Handful Of Hate

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Handful of Hate est un groupe qui a de la bouteille. Avec To Perdition, les vétérans italiens sortent leur 6eme album d’un black furieux, rapide et haineux et fêtent leurs 20 ans de carrière. Retour avec Nicola, chanteur guitariste de la formation, sur la carrière du groupe et sur les secrets de ce nouvel opus qui porte décidément bien son nom…

interview Handful Of Hate1) Salut ! Première question de rigueur, pourriez-vous présenter Handful of Hate à ceux qui ne vous connaissent pas encore ? Qui êtes-vous, quelle musique jouez-vous, et surtout, qu’est-ce qui vous motive en tant que groupe?
Salut (ndlr : en français dans le texte !)! Handful of Hate a commencé à jouer du black death en 1993 lorsque tout était très différent puisque la scène underground n’était composée que de quelques groupes. On a sorti une démo cassette en 95, Goetia Summa et en 20 ans à évoluer dans un esprit purement underground, on a répandu le contenu de nos 6 albums dans l’ordre suivant : Qliphothic Supremacy en 1997, Hierarchy 1999 en 1999, ViceCrown en 2003, Gruesome Splendour en 2006, You Will Bleed en 2009 et le nouveau, sorti il y a à peine un mois, To Perdition. Durant toutes ces années, on est resté inspiré par la même idée: évoluer dans un black death metal extrême et sans compromis.

2) Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous n’êtes pas des nouveaux venus sur la scène musicale. Pourriez-vous faire une petite rétrospective sur votre carrière et résumer brièvement le contenu musical et textuel de chacun de vos albums ?
Cela fait 20 ans que l’on est actif sur la scène underground cette année. Au cours de notre difficile carrière, on a eu beaucoup de problèmes et de changements de line up, du coup, on est toujours resté « cachés », comme un groupe underground totalement inconnu. Depuis le début, on a toujours privilégié les solutions rapides et violentes plutôt que les lentes, d’ailleurs, tu peux trouver ce fil rouge tout le long de nos six albums. Avec les années, on s’est améliorés: du premier album Qliphothic Supremacy au nouveau, To Perdition, tu peux facilement percevoir l’expérience emmagasinée et un son plus personnel. D’une manière générale, nos textes abordent les aspects terrestres et la sexualité. On ne s’intéresse pas à la nature, aux problèmes spirituels ou aux ambiances dépressives. On apprécie simplement tout ce qui touche au vice, tout ce qui pervertit la nature humaine. La haine et le blasphème contre l’église et les faibles créatures qui rampent au nom de dieu est le résultat logique de notre philosophie.

3) Cette année, cela fait 20 ans que le groupe existe. Une longévité exemplaire, félicitations ! Avez-vous prévu quelque chose de spécial pour marquer l’événement ?
On fête cet événement avec la sortie de notre meilleur album à ce jour, To Perdition. On en est fiers, et on cherche de nouvelles dates de concert pour promouvoir cet opus infâme.

4) Après une si longue carrière, comment faites-vous pour vous renouveler ? Vous appartenez clairement à la frange réduite et extrême du black brutal, un style assez limité avec des codes plutôt précis. N’avez-vous pas peur de finir par vous enfermer dans le carcan musical assez r�
interview Handful Of Hate�ducteur qu’impose un tel style ?
En fait, je ne suis toujours pas lassé de jouer quelque chose de rapide et d’extrême. Chaque chanson que je compose me fait m’améliorer et je n’ai pas peur d’être emprisonné par ce style puisque c’est le genre de musique que je préfère, en plus c’est ma façon de faire de la musique : j'ai toujours un tas de trucs à vivre et à expérimenter.

5) D’ailleurs, d’où vous vient cette passion pour une musique aussi violente et radicale ? Après tant d’années, qu’est-ce qui nourrit encore cette flamme noire qui inspire votre art ? Qu’est-ce qui inspire votre musique, vos lyrics et vos concepts?
Y a-t-il une part de gimmicks assumée dans Handful of Hate (l’artwork, les textes et la musique) ou tout cela est-il uniquement dicté par une haine réelle, pure, viscérale et inextinguible ?

