Sidilarsen

Sidilarsen et moi, c'est une grande histoire. Depuis que j'ai découvert leur son si particulier avec "Une Nuit pour Sept Jours", leur musique fait parti intégrante de mes préférences musicales. Aussi, quand le groupe a annoncé son passage à Cannes, Une joie indescriptible m'a emplis. Et quand la Division Mathpromo est venu à ma rencontre et m'a permis de les interviewer, ce fut le comble de l'allégresse ! Bien tranquillement dans leurs loges, Didou et Viber ont pris quasiment une heure de leur temps pour répondre à toutes mes interrogations !

interview SidilarsenJe sais qu’on a souvent du vous poser cette question, mais il reste encore beaucoup de gens qui ne vous connaisse pas. Il y en a qui ne savent ce qu’ils ratent (rire). Alors si on commençait par une sorte d’historique du groupe ? Comment ça a commencé entre vous ? Revenir un peu sur l’origine du nom ?
VIBER – L’origine du nom, ça vient d’une petite ville en Algérie. Nous, on l’a pris pour les sonorités, pour sortir des Metallica, Sepultura … (rire) tout ça pour faire un truc qui finit en « -en », c’est beaucoup plus original ! Non, c’est plus pour parler du métissage, Sidi a une connotation justement Algérienne, ça évoque de ce fait l’Afrique du Nord, le mélange justement, et comme on se considère davantage dans la Fusion. De plus, nous sommes très proches, on vient d’un coin du sud de la France.



DIDOU – Mais quelques part, ça évoque aussi le sud tout court car, quand on a démarré, à part les groupes Parisiens sur la scène Metal française… Il n’y avait pas encore les Tripod, Eths… On a émergé un peu en même temps, c’était d’ailleurs un peu une révolution de voir des groupes dans les régions du sud qui se mettent au Metal.

On peut voir que depuis 2000, la scène Toulousaine se développe très bien, quand même.
DIDOU – Quand on a créé le nom, en 1997, C’était une toute autre histoire. Et donc, c’était aussi une façon d’affirmer le sud. Et dans notre nom, il y a un clin d’œil au Larsen.



VIBER – C’était un mélange de Rock.



DIDOU – On est vraiment tombé amoureux du mot en lui-même. On a trouvé ça efficace et jolie en même temps. Un peu poétique même. Mais l’efficacité, c’est ça qui nous as intéressé en premier lieu. Pour le coup, beaucoup transforme ça en « Sidi », et ça passe très bien. Après, la rencontre du groupe, elle n’a pas eu lieu parce qu’on se connaissait déjà avant. C’est une histoire d’amitié de très longue date.



VIBER – C’est très important. Ça reste sur notre histoire, notre existence. Notre façon d’exprimer ce que l’on fait. C’est très présent, ce côté famille, humain… Notre amitié est sans doute la chose la plus importante.

Que représente ce fameux tire-bouchon, régulièrement présent depuis "Biotop" ?
DIDOU - Ce tire-bouchon (qui s'appelle précisément un "De Gaulle") représente pour nous une sorte d'homme mécanique, d'homme-machine, c'est un objet anthropomorphique, c'est ce qui nous intéresse, et puis ça fait référence au vin, nous aimons le bon vin... (rire)

Que représente la "Machine Rouge" ? Un croisement "Humain-Machine" ?
DIDOU - Machine Rouge symbolise pour nous le cœur. Le rouge évoque le côté organique, la matière vivante, le sang, la vie, par contraste avec la machine, symbole du "progrès" mais aussi de la froideur et de la désincarnation. Cette dualité, ce paradoxe nous intéresse dans un monde qui se complexifie jour après jour. Aujourd'hui, certains scientifiques rapprochent le point de fusion entre la cellule humaine et l’électronique dans le temps, ça pourrait arriver plus vite que prévu. C'est un sujet sensible pour nous et bien évidemment terriblement angoissant.

