Glaukom Synod

Une fois n’est pas coutume, penchons-nous sur Glaukom Synod le projet élektro-indus-noise (appelez ça comme vous voulez) de mister Gabriel S., plus connu habituellement pour son attirance vers tout ce qui riffe et qui headbangue. La pelletée de démos et de splits à son actif auront tôt fait de répandre son nom dans les méandres de l’underground musicalement dérangé, voilà une interview vite fait bien fait début octobre 2007, histoire d’en savoir un peu plus sur la face synthétique du gaillard.

interview Glaukom Synod>Salut Gab ! Le sujet de cette interview c'est ton projet élektro-indus baptisé Glaukom Synod. Les lecteurs fans de death-metal connaissent sûrement ta face mortelle, puisque tu chapeautes depuis plusieurs années déjà le webzine/label Nihilistic Holocaust qui jouit d'une renommée certaine auprès des amateurs de death underground. Pour démarrer l'entretien, peux-tu me dire quand tu as commencé à triturer les sons dans l'optique d'en faire de la musique ?
Salut Jean ! Commençons par le début : depuis 13 ans j’ai toujours fait de la zik de façon plus ou moins intensive, en partie sur pc, mais le résultat était tellement pourri (entre autres car j’apprenais) que je n’ai quasiment rien sorti de 'cyber' avant la première démo de Glaukom, fin 2004 je crois. Il m’a fallu pas mal de temps pour arriver à un niveau de compréhension / composition / inspiration correcte, surtout en ce qui concerne le côté électronique de la musique… Pour le côté métal j’ai joué un an 1/2 dans Gerbe Of Life comme bassiste il y a une paire d’années et un petit bout de temps également dans Torment. Le fait de me prendre le monde du travail dans le gueule a sûrement motivé certaines pulsions destructrices et fortement accélérer le développement du Glaukom héhé.


>Pourquoi t'es-tu un jour intéressé à ce genre musical hybride qu'est l'élektro-métal-indus? Quel a été le(s) groupe(s) déclencheur(s) de cette attirance? Puis ton parcours dans les limbes de la torture synthétique ?
J’ai découvert le métal et l’indus en même temps, alors que j’avais 13-14 ans… Le métal est venu des potes et des disques de mon père, alors que le côté indus est venu de mon cousin, plus âgé, qui a toujours été fan de cette mouvance et qui a bien connu le style depuis ses débuts. Le premier contact fut sans doute quand il a mis un morceau de Skinny Puppy durant un mariage et s’est mis à danser, l’ambiance étrange était impressionnante… Puis il m’a copié des albums de Laibach, Front 242, Skinny Puppy, que je me suis mis à écouter en cachette (comme certains potes disaient 'Mais c’est pas du hard!'). Idem au niveau de la composition, j’ai appris à jouer de la basse en même temps que je trafiquais de 'l’indus' sur le recorder windows, donc tout s’est fait naturellement sans trop calculer… Le métal a quand même pris le dessus pendant une paire d’années!


>Parle-nous de cette dernière démo qui s'appelle 'Androjungleous'. Comment composes-tu? Quel élément est généralement la base d'une de tes compos? Sais-tu combien de temps a duré l'élaboration de cette démo?
Après avoir passé beaucoup de temps sur 'Uczulony' sur laquelle je m’étais pris la tête dans tous les sens possibles, j’ai eu envie de faire quelque chose de plus direct, plus 'rock’n roll' et crade dans le sens métallique du terme. Les morceaux sont venus instinctivement et rapidement, il ne restait qu’à bien structurer le tout et ajouter des couches de samples pour ça gicle un peu plus! Il n’y a pas de généralité pour un morceau, tout peut débuter d’un sample, d’un riff ou d’un rythme que je vais triturer ou faire tourner en boucle afin de laisser remonter toute la puanteur… Ça fonctionne de façon assez 'bordélique', tout en étant organisé, j’ai besoin de travailler sur des tonnes de morceaux en même temps pour que l’ensemble avance. J’apporte des modifications et améliorations suivant l’inspiration… Certaines idées peuvent rester de côté parfois un an, jusqu’au moment ou il y a un déclic, une idée qui rend l’ensemble plus percutant. Le fait de sentir qu’une démo est en phase terminale est aussi motivant et apporte pas mal d’idées pour terminer et perfectionner certains trucs alors juste moyens.


