Grotesque Through Incoherence

interview Grotesque Through Incoherence

On reproche souvent au métal de tourner en rond, d’offrir très peu d’occasions pour l’auditeur de sortir de son carcan trop étroit. C’est vrai que la plupart des groupes privilégient soit la technique, soit le feeling et font souvent l’impasse sur l’inventivité. Or qu’est donc l’art si ce n’est un sempiternel mouvement de création. Fort heureusement, quelques olibrius pas avares en idées perpétuent cette tradition d’empêcheurs de tourner en rond, instaurée en leurs temps par Primus, Faith No More, Celtic Frost et plus près de nous Carnival In Coal. Shootés au tube cathodique et aux joies du grindcore maboul, voici aujourd’hui les français Grotesque Through Incoherence, GTI pour les intimes. Une interview avec ces adeptes du brutal tuning s’imposait. On retrouve le bassiste Yohann pour cet entretien réalisé par email en mai 2004.

 

>Peux tu nous présenter GTI par un récapitulatif des débuts du groupe ?
Salut Jean, tout d’abord, merci pour l’interview, ça le fait bien ! Donc, les tout débuts du groupe remontent à fin 1998… et oui, déjà ! Où le groupe est passé par pas mal de line-up différents, et la zic y était alors pas mal teintée de black et de sympho, tout en gardant une part de folie qui nous tenait déjà à cœur. Ensuite, Guillaume est arrivé dans le groupe fin 2001, et Ivan est le tout dernier à avoir intégré le groupe car il nous a rejoint en début d’année. Le line-up actuel est donc le suivant : Yann : batterie, machines, samples, chant, homme-orchestre, tire-bouchon, couteau-suisse, etc… (il est très pratique!) - Romain : guitare - Ivan : guitare - Guillaume : chants - Yoann (moi-même, donc) : basse.

 

>Vous adoptez un peu la même approche que Carnival In Coal, à savoir fusionner death/grind et tout un tas d’influences qui pourraient paraître inconciliables. Quelles sont vos influences ?
Effectivement, on nous a souvent comparé à Carnival in Coal dans les débuts, pour justement ce côté grind un peu second degré, et teinté de de synthés complètements barges ; mais c’est plutôt un compliment en ce qui me concerne, car je suis fan de ce groupe. Nos influences, quant à elles, retranscrivent bien notre musique qui va pêcher à droite à gauche un peu tout ce qui nous plaît pour proposer un style peut-être un peu déroutant, mais relativement riche et eclectique ; pour en citer quelques-unes : Meshuggah, Dillinger Escape Plan, Cephalic Carnage, Cynic, Nostromo, Dying Fetus, Pink Floyd, U2, DJ Krush, etc…

 

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interview Grotesque Through IncoherenceLa démo 4 titres que tu m’as envoyé date un peu. Vous l’avez sortie quand, enregistrée où ? Même si le son n’est pas top, avez vous recueilli de bons retours ?
Nous avons enregistré cette démo 3 mois après l’arrivée de Guillaume dans le groupe, en deux jours dans un petit studio pas cher à Nantes, parce qu’il nous fallait absolument une maquette si nous voulions démarcher. Côté retombées, c’est vrai que nous aurions espéré mieux, mais vu que le style est, comme je le disais un déroutant, il n’était pas trop mis en valeur par une production trop cheap. Toutefois, nous avons pu nous faire connaître dans notre région avec les concerts que nous avons fait, et même du côté de Tours chez nos potes d’Happy Face.



