Sybreed

En dix ans, Sybreed a su se faire une place de choix parmi les leaders de la scène moderne. Unique, ingénieux, initiateur du cyber metal et inspiration majeure d’une partie de la scène djent, le groupe suisse a parcouru beaucoup de chemin depuis la bombe initiale « Slave Design » sortie en 2005.
Après un « The Pulse of Awakening » chaotique et très noir, Sybreed est de retour avec un « God is an Automaton » plus mélodique, peut-être plus lumineux mais toujours aussi massif et n’oubliant jamais la brutalité et la massivité caractéristiques des guitares de Drop et du chant unique de Ben.
C’est d’ailleurs lui qui s’est livré au petit jeu de la promotion, pour faire le point sur la situation du groupe et parler (longtemps) du nouvel album. Très bavard, affable et communicatif, résumé d’un entretien de près d’une heure qui aura pris plus la forme d’une conversation amicale que d’un simple question/réponse…

[Par Eternalis]

interview Sybreed1 – Salut Ben. A un mois de la sortie de « God is an Automaton », comment te sens-tu ? Impatient ou anxieux ?
Ecoute ça va, on est comme tu peux l’imaginer en pleine promotion de l’album donc un peu de stress. Il y a les interviews qui défilent, on a fini un clip, il y a toute la promotion autour de la sortie et des concerts donc c’est une période assez chargée.

On est bien content de préparer une nouvelle sortie !



2 – Que s’est-il passé depuis « The Pulse of Awakening » ?
Après la sortie de « The Pulse of Awakening », on a pas mal tourné, surtout en Europe, à l’époque avec In Flames. Quelques gros festivals en 2010, le Hellfest, d’autres en Europe comme le Brutal Assault. Encore une autre tournée puis en 2011, on a moins tourné car Drop, notre guitariste, était en train de finir de construire son studio qu’il monte avec ses associés. On a donc gentiment levé le pied sans pour autant tout arrêter et on s’est remis à composer lorsque le studio a été fini, vers octobre 2011.

On a sorti « Challenger » pour pallier à l’inactivité relative du groupe à cette période et on s’est mis à composer vraiment après cette sortie. On voulait enregistrer et faire nos prises sons de l’album dans ce nouveau studio parce que Drop l’a vraiment fait de manière professionnel, avec les logiciels et le matériel adéquat. On a donc fini ça au début de l’année, puis une tournée en Australie en Mars et directement après, Drop est parti à Los Angeles pour mixer l’album avec Rhys Fulber et on arrive maintenant à la promotion de l’album.



3 – Lorsque je l’ai écouté pour la 1er fois, j’ai trouvé le nouvel album beaucoup plus mélodique mais maintenant, je lui trouve un côté très massif…du coup, comment le décrirais-tu toi ?
En fait, je suis assez d’accord avec toi parce que quand on a commencé à l’enregistrer, on était dans un trip beaucoup plus mélodique, notamment au niveau des refrains et des chorus de guitare. Et en même temps, on avait voulu une chose sur cet album et c’était de revenir à des bases metal que l’on avait peut-être un peu laissé de côté sur « Pulse… ». Tu vois, ce côté futuriste, metal « headbanging » que l’on pourrait jouer sur scène et pendant l’enregistrement, j’ai beaucoup travaillé les refrains parce que je voulais qu’ils ressortent vraiment, comme un vieux groupe de heavy metal j’ai envie de dire, ou les groupes des années 90, comme Faith no More par exemple.

Mais il est vrai que quand l’album s’est enregistré, on s’est rendu compte que les riffs étaient vraiment rentre-dedans, un peu à l’ancienne, avec des morceaux qui tapent presque dans le Carcass des fois. C’est un album qui surprend par sa violence après-coup parce que ce sont les mélodies que l’on discerne au premier abord. Je le trouve beaucoup plus fin et contrôlé que « Pulse ». Il a vraiment une grosse influence death metal des années 90, des trucs massifs et brutaux qui sont là pour agresser et écraser l’auditeur…



4 – Mais justement, comme tu disais, la quasi intégralité des refrains sont en chants clairs. Etais-ce une volonté de ta part dès le début ?
Oui tout à fait parce que justement, quand on a parlé du fait de faire un album plus rentre-dedans, j’ai eu un peu peur. Je me suis dit que si on ne faisait que du « brut » tout le temps, l’album en deviendrait fatiguant et je tenais à ce qu’il y ait des influences tout de même pop, tout du moins dans les structures. Que les gens se fassent agresser et, tout d’un coup, qu’un refrain surgisse et vienne adoucir le truc pour permettre à la musique de s’aérer et on ne pas tomber dans une musique qui deviendrait, à mon sens, alors destinée uniquement à des musiciens ou des effrénés. On veut des morceaux rock si tu vois ce que je veux dire.