>Pour les apprentis terroristes que ça intéresserait, peux-tu nous dire sur quels matériels tu bosses ta musique?
Ah Ah! J’espère que tu ne t’attends pas à des références techniques car mon matériel est simple, à la portée de tous : un trackeur de module gratuit (mad tracker / fact tracker) et un éditeur de son relativement puissant (cool edit)… C’est presque la préhistoire au niveau matos, mais je n’ai pas envie de m’adapter aux logiciels modernes qui ne me permettraient pas de faire mieux (ou après 6 mois d’adaptation?), surtout que j’utilise quasi la même version de fast tracker depuis 1996 donc je la connais bien ; Même si elle est un peu compliquée, ça fait longtemps donc les précieux automatismes sont là… Ah si, j’ai acheté un nouveau pc il y a un an, c’est quand même beaucoup plus rapide et moins casse-couille pour les calculs sur des gros fichiers.


>C’est pas la première fois que tu fais appel à des remixeurs, 'Androjungleous' en compte d’ailleurs 2 (de remixes), peux-tu en parler? Pourquoi avoir remis le morceau 'Hydrocephalizer' qui était déjà présent sur le mcd du même nom?
En fait il est indiqué entre parenthèse 'remix of' et non 'remix by', ce qui voudrait dire que c’est moi le remixeur… Ok c’est pas très net à traduire, mais il va falloir reprendre des cours d’anglais mr Pizzaïollo! Ou est passé ta bible 'L’anglais pour les nuls' ! Tu devrais savoir que le traducteur google est assez merdique…
Je vais donc te parler des remixés (et non des remixeurs!) : Groundzero Deathtrap est à la base un projet noisecore / harshnoise d’un allemand fan de noise qui faisait un petit label, il y a des beaucoup de petits morceaux ultra courts, construits comme du grindnoise, mais avec des sons indus ou d’explosions… Ses titres sont intéressants, j’en ai fait un version plus ou moins techno indus pour le fun J. Dysphemic est un projet australien de breakcore futuriste (une sorte de jungle, mais avec plus de cassures de rythmes) qui me plaît bien, j’ai aussi tenté ma chance… Au final j’ai été obligé de simplifier le morceau, en lui donnant un côté plus “jungle indus”, c’est peut être plus percutant mais moins déglingué. Comme le cdr sorti sur Skullfuckingmetal était plutôt destiné aux canadiens, et qu’à la base “Androjungleous” était un peu courte, j’ai mis 4 bonus à la fin (donc 2 titres de “Hydrocephalizer” qui n’avait pas circulé des masses).


>Quels sont les critères pour que tu acceptes de te frotter à cet exercice ? Qu’essaies-tu d’apporter par ta patte au titre d’origine?
Le critère est l’envie ou le fait d’avoir une vision assez claire. On ne m’a quasiment jamais demandé de faire un remix, c’est venu de moi même et souvent je l’ai envoyé au groupe une fois que tout était terminé… Mettre en place un possible remix avec un groupe prendrait pas mal de temps, et franchement ça ferait pas mal de blablah pour rien. Donc j’envoie la sauce quand j’ai le temps ou l’envie et c’est très bien comme ça.
Quand je fais un remix, j’essaie de faire quelque chose de différent de l’original, si c’est pour tomber dans les remixs techno dance qu’on trouve souvent sur les mcds 'Indus electro'» ça sert pas à grand chose (à part draguer en boîte?), donc apporter des modifications concrètes au morceau de base est vachement plus intéressant (et facile… il suffit de s’amuser… avoir un cadre est vachement plus restrictif).


>D'où viennent tous ces sons que tu utilises? D'extraits de disques dont tu transformes les samples, de bruits divers capturés live puis triturés ensuite?
Les sons ont des origines variées. Il y a d’abord le sampling dont tu parles : ma collection de cds est toujours dispo pour se faire hacher menue et détruire virtuellement. Il y a également pas mal de bases gratuites de samples sur internet qui te permettent de chopper des sons corrects de batteries ou d’autres instruments. Ensuite j’ai un micro auchan qui me permet d’enregistrer quelques cris, jouissements et frottements métalliques… C’est bien de sampler, mais il faut encore que le son de base ne soit pas reconnaissable! Donc le ralentir, retourner, saturer, couper en morceaux, jouer avec comme sur un synthé (sans parler des effets qui déforment)… afin d’en faire ton propre son ou instrument. Acquérir du matériel coûteux pour ce genre de musique n’est pas vraiment utile, si ton cri strident sonne un peu étouffé, joues sur les fréquences : vires les middles, les graves, et rajoutes certaines fréquences aiguës qui donnent un goût bien âpre. Même avec des vocaux pas terribles et une légère raclu
interview Glaukom Synodre de gorge tu arrives à quelque chose! Le true black et Nocturno Crouto en prennent un coup…


