XI

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16/20
Nom du groupe Elegy Of Madness
Nom de l'album XI
Type Album
Date de parution 20 Octobre 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 11:11
 01:27
2.
 Broken Soul
 04:33
3.
 Hybrid Love
 04:14
4.
 Revelation
 04:19
5.
 Insanity
 03:48
6.
 Goddess
 05:20
7.
 Moon
 03:17
8.
 Portrait of a Ghost
 05:16
9.
 A.I. Slavery
 01:20
10.
 Crawling
 03:15
11.
 Legion
 05:40

Durée totale : 42:29

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Elegy Of Madness


Chronique @ ericb4

29 Octobre 2023

Sans pour autant dépasser son illustre devancier, ce cinquième élément n'en offre pas moins une jouissive alternative...

Ayant toujours eu pour devise de se laisser le temps d'asseoir ses créations artistiques et techniques sur des bases solides avant de se lancer dans l'arène, on comprend mieux pourquoi le groupe italien mis en selle par le guitariste/growler et arrangeur Tony Tomasicchio il y a 17 ans maintenant s'ingénie à espacer la fréquence de ses sorties d'albums : au discret « The Bridge of Sighs » (2009) succédera l'encourageant « Brave Dreams » (2013), lui-même précédant le dantesque « New Era » (2017), auquel succédera le puissant et innovant « Invisible World » (2020). Et pas moins de trois longues années supplémentaires sépareront le présent opus, sobrement intitulé « XI », de son plus proche et illustre aîné ; tout comme ce dernier, le cadet affiche 11 pistes au compteur, dispatchées sur un ruban auditif de 42 minutes. Est-ce à dire qu'un bis repetita à l'exclusion de toute autre alternative qui, précisément, conférerait à l'actuel méfait son caractère propre, voire son originalité, serait au bout du chemin ? Pas tout à fait...

Si « Invisible World » fut signé chez le puissant label allemand Pride And Joy Music, son successeur se tournera, lui, vers le non moins éminent label italien Scarlet Records. Par ailleurs, le sextet d'hier se voit ici relayé d'un quintet, là encore emmené par Tony Tomasicchio et au sein duquel évoluent dorénavant les talents de : Chiara Di Mare (Aresea), dite ''Kyrah Aylin'', en remplacement d' Anja Irullo, en qualité de frontwoman, Marco Monno aux guitares, Larry Ozen Amati à la basse et Francesco Paolo Caputo (Daegonian) à la batterie, le claviériste/violoncelliste Luca Basile ayant, quant à lui, quitté le navire. Avec le concours, pour l'occasion, de l'expérimenté claviériste et orchestrateur Francesco Ferrini (Fleshgod Apocalypse, guest chez Amorphis, Angra, DragonForce, Kreator, Unleash The Archers...). Etat de fait qui ne sera pas sans effet sur l'actuelle orientation stylistique de la formation, celle-ci officiant désormais dans un rock'n'metal mélodico-symphonique, où des relents heavy, metal moderne et death se substituent aux effluves électro et folk d'hier. Aussi, les sources d'influence seraient davantage à chercher du côté de Delain, Xandria, Amaranthe, Amberian Dawn, Epica, Metalite et Volturian que d' Eluveitie, Nightwish ou Ex Libris.

A l'aune de son devancier, ce cinquième élément a bénéficié d'une production d'ensemble d'excellente facture. Produit et enregistré au Domination Studio (Saint-Marin) par son propriétaire qui n'est autre que le guitariste Simone Mularoni (DGM, Empyrios, Sunstorm...), en collaboration avec le guitariste/bassiste/vocaliste Simone Bertozzi (Ancient Bards, Arcana 13, ex-Gory Blister, ex-The Modern Age Slavery), la galette n'accuse par l'once d'une sonorité parasite tout en offrant une saisissante profondeur de champ acoustique. S'y ajoutent un soin particulier apporté aux menus détails ainsi qu'un mix ajustant parfaitement lignes de chant et instrumentation. C'est dire que tous les voyants seraient au vert pour espérer porter le quintet transalpin parmi les valeurs de référence du metal symphonique à chant féminin. Mais embarquons plutôt à bord du vaisseau amiral pour une traversée en eaux limpides à la profonde agitation intérieure...


C'est à nouveau sur une cadence effrénée qu'évolue volontiers le convoi instrumental, non sans disséminer quelques pépites dans son sillage. Ainsi, passée la laconique et somme toute dispensable entame instrumentale d'obédience cinématique, « 11:11 », les éléments ne sauraient tarder à se déchaîner. A commencer par son voisin de bobine, « Broken Soul », ''delainien'' up tempo aux riffs tournoyants et jouissant d'arrangements orchestraux aux petits oignons, signés Francesco Ferrini ; livrant un refrain catchy mis en exergue par la confondante fluidité des oscillations de la mezzo-soprano, le ''tubesque'' méfait poussera assurément à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Tout aussi enfiévré et empreint d'une touche metal moderne, alors à mi-chemin entre Xandria et Volturian, le vigoureux « Hybrid Love » ne saurait davantage éludé, et ce, eu égard à ses enchaînements intra piste ultra sécurisés et à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous intime à suivre. Dans cette dynamique, on retiendra non moins « Crawling », rayonnant et torrentiel up tempo metal symphonique moderne aux riffs vrombissants, à la confluence d' Amaranthe et de Nightwish, à la fois pour son entêtant refrain, ses saisissants contrastes oratoires, les claires impulsions de la belle se voyant parfois relayées par les growls glaçants de son comparse, et pour insoupçonnée montée en régime du corps orchestral.

