Mercury Rain

interview Mercury Rain

Alors pour commencer, pourrais-tu nous présenter ton groupe ?
Créé en 1998 avec Jon Hoare (Basse), Dion Smith (Guitare) et Andy Pester (Batterie) aux commandes, Mercury Rain s’est stabilisé en 1999. Je les ai joins à ce moment là. Je les ai rencontré grâce à une petite annonce sur le journal local ! MR était à la base un projet studio, avec le but de sortir un CD. Depuis, nous avons sorti un EP en 2000 (Where Angels Fear), un premier album, Dark Waters en 2003, et notre petit dernier « St Matthieu » qui est sorti en septembre 2004. Nous avons également fait une mini tournée en GB l’an dernier avec comme point culminant le festival Bloodstock : nous ouvrions la grande scène avant Nightwish. Depuis 1998, le groupe a subi plusieurs changements de line up. Nous sommes dorénavant un noyau dur de 3 : Jon, Dion et moi-même. Nous avons recruté Rodriguo Oliveira du groupe metal thrash « Korzus » au Brésil pour assurer la batterie durant la tournée en France. Et nous ne le regrettons pas pour le moment. C’est une bête !! Il est très fort et s’est adapté très rapidement.



Votre nouvel album vient juste de sortir, comment est-il jusqu’alors accueillis par les fan et la presse ?
Plutôt bien ! St Matthieu est un album plus riche que DW : en maturité, en son, en graphisme, plus sombre et plus heavy à la fois. Nous avons fait un gros effort à ce niveau là, avec les moyens du bord comme toujours. Et ça c’est traduit en 9 mois intenses de composition et d’enregistrement.

Il faut dire aussi que cette fois ci, nous avons fait un gros effort de promotion, en Grande Bretagne en particulier : pubs au dos de magazines tels que Terrorizer et PowerPlay, etc. Il a été très bien accueilli en France, à peine sorti. Et la tournée avec Therion est une excellente bonne promo pour nous. Underclass, notre label de distribution/promotion en France se charge également a présent de développer notre distribution au niveau international, avec des négociations en court en Asie, au Brésil et au Canada.




On comprend rapidement qu’il s’agit là d’un album plein de sens et de symboles, peux-tu nous expliquer un peu de quoi il parle ?
Le concept de cet album est ambigu, il peut être interprété de deux façons. C’est avant tout le combat de la vie contre la mort, et c’est illustré sous forme d’une histoire d’amour douloureuse.
L’idée du concept m’est venue en admirant la peinture de Stephanie P M Law. L’album s’articule autour de l’histoire de ces deux personnages. On peut d’ailleurs faire référence à « Shadow’s Scent » et « The Messenger » en regardant la pochette : la jeune femme apparaît, porteuse d’un message à son bien aimé qui perdait pied et espoir.
« Sanctuary » est la seule chanson « heureuse » de l’album : Un jeune couple vit dans le parfait bonheur, dans un lieu reculé. Le château est leur sanctuaire. Puis la jeune femme meurt subitement. L’homme va alors sombrer dans le désespoir et passera le reste de sa vie à lutter contre lui même principalement : continuer à vivre ou rejoindre sa bien aimée.
Dans « Shadow’s Scent » et « The Messenger », la jeune femme apparaît sous forme de fantôme, de messager pour lui redonner goût à la vie. Cependant, le désespoir étant insupportable et le poids du deuil trop lourd à porter, l’homme sombre finalement dans la folie et le doute, son âme torturée hallucine (« Chimaera », « Sortilèges »)
La chanson titre « St Matthieu » incarne l’album entier. La violence des éléments en ce lieu l’hiver est telle qu’ils sont un symbole du combat vie / mort, pour moi.




Pourquoi ce titre énigmatique « St Mathieu », il ne me semble pas que l’album traite de l’évangile selon St Mathieu…
LOL ! Le titre « St Matthieu » me vient du site du même nom en Finistère, en Bretagne ; La Pointe St Matthieu (pour ceux qui ne connaissent pas et ont l’occasion d’y aller, c’est absolument magnifique un jour de tempête en hiver) donc aucune connotation religieuse… !