J’aurai voulu revenir sur les changements opérés entre « Une Nuit pour Sept Jours » et « Machine Rouge ».
DIDOU – Il y avait une envie de … En fait, « Une Nuit pour Sept Jours », nous en sommes très fier, il y avait des choses intéressantes, de nouvelles mélodies, etc… Mais il me semble que pour « Machine Rouge » … En fait, le destin d’un album, on ne le maîtrise jamais complètement, le rendu final nous dépasse toujours, il faut bien insister là-dessus. Mais dans notre volonté, on avait une envie de retrouver une magie présente sur l’album « Eau », notamment dans le son. Bon, le son, c’est un peu technique, ce n’est pas forcément le plus intéressant non plus, mais sur « Une Nuit pour Sept Jours », concernant le son, nous n’en étions pas hyper satisfait, au final. On était content de nos compos et très fier de l’album, mais sur « Machine Rouge », nous avions envie de revenir à un peu plus de simplicité et trouver une magie, une couleur dans les morceaux, dans le son … Retrouver quelque chose qui existait sur « Eau ». Tout le monde nous disait : « Avec « Eau », vous avez fait quelque chose d’assez hallucinant ». Il y avait un peu cette envie-là. Et également une envie de synthétiser ce qu’est Sidilarsen, de montrer où on en est maintenant, de notre carrière, d’opérer une sortes de recul sur elle.



VIBER – On arrive à un moment où on avait un peu plus de perspective. « Une Nuit pour Sept Jours » est le versant le plus Metal de Sidilarsen, c’est l’album le plus arrangé, le plus fouillé… On a donc mis beaucoup de pistes, d’arrangements, tout ça. On a donc ensuite eu envie de revenir à quelque chose, non pas de plus simplistes, mais de plus immédiat, plus spontané.



DIDOU – Plus épuré, moins sophistiqué. Essayer de contacter la profondeur dans chaque morceau et pas de s’éparpiller. Au sein d’un morceau, on ne part pas dans vingt idées. Il y a des morceaux très différents des uns et des autres. Quand je réécoute « Une Nuit pour Sept Jours », je me rends compte qu’au sein d’un même morceau, on a un passage techno, un autre plus hardcore, un peu mélodique, comme sur « Essentielle Etincelle »… Ce sont des titres qu’on aime, mais un peu trop sophistiqué.



VIBER – Après, la musique reste quelque chose d’émotionnelle, d’affectif, on ne peut donc pas l’analyser comme des mathématiques.

Du côté de la promo de « Machine Rouge », j’ai vu votre démarche de faire en quelques sortes un tour de France en distribuant gratuitement votre single « Le Meilleur Est à Venir ». Comment vous est venue cette idée ?
VIBER – C’est venu par la lassitude d’attendre. On était ensemble et on s’est dit : « Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour occuper le temps qu’on a et pour servir le groupe ? ». On s’est dit que ça serait pas mal de rencontré un peu les gens, de se rappeler aussi à leur bon souvenir (rire) puis pour parler de la sortie de l’album. On voulait faire un truc qui aille au maximum au contact des gens. En gros, c’est « on prend le camion et on y va » !



DIDOU – On est arrivé à un point de non-retour avec le système classique du disque. Il y avait un ras-le-bol, on en avait marre de nos relations avec les maisons de disques. On était tout le temps déçu et frustré par leur communication. On a toujours soigné notre promotion, avant même de signer notre première album (« Biotop », 2003 ndlr), quand on avait des démos à l’époque, on a réussi à en faire parler et tout ça, mais on s’est toujours bouger le cul, comme des bon activistes. On a créés un collectif à Toulouse, Antistatic, dans lequel on s’est toujours engagé. Et quelque part, on est frustré de voir qu’une fois qu’on a signé sur un label avec « Biotop », finalement, il se passait des choses pendant… quinze jours, trois semaines. Donc tu vois, on sort un album, ils font quelques trucs, puis après rien ! Il ne se passe rien !

Et pourquoi cela ?
DIDOU – Tout simplement parce que Sidilarsen est un marché de niche, c’est-à-dire qu’eux visé tant de ventes, mais un nombre très modeste. Et ce qui nous a frustrés c’est que tout le temps, les objectifs étaient vraiment très bas et on ne peut pas se contenter de ça si on veut durer et faire une longue carrière.



VIBER – Nous avions pleins de stratégies de développement.



