Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Ludovic Oh c'est tout simple, je suis arrivé de mon coin de campagne en 1996 avec une paire de morceaux sous le bras, je suis allé trouver Elvan que j'avais déjà croisé et je lui ai proposé de jouer avec moi ces morceaux. Lui était à fond dans le trip Nordique et a proposé ce nom, je l'ai trouvé grandiose.

Comment vous êtes vous connus au sein du groupe ?
Ludovic J'ai rencontré Mathrien un soir dans une soirée organisée par notre lycée, nous avions alors 16 ans..Nous devions nous rencontrer ce soir là , c'était écrit…J'aurais beaucoup de mal à te décrire le puissant sentiment qui m'a poussé ce soir là à me rendre à cette soirée dont je me branlais totalement, mais je me suis senti littéralement poussé.
Ce soir là il y avait également Mickael qui a enregistré 2 album avec nous bien plus tard.( Haunted Shores et Third).
Ensemble nous avons fondé notre premier groupe de métal.

La musique a-t-elle toujours été votre passion ? Avez-vous toujours eut la vocation de devenir chanteur?
Ludovic Oui j'ai toujours fait de la musique mais ce n'est qu'à 16 ans que j'ai eu une vraie révélation, je devais fonder un groupe, c'était désormais évident.

D'où vous vient l'inspiration pour écrire vos textes ?
Ludovic : De nos vies , de tout ce que nous avons vécu à des moments donnés mais aussi du sens de nos histoires individuelles intégrées à notre contexte historique et culturel' actuel. Autant dire que le choc a été violent et il m'a fallu du temps pour comprendre ce qui se passait en moi entre le temps où j'ai mis mes musiques en forme avec Elvan en 1996 qui faisait de la copie de musique nordique et celui où j'ai commencé à saisir qui j'étais réellement. Dès lors j'ai commenc

é à écrire mes textes ce qui n'était pas le cas auparavant, et ma vie a pris tout son sens, ça a été une réelle catharsis.

Comment se déroule la composition d'un morceau ?
Ludovic : Comme pour tout le reste de mon histoire, ça vient, ça tombe, et parfois ...rien...
Ce sont des sentiments qui tournent à l'intérieur pendant quelques jours et qui demandent à sortir, puis ça jaillit et tout le reste suit, mélodies, textes...

Suivez vous une technique spéciale pour faciliter vos prestations vocales ?
Ludovic : Non l'expérience des années me permet de jouer plus librement avec ma voix. Le plus difficile est pour moi de chanter juste car à la base dans notre style on est plutôt des hurleurs !

J'ai lu dans votre biographie « cette première étape d'un cheminement tourné vers l'ancêtre qui sommeille en son propre intérieur ».
Qu'est ce que cela signifie ?
Ludovic : Y'existe il un quelconque rapport avec la réincarnation ou plutôt la notion de patrimoine
Pour moi l'être est ambivalent, il est constitué d'une part mortelle et d'une autre éternelle.
La part mortelle c'est ma petite personne et l'autre part c'est l'énergie éternelle qui me constitue, c'est là que se trouve tout ce qui vient du passé, mes ancêtres, les lois immuables. Avec mon corps j'écris le présent, le but à atteindre étant que les 2 parts soient en accord l'une avec l'autre.

Votre groupe va fêter en 2006, sa dixième année. Comment avez-vous vécut ces années passées au service du metal ? Beaucoup de plaisir mais aussi beaucoup de désillusions. Beaucoup de cons et beaucoup de musique !
Ludovic : On ne s'est jamais senti appartenir à un ‘monde métal', on aime la musique en général.

Que pensez vous l'évolution

de cette culture ?
Ludovic : Y'a autant de cons qu'ailleurs mais ce qui me chagrine le plus c'est que la tendance est aux groupes qui ont autant d'émotion et de message à faire passer que mes chaussettes, que les labels produisent avec de gros budgets, les jeunes achètent ces merdes et ce sont de gros succès.
Pour moi ce milieu reflète la décrépitude actuelle de notre société, heureusement qu'il y a des groupes comme Ulver, Supuration, Type O Négative, Tiamat où les oeuvres de Quorthon.

Dans votre biographie, j'ai lu que vous avez eut recours à un orchestre extérieur pour votre premier album. Vouliez vous de cette façon retransmettre une dimension plus intense ?
Ludovic : Alors là je vois pas du tout de quoi tu me parles, on en entend de belles !
J'ai même entendu dire que Elvan était le compositeur des débuts d'Himinbjorg...

Auriez vous une anecdote de l'un de vos concerts à nous raconter ?
Ludovic : Je vais te raconter mon plus beau souvenir de scène. C'était en Février 2005 avec Enslaved à la Loco, je découvrais leur album Isa ce soir là, ce fut grandiose.
J'ai pensé que c'était pour atteindre un tel niveau d'intensité que la musique devait exister, c'était inoubliable et leur show était fabuleux.
A la fin du concert Grutle est venu nous féliciter pour notre prestation, il a apprécié et ai venu nous le dire en toute simplicité. J'étais très fier et heureux de rencontrer un mec comme lui de principe et d'honneur.

Notre webzine s'appelle Spirit Of Metal, selon vous quel est l'esprit du metal ?
Ludovic Je trouve justement qu'il manque cruellement d'esprit en ce moment...

Je vous laisse le mot de la fin…
Ludovic : Merci pour ton interview, longue route dans le milieu.
Zahaah