Si je ne me trompe pas

interview Mercury Rain tu es née en Bretagne alors comment une chanteuse française se retrouve-t-elle enrôlée dans un groupe anglais ? Quel a été ton parcours personnel ?
Tout a commencé en France, où j’ai joins la chorale « Mouez Ar Mor » à Brest. Entre temps, je recherchais un groupe dans lequel chanter et ai rencontré Tears of Ea (petites annonces encore une fois !). C’est d’ailleurs grâce à Tears of Ea que j’ai découvert le Black Métal. J’écoutais essentiellement du gothique et Heavenly Voices. Nous étions comparés à Theater of Tragedy, car nous étions 2 chanteurs, chant black assuré par David Larzul (maintenant dans In Memorium) et mon chant clair et relativement éthéré.
Puis je suis arrivée en Angleterre, devais revenir au pays au bout de 6 mois, mais je n’en suis finalement jamais repartie ! Continuer à travailler à distance avec Tears of Ea se serait avéré difficile, j’ai donc recherché un autre groupe sur Bristol et ai rencontré MR. Entre temps, j’ai joins la chorale de la cathédrale de Bristol pour un an environ mais Mercury Rain prenant de plus en plus de place dans ma vie, il a fallu choisir. C’est donc avec regret que j’ai du abandonner mes activités avec la chorale.




En abordant des influences très médiévales et celtiques (il me semble) au travers de cet album, n\'était-ce pas pour toi une façon de traduire ton attachement à tes racines bretonnes ?
Il est vrai que je suis très attachée à mes racines. J’aime beaucoup le paysage breton, celui de la côte nord, en Finistère en particulier (il me manque d’ailleurs !) et les légendes.
J’y trouve inspiration pour les paroles. Par exemple : le morceau titre « St Matthieu » a été écrit avec le site de la Pointe en tête. De même pour Sortilèges : ce morceau est à la fois inspiré de la pointe et d’une légende bretonne. J’aime si je le peux et si les morceaux s’y prêtent, écrire une chanson en français. C’est une touche très personnelle, et ça me tiens a cœur !




Pourquoi ne pas avoir intégré de sonorités celtiques dans cet album ? Le concept s\'y prêtait bien, non ?
Pour être honnête, nous n’y avons pas pensé. Le processus de l’écriture de l’album s’est fait naturellement, nous ne planifions pas à l’avance la façon dont l’album « sonnera ». Je ne crois pas de toute façon que Jon ou Dion soient très familiers avec la musique celtique.


Comment composez-vous au sein de Mercury Rain ? Est-ce que vous répétez souvent tous ensemble ? Y a-t-il une sorte de leader qui d’ordinaire apporte la base de chaque chanson ?
Nous sommes un groupe atypique du fait que nous composons un peu séparément, nous ne composons pas généralement lors de répètes. Souvent, c’est Jon qui lance une idée : il composera une mélodie sur l’ordinateur (Synthe + drum machine), parfois, il ajoutera une ligne de guitare / basse. Dion et moi l’écoutons, puis chacun fais ses devoirs à la maison… !
Nous revenons avec nos idées, nous les mettons en commun et les retravaillons et ainsi de suite.




Le titre d’intro de l’album est chanté en français, était-ce important pour toi, étant française ? Et pourquoi pas d’autre titres ?
Mercury Rain est avant tout un groupe anglais. Ce ne serait pas juste pour les gars d’écrire des morceaux exclusivement en français. En plus, je ne crois pas qu’à l’échelle mondiale, un album de 9 titres dont 5 en français par exemple serait très populaire… On ne sait jamais, mais je crois qu’il faut être réaliste : l’anglais, que cela plaise ou non, est la langue de la musique électronique, au niveau international.
Mais je dois dire que faire un projet à côté de MR me plairait bien,… si seulement j’en avais le temps !!!!!! Si je l’avais ce temps, je me verrais bien à chanter de belles chansons atmosphériques, la plupart en français ! et d’autres peut être dans d’autres langues étrangères.


