New Era

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16/20
Nom du groupe Elegy Of Madness
Nom de l'album New Era
Type Album
Date de parution 16 Juin 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Apokalypsis
 05:07
2.
 Answer
 03:54
3.
 Fairytale
 05:39
4.
 Lunacy
 04:51
5.
 New Era
 03:35
6.
 Divine Obsession
 04:37
7.
 Memories River
 04:27
8.
 Endless
 04:06
9.
 Illuminated
 03:56
10.
 Nobody Cares
 05:15
11.
 Reset
 04:43
12.
 Day Zero
 03:22

Durée totale : 53:32

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Elegy Of Madness


Chronique @ ericb4

17 Mai 2019

Le temps est venu pour la troupe trans-alpine de porter l'estocade...

Depuis ses tâtonnants débuts, en 2006, de l'eau a coulé sous les ponts pour le combo italien. Après avoir amorcé un virage metal symphonique à l'aune de leur premier album full length « The Bridge of Sighs » (2009), renforcé par un luxuriant « Brave Dreams » (2013), et participé à de nombreux festivals locaux (Divine Rock Festival à Martina Franca en 2008 ; Metal Fest à Pulsano en 2012 ; Metal Alliance Fest à Turin en 2014...), le collectif trans-alpin souhaite désormais porter l'estocade. Aussi s'est-il à nouveau laissé le temps de la maturité compositionnelle opérer, n'accouchant de son troisième effort de longue durée « New Era » pas moins de quatre années suite à son prédécesseur. Sortie elle aussi chez WormHoleDeath, cette rondelle marche également sur les traces stylistiques de sa devancière, nous offrant néanmoins un spectacle metal mélodico-symphonique gothique et progressif renouvelé, dans le sillage de Xandria, Epica, Delain, Nightwish, Ex Libris, Amberian Dawn, Dark Sarah, entre autres.

Dans ce dessein, s'il n'a pas essuyé une radicale transformation, le line up a toutefois subi quelques modifications. A bord du navire nous accueillent désormais : la mezzo-soprano Anja Irullo, le guitariste et growler Tony Tomasicchio, le bassiste Lary Ozen (en remplacement d'Alex Martina), le batteur Francesco Caputo (Daegonian) (en lieu et place de Lorenzo Chiafele) et le claviériste et violoncelliste Luca Basile. De cette nouvelle collaboration émane une proposition à la fois épique, volontiers enjouée, parfois énigmatique et un brin romantique, témoignant d'une féconde inspiration de ses auteurs. En outre, s'y décèlent des lignes mélodiques travaillées en profondeur accolées à une technicité instrumentale plus assurée, des arrangements d'excellente facture ainsi que des enchaînements inter-pistes plus sereins que naguère.

Produites par Carlo Bellotti, les 12 pistes de l'opus ont bénéficié d'un enregistrement de bon aloi, réalisé par Cristian Coruzzi (Levania, Lightless Moor, Norhod, Ivalys...) et Wahoomi Corvi (Azylya, Crysalys, Eleventh Hour, Excruciation...) au Realsound Studio, à Parme, en Italie. Mastérisé et mixé par le guitariste Christian Donaldson (Cryptopsy, Mythosis) au Grid Studio, à Montreal, au Canada, le méfait laisse entrevoir une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. Les 53 minutes de la galette seront-elles de nature à mettre la concurrence à distance et à autoriser à nos valeureux gladiateurs l'accessit au rang de valeur confirmée du metal symphonique à chant féminin ? Exploration...


A l'image de son aîné, et d'un claquement de doigts, cet opus agrippe le tympan eu égard à ses espaces d'expression les plus brûlants, dont de grisants hits en puissance. Aussi ne pourra-t-on que malaisément se soustraire au seyant cheminement d'harmoniques corroboré à un riffing crocheté jaillissant des entrailles de l'invitant et ''xandrien'' « Apokalypsis ». Réservant de sémillantes accélérations, le pulsionnel effort nous octroie également un refrain des plus entêtants. Mis en habits de lumière par les saisissantes envolées lyriques de la sirène, le tubesque effort prend toutes ses lettres de noblesse. De même, dans la veine d'un Nightwish des premiers émois, l'enjoué « New Era » nous projette dans un tourbillon de saveurs exquises. Aisément inscriptible dans les charts, de bout en bout, cette rayonnante offrande se cale sur une imparable sente mélodique que viennent enjoliver les angéliques inflexions de la mezzo soprano et des choeurs aux abois.

