Jadallys

interview Jadallys

1) Alors pour commencer, pouvez-vous nous présenter votre groupe JADALLYS ? Petite biographie personnelle, les éléments qui vous ont marqué.

Jadallys : Fin 1998, c’est la création de Jade, ancêtre de Jadallys, fondé par Tino (guitare), Selene (voix) et Ded (basse). Puis, en 2000, Jade devient Jadallys avec l’arrivée du batteur : Seb. En 2003, Jodrel est arrivé, succédant à Nath aux claviers. Les cinq éléments sont là comme le souhaitaient les trois du début. La véritable transformation est aboutie avec les musiciens qui devaient vraiment ancrer le groupe dans la direction qui devait être la sienne depuis les origines.

 


2) Peux tu nous parler de votre nouvel album : « Le silence » ? Une petite description rapide des titres… voire des explications ?

Tino : L’album ne s’est pas fait tout de suite à cause de la construction du line up et de toute la recherche qui était basée en partie dessus. Sorti en septembre 2004, donc plus de quatre ans après la naissance du groupe sous ce nom, ce premier album nous aura pris près de 16 mois de travail. L’album s’appelle « Le Silence » du nom d’un des morceaux.

Ded : Oui. Le silence est quelque chose d’extrêmement important pour nous et dans la musique. On le retrouve partout… C’est le silence qui met l’audible en valeur.

Sélène : Le groupe est aussi orienté vers tout ce qui est magie, monde parallèles et tout ça. C’est une façon de montrer que dans le silence on trouve du bruit, plein de choses invisibles, et que l’un sert l’autre et réciproquement.

Au niveau des titres quel est votre préféré – s’il y en a un ?

Ded : Il n’y en a pas un, il y en a onze (rires), enfin douze, parce qu’il y a un 12ème titre qui n’est pas sur l’album, il a été perdu au montage. Normalement, il y aura un nouvel album fin2005/ début 2006, le morceau perdu y sera.

 

3) Quelles sont vos sources d’inspiration (musicales, littéraires, filmiques,…) ?

Sélène : Alors là elles sont innombrables et vastes… On a toujours considéré la musique comme faisant partie d’un tout ; un des éléments constitutifs de ce que certains appellent la Culture, l’Art ou les Arts, ou je ne sais quoi. Ce que nous, on pourrait appeler… la Vie ?!

Jodrel : En musique, on vient tous d’univers différents : jazz, classique, rock… à nous tous, je pense qu’on a dû tout faire ou presque (sauf black et death).

Seb : On a été baigné par Metallica, Guns and Roses,… sans pour autant avoir de groupe phare à imiter... Jadallys n’a – malheureusement – pas de groupe à qui se référencer. Seulement des bribes de choses à droite à gauche. On a découvert après les ressemblances avec certains groupes. Quand on a commencé, on ne s’est jamais dit « allez on fait de la musique comme eux », ça a toujours été spontané. On a toujours voulu faire ce qu’on pensait savoir faire…

Les groupes que vous aimez…?

Jadallys : Les groupes de prog, comme Yes, Marillion, A Perfect Circle, le métal comme Korn, Panthera (à qui nous rendons un hommage particulier en ce moment), Metallica, Guns’N’Roses, Marilyn Manson, Cure, Alice Cooper, System of a Down, Tool, Archive, les Red Hot, Black Sabbath, Led Zep’, etc. et dans le classique les romantiques du XIXème, mais bien évidemment aussi Bach, Chopin, voire Wagner, etc.

 


4) Le chant en français est rare dans la musique actuelle. Quelle importance cela a t’il pour vous ?

Parce que l’ukrainien euh… on le parle pas (rires).

Selène : Au départ, je chantais en anglais. Avec le temps, j’ai essayé le français et finalement je suis très contente de ce que ça donne : c’est une belle langue, plus subtile. En plus, je suis française et je chante devant des français, c’est mieux pour se faire comprendre. La langue française se prête plus à l’atmosphère qu’on veut rendre. Les textes sont composés comme des poésies au départ, alors c’est plus facile à chanter ensuite. Les textes sont des poèmes à part entière.

