Punish Yourself

Headliner du Metalorgie Fest, Punish Yourself a enflammé la salle de la Barakason au propre comme au figuré, grâce à un show mémorable qui a révélé les morceaux du petit dernier Pink Panther Party. Retour avec Vx69 sur la tournée, le nouvel album et les projets de ce groupe survolté boosté à la vodka.

interview Punish Yourself
Petite question de mise en bouche : comment se passe la tournée ?

Euh, bien…

Vous allez partir en Grande-Bretagne faire quelques dates, vous avez déjà eu l’expérience de ce public ?
Oui, on fait trois dates cet été, l’Angleterre on y a déjà fait trois ou quatre dates, le Canada aussi, on était parti quinze jours.

Et Punish marche bien à l’étranger ?
Le Canada pas vraiment, l’Angleterre la dernière fois qu’on y est allé c’était bien, les Anglais sont un bon public.






Vous y allez pour promouvoir Pink Panther Party?

En fait on y va avant tout pour jouer, je crois qu’on n’est pas particulièrement distribué là-bas de toute façon, c’est plus pour que les gens nous voient en live.

Et niveau setlist, vous nous préparez quelque chose d’assez équilibré entre les albums ou vous avez choisi de privilégier le dernier ?
Plus équilibré, on ne joue pas l’intégralité de Pink Panther, je dirais quatre ou cinq morceaux.

Comment voyez-vous l’évolution de Punish Yourself avec les années ?
Je ne sais pas, c’est le public qui voit une évolution, nous nous sommes souvent mis devant le fait accompli « vous avez changé » « ah bon ? On ne s’est pas rendu compte, désolé ».

Beaucoup de gens qualifient PPP de « retour aux sources », vous êtes d’accord avec cette idée ?
Oui dans le sens où on a voulu faire un album qui serait un peu agressif, après ce n’est pas non plus tant que ça un retour aux sources, on n’a pas essayé de refaire ce qu’on faisait à un moment donné, ce n’était pas dans l’idée de ressortir les sons comme à l’époque, un revival. Après il y avait vraiment une volonté de faire quelque chose de plus agressif que ce que l’on avait pu sortir sur les deux albums précédents.

Oui, vous avez quand même beaucoup innové et surpris, avec notamment la BO « Cult Movie ».
Oui c’est sûr, de ce côté-là on aime bien explorer. Après Pink Panther on a sorti dans l’indifférence générale un autre album, personne n’est au courant, c’est ça qui est assez fantastique. C’est un album que l’on vend sur notre stand, qu’on ne trouve pas dans les magasins et qui est encore totalement différent, c’est un truc qu’on a fait avec Sonic Area qui est un projet électronique strasbourgeois, un produit que l’on a sorti hors du circuit commercial et qui s’appelle Phenomedia.

Mais ça ressemble à Punish ?
Non ça ne ressemble ni à Punish, ni à Sonic Area, c’est un truc extra-terrestre quoi, un disque que je trouve très très bien, on a bien brouillé les pistes avec Pink Panther, avec lequel on a pu dire qu’on était formaté alors qu’on a sorti un truc derrière qui est complètement expérimental, ça me fait marrer.

Vous pensez jouer ces morceaux en live ?
Non, parce que vraiment ça a été fait à deux groupes, c’est très très particulier, on fera surement un concert exceptionnel à la rentrée, pas une tournée sinon on se ferait jeter des pierres à la tro
interview Punish Yourselfisième date (rires). C’est comme quand on a sorti Cult Movie, si on s’était mis à le jouer en intégralité on aurait eu droit à des « Non, on n’était pas venu pour ça » donc on peut se permettre de sortir des disques un peu bizarres mais au niveau de la scène il faut rester un minimum réaliste sinon les gens ne viennent plus.

Comment expliquez-vous le succès de Punish Yourself ? Vous l’aviez imaginé ?
Non non, on n’a jamais imaginé que ça marcherait aussi bien, jamais on s’est dit « tiens, on va faire un truc, ça va être bien, les gens iront à nos concerts, on va avoir du succès ». L’objectif c’était de jouer dans des bars et de faire plaisir aux potes, et au bout d’un moment ça s’est mis à prendre et on n’a jamais arrêté, donc on s’est fait un public et puis c’est vrai que le côté visuel de la chose, même si la musique est pas forcément accessible, fait qu’on voit des gens arriver aux concerts parce qu’ils aiment cet univers musical. Du coup on a un public assez vaste et varié, ce qui nous permet de jouer beaucoup.


Peut-être votre unicité aussi peut expliquer que le groupe soit aussi attractif.

Je ne sais pas, je n’ai jamais eu l’impression qu’on faisait quoi que ce soit d’original, on est directement influencé, pas sur des morceaux entiers, mais certains titres sont quand même des hommages aux artistes qu’on aime. C’est peut-être le mélange de certains trucs qui a pas été fait, mais après on sonne très souvent comme les groupes qu’on a écouté et aimé, on ne cherche vraiment pas à s’en cacher. Nous n’avons jamais cherché à être originaux, à créer quelque chose de nouveau.