Ajouter un

interview Mercury RainDVD à votre album était-il un cadeau que vous teniez à offrir à vos fans ?
Oui, c’est pour cela que c’est en bonus avec le CD. Le DVD est relativement simple, mais très agréable à regarder je pense.
Il comporte la vidéo de « Shadow’s Scent », tournée en partie en Ecosse. Nous l’avons tournée sur le site du château de Eilean Donan (Le château du film « Highlander »). Je ne sais pas pourquoi nous avons décidé de tourner le clip en janvier,… il faisait vraiment froid !! Un ami qui possède un deltaplane s’est proposé pour les vues aériennes.
En plus du DVD, vous trouverez une séquence « Derrière les coulisses » (The making of the video) avec des belles vues de ce site sublime entre autres. Le DVD comporte également trois clips de notre concert au festival Bloodstock en Angleterre l’année dernière, ainsi qu’une galerie photo (promo et live).
Nous comptons faire d’autres vidéos et les sortir sur un DVD soit indépendant soit part d’un CD. Nous y inclurons probablement d’autres clips du festival Bloodstock.



Vous allez bientôt partir en tournée avec Therion et Tristania, c’est une grande chance pour Mercury Rain, non ?
C’est une très belle opportunité et un défi aussi que nous voulons relever ! C’est vraiment une aubaine pour nous, car nous voulons commencer à tourner en Europe puis au niveau international. Je ne connais pas Trail of Tears, ce sera une bonne occasion de les découvrir. Je suis aussi très curieuse de voir Therion et la mise en scène de la chorale. Nous sommes impatients d’y être !
Nous ne participons qu’à la tournée en France et commençons par Strasbourg, le 12 novembre. Puis Limoges le 13, Rennes le 14, Paris le 15, Lille le 17, Lyon le 18 et enfin Toulouse le 21. Nous aurons un invité spécial à Rennes et Paris, pour exécuter le morceau « The Messenger » avec moi… David, de In Memorium ! Il chantait avec moi avant dans Tears of Ea, mais nous n’avons jamais fait de concerts ensemble ! Ce sera sympa. D’ici le 12, nous avons fait un concert à Bristol le dimanche 7 novembre. Chris Neighbour de FourWayKill m’accompagnait sur scène pour notre duo sur « The Messenger ». Le concert était filmé car nous comptons réaliser une autre vidéo pour cette chanson.



Y a-t-il un groupe avec lequel tu rêverai de jouer, voir de partir en tournée ?
Il y a plein de bons groupes avec qui nous aimerions tourner !!!
Personnellement, j’ aimerai faire un morceau avec Aaron Stainthorpe de My Dying Bride, pour un morceau bien doom… ou un duo avec Peter Steele de Type O Negative…. Pour ce qui est des tournées : Un groupe relativement heavy, mais atmosphérique également … Therion peut être ??! ;-)



Mercury Rain développe tout de même un style qui lui est propre, comment vois-tu quand certaines personnes vous compare cependant à Lacuna Coil ou Nightwish ?
C’est inévitable. Nous n’en sommes pas du tout offensé, mais je pense quand même qu’il ne faut pas plus de 5 minutes pour se rendre compte que ce que nous faisons est différent : plus sombre et heavy. Mes vocaux sont également plus graves en général et je ne chante pas de façon lyrique. La comparaison est vite démantelée !



Pour finir, pourrais-tu nous donner ta vision de l\'esprit du métal ?
Pour moi, à la base, l’esprit du métal c’est rester vrai, et le respect. Ce n’est pas toujours le cas et ça dépend des situations et des contextes, l’expérience personnelle de chacun, ainsi que du pays où l’on vient.
(Je ne sais pas si je réponds à ta question ??)

 

Je te laisse le dernier mot, si tu veux aborder quelque chose qui ne l’a pas encore été, c’est le moment !!!
Pour ceux qui viennent nous voir jouer en première partie de Therion… n’oubliez pas de bien vous renseigner à quelle heure nous passons ! Etant en première partie, nous sommes sur scène relativement tôt, en particulier à Strasbourg (18h10 !!!). Ce serait bête de nous manquer… !! ;-)
Merci à toi pour l’interview et à très bientôt !

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interview réalisée par Spirit of Metal - Kivan

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