DIDOU – Et tous les labels chez qui nous sommes allés, ils avaient tous leurs gros poissons. Et un gros poisson, Sidi n’en était pas un. Pour eux, Sidi c’est cool parce que sans rien faire on va vendre tant et ça, ils le savaient. Ils avaient fait leurs ventes, ça leurs avaient rapporté de l’argent et c’était fini. La durée de vie d’un album dans les bacs est très courtes, deux mois, tout au plus. À partir de ça, on s’est dit que l’on reprend tout ça en main. « Machine Rouge », c’est le premier album que l’on sort sur aucun label, nous avons juste signés en direct avec le distributeur. Et ça change tout. Le distributeur est là pour mettre en magasin, il prend sa petite part, mais il ne fait aucun travail de label. Et nous, nous avons décidé de prendre une grosse partie de ce qui a était pressé en usine pour nous, que l’on vend en direct sur le Sidistore et sur nos dates de concert et ça se passe très bien ainsi
interview Sidilarsen. On a également fait appel à un attaché de presse indépendant qui est Mathpromo (qui m’ont permis d’être présent, ndlr) et ça se passe dix mille fois mieux qu’avant ! On a jamais eu une aussi belle com’ qu’en travaillant comme ça.



VIBER – Et tout en ayant en plus un contact très proche avec les gens tous les jours, qui peuvent suivre notre activité, tout ça… On en a déjà ragé de devoir tout géré à distance, à se demandé « mais putain, qu’est-ce qu’il fout, le label ? ».



DIDOU – Et je pense que l’on a un esprit famille très soudé. On a une façon de travailler particulière, qui peut-être contestable, il y a des gens qui préfèrent ne jamais mélanger le business et les relations… Il y’en a qui travaillent comme ça et qui vendent des millions de disques, ok, mais nous, nous avons toujours travaillés coude serrés et finalement, notre tourneur est un ami, notre attaché de presse est un ami, on a finalement crée une grande famille, une sorte d’extension de Sidilarsen. Mais il a malgré tout fallu des balbutiements, se frotter au monde du business, et ça ne collait pas du tout. On ne peut pas travailler avec des gens qui n’ont pas les mêmes états d’esprit, pas les mêmes directions, pas les mêmes idées… On finit frustré, car eux ne regardent que les chiffres. Sur Toulouse, on a une équipe qui se bouge le cul sans regarder les chiffres.



VIBER – C’est surtout une équipe qui est très jeune, qui n’étais pas « forcement » là à l’époque ou le CD, ça fonctionnait. Ils sont donc vraiment au courant de tout ce qui se passe réellement, de ce qu’il faut faire pour arriver à tel but… Ces dernières années, il y en a eu pas mal, de businessman à être totalement dépassé.

D’ailleurs, comment voyez-vous cette « crise » du disque ?
VIBER – Ca a changé très vite ! Beaucoup ont pu anticiper, notamment les grosses maisons, les gros majors, mais au fond, tous ne l’ont pas fait, car ce sont juste de très gros con (rire). On les voit, ils communiquent, vois a quels problèmes ils ont à faire et ils prennent de très mauvaises solutions. Ils ont opérés des changements sans forcément prévenir tous leurs artistes, un peu comme quand ils ont viré Benjamin Biolay, même si ensuite, il s’est démerdé et ça a très bien marché. Il y a eu des aberrations, en termes de marketing. Pascal Negre, si tu m’entends … (rire)



DIDOU – Ah il en a dit, des conneries récemment. Il les enchaîne et c’est vraiment très très fort. Sans forcément savoir de qui il parlait, il a dénigré le fait que de nombreux artistes puissent exister sans maison de disque. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de cas d’artistes qui arrivent à percer mondialement sans maison de disque. Bon, ça fait un moment que l’on sait que des groupes peuvent se démerder, mais là, ça prend une échelle particulière. Il y a un truc récemment qui a émergé mondialement, c’est intéressant. Et lui, il a dénigré ça dans la presse, il dénigre le fait que ça existe, il continu de dire que ça ne marche pas.



VIBER – Après, dans le meilleur des mondes, tous seraient en adéquation autour de ceux qui font la musique, à savoir les artistes avec l’aide des labels. Mais il y a eu une citions, et de nombreux artistes doivent se débrouiller seul, à présent. Mais ce n’est pas du tout une volonté de notre part de se dire « maintenant, on va se débrouiller seul », parce que ça fait beaucoup plus de boulot alors que quand t’as un label qui s’occupe de toi … Si ça marche, ça serait très bien, mais il s’avère qu’aujourd’hui, les gens n’ont plus forcément les moyens d’agir comme il faut. Il y a aussi ceux qui ont l’argent, mais la volonté, c’est autre chose, encore… Ce garçon (Pascal Negre, ndlr) en fait partie (rire). Ce sont des gens qui pèsent malgré tout sur leur profession, ils peuvent donner des directions et qui ont des responsabilités.



