Kamelot

Il y a parfois des conditions et des interviews qui se passent mieux que d’autres. Disons le clairement, cet entretien avec le leader de Kamelot, Thomas Youngblood, n’a pas été des plus agréables. Annoncé au dernier moment (je devais encore avoir Tommy Karevik, et les questions en fonction, 10 minutes avant de commencer) et avec un bruit de fond des plus désagréables, la conversation téléphonique avec le guitariste aura été finalement relativement rapide et concise, avec un musicien pas forcément bavard mais très fier de son nouveau bébé.

[Par Eternalis]

interview Kamelot1 – Salut ! C’est une journée promo pour « Haven » que tu réalises aujourd’hui avec Tommy. Quelles sont les nouvelles depuis « Silverthorn » ?
Très bonnes. Nous avons beaucoup travaillé après la sortie de « Silverthorn » en donnant des concerts dans beaucoup de pays et avons ensuite commencé à travailler sur « Haven ». Nous avons été en Allemagne pendant deux mois, en septembre et octobre, pour enregistrer l’album.

2 – C’est toujours Sascha Paeth à la production. Avez-vous fait les choses différemment cette fois-ci ?
Sascha a modifié son approche de notre musique pour ce disque. L’album est volontairement bien plus sombre et nous avons apporté beaucoup de détails sur les atmosphères et les ambiances. Il nous a aidés à trouver la bonne direction pour ne pas nous perdre en chemin.

3 – « Haven » est effectivement plus sombre que « Silverthorn ». Je dirais qu’il est le mélange entre « The Black Halo » et « Poetry for the Poisoned »…qu’en penses-tu ?
C’est une bonne mixture entre nos différents disques avec beaucoup de variations. Il y a une dualité évidente entre les ténèbres de certaines ambiances et la lumière des mélodies que l’on utilise. Si tu prends « Veil of Elysium », c’est un morceau très typique et mélodique de Kamelot qui n’a absolument rien à voir avec « Revolution » qui est très sombre et agressif.

Il y a un côté cinématographique que nous voulions développer sur l’album, fait de beaucoup de contrastes afin de ne pas lasser l’auditeur et surtout d’explorer beaucoup de voies différentes.



4 – « Revolution » particulièrement est une chanson très agressive. Parle-moi de ce titre et de la performance d’Alissa White-Gluz ?
L’idée de ce titre était de représenter les émotions vindicatives et agressives que peuvent ressentir chacun de nous envers les gouvernements, les corporations ou les dictatures. Il évoque le fait de se rebeller et de fomenter une révolution contre ces régimes, ce qui forcément se fera dans la violence et provoquera le chaos. L’homme créé une passion libératoire lorsque l’on évoque la révolution, c’est en nous et c’est de ça que parle le titre.

5 – « Silverthorn » a été un grand succès, commercial et critique et vous avez beaucoup tourné ensuite. Est-ce que tu as eu des doutes à un moment, à cause du départ du Roy et de ce premier disque avec Tommy ?
Non pas du tout. Je savais que nous faisions le bon choix et que Tommy ét
interview Kamelotait prêt à relever le défi. Le succès que nous avons rencontré avec cet album est légitime car il est vraiment bon et le public ne s’y est pas trompé. « Haven » en est la suite plus aboutie et nous sommes certains qu’il rencontra un succès similaire.

6 – Concernant Tommy, lui donnes-tu des directives ou est-il complètement libre pour l’interprétation de ses lignes vocales ?
Tommy est complètement libre sur ses parties, il chante ce qu’il veut. Evidemment, nous échangeons et parlons beaucoup des textes, du placement des voix et de l’ambiance de la chanson mais c’est lui qui interprète comme il sent les titres. Après, nous en discutons pour savoir s’il peut faire mieux ou différemment.

7 – Pour la presse et les fans, il y a souvent une connotation romantique dans Kamelot. Est-ce quelque chose dont tu as conscience ou à quoi tu penses lorsque tu composes ?
[ndlr : s’ensuit un passage chaotique où nous ne nous comprenons pas, Thomas ne comprenant pas le sens du terme romantique, demandant au promoteur français de traduire pour finalement remplacer le terme par « théâtral »]

Excuse-moi (rires). Je dirais que j’aime cette dimension théâtrale donc que naturellement, je la transmets dans la musique que j’écris. J’aime écrire des histoires, souvent tragiques ou sombres, et parler des sentiments qui en résultent. Chaque chanson est comme un conte que nous racontons en musique donc oui, je comprends que l’on dise cela mais ça fait simplement partie de ma façon d’écrire de la musique.