A l'instar d'une orientation symphonico-progressive devenue familière, nos acolytes se plaisent à complexifier leur propos tout en offrant de réjouissantes alternatives relatives à leur espace percussif. Dans cette dynamique, on retiendra le ''nightwishien'' low/mid tempo « Answer » à la fois pour ses aériennes séries de notes, son oscillant riffing, ses insoupçonnés changements de tonalité, ses couplets finement échafaudés que relayent des refrains immersifs à souhait. On ne demeurera guère moins sensibilisé aux enivrantes vibes insufflées par « Lunacy », mid tempo progressif à mi-chemin entre Epica et Ex Libris. Doté d'inaltérables riffs en tirs en rafale, voguant sur d'ondulantes nappes synthétiques et infiltré par les limpides volutes de la belle, ce tubesque manifeste symphonico-cinématique dissémine également de galvanisantes montées en puissance du corps orchestral. Dans la même veine, eu égard à leurs gimmicks guitaristiques, à leurs seyantes séries d'accords et à leur caractère épique, les mid tempi syncopés « Divine Obsession » et « Endless » ne manqueront pas d'aspirer le pavillon. Mais là ne s'arrête pas la ronde des saveurs...

Quand elle tempère ses ardeurs, comme elle nous l'a déjà démontré, la troupe nous réserve là encore quelques moments de pure jouissance auditive. Ainsi, évoluant sur une radieuse sente mélodique et sous-tendue par une grisante gradation du convoi instrumental, les ''delainiens'' mid tempi « Fairytale » et « Nobody Cares » nous plongent tous deux au cœur d'un océan de félicité. En outre, en écho aux inaltérables fluctuations du dispositif instrumental, un délicat toucher d'archet au violoncelle vient corroborer un fin legato à la lead guitare. Bref, deux instants privilégiés aptes à procurer quelques frissons et que l'on ne quittera qu'à regret. Sur un même modus operandi, à sa façon, le troublant « Illuminated » capte l'attention sans avoir à forcer le trait. Disséminant ses riffs épais tout en ménageant judicieusement accélérations et ralentissements rythmiques, se dotant parallèlement de choeurs samplés bien amenés, on comprend que le méfait n'a pas tari d'armes d'une redoutable efficacité pour assurer sa défense...

Et lorsqu'elle nous mène en de romantiques contrées, la formation italienne ira jusqu'à se transcender, parvenant alors à essaimer une charge émotionnelle bien difficile à endiguer. Aussi le tympan sera tout naturellement magnétisé par l'appel de la sirène à l'aune de « Memories River », fondante ballade aux airs d'un slow qui emballe. Sous-tendue par de délicats arpèges au violoncelle, décochant un bref mais flamboyant solo de guitare, et évoluant sur une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre et des plus ensorcelantes, la caressante offrande générera assurément la petite larme au coin de l'oeil de l'aficionado du genre. C'est également dans un bain orchestral aux doux remous que glisse dans nos tympans alanguis le tendre et infiltrant « Reset ». Dotée d'un hypnotique refrain mis en habits de soie par les célestes impulsions de la maîtresse de cérémonie, la poignante offrande laissera assurément quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront goûté...

Dans un souci de diversification de son offre, le combo nous plonge, par ailleurs, dans de vastes espaces instrumentaux. Contrairement à sa devancière, à l'aune du bref et dispensable interlude « Into the Tale », cette livraison nous immerge, cette fois, au cœur d'une substantielle et luxuriante outro symphonico-cinématique. Ainsi, à la manière d'un générique d'une grande production hollywoodienne, l'épique et un tantinet grandiloquent « Day Zero » insuffle d'envoûtantes modulations, et ce, tout en faisant virevolter à l'envi son violoncelle libertaire corrélativement aux roulements quasi métronomiques d'un tambour martial. Au moment où les éléments telluriques se déchaînent, que la cavalerie orchestrale s'emballe, s'immisce une muraille de choeurs, telle une infranchissable vague de submersion. Une bien belle manière de clôturer ce troisième mouvement...


Si ce nouvel opus marche sur les pas de son aîné, force est d'observer que nos acolytes nous offrent désormais une palette plus étendue de leur art. Bénéficiant d'une ingénierie du son tout aussi rutilante et d'exercices de style non moins variés, la galette s'avère cependant moins diversifiée sur le plan atmosphérique et guère plus originale. Carences relatives compensées par des lignes mélodiques plus nuancées et un poil plus accrocheuses, une technicité instrumentale éprouvée, pas l'ombre d'une rébarbative longueur, et un petit supplément d'âme à la clé. Des sources d'influence bien digérées et des portées judicieusement échafaudées et savamment restituées confèrent à ce propos une épaisseur artistique encore inédite. Bref, une œuvre charismatique, pulsionnelle et émouvante susceptible de placer dorénavant le combo italien parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin. Message fort est donc lancé à la concurrence...

Note : 16,5/20

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