J’adapte ma voix comme je l’entends sur mes parties, et il aurait été complètement absurdes d’avoir parfois des voix hurlées à certains instants.



5 – Je trouve ce nouvel album plus mélancolique et moins désespéré que pouvaient l’être "The Pulse" ou "Slave Design". Il se rapproche de "Antares" je dirais…
Alors je suis tout à fait d’accord.

Il faut savoir que l’on a eu beaucoup de difficultés à enregistrer « The Pulse of Awakening » et que l’on a même fait une petite déprime après tant il fut difficile à cerner pour nous. C’est un album très noir, glacial et même pour nous même. Au niveau des paroles, j’ai même écris des choses où, après les avoir relus, je me suis dit que j’allais devoir probablement me faire soigner (rires).

Dans ce sens, on est un peu revenu à « Antares » car il est l’exemple de l’album rentre-dedans et mélodique, même si tu trouveras évidemment des traces du précédent et de « Slave Design. Mais comme je dis, cela fait bientôt 10 ans que nous sommes dans Sybreed, et c’est un peu une synthèse de tout cela. Chacun trouvera midi à sa porte je pense quant à son interprétation.

Par contre, c’est marrant que tu le trouve mélancolique car je le trouve beaucoup plus positif que ce que l’on a pu faire avant sur les mélodies. C’est intéressant en tout cas.



6 – Ce que tu dis recoupe ma prochaine question puisque j’ai l’impression que, pour la 1er fois, Sybreed apporte moins d’éléments nouveaux et consolide le style qu’il a déjà créé, pour le rendre plus abouti encore. Es-tu d’accord ?
Tout à fait. Certains m’ont déjà fait cette réflexion en disant que l’on avait moins changé que d’habitude entre deux albums. Je pense que certains seront pris à contre-pied avec cet album car l’on apporte moins de nouveaux éléments, mais on s’est aussi dit que l’on commençait à avoir notre identité, notre style et qu’à force de trop vouloir changer, on risquait de se perdre musicalement.

On avait besoin de cet album de consolidation où le groupe est solide en tant que line up, de style et où l’on peut se faire plaisir. C’est un album qui a été très fun à faire et que l’on avait besoin de faire après « The Pulse of Awakening », à la fois pour nous mais également pour faire le point artistiquement. Comme je te dis, cela fait 10 ans que l’on existe et si on change sans arrêt, ça ne pourra pas apporter que du bon à l’avenir.



Je sais bien que des esprits chagrins diront que nous n’avons pas évolué, et je trouve intéressant de me dire qu’on va prendre les gens à revers car ils ne s’attendront pas à cette direction-là, finalement, puisqu’ils attendaient encore quelque chose de complètement nouveau. Les gens se diront « Ah en fait, c’est du Sybreed, tout simplement ». Je suis donc content de ce que tu me dis car cela démontre une certaine finesse. Ce n’est pas un album qui envoie tout dans le tronche où on bourre la gueule de l’auditeur en une écoute et après, plus rien. Cela démontre qu’on est plus mature, et que Sybreed nécessite plusieurs écoutes avant de se faire appréhender, avec plusieurs niveaux de lectures.





7 – Ta voix est vraiment impressionnante sur des morceaux comme Challenger et surtout "Into the Blackest Light" où tu alternes ton chant d’énormément de façon. Com
interview Sybreedment as-tu réussi à obtenir pareille performance ?
Oui. Alors il y a beaucoup de facteurs car j’ai énormément travaillé après le dernier album, surtout car je n’ai pas été très satisfait de l’enregistrement et surtout du résultat final. J’en suis même venu à détester ma voix sur cet album, et mon ego a été très blessé par ma performance. J’ai donc cherché à trouver ma voix différemment, à la travailler et à la découvrir pour finalement remarquer que j’étais capable de faire des choses dont je ne pensais pas du tout être en moyen de faire, tout comme je suis devenu incapable de chanter comme je le faisais il y a dix ans.

J’ai énormément travaillé sur la technique, la variété et la richesse de mon chant, pour agrémenter plus de rondeur à ma voix. J’écoute énormément de Nevermore, Pain of Salvation et c’est une dimension que j’ai voulu donner à mon chant. Les mélodies ont donc beaucoup plus de saveurs et pour les voix hurlées, Drop est venu me dire à un moment que je n’avais jamais gueuler comme ça (rires). Ca a donc été un bon enregistrement pour moi.



