Iost

interview IOSTLa scène tchèque n'a qu'à bien se tenir ! Voici I.O.S.T. et son premier album autoproduit au style unique, mélange ultra épicé de death-metal, de grind et de tout un tas d'autres ingrédients vachement savoureux. Un gang qui délivre une puissance de feu exceptionelle et qui ne se prend pas au sérieux un instant, j'ai voulu en savoir un peu plus sur ces énervés bordelais. Une interview réalisée en janvier 2006.

Salut ! Pour démarrer cet entretien, peux-tu nous présenter I.O.S.T. par un rappel des débuts du groupe ? Quand, où et surtout pourquoi le gang est né ?
Salut ! IOST est né tout naturellement en 2001 lorsque 4 metalheads se sont associés pour le meilleur et pour le pire dans le simple but de s'exprimer musicalement. Il faut dire qu'à la base IOST est une petite famille : ZombiJuju et Gwenperoratriz sont frère et sœur, V.Kalashnikov vit avec Gwenperoratriz depuis plus de 10 ans et Vir_AL était déjà notre ami le plus proche… V.K. était alors dans Voracious Gangrene et ça a facilité les choses. Au départ IOST était plutôt grind, ça nous permettait de nous éclater et d'expérimenter. Il en est sorti un premier split-cd avec Skrotum en 2002 et des propositions régulières pour jouer lors de concerts. Puis la famille IOST s'est agrandie, nous avons progressé, notre musique a mûri et on a concrétisé tout ça dans un premier album cet hiver.

L'actu du groupe, c'est donc ce tout premier album autoproduit intitulé "Greetings From Tchernobyl". Où l'avez-vous enregistré ? Je trouve le son clair, compact et bien puissant. Pas parfait mais assez réussi.
Nous avons enregistré"Greetings from Tchernobyl" au studio Bud records et c'est comme si je disais à la maison ! Nous sommes en partie membres fondateurs de cette association sur Bordeaux (www.budrecords.com) et nous y répétons et enregistrons avec nos groupes depuis sa création en 2000. Mat (de Gorod), qui s'occupe du studio, a vu IOST grandir et il sait exactement ce que nous voulons. C'était impensable d'aller voir ailleurs ! Les prises ont été rapides puis nous avons entamé le mixage et l'artwork et nous avons produit nous-mêmes le pressage du cd. Au final, nous sommes effectivement très satisfaits de cet album autoproduit à 100% à chaque étape.

Il semblerait que vous n'ayez aucun tabou musical au sein d' I.O.S.T. Même si globalement il faut parler de death/grind, on trouve aussi des influences black, thrash, heavy et hardcore un peu partout. Comment définissez-vous votre style ? Et quelles sont vos influences ?
Nous avons l'habitude de dire que IOST joue du schizo death/grind : grind par nos racines, death par notre essence et schizo parce qu'on ne peut pas se borner à un seul discours musical… Nous affectionnons tous le métal extrême et nous écoutons tous beaucoup de styles différents, mais IOST c'est avant tout de l'expression personnelle. Chacun de nous a ses propres influences et que c'est ce qui fait la variété de nos morceaux. Ce fut d'ailleurs un critère pour choisir les derniers membres, qu'il apportent une touche qui n'était pas dans IOST à l'époque.

Comment composez-vous au sein du groupe ? Qui amène généralement les bases d'un nouveau titre ? Est-ce que vous freinez parfois des idées ? Ou alors tout y passe et c'est ce qui fait la richesse de votre musique ?
Le processus de composition de IOST est assez simple : Vir_AL compose les riffs guitares et ébauche la trame du morceau. Nous les jouons et testons en répétition et la batterie vient ficeler tout ça. Khan-Hard à la seconde guitare et le nombril à la basse travaillent alors leurs parties et les 2 vocalistes expérimentent à cœur joie. La dernière étape étant la composition des textes qui donnent leur struct
interview IOSTure aux chants et leurs âmes aux morceaux. Chacun apporte sa touche de folie suivant sa vision des riffs et le morceau prend forme sans jamais essayer de le reformater : chaque musicien y trouve son compte et au final ça tourne. A vrai dire il n'y a pas de ligne directrice pour la composition, le seul mot d'ordre serait : ne pas sombrer dans le sérieux ennuyant !