>Les premières secondes de "Child Of (You) Man Sacrifice" m’ont fait penser immédiatement à la bande-son de la Cité des Enfants Perdus, le film de Carot & Jeunet. Le cinéma vous influence t’il dans votre façon de composer ?
C’est marrant que tu me dises ça, il faudra que j’en parle à mon batteur, c’est lui qui compose les morceaux ! En fait, oui, le cinéma nous influence pour composer, mais je dirais surtout la télévision, car nous sommes de la génération des enfants de la télé (dixit Arthur !), c’est la raison pour laquelle nous utilisons de plus en plus de samples tirés de la télé (Georges W. Bush, M. Manatane, Les nuls, les Simpsons, etc…). C’est d’ailleurs souvent ce qui caractérise le côté humoristique du groupe, car même si cela n’apparaît que par moments, avec un nom comme celui-ci, on ne peut pas se prendre trop au sérieux… et tant mieux !

 

>Tu me disais que le groupe allait enregistrer au fameux studio Drudenhaus en février. Ça s’est passé comment cette expérience en Allemagne ? Ils n’ont pas trop halluciné là-bas quand vous avez balancé la purée ?
Heuuuu, tu dois te tromper, le Drudenhaus studio se situe à 50 kms au Nord de Nantes ! –rires- mais on va demander aux vaches si elles ont pas trop halluciné quand on a enregistré là-bas, parce que c’est la rurale connexion dans le coin !

 

>C’est donc un album que vous êtes allé enregistré. Tu peux nous en parler en détails ?
Plus sérieusement, nous avons effectivement enregistré un album de 8 titres, cela s’est étalé sur deux semaines, et nous sommes tout à fait satisfaits du résultat car le son sonne terrible, et pour le coup, &

interview Grotesque Through Incoherenceccedil;a met les morceaux en valeur. Côté invités, nous retrouvons au chant Gilles du groupe Happy Face (ouaich gros, j’te respecte !), Laurent de mon deuxième groupe Eradicate, et Audrey, ma copine, pour une envolée dance qui va marquer beaucoup de personnes sur cet album !

 

>Musicalement j’imagine que vous avez évolué. Dans quelle direction ?
Effectivement, on peut dire que c’est l’album de la maturité (rires) ! En fait, il y a plus de parties mid-tempo, plus de variations dans le chant et certains morceaux blastent plus vite (cooooool !) et il y a dans l’ensemble moins de synthé symphonique, mais plus electro.

 

>Qu’en est-il de la recherche d’un label ? Vous pensez sortir cet album quand, comment ?
Nous commençons tout juste à démarcher les labels avec notre nouveau support, et nous espérons que ça va intéresser du monde. La sortie est prévue pour septembre.

 

>Au niveau des paroles, ça doit pas être triste. De quoi parlez vous dans vos textes ?
Alors, c’est assez complexe… Tu sais, on fait quasiment du grind, donc… en vrai, les paroles servent surtout à Guillaume de points de repère, mais il va m’engueuler si je dis ça, alors je dirais plus que nous ne préférons pas mettre les paroles sur le livret, parce que nous ne voulons pas offenser les grands écrivains ! –rires-

 

>En ce qui concerne la pochette de ce futur album, vous y avez déjà travaillé ? Ça va donner quoi ?
Comme d’habitude, nous travaillons avec notre pote graphiste Kaffy (l’homme aux 10000 idées à la seconde) qui nous fait un super boulot depuis le début. Le trip de la nouvelle pochette sera dans la continuité graphique de la première, dans les tons kaki, avec de grands grattes ciels culminants vers un pont et une sorte d’affiche hollywoodienne ou est inscrit le nom du groupe et le titre du cd : "Utopia City".



>Prévoyez-vous de vous produire sur scène prochainement ?
Notre prochain concert est le 22 mai à Guéméné-Penfao en Loire-Atlantique avec Fatal, Ultra Vomit, Field of Illusions, et Happy Face (encore eux !) mais nous allons surtout profiter de l’été pour démarcher notre cd.

 

>Merci pour tes réponses, je te laisse le mot de la fin.
Merci pour ton soutien à la scène underground, longue vie à In Extremis. Ouais, c’est ça qu’j’veux voir ! Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site ; j’espère que nous allons reconvertir pas mal de monde au "brutal tuning" !

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interview réalisée par DJ In Extremis

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