Shape of Despair

interview Shape Of Despair

Devenus incontournables sur la scène funeral-doom après deux premiers albums fantastiques de noirceur, les finlandais Shape of Despair emmenés par l’ex-chanteur d’Amorphis Pasi Koskinen repoussent une fois encore les frontières du moralement soutenable. "Illusion’s Play" leur nouvelle oeuvre vous conduira direct aux frontières du suicide, vous laissant par là-même entrevoir des abysses de désolation infinies. C’est leur guitariste Jarno Salomaa qui répond à mes questions en novembre 2004.

 

>Bien avant de sortir quoique ce soit sous le nom de Shape of Despair (et même bien avant Raven) vous jouiez du death-metal. Qu’est-ce-qui vous a donné envie soudainement de ralentir le tempo ?
Je pense qu’on était simplement à la recherche de quelque chose de différent. Le fait qu’on en ait marre du death-metal était la première étape de cette nouvelle direction.

 

>Après deux albums brillants, Shape of Despair est à présent de retour avec un line-up revisité. Peux-tu nous présenter les nouveaux musiciens ?
Merci. Il y a un nouveau bassiste dans le line-up, Sami Uusitalo. Il joue également dans Finntroll, tout comme Samu, il a pris sa place avant que j’ai eu le temps de tenter ma chance. Le reste de l’équipe date de l’album "Angels of Distress".



> "Illusion’s Play" est donc dispo chez Spikefarm. Peux-tu nous parler du processus d’enregistrement ? Où/quand l’avez-vous enregistré ?
Oui il est disponible chez Spikefarm, et bientôt en France aussi je pense. Nous avons commencé l’enregistrement en août de l’année dernière et l’avons fini en juin-juillet dernier. Cet enregistrement s’est étiré en longueur principalement à cause des répétitions, des tournées etc… Chacun des gars avait ses propres raisons et je pensais vraiment qu’on allait jamais pouvoir en finir. Mais finalement, ça a été une sacrée bonne expérience. Nous l’avons enregistré une nouvelle fo

interview Shape Of Despairis au studio Hellhole. C’est petit mais fiable.

 

>Chacun de vos disques est un nouveau voyage à travers tristesse et désespoir. Etes-vous des gars plutôt déprimés ? J’ai lu que les finlandais était le plus suicidaire des peuples. Penses-tu qu’il faille être déprimé pour créer en tant qu’artiste ?
Non ça n’est pas nécessaire. Le plus important c’est que tu créés ta musique avec passion. Quelquefois il m’arrive d’être déprimé lorsque je compose pour Shape of Despair et des fois pas du tout. J’ai juste besoin d’un espace où faire mon truc, autrement je ne peux rien produire. Il y a bien sûr des exceptions, comme lorsque tu entends dans ta tête un riff et que tu es au boulot. La musique germe toute seule en général, mais des fois tu dois être d’une certaine humeur pour pouvoir te sortir quelque chose de la tête. Sinon, j’ai vu quelque part que les suicides avaient tendance à sérieusement diminuer en Finlande. J’ai comme l’impression qu’on perd notre réputation.

 

>J’ai pu noté un peu plus de mélodies sur ce nouvel album. Avez-vous essayé de réaliser quelque chose de neuf, de différent cette fois-ci ?
En fait, je pense plutôt que c’est une manière de construire des bases pour la musique… J’ai voulu rendre cet album plus calme et atmosphérique que n’importe quel autre de nos disques. Si on parle de changements, il est évident que nous nous éloignons toujours un peu plus de nos débuts. C’est une bonne chose car je pense qu’on peut s’améliorer tout en ne modifiant que quelques petits détails.

 

>Est-ce que la nature, les saisons ou l‘obscurité ont un impact sur votre manière de composer ?
Oui, ça a eu plus d’inspiration sur nous par le passé mais ça garde toujours son importance aujourd’hui.

 

>A propos des textes, quels sont les sujets sur lesquels vous écrivez ?
Ça traite de la misèr

interview Shape Of Despaire, de la haine etc... de sujets qui sont censés renforcer la musique. Ça traite de sentiments personnels qui me tiennent à coeur. J’ai du mal à m’imaginer commencer à écrire de la fiction, de la politique ou autres… Ça me paraît tellement loin.

 

>Crois-tu en dieu ? Que penses-tu des gens qui ont besoin de croire afin de garder espoir ?
La religion est quelque chose d’intime. Ça regarde personnellement chaque être de faire ce qu’il a envie de faire de sa vie, de croire ou de faire confiace à la religion. Je n’ai jamais suivi quelque religion que ce soit, ni jamais cru en aucun dieu. Ce ne sont que des mythes et des histoires pour moi. J’ai besoin de voir pour croire.

 

>Votre mariage de doom avec des vocaux death-metal bien profonds a déjà été expérimenté par d’autres groupes finlandais comme Skepicism, Thergothon ou Unholy. Penses-tu que Shape of Despair soit influencé par ces groupes ?
Oui, dans un sens. Unholy ont toujours été parmi mes préférés depuis des années… Je ne peux nier qu’ils aient ouvert le chemin pour des groupes comme nous.

 

>Allez vous tourner pour promouvoir ce nouvel album ? Avec quels groupes aimeriez-vous jouer ?
On n’a pas encore eu la chance d’y penser. Il faut qu’on réfléchisse à ce qu’on va faire. En fait nous n’avons jamais joué live avec Shape of Despair, donc tourner n’est pas une chose facile à imaginer pour l’instant. Il y a bien sûr des groupes avec lesquels nous aimerions tourné, mais disons qu’avec Skepticism nous prévoyons un show ou deux, ce qui serait génial.



>Connais-tu ces groupes de funeral-doom français Despond et Monolithe ?
Désolé non. Je ne les connais que de noms mais je n’ai jamais entendu leur musique.

 

>Merci pour ton temps, les derniers mots sont les tiens.
Merci. Gardez les yeux ouverts car nous allons sortir un mini-cd l’année prochaine chez Spikefarm. Il y aura des inédits dessus.

interview réalisée par Dj In Extremis

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