>Tu apportes un aspect extrêmement expérimental à ta musique , bruitiste même, en jouant avec les fréquences et les nerfs de tes auditeurs. 'Androjungleous' est même un des trucs les plus ravagés que tu aies composé jusqu'alors. Et ça débouche même parfois sur des trucs complètement ahurissants comme par exemple le titre 'Abstinence & Enucleation'. Tu as forcément un coté très pervers enfouis en toi pour vouloir faire souffrir autant ceux qui t'écoutent, non ?
Disons que pas mal de titres de Glaukom ont été composés alors que j’étais à fond dans la distro et les trades. Et que l’ensemble n’allait pas forcément bien… Parfois c’est vraiment usant ou casse-couille d’attendre en longueur pour des trucs (des échanges par exemple) sensés être simples et rapides, alors que ça s’accumule, que ça s’accumule… Je suis peut être trop impatient pour certaines choses, mais la vomissure et le recrachage de boyaux ne sont pas forcément loin! Glaukom c’est un peu un défouloir par rapport à Nihilistic quelque part… Musicalement, le but n’est pas spécialement de faire souffrir l’auditeur, mais de l’impressionner avec des déflagrations intenses, de créer une musique aussi vivante et 'originale' que possible tout en s’enfonçant bien profond dans le dark ou le déglingué. Si tu dis ça de ma musique, je pense que tu n’as pas écouté beaucoup de harsh-noise, là c’est encore plus extrême… Mais la motivation de l’auditeur de noise n’est pas forcément masochiste, on y trouve des ambiances et des états d’esprits extrêmes 'inédits' qui collent bien à certaines situations intenses, et ça soulagerait plus que ça ne ferait du mal ;-)


>Des rumeurs circulent sur le fait que cette famille de Coulogne près de Calais qui a été récemment retrouvée suicidée au grand complet s'était procuré les prods de Glaukom Synod une semaine avant son passage à l'acte. Tu comptes sur quels arguments pour te défendre face à la justice?
En fait, je leur avait envoyé mes démos dans le but d’une collaboration. Ils étaient censés enregistrer toutes sortes de cris stridents et d’incantations occultes pendant la grande messe finale… Mais je n’ai jamais reçu les bandes! Encore une fois un grand merci à la Poste d’avoir perdu ce précieux paquet ! Ayant trouvé la démarche de Stalaggh intéressante, j’ai bien tenté d’inviter des sujets d’hôpital psychiatrique durant mon cdd au chr de Lille, mais malheureusement ils sont trop anesthésiés pour vraiment se lâcher. Donc il fallait bien se rabattre sur une solution de secours. J’espère que la justice ne m’en tiendra pas trop rigueur, mais comme je suis actuellement sous la tutelle d’un certain Jean Pazola qui s’est entièrement porté garant, il ne devrait pas y avoir de problème, héhéhé !


>Te considères-tu plutôt comme un laborantin totalement barge qui ferait des expériences reclus dans son labo sans aucun besoin de reconnaissance, ou un musicien assoiffé de succès du style d'un Trent Reznor en devenir capable d'incendier les dancefloors des asiles psychiatriques du monde entier?
Le but n’est pas d’avoir du succès, évidemment… J’ai déjà un peu de mal à trouver les gens que ma musique intéresserait, alors de là à en faire plus qu’un projet, il y a de nombreuses dimensions dans lesquelles j’éviterais de me téléporter! Et puis on me l’a demandé 2-3 fois, et je serais incapable de reproduire tout ce bordel en live. Il y a trop de samples, de passages différents, de riffs qui n’en sont pas vraiment… Il faudrait carrément embaucher un orchestre complet composé de tout sauf des musiciens de classique, soit un groupe de death, des bidouilleurs éléctros, les poubelle-boys, des ouvriers en bâtiment, Boy Georges, l’ensemble de l’usine Renault du coin et de nombreux autres… Sans oublier qu’ils joueraient chacun seulement quelques 'mesures' par morceau. Je pense que ça serait assez difficile à gérer et à motiver. Mais si tu veux te lancer là-dedans, pourquoi pas! Je te laisses carte blanche pour trouver le personnel et la boite qui voudrait bien accueillir ce bordel… In Extremis records, la boite de prod des projets noise bancals et improbables? Ca sonnerait pas trop mal, ahah.


