Mylidian

Mylidian aime marier les styles et les couleurs musicales. Après un second album très intéressant intitulé « Seven Lords », un entretien s’imposait avec le chanteur Armendar qui nous explique le concept et les ambitions du groupe…

[Par Eternalis]

interview Mylidian1 – Peux-tu présenter Mylidian pour ceux qui ne vous connaitrait pas ?
Le groupe a été créé en 2001. Initialement, on a donné naissance à un jeu de rôle et on s’est dit que ça pouvait être intéressant de donner vie à cet univers en musique, à savoir le monde de Mylidian. On s’est donc mis en quête d’une trilogie qui retracerait la naissance de l’univers dans le monde de Mylidian.

2 – Très bien. Vous sortez maintenant Seven Lords, votre second album mais après une période de sept ans. Que s’est-il passé et pourquoi une telle période ?
Pour deux raisons. La première est que le studio dans lequel nous enregistrions a déménagé. Donc nous pouvions soit attendre afin de conserver la même équipe ou d’accélérer le tempo afin de finir tout rapidement. On a préféré garder la même équipe ce qui a, comme tu l’imagines, pris pas mal de temps. La seconde raison est d’ordre musical, car nous avons changé de direction pendant l’enregistrement. On était parti sur une direction avec des guitares très aérées, beaucoup d’orchestre et finalement, on s’est dit que ce n’était peut-être pas ce que l’on voulait et qu’on avait envie de plus d’agressivité. On a donc insufflé plus de guitares et moins d’orchestre et il a donc fallu qu’on revoie presque tout puisque ça a influencé également les voix. On s’est donc mis à retravailler les voix en intégralité et tu comprendras donc que là aussi, ça nous a pris énormément de temps lorsque l’on regarde le boulot qui a été réalisé du côté des lignes vocales.

3 – D’accord. Et vous êtes repartis complètement de zero ou avez-vous gardé les squelettes de morceaux que vous aviez déjà ?
On a gardé les morceaux en chantier mais on a tout réarrangé !

4 – Lorsque l’on écoute l’album, on peut penser à Therion, à Tiamat, à Trail of Tears ou à Moonspell mais ce serait réducteur de parler uniquement de metal gothique à mon sens. Comment définirais-tu le style de Mylidian aujourd’hui ?
On appelle ça du dark metal opera. « Dark » parce que les thèmes de l’album sont assez sombres. « Metal » car c’est logique en écoutant l’album et « Opera » pour l’histoire qui est raconté sur trois albums, parce qu’on a des chœurs lyriques et parce que toutes les paroles sont basés sur des dialogues entre personnages.

Je m’occupe de toutes les voix lead masculines et des chœurs et Béatrice s’occupe de toutes les voix féminines.



5 – On ressent une forte diversité vocale justement. Entre le lead mélodique masculin, le chant extrême, le chant de Béatrice, les chœurs…tout cela confère un grand aspect théâtral à l’ensemble. Je suppose que c’est entièrement volontaire ?
Oui bien sûr. C’est pour mettre en valeur et en relief l’histoire
interview Mylidian et les personnages. En fait, on a un timbre de voix par personnage et par humeur de personnage. Tout cela met en avant le concept de l’album.

6 – Parle-moi justement un peu plus de ce concept !
L’histoire est assez simple. C’est un groupe d’adolescent se retrouvant mêlés à une guerre contre des forces occultes qui veulent prendre le contrôle de la Terre. Le premier album présente les personnages principaux et les bases de l’intrigue, notamment l’arrivée à venir des sept seigneurs.

Le deuxième album se concentre justement sur la puissance de ces sept seigneurs qui sont arrivés sur Terre et le prochain permettra de terminer cette histoire et d’ouvrir vers un concept plus global que l’on développera à l’avenir.



7 – Le prochain est donc bien avancé.
Disons que l’histoire est écrite depuis le début. Pour le processus de création, on prend le texte et on décide des scènes clés afin de les mettre en musique. Après, ce que l’on fait à mon sens, c’est vraiment de la bande originale en s’appuyant sur l’histoire écrite afin de composer les morceaux.

8 – On ressent aussi une influence extrême sur certains morceaux. Comment triez-vous les idées entre les passages plus symphoniques et d’autres plus radicaux ?
Le tri se fait naturellement car comme je te disais, ça vient vraiment de la scène-clé que l’on met en musique. « Salvation by Blade » par exemple décrit le combat contre le premier des seigneurs donc c’est forcément sanglant, une épreuve guerrière donc forcément, la musique doit être violente et les timbres de voix sont donc extrêmes. Le refrain reste mélodique en revanche car on cherchait quelque chose de catchy.

