Wormachine

interview Wormachine (FRA)

Le cul entre deux chaises ! La première fesse poilue et bien grasse, le furoncle aguicheur, c’est le coté métalleux des Wormachine. La seconde gracieusement galbée, bronzée et épilée avec le bas résille de circonstance, c’est leur coté élektro-gothik. Vous l’aurez compris (arrêtez de vous tripoter, moi aussi ça m’a excité), Wormachine appartient à cette race de groupes pas vraiment identifiables qu’on pourrait par paresse ou facilité raccrocher au wagon métal-industriel. C’est vrai que Treponem Pal et les Young Gods ont indiscutablement eu une incidence sur leurs façons de voir les choses. Mais Wormachine, c’est encore plus que ça. Voici une interview en avril 2004 avec Pierre, Khoudj, Néon.

 

Salut, tout d’abord la sacro-sainte entrée en matière : pourriez-vous nous présenter Wormachine ?
Salut à toi donc ! worMachine s’est formé en octobre 2000 avec comme line-up : Pierre (Pir), basse chant prog et production – Khoudj, guitare et webmastering – Néon, batterie et percus. Et enfin dans l’ombre Cab (Frédéric Aboura) notre manager énervé.

 

Je m’étais fait une idée plus électronique de votre musique avant de l’avoir écouté. En fait Wormachine sonne très rock, quelque part entre les Youg Gods, Motörhead (le riff d’Accelerator), Treponem Pal et quelque chose de plus stoner-noisy comme par exemple Soundgarden. Quels sont les groupes qui vous ont donné l’envie de monter Wormachine ?
Ce n’est pas par rapport à un groupe que worMachine s’est monté mais plutôt par une envie que nous avions tous en nous de réunir nos idées, s’éclater ensemble et faire quelque chose de différent par rapport à ce que nous faisions avant.
P: Fin 99 j’ai eu mon premier sampleur et il fallait bien qu’on s’amuse avec ! L’album sonne effectivement plus live car on a cherché à composer sur la base du trio, en se servant des machines pour enrichir les ambiances et les arrangements. En tout cas j’aime ta vision des choses.

 

De quel courant musical venez vous d’ailleurs ? A la base êtes-vous plutôt des fans de métal, d’élektro ou de rock au sens large ?
On a grandi dans le métal, les tifs jusqu’aux genoux et on jouait tous dans des groupes de bourrins. Bien entendu, on ne renie rien, simplement, avec le temps, tu découvres plein d’autres sons, d’autres ambiances et c’est génial ! En tant que musicien, tu t’aperçois qu’un jour, tu as plus de deux mots dans ton vocabulaire !
K: Je bois toujours autant de bière par contre !
P: Moi, mes cheveux repoussent !
N: J’ai la double grosse caisse qui me démange !

 

Pouvez-vous nous parler du premier album du groupe qui sort chez Boycott, de son processus de composition ? Qui jette les bases d’une nouvelle chanson de Wormachine en général ?
L’album a été conçu durant la canicule de 2003 et enregistré fin septembre. C’était une période de fou pour composer, trouver l’énergie de boeuffer et composer avec les aisselles moites et sans parler de la "rue du quai". Dans le genre amorphe et tout pourri tu fais pas mieux. Hormis ces détails sordides, on s’est pas mal mis à la bourre car l’écriture sur commande, c’est pas top. D’autant que nous avons mis la barre très haut pour enregistrer les instrus d’un trait, à l’ancienne quoi. Pour la compo pure, c’est souvent Pierre qui amène des séquences que nous structurons dans notre salle.

 

La production est impressionnante de clarté et de puissance. Chaque instrument est parfaitement définissable et mis en valeur. Où l’avez vous enregistré, avec qui ?
Merci pour le compliment ! En fait on a fait

interview Wormachine (FRA)les prises au studio le Chalet à coté de Bordeaux. Nous voulions particulièrement soigner cette étape, pour ne pas fabriquer le son dans l’ordi à base d’édition à outrance. Là au contraire, on s’est pris la tête pour faire sonner nos instruments, à jouer le plus live possible. La volonté était de maîtriser la prod de A à Z. A part le placement et le choix des micros (merci à Jean-Marc) Pierre s’est occupé de tout.

 

Pour celui qui s’occupe des samples, des différentes sonorités qui enrichissent votre musique, comment se passe la recherche des sons ?
De deux choses l’une : soit tout commence dans l’anarchie la plus totale, en bidouillant les machines jusqu’au "déclic", et on compose autour d’une boucle ou d’un son. Soit on a déjà une base basse/batterie/guitare et là c’est plutôt une question d’enrobages et d’arrangements.

 

Un effort sur le prix de vente du disque semble avoir été consenti (15 euros maxi en digipack). C’est une envie qui vient du groupe ou du label ? Est-ce pour vous un moyen de lutter contre le piratage que de proposer un disque au coût le plus bas possible ?
Nous ne sommes pas en lutte contre le piratage, nous luttons juste pour notre survie ! Contrairement à certains, on a encore la naïveté de croire qu’on peut bouffer un jour et payer ses factures grâce à notre musique. Il faut simplement expliquer aux gens, que la copie intensive pénalise surtout l’underground, ce qui a comme conséquence l’appauvrissement culturel et la multiplication des bouses style Star ac, Popstar etc… Tant que les majors réfléchiront en terme de chiffre plutôt qu’en développent artistique, on bouffera que de la daube ! C’est donc notre volonté de baisser d’une part le prix du cd (à condition que les magasins suivent) et d’autre part d’offrir un cd promo 2 titres histoire de faire le premier pas.
P: En plus je me suis tellement saigné sur le son que ça me fait carrément chier que notre zic passe par le mp3 sur des hp d’ordi pourris ! La musique doit rester un loisir et un moyen de s’évader, pas au détriment du porte monnaie.