DIDOU – Je sens arriver un nouveau danger, il y a une reprise en main par les majors d’internet de plus en plus, alors que c’est ce qui permettait une belle révolution et une belle ouverture musicale, même si certains disent que c’est le premier responsable de la crise du disque, qui est voué à moins se vendre, c’est comme ça, c’est pas forcément dramatique non plus, mais ce qui le devient, c’est que les majors veulent reprendre le pouvoir sur ce moyen et recrée les déséquilibres qui ont toujours existés entre les plus riches et les plus pauvres. Et ça m’interpelle, ça m’inquiète un peu. Je vois les majors s’installer sur la toile et passer des deals avec les réseaux sociaux.

Ce serait donc pour ça que Facebook se retrouve à faire payer les publications des groupes ?
DIDOU – Exactement. Il y a forcément une pression des maisons de disques derrières. Cependant, il n’y a pas que ça, il y a plein d’autres signaux. Un jour, sur Internet, si tu veux vraiment avoir un minimum d’impact, il va falloir lâcher plein de blé. Et qui va lâcher du blé ? Les gros poissons et les grosses maisons de disque. Avec les radios, c’est le même système, il faut payer si tu veux passer sur les ondes. C’est dramatique. J’espère vraiment que le net continuera d’aller suffisamment vite pour inventer de nouveaux réseaux, ou je ne sais quoi qui permettront à chacun d’en profiter, et surtout, que les maisons de disques soient toujours débordées. Et avec toutes les conneries qu’on entend de leurs parts, ils risquent de continuer à l’être.



VIBER – Mais ça n’est plus le jackpot comme c’était avant.

Sinon, pour en revenir au groupe, car on a un peu divagué, je trouve (rire) ! Comment s’annonce vos futurs projets ?
IBER – Et bien, on va commencer gentiment à composer pour la suite. Et surtout continuer à tourner.



DIDOU – On va finir le « Red Machine Tour », car même si en apparence, il ne reste que quelques dates, d’autres vont encore se rajouter prochainement. On va prolonger jusqu’au printemps 2013, voire même le mois de juin. Mais ça ne sera pas massif comme l’année dernière, les dates seront beaucoup plus dispersés. Mais ça serait pas mal de repasser dans le coin (région PACA, ndlr), là, nous sommes justes en train de planter quelques graines.



VIBER – On a eu envie, pour cette tournée, de passer dans des endroits où nous sommes que très peu allés. L’envie de rencontrer de nouvelles personnes et de « faire des petits », en quelques sortes. C’est évident que si on y va jamais, ça marchera moins. C’est malgré tout difficile, car malheureusement, questions rentabilité, il y a des endroits où on ne peut pas aller. Mais nous avons la volonté de prendre des risques, de notre part et également de celle de notre tourneur, ainsi que celle des programmateurs, heureusement d’ailleurs qu’ils aient envie de nous faire venir. Il y a des endroits où c’est vraiment compliqué.

On a souvent remarqué que sur la Côte, il n’y a pas énormément de possibilité pour les groupes de Metal, malgré que certains, comme les Dagoba, Eths etc… soit autant réclamé ailleurs.
DIDOU – C’est chaud, d’ailleurs. Marseille, en quinze ans, on n’y a jamais joué. On devait y jouer deux fois et ça a été annulé. On devait y jouer une fois avec Mass Hysteria, l’autre fois avec Watcha et il n’y avait pas assez de ventes, tout ça … C’était pourtant des beaux plateaux. Mais cette musique, c’est une culture, il y a pleins de circonstance.

À Cannes, on est bien plus dans l’ambiance électro, boîtes de nuit et tout ça.
Et heureusement que la MJC Picaud continu de se battre pour la diffusion de musique Rock et Metal (entre autres). Et même s’ils n’en font pas beaucoup, ils font autant qu’ils peuvent. Mais à Marseille, il n’y a rien… Mise à part des gros groupes, rien. Même Tripod nous avait dit qu’il ne joué jamais à Marseille, peut-être une ou deux fois, à la limite… Tout ça pour dire que, que la ville soit grande ou petite, tout dépend et tout est joué avec la culture. Il y a des petites villes dans lesquelles on passe où on fait salle comble. Or, je suis persuadé que l’on fera très peu de monde si on passe à Marseille.