>Pourquoi ne pas avoir sorti 'Androjungleous' sur ton label (ou en autoprod) et avoir fait appel au label canadien Skull Fucking Metal? Qu'espères-tu de cette collaboration?
A la base je n’ai rien sorti de Glaukom Synod sur Nihilistic Holocaust car le style de musique est quand même assez éloigné, et que j’ai essayé de voir ce que pouvait donner ma musique sans dire qui se cachait derrière, afin d’avoir des opinions plus pures et d’éviter le 'Ah ouaaaaaaai c’est toi qui l’a fait, trop bien!' alors que le mec s’en fout, ou le 'Putain c’est trop pourri, c’est de la merde!' alors que le mec ne l’a pas écouté et ne peut pas me saquer… Je fais quand même circuler mes démos via mes trades habituels, mais c’est pas évident comme les métalleux n’aiment pas 'forcément' ce qui est fait sur pc (vu mes contacts death-métalliques intégristes qui ont du mal avec les cdr, ne voudraient que des k7s, chient allègrement sur tout ce qui vient d’internet… Tu comprendras que c’est super facile de faire circuler du Glaukom ahah).
Pour revenir plus précisément dans ta question (j’approche du point G là ? Tu la sens?) le truc avec Keegan de SFM s’est fait naturellement. Il traîne souvent sur mon forum, on fait des échanges assez gros, et comme il aimait bien mes démos précédentes il a accepté de sortir celle-ci (qui avait été disponible 2-3 jours via un net 'label' mais c’est une autre histoire ahah). J’en espère ce qu’on peut attendre d’un petit label underground et DIY : Qu’il fasse circuler à ses contacts locaux, à ses potes, environ une centaine d’exemplaires… Apparemment il en a aussi envoyé en Pologne et dans d’autres pays, c’est cool!


>Tu as déjà de nombreuses démo à ton actif avec le Glaukom, plus ou moins expérimentales, plus ou moins 'dansantes' (du point de vue de Robocop), et un split avec The Processus. Je serais curieux de savoir comment ont été accueillis ces différents travaux par la scène élektro/indus? Peut-on dire que tu sois réceptif aux avis d'autrui? Ou tu t'en branles, l'important étant de te libérer de ce trop plein de pulsions créatives (et de faire chier tes voisins)?
Ah Ah! Disons que je me demande bien ce que peut en penser la scène électro-indus… Un 'label' anglais plutôt dark-electro-goth-indus a sorti un cd de Glaukom il y a 6 mois, ils ont soit-disant envoyé 100 promos à la presse, mais j’ai eu très peu de retours… Il paraîtrait que la presse concernée ne soit pas trop motivée par mon cd, mais ça me semble assez gros comme couleuvre! J’ai beaucoup plus de retours en envoyant mes 'cdr pourris' au pif sans spécialement connaître ce milieu underground, donc tu comprendras qu’un label spécialisé et soit-disant professionnel devrait avoir au moins autant de retours. En général j’ai l’impression que les fans de dark-électro ou d’indus aiment moyennement, car il y a trop de métal pour les intégristes, car mes morceaux sont trop 'compliqués' (construits comme du death/grind?) pour ceux qui aiment pioncer dans le drone-indus ou que le son est trop crado ou DIY pour les amateurs de perfection et de finesse auditive… Donc j’ai plus l’impression de toucher les métalleux ouverts, qui aiment bien l’indus. Oui je suis ouvert aux avis d’autrui, c’est ça qui permet de progresser et de prendre conscience de certaines choses simples qui te permettent parfois de largement améliorer un morceau. Parfois tu es tellement plongé dedans que tu ne captes pas ce qui ne va pas. Pour ça il faut rester calme, et essayer de bien comprendre la critique ou l’avis qui parfois peut sembler étrange, mais en général ça te permet de mieux comprendre ta musique, d’en percevoir certains facettes que tu n’aurais pas forcément imaginé. C’est enrichissant, même si ça peut être très démotivant!