Le fait d'avoir 2 chanteurs bien différents apporte réellement quelque chose au niveau de la dynamique des chansons. Le registre vocal de Gwen même s'il est brutal, est immédiatement assimilable au sexe féminin. Etait-ce important pour le groupe de se démarquer de la sorte ?
Non, on a pas du tout pensé à ça. La raison de la présence de Gwenperoratriz au chant est qu'elle ne souhaitait plus assurer la basse au sein de IOST après le split-cd. Nous ne pouvions pas la laisser de côté, ni continuer sans elle, ni nous arrêter ! La décision fut qu'elle chanterait elle aussi dans IOST et comme rien ne nous paraît impossible, elle l'a fait. A l'époque nous chantions alors tous les quatre ! Nous ne considérons pas Gwenperoratriz comme une chanteuse mais plutôt comme un death-metalleux prêt à grogner ! C'est donc plutôt par un concours de circonstances que nous avons un frère et une sœur au chant mais le fait qu'il y ait 2 vocalistes nous permet en fait d'avoir bien 7 ou 8 chants différents !

I.O.S.T. ça veut quoi dire au fait ?
IOST, écrit aussi I.O.S.T., c'est "Infested Organ versus Scrub Typhus". Infested Organ était un groupe avec Vir_AL (Infested) et Zombijuju (Organ), Scrub Typhus était un groupe avec V.Kalashnikov (Scrub) et Gwenperoratriz (Typhus). C'est un peu compliqué mais c'est simplement deux ébauches de groupes qui se sont fusionnés pour exploiter leurs potentiels. C'est ce qui nous a valu aussi le côté "schizo" qu'on a pas eu à chercher très loin…

Avant l'album, vous aviez donc sorti ce split avec Skrotum. Quels retours en avez-vous eu de la part des fans et de la critique ?
Ce split a eu un très bon accueil de la part de la scène et nous a apporté des fans fidèles en France et nous a permis de toucher des gens jusqu'en Amérique du sud. Nous avons été surpris par autant d'enthousiasme ! Ce qui était super c'est que les gens ont tout compris : ils ont aimé les côtés "bourrinage" et second degré et ont fait fi du jeux approximatif de nos débuts. A vrai dire, le but de ce split était uniquement de se faire plaisir et de faire plaisir à la scène métal comme c'est le but de notre album "Greetings from Tchernobyl". C'est aussi pour cela que nous avons choisi de faire un split avec un groupe comme Skrotum, qui partage ce point de vue.

Même si vous sonnez différemment des groupes tchèques à la Cerebral Turbulency, Alienation Mental et Pigsty, je ne peux m'empêcher de trouver des rapports, notamment pour le coté ultra original, violent et barré de I.O.S.T. Que pensez-vous de cette scène tchèque ?
Les pays de l'est de l'Europe ont toujours eu une scène underground très riche qui n'est pas la proie des batailles commerciales et cela favorise l'expression personnelle (nous avons d'ailleurs découvert Iperyt grâce à ta dernière newsletter !). IOST est sur cette voie. Cependant musicalement, nous ne nous sentons proche d'aucun groupe en particuliers, même si le hasard fait que nous avons joué avec Cerebral Turbulency et Alienation Mentale il y a de ça quelques années.