Sur un même modus operandi, la troupe a également misé quelques espoirs de l'emporter à l'image d'une patte death savamment positionnée dans son set de compositions. Bien lui en a pris. Aussi, se posant tel un épique et échevelant up tempo metal symphonique aux reflets death et aux virulents coups de boutoir, dans la veine d'Epica et d'Amberian Dawn, « Legion » se fait aussi solaire que gorgonesque. Livrant un pénétrant face à face où, cette fois, les anxiogènes serpes oratoires du maître d'œuvre n'ont de cesse de faire front aux limpides patines de la frontwoman, tout en sauvegardant une sente mélodique des plus enveloppantes, la frondeuse outro ne lâchera sa proie qu'en de rares instants. Peut-être bien l'une des gemmes de l'opus, histoire de clôturer sereinement le chapitre.

Quand ils tempèrent un tantinet leurs ardeurs, nos acolytes trouvent alors et sans ambages les clés pour nous rallier à leur cause. Ce qu'atteste, d'une part, « Revelation », orientalisant mid tempo dans la lignée d'un Xandria des premiers émois. Aussi effeuille-t-on une ensorcelante offrande aux riffs émoussés et égrainant des couplets finement ciselés qu'encensent les troublantes modulations de la déesse. Dans cette énergie, difficile également d'esquiver sans éprouver de tenaces remords les vibes enchanteresses essaimées aussi bien par le ''delainien'' mid tempo « Insanity » que par le ''xandrien'' mid tempo progressif « Goddess » ; tant au regard de leurs sémillants schèmes d'accords et de leurs léger tapping que de leurs refrains immersifs à souhait, là encore, mis en habits de lumière par les angéliques volutes de la princesse, ces deux hits en puissance ne se quitteront qu'à regret. Mais là n'est pas l'ultime argument de la troupe pour asseoir sa défense...

Lorsqu'ils en viennent à allumer une bougie, que s'évanouit alors toute tension, nos compères se mueraient une fois de plus en d'impitoyables bourreaux des cœurs. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Moon », ballade romantique jusqu'au bout des ongles que n'auraient sans doute reniée ni Delain ni Xandria. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle se greffent les cristallines inflexions de la maîtresse de cérémonie et se chargeant en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié comblera assurément les plus exigeantes des attentes de l'aficionado de moments intimistes. La petite larme finira également par perler sur la joue de celui qui parcourra « Portrait of a Ghost », frissonnant et ''metalitien'' low tempo où les caressants médiums de la diva font mouche où qu'ils se meuvent. Ce faisant, une réelle invitation au voyage en d'oniriques contrées est promise à celui qui y plongera le pavillon.


Ainsi, c'est au cœur d'une palpitante aventure, parsemée de grisants paysages de notes et de sonorités renouvelées et des plus enchanteresses, que nous mènent nos cinq belligérants. Jouissant en outre d'une ingénierie du son coulée dans le bronze, d'arrangements de fort bonne facture et d'une technicité instrumentale et vocale éprouvée, le propos se suit de bout en bout sans encombre, à condition toutefois d'ignorer le frugal interlude « A.I. Slavery ». Plus encore, ayant finement sculpté chacune des portées d'un message musical dont les lignes mélodiques transpirent chacune la féconde inspiration de leurs auteurs, le combo parvient le plus souvent à nous retenir plus que de raison. Si les touches électro et folk de naguère pourraient manquer aux fans de la précédente cuvée, force est d'observer que les colorations metal moderne, heavy et death, dorénavant moins timides, offrent une corde de plus à l'arc de nos gladiateurs.

Quelques réserves viennent cependant émailler la surface de la galette : diversifié sur les plans atmosphérique et rythmique, le méfait l'est en revanche un peu moins au regard de ses joutes oratoires, duos mixtes en voix claire et/ou féminins en voix claire et/ou de contraste, et autres chœurs, manquant à l'appel. D'aucuns auraient, par ailleurs, espéré, là encore, l'une ou l'autre fresque concoctée par le collectif italien, à l'image de « Agony Part 2 », réalisée il y a quatorze ans déjà. Il leur faudra également non seulement éradiquer toute zone de remplissage et se départir de l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs mais aussi consentir à quelques prises de risques pour permettre à leur projet de gagner en épaisseur artistique. Ainsi, à l'aune de ce nouvel élan, le combo disposerait d'une arme suffisamment effilée pour conforter sa place parmi les valeurs confirmées, à défaut de le hisser au rang de valeur de référence de ce registre metal. Aussi, sans pour autant dépasser son illustre devancier, ce cinquième élément n'en offre pas moins une jouissive alternative...

Note : 15,5/20

2 Commentaires

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JeanEdernDesecrator - 02 Novembre 2023:

Les riffs très lourds et le côté symphonique sont intéressants, merci pour ta chronique !

ericb4 - 03 Novembre 2023:

Merci pour ron retour!

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