8– Quel concept se cache derrière les textes ?
Ce sont des vignettes très séparées cette fois-ci, avec des sujets différents et c’est la résultante, je pense, d’avoir voulu faire un album plus direct et accessible. Je n’avais pas envie de retenter l’expérience du concept, même si les concepts dans Sybreed n’ont jamais été complets mais plus avec une ligne rouge. Là, j’avais vraiment envie de donner un sujet distinct à chaque chanson, avec un sujet précis. Alors il y a forcément des sujets qui se rapportent forcément à nos sujets de prédilection mais je dirais que c’est surtout la grille de lecture que j’ai du monde actuel. Il y a beaucoup de sujets. « Posthuman Manifesto » par exemple traite du transhumanisme, un courant philosophique qui prône l’amélioration de l’humain par l’humain dans le sens où il peut contrôler son évolution par lui-même. Je suis assez attiré par cette mouvance mais je voulais évoquer les dangers de cette « évolution à la carte ». Après, il y a plein d’autres chansons avec des thèmes différents, dont certains très chers à Sybreed, comme la désintégration de l’être humain dans une société de consommation comme la nôtre. Le titre éponyme également, qui n’a rien à voir d’ailleurs avec une critique de la religion, mais qui vise les gens qui utilisent la religion comme une excuse de leurs actes, en disant « Ce n’est pas moi, c’est Dieu qui l’a voulu ». A mon sens, c’est inacceptable.

9 – L’artwork a été fait par Seth Siro Anton et il dénote pas mal de ses dernières créations. A-t-il eu carte blanche ou l’avez-vous guidé pour rester dans votre imagerie ?
En fait, travailler avec Seth, c’est ne pas lui donner de directive. Il écoute des bribes de musiques et il sort une pochette selon l’ambiance de ce qu’il écoute. Il nous a proposé cet artwork que l’on a adoré dès le début.

Il en avait dessiné plusieurs, qui se retrouvent tous dans le livret final car ils représentent totalement l’album. Il s’est inspiré de la chanson « Into the Blackest Light » pour la pochette, en nous faisant une description d’un certain « prêtre de la lumière noire » comme il l’a appelé. On trouvait très intéressant ce côté futuriste couplé à une vision art ancien. Il y a également d’autres dessins très bons mais que pour la pochette, auraient été beaucoup trop fou, plus proches de l’art modernes de New-York que d’une pochette de metal (rires). On continuera de bosser avec lui car il est incroyable. Il utilise ses idées et son inspiration et on sait que le résultat sera minimum excellent, voir bien plus…







10 – « Slave Design » est assez éloigné de votre imagerie que ce soit pour l’artwork ou les visuels. La musique est aussi beaucoup plus décharnée, industrielle et violente…personnellement, je vous ai découvert avec et je suis un grand adorateur de cet album mais comment le considères-tu dans la carrière du groupe ?
C’est une question difficile parce que j’ai une relation amour/haine avec cet album aujourd’hui. C’est un album de réaction pour commencer, puisque à la base, Drop était dans Rain, très dark metal, et une partie des morceaux de « Slave Design » étaient déjà composés pour Rain avec un tout autre line up. A cette époque, Drop était dans un certain rejet, une remise en cause de ce qu’il écoutait, à ce moment du dark et du black, voir du goth, puis il a découvert Meshuggah, Soilwork, Fear Factory et il l’a composé dans l’esprit de cette découverte, comme un enfant finalement.

On l’a enregistré d’une manière ultra punk, brutale et avec un line up vraiment inédit. Je n’étais personnellement pas capable de faire ce que je voulais donc je restais très simple dans mon chant.



J’en avais également marre de certaines choses donc j’ai voulu faire des choses plus violentes à la Meshuggah…c’était du djent bien avant l’heure si tu veux (rires). Donc, le retour de certaines influences sur « Antares » nous ont permis de cibler ce que nous voulions avec Sybreed. Au final, l’album est difficile à porter car certains fans nous diront toujours « Pourquoi ne refaites-vous pas du « Slave Design » ? ». D’un côté, ce n’est plus ce que nous voulons et d’un autre point de vue, c’est quelque chose de très pesant que de savoir qu’on a sorti cet album…je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire…



11 – Cela se ressent je trouve. On peut même considérer « Antares » comme le véritable premier album du « vrai » Sybreed, du « son » Sybreed et voir « Slave Design » comme quelque chose à part…
Complètement oui. Alors il y a des morceaux que l’on continu à jouer car ils sont vraiment excellents et d’ailleurs, c’est pour ça que tu peux trouver certains éléments sur « God is an Automaton » car c’est très fun à jouer en live, comparé à « Pulse… » qui est presque injouable sur scène. C’est plus de la musique à écouter chez soi.

