Nihilistic Kaos

interview Nihilistic KaosChaos nihiliste : 2 termes qui résument à merveille la vision si particulière de ce projet (presque) solitaire. Un black-metal hors normes pour un album qui ne ressemble à rien d'autre. Il n'en fallait pas d'avantage pour aiguiser ma curiosité malsaine. Entretien avec Körös fin mai 2006 qui nous compte ses aventures libertines au sein de Nihilistic Kaos et de son label Korosiv prods.

>Salut Körös ! Peux-tu nous présenter Nihilistic Kaos par un historique de ton projet ? Les dates-clé, les prods dont tu es le plus fier ?
Tu préfères la version à base de date ou bien la version plus déglingué !? Je vais te faire un mix des deux. Si il y a bien une date à noter, c'est 2002 (Le Pen au deuxième tour!), la naissance de Nihilistic Kaos dans mon esprit de débile profond, 2 titres enregistrés en une nuit alcoolisée qui sortiront en split avec Nordum sur le label Duke. Pour moi, les 2 titres les plus haineux que j'ai composé (je ne manquais pas d'inspiration à cette époque : rupture, la masse grouillante dans la rue manifestant contre la démocratie, la haine de l'étranger…). Puis "Alchimie de la Douleur" débarque en octobre 2002, 5 titres totalement différents de "Ad Honores", un son à part, un accordage dissonant pour une démo qui finalement ne me laisse pas indifférent. 2003, année de changement, Nihilistic Kaos devient un duo le temps de la démo "Demence et Perversion", cela ne durera que quelques mois car S. Nordum (bassiste de NK) décide de tout plaquer. Je reprends donc Nihilistic Kaos tout seul, et je compose "Necro Sad" qui sortira seulement en avril 2005 puis sera rééditée en décembre sur War Production. 2005 est aussi l'année de création du premier album. Et enfin, février 2006, sortie des "Homélies du Vice" chez Forgotten Wisdom prods, sortie dont je suis le plus fier !

>Tu viens donc de sortir ton 1er album intitulé "Les Homélies Du Vice". Or j'avais cru lire quelque part que Nihilistic Kaos c'était bel et bien terminé. Qu'est-ce qui t'a poussé à ne pas lacher le morceau ?
J'ai pensé un moment tout arrêté, car cette scène black-metal me semblait vraiment inintéressante, et un ras le bol profond m'envahissait à chaque fois que je voulais me relancer dans la composition. J'ai alors voulu tester l'intérêt que Nihilistic Kaos avait pour les gens et j'ai été surpris par le nombre d'encouragements que j'ai reçu me poussant à continuer. J'ai alors décidé de terminer cet album et de le sortir pour prouver que Nihilistic Kaos n'était pas mort et qu'il serait dur à tuer. Je pense maintenant ne plus rien avoir à foutre de la scène black-metal, car pour moi Nihilistic Kaos ne se rattache plus au black…

>Parle-nous de l'orientation générale de cet album. On y reconnaît un black-metal particulièrement virulent attaché à des nobles valeurs traditionelles, mais paradoxalement très original aussi par bien des aspects. Outre l'excellent travail sur les voix, ce son si particulier, les samples et la variété des tempos, quels sont selon toi les particularités de ta musique ? Par quels moyens as-tu essayé de "sortir du lot" ?
J'ai essayé au maximum de mélanger toutes mes influences musicales récentes et passées pour enfin faire un album qui me ressemble. Je pense vraiment avoir atteint ce but. On y trouve des rythmiques totalement thrash, par moment des petits passages death et une bonne dose de black. Je trouve justement que je ne suis pas enfermé dans un style, et maintenant c'est ce que
interview Nihilistic Kaos je ferai à chaque fois, même si cela donne un album un peu hétéroclite, ce n'est pas grave… j'ai au moins l'impression de ne pas jouer ce que fait le voisin.

>Où/comment a t'il été enregistré ?
Il a été enregistré sur deux endroits. Chez moi dans mon mini studio (qui se monte petit à petit) pour tout ce qui est de la musique. Et les vocaux dans la cave Duke, un endroit idéal pour hurler sa haine sans attirer les voisins et dans lequel je me sens à l'aise. Tout a été enregistré piste après piste sur ordinateur. Et je pense continuer de cette manière à chaque fois. Sauf si on me propose d'aller en studio.

>Tu assures tous les instruments mais pas mal d'invités sont venus apposer leurs voix, toutes différentes d'ailleurs. Qui sont-ils et pourquoi avoir pensé à eux ?
Alors dans l'ordre, Ebola (ex-Oond And et chroniqueur chez Findus Aerternuer) qui assure deux chants sur le titre le plus violent du cd, j'adore ce mec et son chant est ultime, puissant, plein de rage ! Kurgan, ahhhhh, Kurgan… impossible de voir un album ou une démo sans qu'il ne soit présent physiquement, un chant tellement à part, proche d'un Trom (groupe suisse bien sympa) qui apporte une touche vraiment spéciale à mes projets (attendez de voir l'album d'Eihwaz!). Et enfin, M-Rick (mister Devilish Era, Wolok et créateur du fameux Findus), une voix torturée comme ça, ça se trouve rarement à tous les coins de rue! Tout simplement terrifiant! Ce sont tous des amis proches et fidèles à Nihilistic Kaos depuis le début.