Il y aurait donc un certain as

interview Jadallyspect baroque à votre œuvre alors ?

Sélène : Oui oui tout à fait, avec toute la modestie nécessaire, il y a une vraie recherche derrière les textes. D’ailleurs on voudrait rendre hommage au dernier travail de Noir Désir, cet espèce de long poème de près d’une heure mis en musique. C’est transcendantal, extraordinaire…

Tino : Mais au fond aussi, dans des perspectives internationaliste, la langue française marche très bien à l’étranger et plait en plus grâce à la recherche dans le texte.

Sélène : Nous rendons justement hommage à Cantat et à Brel, entre autres, pour ce qu’ils ont fait pour la langue française dans la musique.

 

5) Vous avez de nombreuses expériences de scène, qu’aimez vous particulièrement quand vous jouez ? Jodrel, tu parles de la « magie du live », tu peux m’en dire un peu plus ?

Jodrel : Jadallys, c’est pas de la musique de studio… ce qui nous plait vraiment, c’est la scène, c’est le visuel, et la présence du public. L’échange avec le public c’est quelque chose d’essentiel, on sort de nous quoi ! Le nombre de personne n’est pas important…

Tino : dans les débuts, on jouait dans des petits bars glauques, des bars à putes, où y’avait des putes (rires)… c’est une expérience géniale. Nous rêverions plus tard de faire une grosse soirée, comme au Festival de l’Erebe l’année dernière, puis de revenir tel quel dans des rades. On est pas là pour faire un show aseptisé, on est là pour donner quelque chose à quelqu’un (un rêve, un moment de bonheur, de l’énergie vraie...).

Sélène : Jadallys, c’est pas une musique festive, les gens ne vont pas s’éclater, se déchaîner, c’est quelque chose où on entre dans une autre dimension… on a eu des témoignages de gens qui écrivent ce qu’ils ressentent, et souvent ils nous disent qu’ils sont dans un monde à part pendant une heure ou deux.

Ded : Il y a néanmoins un coté revendicatif dans Jadallys : les réalités sont multiples il n’y a pas seulement celles qu’on nous présente. On ne va pas pour autant lever le poing sur scène pour le dire, il y a d’autres façons de le faire…

Tino : Récemment, on nous a demandé pourquoi on évoquait dans les chansons des choses qui n’intéressent personne, des sujets pas abordés… mais ce dont on parle, c’est la réalité incontournable. Les gens sont bourrés de choses superficielles et factices avec ce qu’ils voient dans les médias, ce que la société leur impose, mais les choses incontournables ne sont pas abordées.

Ded : C’est une autre manière d’aborder la révolte contre les illusions créées par la société actuelle. Si on a un message, c’est juste de dire : « es-tu bien certain que ce que tu vois, ce que tu vis est la réalité qui TE convient ? ».

 

6) Sur scène, vous êtes maquillés, quel rôle cela joue pour votre prestation ? Est ce qu’il y a un rapport avec le prog’ où pas mal de musiciens se maquillaient pour passer sur scène ?

Jodrel : Je pense que ce n’est pas directement lié au prog… nous sommes de grands fans de Peter Gabriel, mais nous ne connaissons pas la signification du maquillage chez Genesis pour ne citer qu’eux. Chez nous, il colle avec l’aspect mystique de la musique, c’est un truc vraiment rituel…

Seb : Un concert de Jadallys, c’est un peu la fête païenne d’Halloween tous les soirs !

 

7) Dans votre logo, il y a comme un II… a t’il une signification particulière ?

Jodrel : moi je vois des jumeaux astraux pas un II… le logo a été extrait de la typographie Jadallys.

Selène : mais il y a une signification ésotérique profonde : le deux c’est la dualité, blanc/noir, raison/déraison, bien/mal… les règles qui régissent tous l’univers. Il n’y a pas qu’une seule réalité !

 

8) Comptez vous sortir un DVD live ou un CD live ?