>Pour éclairer les lecteurs, peux-tu faire le point sur toutes les prods que tu as sorties ?
Voici la liste de mes prods:
-'Obsessism XXIII' demo 2004-2005 cdr. Between early Godflesh, old-school industrial and extreme metal of death, with electronic experimentations. Chaos domination!
-'Hydrocephalizer' d
3;mo 2006 cdr. Noise industrial to fuck your skull faster!
-'Uczulony' demo 2006 cdr. Between industrial, dark electro, with extreme metal influences, many sample of agony. More compact, more structured, reincremated to explode your mind again!
-split with The Processus (Fra). 2006 cdr. Glaukom plays a mixture between cyber-brutal/death and indus-electro, while The Processus is totally fucked harsh black noise chaos!
-split with Stigma Diabolicum (Fra). 2006 cdr. Each project remixes compositions of the other underground manipulator, between cadaveric ambiant and noisy electro purge. It’s too late to scream no… You’re zombified!
-'Androjungleous' demo 2006 cdr. Industrial-metal with obvious old-school dark electro touches. Includes the 'Hydrocephalizer' demo as bonus (or better said mallus? Argh!). Released by Skullfucking Metal recs.
'Obsessim XXIII' et 'Uczulony' on été rééditées en tapes limitées via des petits labels, dont Reality Impaired des Usa qui a fait un truc cool.


>Les titres de tes compos, eux aussi, ont toujours cette touche expérimentale omniprésente à base de termes médicaux. Apparemment tu aimes jouer avec les mots. De quoi t'inspires-tu?
L’inspiration vient plus ou moins comme pour mes chroniques de Nihilistic : Un déclic ou une vision qui apparaît soudainement, ou une réflexion profonde pas vraiment consciente qui arrive un jour à sa conclusion et paf! Un jeu de mot ou une phrase qui me botte apparaît… Ensuite je joue un peu sur les mots, j’arrange ces idées pour qu’elles soient plus cools, plus délirantes… T’aimes ça, hein… Espèce de salope! J
Après je ne suis pas convaincu que le milieu médical m’ait tellement influencé, ça vient sûrement des tonnes de death-metal que j’ai ingurgité qui ressortent sous une forme plus 'personnelle'…


>Penses-tu que si tu habitais ailleurs que dans une région touchée par la crise industrielle et par la sinistrose, tu pourrais accoucher d'un tel cauchemar sonore?
Oui et non, disons plutôt que les périodes de chômage me permettent de me concentrer sur Glaukom et de passer beaucoup de temps pour tout perfectionner, d’approcher le résultat qui m’intéresse… En période d’emplois c’est beaucoup plus long, et certains morceaux peuvent prendre une éternité afin de se développer. Donc, oui je dois être influencé par la situation économique de la région, mais je ne pense pas que la présence de corons et d’usines polluantes soit particulièrement une influence. Dans un contexte différent, la musique tendrait peut-être vers d’autres approches mais ne serait pas forcément moins déglinguée ou bizarre, le contexte est juste un des facteurs influents…


>Tu es également à la source d'un projet baptisé Kataplasm avec une première démo qui s'appelle 'Maxxximized Centrifuse Blower'. Quelles sont les différences d'après toi avec le Glaukom? Quels ont été les retours face à cet ovni complètement barge là aussi? Y aura t'il une suite?
Ah Ah, je suis assez étonné qu’on me parle de ce projet… Très peu d’exemplaires ont circulé (moins de 50) et c’est plus un projet du souterrain profond, pour le souterrain profond, le genre de trucs qui stagne éternellement dans les distros et dont personne ne parle jamais J. La différence avec Glaukom : Il y a très peu d’indus, c’est plus une sorte de noisecore/grindnoise bâti à partir de tonnes de micro-samples violemment extirpés de démos grind, puis recollés de façons diverses avec du noise par dessus afin de créer un puzzle of grind! J’ai eu quelques retours… Certains n’ont pas compris, d’autres ont bien aimé… C’est cool. Il y aura peut-être une suite, mais je suis plus parti sur du cyber brutal death/noisecore totalement programmé sur pc. Et ces morceaux pourraient aussi bien apparaître dans du Glaukom.


>Tu t'occupes également des visuels de chacune de tes prods, j'avais d'ailleurs particulièrement aimé celle de 'Uczulony'. Comment travailles-tu cette facette du Glaukom?
T’as de ces questions! J’essaie juste de faire le mieux possible… 'Hydrocephalizer' et 'Uczulony' sont des montages/collages faits sur photoshop. Alors que la première est un montage simple entre deux images, donnant un côté un peu rétro et étrange ; La deuxième est un maxi puzzle de tonnes d’images de maisons en destruction. J’avais fait ça en une après-midi intensive… Ca m’étonne pas que ça te plaises, ça fait assez grindcore et old-school dans un sens. Tu veux bien créer un label appelé Pizzaïolo records et me ressortir 'Uczulony' en 33 tours? Ca serait nickel de voir tous ces détails en grand… Merci Jean!