Le tri se fait donc vraiment tout seul. On compose essentiellement à deux, Mortek [ndlr : guitare] et moi.



9 – Il y a des passages narratifs en français. Je suppose que ça doit être moins évident de choisir les mots dans ta langue natale, qu’il y a moins d’automatisme ?
C’est plus complexe parce qu’on utilise le français quotidiennement. Il y a deux passages dans l’album et on les utilise justement pour attirer l’attention de l’auditeur pour mettre en valeur justement ces moments dans l’histoire. C’est compliqué mais en même temps très précis à écrire, on n’a pas le droit à l’erreur et de ce fait, le vocabulaire est bien plus recherché à ce moment-là.

10 – Peux-tu me parler de l’enregistrement de l’album. Etant donné l’épaisseur et la richesse de disque, y-a-t-il eu des freins ou des éléments plus difficiles à réaliser ?
La complexité a surtout été de faire le tri dans tout ce qui a été écrit. Il y a des guitares, des chœurs, plein de timbres de voix, l’orchestre, il y a des solo aussi et dans cette densité, il fallait savoi
interview Mylidianr comment faire pour que ces composants fassent un tout cohérent. La complexité a été là, savoir quoi mettre en avant et quoi sacrifier afin que ce ne soit pas une surenchère permanente.

11 – Tu parles des chœurs et de l’orchestre depuis le début. Est-ce que ce sont de vrais chœurs ou des samples ? Comment avez-vous bossé cet élément fondamental ?
On a écrit toutes les parties et on a collé les sons de samples au fur et à mesure. On n’a pas du tout eu la chance de bosser avec de vrais musiciens car ça coutait beaucoup trop cher. Le budget, même à l’étranger, est de minimum 15 000€ si tu veux faire ça avec un vrai orchestre et c’est pas possible de notre côté. C’est beaucoup plus chaud et vivant et j’espère qu’on en aura l’occasion un jour mais pour le moment, c’est impossible.

12 – Il y a finalement peu de groupes de votre style en France. Considères que c’est une force pour se démarquer ou un frein pour des concerts car vous sortez du lot ?
Pour le côté pratique ce n’est pas évident car comme tu dis, il faut trouver des groupes pour coller au style et c’est un peu compliqué mais artistiquement parlant, les retours que l’on a soulignent souvent le côté nouveau et différent de notre musique. Sans prétention aucune, les gens sont quand même contents d’avoir un groupe qui ne sonne pas comme les autres.

13 – Que penses-tu de la stigmatisation qu’il peut y avoir du public envers le chant féminin ou le sympho par exemple ? On voit souvent une réelle scission entre les fans de metal extrême et ceux de metal mélodique, que ce soit sur les forums ou en festival…as-tu un avis là-dessus ?
Nous, tant qu’on ne nous colle pas d’étiquettes particulières, ça me va (rires). On joue sur différentes palettes mais c’est vrai que c’est chiant les festoch où il ne va y avoir que des groupes à chanteuses, et un autre avec juste du sympho et encore un autre avec juste du death. C’est super limité et on a l’impression que les gens se limitent seuls.

On veut toucher à tout, c’est notre style et je dirais que l’on ne pourra pas faire autrement.



14 – Est-ce que des concerts ou des festivals sont prévus ? Y a-t-il un groupe avec lequel tu aimerais particulièrement être à l’affiche ?
Les festivals sont très importants car ils brassent beaucoup de monde donc, dans le meilleur des mondes, j’aimerais bien tous les faires (rires).

Sinon, j’aimerais beaucoup jouer avec Therion, Soilwork ou Cradle of Filth car ce sont des groupes avec lesquels notre musique pourrait vraiment coller. Ce sont aussi des groupes que j’aime beaucoup en plus donc ça serait parfait !



15 – Un mot à ajouter ?
Merci pour tes questions en tout cas. Merci à toi et à bientôt sur la route j’espère !

interview réalisée par Eternalis

3 Commentaires

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LeLoupArctique - 28 Mars 2014: Interview très intéressante, qui donne peut-être plus envie d'écouter l'album que ta chronique ! Le gars a l'air bien sympa en tout cas.
MikeSlave - 29 Mars 2014: Merci pour cette interview d'un combo rouennais méritant et motivé dont les membres sympathiques méritent le succès.
 
Armendar - 04 Avril 2014: Merci les gars! ;)
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