>J'imagine que lorsque l'on est responsable de la totalité d'un album, il est difficile (voire impossible) d'avoir le recul nécessaire pour le juger à chaud. Mais maintenant que tu lui as rendu sa liberté, qu'il est dispo auprès du public, comment le perçois-tu ? Es-tu arrivé à rendre exactement ce qui te trottait dans la tête lors de sa conception ?
Je suis entièrement satisfait, j'ai mis un certain temps à trouver mes marques, mon propre style mais j'y suis arrivé ! J'ai enfin pu tout balancer ce qui nageait dans mon cerveau et à faire tenir cette bouille dans un cd qui je trouve sors un peu de la masse de produit qui inonde le marché. Je peux me montrer un peu prétentieux en disant ça mais je m'en fous.

>Comment composes-tu ta musique ? Ça part de quel élément en général : un riff, une ligne mélodique, un phrasé… ?
Je compose souvent en une seule fois, si je trouve un riff qui me plait, je vais tout faire pour finir le titre directement, je ne vais pas le laisser traîner sur une feuille trop longtemps… C'est le feeling du moment, la haine qui passe dans le titre qui sont importants. La musique est souvent une histoire d'émotion et un titre qu'on travaille, qu'on modifie 15 fois perds souvent de sa puissance.


>Entre le choix du label (Forgotten Wisdom) et ces multiples invités vocaux, on sent que chaque collaboration que tu entreprends est dictée par une amitié ou un profond respect. Que ferais-tu si un gros label te proposait une signature ?
Les amis sont importants pour moi, Nihilistic Kaos est peut être ma création mais l'avis de ce qui croit en moi est aussi utile. Si jamais un gros label me proposait de signer, je regarderais les bons et les mauvais cotés de l'offre et je pense que je trancherais pour aller chez lui. Je fais de la musique pour atteindre un maximum de monde, pour vivre ma passion et qui sait, même d'en vivre! Vivre de la musique ou être
plus connu ne me fera pas oublié d'où je viens.

>L'univers de Nihilistic Kaos baigne dans le sexe à outrance et des pratiques que certains pourraient qualifier de "déviantes". Aussi bien au niveau des textes que des visuels du cd, tout transpire le vice et la luxure. Quels sont les sujets sur lesquels tu écris ?
Et bien justement j'écris très peu, un seul titre sur cet album est de moi, celui sur Caligula. Cet homme m'a beaucoup inspiré, cette folie destructrice, ces passions libertines… un rêve pour moi ! Avant les textes étaient plus inspirés par ma vie et mon vécu (si petit soit-il), maintenant je m'attache à trouver des auteurs pour faire mes textes, tel Xaphan ou Kurgan qui ont une facilité à l'écriture que je n'ai pas. Tout le monde n'a pas cela dans le sang, moi je reste un compositeur !


>Penses-tu que l'on vive une époque prude comparée au XVIIIème siècle de Sade ?
Nous vivons dans une époque particulièrement bizarre, où tout peut choquer mais dans laquelle on peut presque tout faire, un film un peu osé (sexuellement j'entends) peut attirer les foudres de la censure mais des pubs montrant des femmes nues, non… Etre libéré sexuellement est encore une honte alors qu'à l'époque de Sade c'était totalement normal. La pensée de notre monde est encore trop dictée par les religions, j'espère qu'un jour, tous ces réflexes judéo-chrétiens seront anéantis pour laisser l'Homme aller vers sa vraie nature et ses vrais envies.

>Tu gères également un label, tu as sorti le très bon mcd de Nahar récemment d'ailleurs. Parle-nous de tes activités sous l'enseigne Korosiv ? Gères-tu tout ça seul ?
Korosiv existe depuis maintenant 3 ans, il y a une vingtaine de productions k7, cdr ou cd. J'essaie de sortir des groupes que je trouve originaux ou qui me font ressentir des émotions particulières quand je les écoute. Maintenant je suis devenu plus stricte dans mes choix et je réfléchis un peu plus longtemps pour éviter des erreurs de parcours. Je gère tout seul Korosiv et des fois je me dis que c'est un bien lourd fardeau… Mais si je prenais quelqu'un je perdrais ma liberté de mouvement et je devrais rendre des comptes.

>En 2004, tu avais quitté Animus Herilis mais depuis peu tu les as rejoint de nouveau à la basse. Quels sont les projets du groupe ?
J'ai du quitter Animus Herilis pour des raisons personnelles qui auraient pu gêner le groupe dans son avancée… J'ai maintenant pu reprendre ma place à la basse et tout roule plutôt bien. Même si Adipocere ne fait plus de prods, nous avons gardé le moral et j'ai pris la décision de sortir le prochain opus du groupe, un split-cd avec Xeohl (groupe parisien très bon) qui sortira en fin d'année 2006. Ce mcd montrera que le groupe a pu se relever de l'arrêt de son label et qu'il est prêt à continuer sa marche en avant. Nous chercherons, je pense, un autre label après.


>Je te laisse conclure, merci pour le temps que tu m'auras consacré.
Merci pour ton soutien via ta radio et cette newsletter qui mériterait presque de devenir un zine. Sortez-vous les doigts du cul, allez aux concerts, achetez des cd, montrez que vous êtes là à ce peuple d'abruti, coincé entre la Star Ac et la nouvelle Star !




http://perso.wanadoo.fr/nihilistickaos
http://perso.wanadoo.fr/thomas.bernollin

Korosiv distro & prods
cidex 705
39800 Le Fied
www.korosiv-production.com
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interview réalisée par DJ In Extremis

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