>Je suis complètement largué en matière d'élektro-indus. Au début des 90s j'avais pas mal écouté des trucs comme Skinny Puppy, Frontline Assembly, Cubanate, Peace Love & Pitbulls ou bien GGFH. Aujourd'hui qu'en reste t'il? Tu aurais des trucs actuels intéressants à conseiller dans le genre?
Rassures toi, je suis également largué concernant les sorties récentes éléctro-indus! Même si j’ai écouté pas mal de choses, ça semble bien moins puissant et réussi que les anciens albums de Skinny Puppy, Front Line Assembly, Front 242 ou Godflesh (dans une approche plus métal). Actuellement Skinny Puppy font de la musique beaucoup plus soft et moins torturée, c’est plus léché, plus 'electronica', mais bof bof… Front Line Assembly ont connu des hauts et des bas, mais ils sortent un disque vraiment bien de temps en temps, donc ça marche. Je n’ai pas entendu parler de Peace Love & Pitbulls depuis longtemps. GGFH s’étaient reformés et avaient sorti un album pas mal il y a 2 ans environ, mais vu les retours qui n’ont pas l’air très importants la démotivation semble régner…


>Par bien des aspects, ta musique est largement plus brutale, malsaine et extrême que pas mal de groupes de black ou de death-metal qui ne trouvent rien d’autre que des idéologies pourraves et puèriles derrière lesquelles se cacher. Que penses-tu de tous ces blaireaux qui découvrent le métal en 5ème et qui, 2 ans après, montent leur groupe de true black ? Ceux qui prônent un satanisme radical mais ont une vie sociale tout à fait normale ?
Le problème est que tu es tellement habitué à écouter du death ou du black 'normal' que les produits moyens ne font plus le même effet, tu as besoin de produits hybrides boostés aux substances illicites, de cachetons clignotants phosphorescents qui blastent ton œsophage, de fibrilateurs portatifs à défragmentation ventriculaire… Ton cerveau a muté et ton point G n’est plus vraiment compatible avec le 'bon' vieux black-metal de base… Dans le cas des mecs de 15-16 ans qui écoutent du black depuis 6 mois, tu leur passe du Glaukom ils comprennent pas et ils n’en ont pas envie (car c’est trop dansant peut-être? Je sais pas, je ne suis jamais allé en boite… Sauf une fois pour faire un concert de death-metal avec Torment au Touquet/Paris-plage! Ah Ah). Rappelles-toi quand tu avais 15 ans, je pense qu’on est tous un peu passés par là. Je me dis également que les meilleurs albums de death-metal ont été enregistrés par des mecs qui n’avaient pas la majorité, ou à peine! (les premiers Entombed, Death, Possessed etc etc…) et qu’il faut bien commencer quelque part. Tu tiens vraiment à écouter l’electro-indus, ou le death et le black sympho de merde que je faisais sur 4 pistes quand j’avais 16 ans? Ah ! Tu insistes pour les sortir en vynils sur Pizzaïollo records! Excellent! T’inquiètes c’est archi-culte, tu en vendras des tonnes (je le promet sur la tête de mon tuteur). Merci Jean!


>Bon je te laisse conclure, parle-nous des prochaines étapes du Glaukom. Merci pour tes réponses vieux !
Merci pour cette interview! Ceux qui seraient intéressés par Glaukom peuvent jeter une oreille sur myspace : myspace afin d’y trouver des morceaux pas forcément représentatifs de l’ensemble (qui est plus varié)… Ou me contacter par voie postale ou par email. La suite des aventures du Glaukom gluant se présentent de la façon suivante : Je suis en phase terminale de préparation d’une nouvelle démo qui ne devrait pas tarder à sortir (normal, j’ai terminé un cdd il y a bientôt 2 mois, et pas mal de trucs en cours ont pu être terminés) et je continue à avancer sur le reste… Je n’en dit pas plus car ça ne se passe finalement pas souvent comme on l’aurait prévu.

http://www.myspace.com/glaukomsynod
r>
interview réalisée par DJ In Extremis

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