 

Vous avez déjà partagé les planches avec des groupes très différents. Ça va de Punish Yourself à Enhancer en passant par Lofofora, MXD et Nihil. J’imagine d’ailleurs qu’entre un concert avec les Punish et le public d’ Enhancer, il doit y avoir une différence. Comment réagissent les gens en général ?
Que ce soit en première partie d’Enhancer devant 600 personnes ou chez bibi devant 40 personnes, nous abordons la scène de la même façon. Plus tu es proche du public plus c’est dur (on aime ce défi). Ca se passe de toute façon toujours bien car nous sommes honnêtes dans tout ce que nous faisons. Le plus dur, c’est les conditions techniques ou les lieux mal adaptés, car au final, c’est le public qui en pâti, surtout quand tu joues avec un limiteur réglé à 98 db alors que la caisse claire seule tape déjà dans le 100 / 110. Mais bon, on est rodé et on s’adapte.

 

Avez-vous des projets de tournée pour les mois qui suivent ?
Il nous reste quelques dates pour la fin de saison et les festivals cet été. Notre manager a pas mal d’options pour la rentrée en octobre. Plus proche, nous faisons une date le 12 mai au Nouveau Casino de Paris avec Sleeppers. C’est un groupe que nous apprécions car ils ont l’air de partager pas mal notre vision des choses.

 

Une des forces de Wormachine est de pouvoir intéresser un large public. Mais d’un autre point de vue, n’est ce pas un danger qui vous permettrait de difficilement trouver un public fidèle ? Entre les jeunes foules qui zappent rapidement et les vieux loups qui p

interview Wormachine (FRA)euvent avoir des idées préconçues sur la musique en général, quel type de public visez-vous ?
Essayer de viser un public, c’est du business, nous on est fou ou un peu naïf car nous faisons se qui nous plait et si ça nous plait, pourquoi ça ne toucherait pas d’autres personnes ? Ce qui nous énerve au plus haut point, c’est les phrases du style "c’est bien mais avec des textes en français, ce serait mieux". Fuck off, l’anglais est un choix artistique. Les textes et la prononciation sont travaillés. Pour le français, on l’a fait et on le refera si ça nous fait kiffer et pas si on nous l’impose ! En plus si c’est pour faire des paroles qui on l’air de sortir d’un papier de carambar !

 

On entend souvent dire que le trio est la formule idéale du groupe de rock. Personnellement sur scène, je trouve que ça peux sembler un brin statique, chaque musicien étant trop concentré sur son instrument pour délivrer un réel spectacle. Je ne vous ai jamais vu sur scène encore, mais pour éventuellement pallier à ce manque, utilisez-vous du visuel pour contenter également le regard du public (look, projections vidéo, bimbos…) ?
Des bimbos ! C’est un peu surfait ou faut s’appeler Manson ! Le look, c’est cache misère pour beaucoup de groupe, pour ce qui est des projections, t’as pas 4000 euros à nous filer ?. Non sérieusement, on y songe mais chaque chose en son temps et on a ça en tête, mais on le fera quand ce sera techniquement faisable. On a déjà du mal à avoir un praticable pour la batterie alors un écran t’imagines ! Pour ce qui est du statisme, viens nous voir et tu jugeras, c’est le plus simple !

 

Avez-vous entendu le dernier Collapse "Humans" ? Je trouve qu’ils ont grosso modo la même approche que vous. Sinon, au niveau de la scène française, quels sont les groupes que vous soutenez ?
Nous connaissons de nom, mais nous n’avons pas écouté. On note en tout cas, au pire on gravera le cd … Non on déconne ?.

 

Une question sérieuse si tu veux bien. Maintenant que le "mal est fait", que le chaos règne en Irak, et même si Bush saute aux prochaines élections présidentielles, comment voyez-vous l’avenir dans ce pays ?
Nous ne sommes pas très optimistes, pas seulement pour l’Irak ou les USA, mais pour le reste du monde en général. Tant que l’homme sera un loup pour l’homme, nous n’avons aucune chance de progresser dans le bon sens. L’argent pourris tout ! C’est à chacun de réagir individuellement, changer de leitmotiv, la réussite sociale n’est pas tout. Ce sont des thèmes que nous abordons dans les paroles.

 

La musique représente quoi à vos yeux ? Est-ce simplement un loisir, un moyen de prendre du bon temps ? Ou à l’image de beaucoup de civilisations lointaines, y voyez-vous un aspect très lié à la religion, une forme de pratique rituelle ?
La musique représente notre vie ! On a tout lâché pour. C’est notre moyen d’expression universel, pacifique et positif. C’est un formidable moyen d’échange aussi. C’est surtout un plaisir incommensurable, toutes tes blessures, tes frustrations et les peines de la vie s’effacent quand tu partages un concert avec le public. C’est comme un accouchement, ça fait mal, c’est dur mais quand le bébé arrive, tu oublies tout (c’est nos mères qui nous ont dit ça !).

 

Je vous laisse le mot de la fin, merci à vous.
Tout d’abord merci pour ton intérêt et tes questions qui nous ont bien plues.
P: Black days are coming for us all…
N: Déplacez vous aux concerts, supportez l’underground et écoutez worMachine.
K: Restez vigilant et maître de vos choix.

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interview réalisée par DJ In Extremis

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