Qui écrit les textes au sein d' I.O.S.T. ? Où puisez-vous l'inspiration ? On dirait que sexe, gore et humour vous branchent assez, même si vous vous distinguez du style pipi-caca très en vogue dans l'hexagone.
La lourde tâche de rédiger les textes est assurée par V.Kalashnikov, Gwenperorat
interview IOSTriz et Zombijuju. C'est la principale évolution visible avec l'album : plus de yaourt ! Les idées nous sont inspirées par le quotidien, les discussions entre amis… En fait nous nous efforçons à traiter sérieusement des sujets superficiels et ironiquement des sujets universels. Nous parodions l'enfer des satanistes et des chrétiens pour faire comprendre qu'il se peut qu'ils soient surpris en passant de l'autre côté ( ! ), nous parlons aussi des virus informatiques qui remplacent la peste de nos jours pour certains, des accouchements (qui se font dans la matière fécale de maman sans qu'elle nous le dise), des schizo, des maso, de IOST… Il y a un morceau hommage aux films de zombies… Tout ça trouve sa cohérence : nous ouvrons les yeux sur l'absurdité qu'on peut rencontrer dans la vie.

J'ai été assez intrigué par un des petits résumés qui présente "Bitch Tornado" dans le livret. Vous y abordez apparemment le thème du porno. Tu peux nous en dire plus stp ?
Oui ! "Bitch Tornado" traite de la pornographie sur internet et c'est un sujet comme nous les aimons ! Comment peut-il exister autant de filles de tous les ages et de toutes les tendances et dont les photos plus ou moins hard apparaissent sur le net ? On a là un superbe phénomène social dont personne ne parle, de portée mondiale qui montre d'une certaine manière la société bizarre dans laquelle nous vivons où tout se côtoie… Parfait, non ?

Quels sont vos rapports vis-à-vis de la scène ? Un pur plaisir, un endroit où vous vous transcendez, ou alors un moyen comme un autre de faire la promo du groupe ? Quels sont vos projets à ce propos ?
Nous voudrions beaucoup jouer prochainement plusieurs dates dans le grand sud-ouest et le nord de l'Espagne et ensuite partager l'affiche plus loin en France. Toutes les propositions sont donc les bienvenues ! Nous sommes confiants car le passé nous a réservé de bonnes affiches avec de bons accueils. IOST a ouvert pour Cephalic Carnage, Yattering, Ultra Vomit et nous avons joué régulièrement avec les autres groupes de notre scène métal : Gorod, Zubrowska, Jenx, Asmodee… La scène est pour nous avant tout l'occasion de montrer aux gens ce qu'est notre musique mais aussi ce qu'est l'univers IOST, le mélange du fun, de la brutalité et du reste... Et en ce moment IOST se débrouille de mieux en mieux, chacun s'efforçant de communiquer son plaisir de jouer. Le travail de l'album nous a beaucoup aidé et surtout c'est beaucoup plus plaisant de jouer devant un public qui de plus en plus connaît et apprécie les morceaux. Alors IOST en concert ? Y a qu'à demander !

Etes-vous concernés par l'environnement ? Ou alors la pochette et le titre, c'était juste pour le coté fun ?
Eh bien pour nous le côté fun c'est qu'on s'est dit que Tchernobyl pourrait devenir un site touristique sur l'absurdité humaine. Ce n'est donc un concept album ni sur Tchernobyl, ni une morale quelle qu'elle soit, mais sur l'absurdité dans notre existence. Juste une vision du monde que nous tenions à déflorer…

Voilà c'est fini, je te laisse le mot de la fin. Merci à toi.
Merci beaucoup pour cette interview, ça fait extrêmement plaisir de voir que de plus en plus de gens s'intéressent à notre musique. IOST est en perpétuelle ébullition et il nous tarde de jouer ces morceaux devant un public plus réceptif et qui à coup sûr aura envie de bouger ! En attendant nous cherchons des concerts en France et des distro dans le monde entier et vendons l'album "Greetings from Tchernobyl" à travers notre site web www.iostonline.com alors n'hésitez pas à nous contacter !





IOST
c/o Alban Martin
50 rue de la rousselle
33000 Bordeaux

www.iostonline.com


interview réalisée par DJ In Extremis

1 Commentaire

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biquette - 21 Juin 2007: Bonne interview
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