La scène en fin de compte, y a plein de super groupes, après ils sont plus reconnus par les connaisseurs que par le public. Je vois parfois d’excellents groupes mais dans la salle il n’y a que des membres d’autres groupes qui viennent voir les potes jouer, c’est un peu triste. Pourtant j’entends des projets qui sont vraiment excellents. On a la chance avec le côté visuel d’avoir plus de gens qui viennent nous voir mais il y a finalement des groupes qui sont bien meilleurs que nous mais qui ne font pas autant bouger des gens. Kill the Thrill ce soir, pour moi c’est un des meilleurs groupes français dans leur style, c’est même meilleur que les groupes qui les ont influencé au départ, il y en a peu des comme ça en France. Et ils ne sont pas, ou peu, reconnus par le grand public, c’est dommage.



Oui, mais vous concernant il est certain que le show que vous créez autour de votre musique fait la différence. Dirais-tu que vous vous êtes assagis ?
Non, je ne dirais pas qu’on s’est assagi, c’est différent quand même, on fait peut-être moins n’importe quoi sur scène, avant on faisait des trucs complètement débiles qui étaient peut-être rigolos mais du coup on jouait moins bien, donc on est peut-être plus carrés que par rapport à avant. Grâce à qui ? Grâce à une équipe technique exceptionnelle !





D’accord, et quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite avec Punish ?
Le truc le plus fou…je ne sais pas, le truc le plus con ça a été de me prendre pour un oiseau au Hellfest, j’ai voulu slamer mais la barrière était à 3-4 mètres, j’ai cru que
interview Punish Yourselfj’allais y arriver et finalement je me suis cassé cinq côtes, j’ai fini par terre, je suis remonté sur scène et j’ai atterri à l’hôpital. Sinon l’alarme incendie, ce n’était jamais arrivé avant, c’était à Brest et je pensais que le public allait partir mais non, le vrai Breton est tenace, il était venu pour un concert et il n’est pas parti tant que le concert n’était pas fini.





Musicalement êtes-vous totalement libres ?
On essaie sur scène de faire quelque chose qui va plaire, le but c’est de nous faire plaisir mais ce n’est pas le premier objectif, on est avant tout là pour donner quelque chose qui va plaire aux gens. Du coup sur scène on va jouer plutôt des morceaux qui fonctionnent bien. Mais en studio on est totalement libre, si on veut faire un disque salsa on le fera. (rires)


C’est noté ! Maintenant si Punish était une chose, ce serait quoi selon toi ?

Une bouteille de vodka, on en a vu passer. Certains disent que la vie est une longue route, nous disons que c’est plutôt une longue bouteille de vodka.





D’accord, d’ailleurs où vous voyez-vous dans 10 ans ?
Y a aucune raison que Punish s’arrête de toute façon, après je ne sais pas si on aura autant la forme, à voir.

Et à court terme, quels sont vos projets ?
Déjà on a beaucoup de dates, ce qui nous occupe pas mal, ensuite on commence à réfléchir à un nouvel album, on est lent à la détente donc on préfère y penser dès maintenant. Sinon là dans l’immédiat on a enclenché la composition d’un album pour le side-project 1969 Was Fine, on est dans le boulot sur le deuxième album donc là c’est vraiment le truc en cours, on bosse sur un DVD aussi, d’un concert qui a été filmé à Toulouse en novembre dernier, ça on ne sait pas très bien ce que ça va donner vraiment, sous quelle forme ça va sortir, mais on y travaille. Un éditeur parisien veut aussi sortir un livre de photos. Il se trouve qu’il édite le bouquin de photos de ma copine et il nous a proposé donc pourquoi pas ? Voilà pour résumer les projets qu’on a en ce moment.

Justement j’ai entendu parler d’une date à Nantes très bientôt pour 1969 Was Fine, le projet marche bien pour l’instant?


Oui c’est le 23 ou 24, je ne sais plus. Ca commence, après des années à galérer pour que les gens entendent parler du projet et s’y intéressent, parce que vraiment on a passé des années à en parler sans que personne ne soit au courant. Là ça commence à prendre un petit peu d’ampleur, on a quelques dates prévues, bon ça reste un petit peu limité encore, un premier album est sorti l’année dernière mais il n’a pas été promu à sa juste valeur, on l’a sorti dans une espèce d’indifférence assez générale, là ça commence à frémir avec les dates.



Tant mieux ! Dernière question, tu te préfères en vrai ou en fluo ?
Euh, c’est une bonne question. Dans la vraie vie je me préfère en vrai mais en photo je trouve généralement que j’ai une meilleure tête en fluo.


Un petit mot pour conclure ?

Et bien je dirais « frigidaire », pour la conclusion !
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interview réalisée par Gyroscope

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