Depuis que j’ai commencé à écouter du metal, j’ai lentement développé le goût des actes les plus extrêmes. J’aime tous les styles de metal, mais ma manière de représenter mes idées est violente et sans compromis. J’écoute toujours du grindcore et du black brutal, rapide et cruel, de celui des vieux groupes légendaires à celui des groupes plus récents. Ca ne m’ennuie pas, ça correspond parfaitement à ce que je recherche et à ce que j’aime. Tu l’as dit toi-même ! Notre art est « dicté par une haine réelle, pure, viscérale et inextinguible ». Mais pas uniquement. Rien de mystique, mais en même temps, je lis beaucoup et j’aime expérimenter dans la vie réelle certains aspects de mes lectures qu’une grande majorité de personnes considéreraient comme étant les aspects de la vie plus dérangés. J’aime les plaisirs charnels (vraiment bizarre pour un blackeux !), la domination, la maltraitance et tout ce qu’il y a de repoussant dans la nature humaine.

6) D’après vous, qu’est-ce qui vous distingue de la masse des autres groupes qui sévissent dans le black brutal ?
Les thèmes de nos textes et notre façon de jouer. Ok, il y a des tas groupes de black qui utilisent des blasts, mais si tu aimes ce genre de trucs, tu peux discerner chaque groupe et parvenir à distinguer les quelques-uns qui ont une forte personnalité et qui font la différence.

7) Vous venez de sortir le bien nommé To Perdition. Pourriez-vous en décrire un peu le contenu musical et conceptuel à nos lecteurs?
Cet opus est notre meilleure réalisation à ce jour. On en est fiers. Un line-up parfait, et deux ans de travail acharné sur l’ossature des morceaux, les arrangements et les pré productions. Je ne peux pas dire que j’ai suivi un concept pour l’opus entier, la musique, les images et les textes. J’ai laissé vagabonder mon esprit à travers mes propres expériences et les thématiques qui font l’empreinte d’Handful of Hate, et tu te retrouves ici avec un chemin plein d’épines menant à la perditi
interview Handful Of Hateon, à base de torture, de tourments charnels, de visions esthétiques et de martyres ! La pochette ne fait qu’exalter tous ces sentiments, montrant une chaise de torture, celle-là même qu’utilisait l’église pour infliger de la douleur il y a plusieurs siècles. J’aime explorer ces domaines qui touchent à la sexualité extrême, le vide de la mort et la fragilité de la condition humaine, ces cendres éparpillées sur un tapis cousu dans la misère.

8) Et si vous deviez résumer cet album juste en trois mots, ce serait ?
Violent, puissant, tranchant!

9) J’ai trouvé To Perdition noir, haineux, très rapide et brutal mais pas dénué de mélodies pour autant. Comment faites-vous pour trouver cet équilibre remarquable entre violence et mélodies ? Cet équilibre est-il conscient, travaillé, ou résulte-t-il d’un élan spontané? Avez-vous des critères et des objectifs précis lorsque vous composez ou bien est-ce un processus totalement instinctif?
Je n’ai pas de but précis lorsque je compose. J’ai l’habitude de mélanger un matériel rapide et brutal à des mélodies. En fait, on n’a jamais été aussi rapides que sur le dernier album, mais en même temps, on a adopté quelques bonnes solutions novatrices, des parties plus lentes comme des arpèges distordus, puissantes, tranchantes et implacables. En même temps, ma voix sonne différemment, un peu moins black metal, peut-être un peu plus spontanée que jamais.

10) La scène italienne est remarquable et variée et regorge de groupes de qualité, mais j’ai l’impression qu’elle a du mal à s’exporter hors de ses frontières. Tu confirmes ? Comment se porte la scène metal de votre beau pays ? Pourriez-vous nous présenter les groupes de black de chez vous qui vous tiennent le plus à cœur ?
Je n’aime pas faire de listing des groupes italiens car j’en oublie toujours quelques-uns… Etre italien, voilà le problème, puisqu'on n’a aucune visibilité, aucune chance de succès, d’avancer ! Crois-moi, c’est incroyablement difficile d’avoir de bons retours en dehors de nos frontières. En même temps, on n’a pas une grosse scène black ici, seulement quelques groupes bien réels qui jouent depuis plus de 10 ans. En Italie, les groupes meurent rapidement, généralement dans les mois qui suivent leur formation, et on n’a pas de pilier fort qui ont survécu aux années 90. Il y a 4 ou 5 groupes historiques qui jouissent d’une bonne renommée, mais les nouveaux groupes peuvent être bons ou avoir de super musiciens, ils doivent lutter chaque jour pour survivre.

11) Cette interview touche à sa fin, as-tu un dernier mot pour les lecteurs de Spirit of Metal ?
Je te remercie pour l’interview et j’aimerais remercier tous ceux qui soutiennent Handful of Hate. En février, on sera en France, à Douai et à Paris. J’espère vous y voir les gars !
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interview réalisée par Icare

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