À la limite, sur invitation d’Eths ou d’autres, ça pourrait le faire.
DIDOU – Même pas sûr. S’ils rassemblent énormément de mondes ailleurs, ils ne font pas plus de 300-400 personnes. En comparaison, à Toulouse, nous, on en fait plus de 800. Et comme je t’ai dit, les gros groupes, c’est différent. Tu pourrais faire jouer AC/DC ou Metallica su
interview Sidilarsenr une île que la foule se déplacerait quand même ! (rire)



Au sujet de vos dernière sortie, on peut noter l’EP, qui n’a pas laisser les avis très indifférents, certains étant très interrogatifs quant à l’intérêt de sortir « à nouveau » votre single, « Le Meilleur Est à Venir ».
VIBER – On voulait décliner un morceau qui est tel quel entre l’EP et l’album et d’en faire une version remixé et une autre guitare-chant très épuré, acoustique. En fait, on avait déjà fait une version acoustique au cours d’une émission sur France Inter et après coup, on a voulu l’enregistrer et pourquoi pas du coup le sortir sur EP. On a ensuite trouvé un gars pour faire du gros son et son remix l’a très bien fait. Du coup, ça fait un produit vraiment pas cher pour des gens qui voudrait nous découvrir, on n’a pas encore un public de milliards de gens. Et pour les fans, ça fait deux versions différentes d’un morceau qu’ils connaissent déjà.



DIDOU – Au départ on a vraiment eu envie de remettre de la lumière sur le titre « Le Meilleur Est à Venir » qui introduit « Machine Rouge », beaucoup de gens ont trouvés que ce morceau avait beaucoup d’impact, on a donc eu envie de l’étendre davantage. Sur « Machine Rouge », il y a surtout « Back to Basics » qui marche très bien, car il est sorti en clip et a été plutôt très médiatisé et « Le Meilleur Est à Venir » est un peu le deuxième morceau phare de l’album, c’est celui qui a été distribué et on a vite remarqué qu’en live, les gens chantent son refrain très facilement. On s’est donc très vite demandé comment remettre en avant ce morceau, et en profiter pour refaire parler de « Machine Rouge » et ne pas se contenté de quelques mois d’exploitation et faire un peu durer tout ça. Puis les médias aiment bien quand on leur donne un peu de nouveauté et l’idée n’était évidemment de se foutre de la gueule du monde. L’idée était donc trois variantes d’un même morceau, trois couleurs, présentes sur la pochette. Et puis … ça fait cinq ans qu’on nous parle de crise, qu’on nous montre un monde noir… Si bien qu’il y a deux ans, quand on est partis distribué « Le Meilleur Est à Venir », c’était pour envoyer un message un peu positif, complètement à contre-courant de ce qu’on nous rabâche sans arrêt. On avait donc envie de resté sur cette note positive, par rapport à « Machine Rouge » et notre tournée, c’était une belle manière de rester là-dessus.

Cet engagement se ressent dans vos textes.
VIBER - Oui, évidemment. Mais on a également beaucoup de chansons très sombres. Mais concernant l’EP, c’était totalement cohérent pour nous de remettre en avant ce titre qui n’a qu’un an. Pour la vie d’un groupe, c’est normal de continuer à faire parler de cet album.



DIDOU – Et même si ça semble rébarbatif d’écouter trois fois la même chanson, on peut vite s’apercevoir qu’avec une instrumentation différente, on pourrait presque apporter un autre sens au texte. Et c’est assez étonnant. Le poser sur une guitare acoustique le rend presque différent.

Les "ballades" "Le Prochain Eté" et "A Ton Ego" sont-elles à adresser à quelqu'un en particulier ?
DIDOU - Non, ces chansons sont inspirées par du vécu, bien sûr, comme toutes nos chansons d'ailleurs, mais elles restent des images, des fictions, bref des chansons de Sidilarsen. Et puis même si ça correspondait à des faits précis de notre vie privée, ça reste notre vie privée ;-) En occurrence, je peux juste te dire que ces deux textes ont été écrits par Viber.

Qui est Samira ?
DIDOU - Encore une fois, c'est un personnage fictif, il m'a été inspiré par deux personnes qui me sont chères. Mais j'ai soigneusement cherché à écrire un texte très allégorique, bourré d'imaginaire, et il est même parfois absurde si on cherche à le décoder au pied de la lettre, car le but premier est de communiquer des états émotionnels en transcendant les mots. Émotion que chacun peut ressentir, recevoir à sa manière.



Et concernant le prochain ? Une fourchette de date prévue ?
DIDOU – On vise l’automne 2013. On est dessus, on bosse, mais ce n’est que le début. Mais si n’est pas satisfait ou si on manque de temps, on n’hésitera pas à le repousser.