8 – Sur l’artwork, nous pouvons voir une femme, un crâne et une rose. Pourquoi ces symboles et que représentent-ils ?
Le crane représente la partie maléfique de chacun d’entre nous, même de cette femme qui orne la pochette de l’album. Le personnage doute et sent qu’une présence plane au-dessus de lui. La pochette est très sombre puisque l’on y voit que le mal est partout et qu’il attend simplement de frapper. « Haven » est un recueil des maléfices de l’homme et de tout ce qui peut expliquer son déclin et sa chute.

9 – Dès les premières secondes de « Fallen Star », on reconnait Kamelot distinctement. Kamelot reste Kamelot quoiqu’il arrive. N’est-ce pas difficile de rester inspiré en restant si fidèle à votre style ?
Non pas du tout. Encore moins pour « Haven » qui s’est simplement imposé à moi en quelques mois seulement. Je n’ai eu aucunes difficultés à le composer et je trouve que nous avons réussi à capturer l’essence de Kamelot. Nous offrons qu
interview Kamelotelque chose de nouveau et de frais en comparaison de nos précédents disques car l’ambiance n’est plus du tout la même.

10 – Tu parles de composition. Justement, tu es américain, Tommy est suédois, Oliver allemand…comment travaillez-vous ensemble ? Sur Internet ?
Nous bossons beaucoup sur Internet pour les démos et les idées de chacun que nous nous envoyons. Ensuite, pour cet album, nous nous sommes retrouvés deux semaines en Allemagne chez Oliver pour ensuite enregistrer dans le studio de Sascha donc nous travaillons finalement comme n’importe quel groupe.

11 – Quels sont tes titres préférés de l’album ?
Il y a « Veil of Elysium » dont je t’ai déjà parlé. Je dirais aussi « Insomnia » qui possède un texte très important pour moi puisqu’il traite de ma mère et des arrangements vocaux très travaillés. Il y a des chœurs, une mélodie superbe…c’est surement le titre que je préfère. Et puis il y a « Revolution » qui va surprendre nos fans qui ne nous attendent surement pas avec ce type de morceaux…

12 – Pour moi ce sera « Revolution » et « Citizen Zero » ! Quels sont tes meilleurs souvenirs de concerts et, selon toi, la meilleure audience pour Kamelot ?
Nous avons beaucoup tourné donc c’est difficile à dire. L’Amérique du Sud est toujours un très grand moment puisque les fans y sont très dévoués. La partie que j’ai préféré sur la dernière tournée a été l’Australie puisque nous n’y étions simplement jamais allés et la réaction des fans a été exceptionnelle. Nous ne savions pas à quoi nous attendre et ils ont été merveilleux. Le Japon est aussi une étape très particulière et pleine de souvenirs.

13 – Il y a une édition très limitée pour la sortie de « Haven », avec des bonus, un vinyle, du matériel inédit. Cela se fait de plus en plus en ce moment. Es-tu satisfait que Napalm Records fasse ce type de produit pour Kamelot ?
Nous n’avons jamais eu ce type de collector avant donc oui, c’est forcément une bonne chose et cela prouve que nous sommes un groupe sur lequel ils comptent. Fabriquer ces éditions coutent très chers et ils ne le feraient pas s’ils n’avaient pas confiance en nous. Nous sommes très fiers de faire partie de ce label et ils nous soutiennent complètement.

14 – Merci à toi. Je te laisse terminer comme tu le souhaites…
Merci pour l’interview. J’espère que vous aimerez « Haven » et que la France sera nombreuse à venir nous voir en Septembre prochain.

interview réalisée par Eternalis

5 Commentaires

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Sonadenn - 30 Mars 2015: Merci pour cette interview qui donne une bonne idée de ce à quoi on peut s'attendre pour ce nouvel album. J'espère tout de même qu'il ne ressemblera pas trop à "Poetry..."; on verra bien.
LeLoupArctique - 30 Mars 2015: Merci à toi. Effectivement c'est intéressant, mais on apprend pas énormément de choses : on voit que tu essayes de le relancer, de lui tendre des perches (pas d'allusions s'il-vous-plaît), mais il ne lâche rien de vraiment surprenant. Il reste dans un discours très formaté en fait. Et ça ne devait pas être évident pour toi de préparer à la va-vite des questions pour Thomas à la place de Tommy. En quelque sorte ça fait partie du métier.
MrJackRyanValentine - 01 Avril 2015: Merci à toi, hate de lire ton papier sur Heaven!
LeLoupArctique - 01 Avril 2015: Et Oliver est bien allemand.
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