« Slave Design » pourrait être considéré comme un album finalement accidentel et on le sortirait aujourd’hui, je suis certain qu’il n’aurait pas du tout le même impact car tous ces groupes de djent ont émergé depuis. C’est un album qui vit dans un moment donné. Ce n’était pas un style très pratiqué à l’époque et il n’est pas exclu que l’on revienne à quelque chose de plus brutal à l’avenir.



12 – Quand on écoute « Challenger » par exemple, on se dit que « Slave Design » n’est pas loin, particulièrement dans les arrangements et les samples…
C’est tout à fait possible car on a écouté beaucoup de groupes drum n’ bass à ce moment et on s’est dit « Tiens, si on refaisait un truc à la « Static Currents ». Il y a également « Posthuman Manifesto » qui peut rappeler notre premier album. De toute façon, on n’a pas abandonné ces éléments là mais une chose qui est certaine, c’est que tu n’auras plus de riffs comme « Bio-Active » car avec Fear Factory, tu aurais l’impression forcément de faire de la redite. Nous sommes Sybreed et à chaque fois qu’on a un riff qui sonne comme Fear Factory ou Meshuggah, on l’écarte car nous n’avons pa
interview Sybreeds envie d’être eux, bien que nous adorions ce qu’ils font.

13 – Je vais prendre mon exemple personnel mais quand j’ai découvert The Pulse of Awakening, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dedans et j’avais laissé l’album de côté quelque temps. Il s’était ouvert à moi comme une claque quand je l’avais finalement écouté au casque…
Est-ce que tu penses qu’il y a donc plusieurs façons d’écouter un album ? (au casque, sur une chaine, dans la voiture, en home cinema…)

Hum…oui, sans aucun doute. Je pense que la manière dont tu écoutes un album dépend de l’état d’esprit dans lequel tu es à ce moment-là. Par exemple « Pulse… » oui, si tu l’écoutes comme ça, un album très noir et difficile à digérer, un peu dégueulasse, c’est très difficile à écouter si tu veux simplement un bon album de metal. Alors que si tu te poses, tu pourras discerner les choses plus aériennes de l’album et ainsi voyager.

Je sais qu’il y a des albums comme ça, que je ne peux qu’écouter chez moi et d’autres dans la voiture. Je ne vais pas me mettre du At the Gates chez moi par exemple, alors qu’en bagnole, c’est assez parfait. Tout comme tu peux avoir des albums chiants sur album mais incroyable en live, ou l’inverse. Je pense que la musique parfaite est donc celle que tu peux écouter partout, que ce soit en voiture, tranquillement chez toi ou encore en live, avec la même osmose. C’est très difficile à obtenir.





14 – Vous en êtes maintenant à 4 albums, près de 10 ans d’existence et une popularité très forte. As-tu conscience que Sybreed est devenu une influence majeur dans votre style ?
On en parle parfois entre nous mais bon, tu sais, on ne gagne pas notre vie avec la musique. On souffre comme tout le monde durant la journée et en plus, le soir, on fait de la musique donc cela fait des journées vraiment très longues.

On s’en rendra surement de plus en plus compte mais c’est surtout la réaction des fans qui sont parfois folles. Des fois, après un concert, ils viennent nous parler et c’est comme s’ils discutaient avec une super star ou une idole…on a toujours rejeté le fait d’appartenir à une quelconque scène, pour garder une certaine indépendance mais il est clair que beaucoup de groupes se sont influencés de nous pour ce style qu’on appelle le cyber metal. C’est difficile pour un musicien de s’en rendre compte car on a toujours le même état d’esprit, on cherche à faire de bons albums et oui, on gagne en notoriété mais on cherche avant tout à continuer à avancer artistiquement.



15 – Il y a ce groupe australien justement, qui s’appelle Synthetic Breed, morceau du premier album et dont on devine que Sybreed est la contraction…est-ce que tu les connais ?
(rires). Oui oui, on peut dire que c’est une sorte d’accident hasardeux car on s’est formés en même temps mais à l’opposé de la planète. On s’est rencontré et avons joués sur la même scène et il est assez incroyable de se dire qu’à des milliers de kilomètres, deux groupes ont pu avoir en même temps globalement la même idée, même si eux se rapprochent plus du djent technique aujourd’hui.

Mais il n’y a jamais eu de compétition entre nous, c’est juste une coïncidence incroyable.