En tout cas, quand je vois la différence entre la scène Toulousaine et la scène Azuréenne, j’ai pu constater à quelle point c’était ridicule, en fait… (En allant tourner le clip de Naïve, je me suis retrouvé au milieu des musiciens de Dwail, Manimal, Le Minus et beaucoup d’autre, ayant ainsi pu voir la proximité de ces groupes).
DIDOU – C’est vrai que c’est une scène très active. Mais en 1997, quand on a démarré sur Toulouse, je t’assure qu’il n’y avait rien ! Il n’y avait que du festifs, comme Zebda. Un peu d’alternatif, mais pas de Metal, il y avait tout à faire. Mais on a créé un collectif (Antistatic, crée donc fin 1990 avec Psykup et Delicatessen ndlr). Et je m’en rends compte maintenant à quel point nous sommes différent. On s’entend bien, hein ! Mais c’est l’exemple même du truc qui part de partout et dans tous les sens, mais on est réellement soudés au taquet. C’est né d’une volonté commune et de beaucoup de motivation. Là où on s’est retrouvé, c’est parce que nous étions trois groupes à avoir réellement envie de nous bouger le cul. Personne ne se remuait et le mieux, c’est que ça a marché ! De nombreux groupes en sont sortis, de nombreux en sortes encore aujourd’hui. Et le meilleur, c’est la proximité que l’on garde tous ensemble.



La France est presque conquise par la Sidi-Mania ! Mais qu'en est-il des pays voisins ?
DIDOU - C'est en train d'arriver peu à peu, l'Allemagne est en prévision. Mais c'est difficile de s'exporter car en France les structures et maisons de disque ne savent pas exporter leur musique, elles n'ont pas cette culture. Selon elles tu dois ressembler aux anglo-saxons. Plus tu as une identité bien française, plus ils sont frileux. Pourtant, on sait que ça peut au contraire être une force, regarde Rammstein...

N'est-ce pas parfois compliqué de faire du Metal en français ?
DIDOU - Oui c'est compliqué vis à vis des médias spécialisés Metal et vis à vis des programmateurs de festivals Metal français. Ils ont souvent des blocages et des gros à priori là-dessus, par pseudo culture, ne prenant bien souvent pas le soin de nous voir en live. Du coup nous jouons souvent dans des festivals plus généralistes avec de l'électro, du dub, du rock, parfois du festif, etc... C'est dommage ce complexe français car nous n'avons aucun problème sur les festivals metal étrangers, quand on se retrouve à jouer par exemple avec Samael, Entombed et Gojira, le public et les organisateurs adhèrent à 100%, et sont emportés par l'énergie de Sidi. Donc j'en profite, pour le dire ici : programmateurs du Hell Fest, détendez votre string, ouvrez-vous au Metal danceflloor indus français ! (rire) La musique Metal doit rester ouverte, sinon elle n'incarne plus aucune rébellion ;-) Par ailleurs, rien avoir, il est assez difficile de chanter en français sur du Metal, bon nombre de groupe choisissent l'anglais par culture mais aussi par facilité, et si on prend le temps de traduire, ça vole pas toujours très haut... La langue française est ingrate, elle te met direct à poil, il faut s'arracher pour en faire quelque chose d'intéressant, mais ça en vaut la peine, ça nous permet d'aller beaucoup plus loin dans la sincérité et l'émotionnel. Attention, certains groupe de Metal français chantent en anglais et ça leur va très bien parce-qu’ils se sortent les doigts, comme Gojira, par exemple.



Pour finir, comme ce sont eux qui m’ont permis d’être présent, comment en êtes-vous venue à travailler avec Mathpromo ?
DIDOU - Mathieu fait également partie de notre collectif Antistatic à Toulouse depuis bien longtemps. Nous travaillons ensemble par affinité, et puis c'est quelqu'un qui croit en nous, sa structure est derrière nous et se bat pour nous à 100%. Nous préférons travailler comme ça avec une structure indé qui s'acharne plutôt qu'avec une maison de disque traditionnelle qui t'appuie pendant 3 semaines et te lâche pour le suivant...on a vu ce que donnait ce genre de contrat sur nos premiers albums, il n'est plus question de travailler comme ça aujourd'hui. Nous nous sommes radicalisés, mais nous avons gagné en confiance et en liberté !
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interview réalisée par Mr4444

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