d'être de nouveau ouvert...

2011-05-15 13:52:49