Seb : Oui oui oui ! En exclu pour toi : on est sur le tournage d’un clip pour l’instan

interview Jadallyst pour la télé allemande. Il sera dispo sur le site vers le printemps. Après avec un peu de chance (et d’ouverture d’esprit), il passera peut-être sur une chaîne française ??? Le DVD c’est la suite logique, mais on attend de choisir la scène pour les prises de vues live.
On ne veut pas faire un DVD pour se faire du fric, mais énormément de gens ont dit que l’album était bien et le mieux c’est d’être vu en live.

Selène : je voudrais aussi dire, au niveau visuel, qu’on peut signaler la part prépondérante de Jodrel, qui est également un grand « peintre fantastique ». Il a réalisé entre autres la jaquette de l’album. On compte sur lui pour tout le niveau visuel.

Jodrel : j’ai rencontré Jadallys parce qu’il y avait un rapport entre mon travail et leur musique. Au départ, je ne travaillais que sur le visuel. J’ai failli me faire tuer par un lancer de baguette de Seb dans un concert, c’est un signe non ? (rires). A trois mois près, je n’ai pas pu enregistrer les claviers sur l’album.
Les claviers dans Jadallys c’est très important. On ne se dit pas un groupe de « métal », c’est trop stéréotypé, malgré le fait qu’on appartient bien au métal. On est difficilement classable mais ce n’est pour ça qu’on n’y entre pas : ce n’est pas un truc figé le monde du metal.

Seb : L’apport de Jodrel est indispensable : les claviers sont une deuxième voix à part entière. Sans Jodrel, la musique serait un peu creuse. Depuis qu’il est là, Jadallys ne s’arrête plus.

Ded : On aurait pu prendre une deuxième guitare pour rester dans le métal. Mais en choisissant les claviers, on veut apporter une autre vision dans le paysage du métal français.

Tino : Nous sommes comme des héritiers du métal. Comme il faut se mettre une étiquette, on se dit métal. C’est le métissage qui fera l’évolution du métal. Jadallys en fait, c’est surtout un groupe Dark… pas gothique, pas death ni black. C’est surtout dark. Les synthés n’apportent pas des sonorités électro. Nous sommes reconnus par les gothiques, mais plus dans le sens littéraire du terme.

 

9) Question traditionnelle : d’après vous, quel est l’esprit du metal ?

Sélène : Une musique dérangeante. Un esprit de démesure, contraire de plein d’autres styles sauf le classique où l’on peut aussi aller vers tout ce que l’on veut.

Jodrel : Nous ne sommes pas des rebelles, mais la démesure fait partie du métal.

Ded : Le métal, c’est la musique héritière du classique… un autre truc, purement visuel : les gamins aujourd’hui sont soit formatés Star Ac, soit métal. C’est l’Autre moyen d’expression. Le jour où les gamins iront au lycées maquillés à la Jadallys, là ça sera top (rires).

Sélène : Le métal et le classique – celui qui va jusqu’au début du XXème – ont cela de commun qu’ils peuvent aller dans la démesure. Tout peut se concevoir, même des choses thrash et dérangeantes.

 


10) Si vous avez envie de dire quelque chose que je n’ai pas demandé (ça fait pas mal !), vous avez le dernier mot !

Tino : On attend le prochain album où Jodrel va participer. D’autre part, certains fans de groupes très commerciaux nous attendent, mais ne le savent pas encore. (rires) Cet année, le travail (qui est déjà commencé) ira beaucoup plus loin sur l’album, au niveau des concerts également, car des tournées sont prévues en Allemagne, Belgique et dans toute la France…

Sélène : On remercie les gens qui nous envoient des témoignages !

Jadallys : Nous remercions également tous les gens qui ont cru en nous dès le départ, ceux qui nous suivent sur le net, car le net est le lieu de l’info véritable et des vraies tendances, la vraie vie, merci à l’équipe technique, merci aux gens qui assistent aux concerts, les gens qui spontanément viennent nous dire que ça leur plait…
On remercie aussi surtout « Maman », notre manageuse qui est vraiment géniale et qui s’occupe très bien de nous ! Donc merci Maman !!

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interview réalisée par Spirit of Metal - Nattskog

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