16 – En parlant de style, je me souviens d’une interview dans Metallian il y a 3 ans où vous qualifiez votre musique de « Death Wave », amalgame entre Death metal et new wave. Qu’est-ce que tu voulais dire par là ?
Je crois que ça va définitivement nous suivre toute notre vie (rires). Ça a commencé comme une blague en fait…beaucoup de gens nous demandait ce que nous faisions comme style et on disait « cyber metal ». Sauf qu’on nous cataloguait donc directement en clone de Fear Factory…point à la ligne, sans aller plus loin. Puis on a fait une interview à la Grosse Radio, en France, et ils nous ont fait pas mal boire. On a enchainé les bières méchamment et au bout d’un moment, la question est arrivé et Drop a dit « C’est un mélange de new-wave et death metal donc c’est de la death wave ». Donc une blague à la con a marqué beaucoup de monde (rires).

Certaines personnes le prennent très au sérieux, et ça amuse d’autres…on ne pourra désormais plus rien y faire.



17 – J’ai d’excellents souvenirs de votre prestation au Hellfest en 2010 où j’étais au 1er rang. Est-ce que c’était une date particulière ?
Particulière car c’est une année où on avait fait beaucoup de dates et de festivals donc nous étions bien rôdés. Et surtout, c’était une date en France et le Hellfest devient une institution avec le temps, surtout que le batteur et moi sommes français à la base. Si on nous avait dit qu’on jouerait au Hellfest, nous n’aurions surement pas cru. L’ambiance était en plus super bonne. J’avais un peu la pétoche car le public français peut-être très réceptif comme t’insulter comme une merde donc ce n’est jamais évident. Vraiment un concert qui arrivait au bon moment, comme un point d’orgue, plus que le Download Festival qui était presque trop massif, trop impressionnant avec au final moins de sensations. J’espère qu’on reviendra prochainement en tous cas.

18 – Est-ce que tu restes ouvert aux jeunes groupes ? Si oui, quelle a été ta meilleure découverte récente ?
Justement, c’est un peu le côté de « vieillir » car je suis plus imperméable aux nouvelles sorties et j’ai un peu plus de mal aujourd’hui. Sybreed me prend en plus beaucoup d’espace donc peu de groupes m’ont vraiment touché récemment, et surtout pas dans le style que l’on fait car ça deviendrait redondant pour moi de jouer ce style et en plus d’en écouter.



Par exemple, j’écoute des choses plus atmosphériques et lentes actuellement. Des gens nous envoient des morceaux, pas mal de groupes russes d’ailleurs. Je pense d’ailleurs que la Russie, à l’avenir, sera à surveiller car beaucoup de combos y sommeillent. Je n’écoute presque plus Meshuggah n’ont plus car ce n’est plus ce que je recherche vraiment. J’ai découvert TesseracT ou Periphery mais je trouve que ces groupes manquent de sensations arrachées, d’émotions fortes. C’est très technique mais lisse…il manque les tripes qu’il y avait dans les 90’. Ca branle sacrément du manche, ils vont vite mais on se dit « Pourquoi ? ». Je pense qu’un mec qui découvre le metal avec ça, il n’y a pas de soucis mais après…



Je sais qu’on attire et repousse les gens qui écoutent du djent mais clairement, je trouve ces groupes très intéressants pour les musiciens mais qui manquent clairement de l’émotion qui permet à chacun de se retrouver dans la musique.



19 – Le traditionnel mot de la fin ?
Merci à Spirit of Metal. On a toujours eu de supers rapports avec tous ceux avec qui on a été en contact de chez vous et en plus de bonnes chroniques, donc j’espère que ça continuera. On va être traditionnel avec les fans…en espérant qu’ils aimeront l’album et qu’ils viendront nous voir sur scène quand on passera près de chez eux. Et toi, on se capte boire une mousse après le concert si on passe dans la région nantaise (rires).
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interview réalisée par Eternalis

7 Commentaires

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NagaShadow - 28 Août 2012: Même ressenti que mes comparses du dessus, ils m'ont l'air excellent c'est p'tit Suisses (sans vilain jeu de mots ! :P ).
Je suis un "gros" fan du groupe et je vais sans doute me prendre God Is An Automaton ! :)
Peton_SybreedFan - 28 Août 2012: Pfiouuu super interview!
Le CD va tourner jour et nuit une fois acheté!
Rakshasa - 28 Août 2012: Merci pour cette interview très interresante,pour ma part sybreed est le seul groupe qui me donne autant de plaisir à ecouter!Je leurs souhaite que du bon et surtout qu'ils ne changent rien à leurs style!
KORBOINDUSTRIEL - 01 Septembre 2012: trop fort sybreed....vivement qu'ils cassent tout avec leur nouvel album.....jvous kiffe grave les gars.............
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