Extol

interview Extol

Formé en 1994, ce quintet basé à Oslo a toujours eu un sens exacerbé pour la créativité. Déjà à l’époque de leur premier album (Burial / 98), on pouvait entendre une mixture bizarre de death-metal et de black. Les années ont passées et le talent d’Extol a naturellement explosé. Après le sublime thrash progressif de "Sinergy", voici leur nouvelle œuvre d’art métallique intitulée "The Blueprint Dives". Oubliez tout ce que vous avez pu entendre auparavant (pas évident) et préparez-vous à plonger dans un des métal les plus avant-gardistes du moment. J’ai eu le privilège d’interviewer le guitariste Tor Glidje en janvier 2005. Voici le résultat.

 

>Salut ! Extol a connu quelques changements de line-up ces derniers mois. Que s’est-il passé exactement et qui sont vos nouveaux alliés ?
Il y a eu quelques divergences de priorités au sein du groupe qui ont abouties au départ de certains membres. Ça n’a pas été aussi dramatique que ce qui nous a semblé au début. Le problème était que nous sentions qu’ Extol était prêt à avancer sérieusement et que nous devrions y consacrer beaucoup plus de temps et d’énergie qu’avant, donc au final Ole et Christer ont ressenti qu’ils ne pourraient plus s’engager autant sous ces conditions. Ils sont partis de leur plein gré afin de pouvoir laisser le groupe avancer, et nous comprenons et respectons tous leurs décisions. Heureusement, un ex-membre d’ Extol Tor et Ole H du groupe de rock Ganglión ont eu pitié de nous et ont rejoint le groupe. Nous avons tous joué ensemble dans d’autres groupes avant, donc ça n’est pas vraiment une nouvelle mouture pour nous, et ça n’a pas été aussi pénible que ça en avait l’air au départ.

 

>Votre 4ème et tout nouvel album "The Blueprint Dives" sort très bientôt chez Century Media. Comment le décrirais-tu ?
Il sonne frais, je pense. Le son sur cet album possède un feeling qui était absent des précédents enregistrements d’ Extol. On nous a dit que le nouvel album était le plus lourd d’ Extol. Je ne pense pas que toutes les chansons soient plus lourdes, c’est juste le son d’ensemble qui l’est. "The Blueprint Dives" est le genre de disque qui devrait mûrir à chaque écoute, parce qu’il possède de nombreux ingrédients différents.

 

>Où l’avez-vous enregistré ? L’expérience en studio a t’elle été bonne ?
Nous avons enregistré l’album au studio Toproom en Norvège. Ce studio est situé à 2 heures au nord d’ Oslo. Ça nous a aidé à garder le même objectif tout le temps. Quelquefois tu es facilement distrait lorsque tu es dans le processus d’enregistrement, on a donc choisi de vivre un peu à l’écart pendant un mois. Ça a été une très bonne expérience de bosser en studio. Bien sûr, c’est toujours un peu stressant par moments, mais la plupart du temps nous prenions juste du bon temps en essayant d’être constructif.

 

>Chacun de vos nouveaux albums sonne très différemment. "Undeceived

interview Extol" était plutôt orienté death/black/doom tandis que "Sinergy" sonnait plus dans une veine thrash technique. "The Blueprint Dives" est encore plus innovant avec un gros feeling hardcore à la Snapcase. Es-tu d’accord ?
Oui, il y a une influence hardcore sur l’album, et les éléments progressifs ont toujours été présents dans la musique d’Extol, mais je crois que tu peux dire que notre approche du progressif a changé. Le disque est très énergique et direct. On a essayé de le rendre plus entraînant encore en rythme et mélodie, c’est pourquoi peut-être tu a perçu ce coté progressif plus accessible, en tout cas on a essayé de faire ça de manière inhabituelle. Ouais en fait, je vois ce que tu veux dire. Tous les albums d’ Extol diffèrent d’une manière ou d’une autre, mais le nouvel album est probablement encore plus différent. Ça devait être ainsi car Extol a récolté deux nouveaux compositeurs. Il est naturel d’entendre une vibration hardcore sur ce nouvel album, mais je dirais qu’il propose beaucoup plus que cela. Nous sommes influencés par beaucoup de musiques différentes, le hardcore n’en est qu’une infime partie.

 

>N’avez-vous pas peur de décevoir vos fans avec un sens si développé pour l(a)’ (r)évolution ?
Non, pas du tout ! Je pense que nos fans vont adopter cet album. Nous ne sommes pas un groupe qui sort le même album encore et encore. Ça en est même devenu une marque de fabrique. Nous ne cherchons pas à enregistrer un disque dans le but unique de plaire à l’auditeur. C’est très important que nous soyons à l’aise avec ce que l’on fait. Il y en a peut-être qui serons déçus, mais une fois encore il y en aura de nouveaux qui aimeront. Je crois que c’est comme ça que ça se passe.

 

>Les voix claires sont encore une fois très importantes sur votre nouvel album. Certaines, comme dans "Gloriana" et "Another Adam\'s Escape", sonnent même à la manière de Bjork. Penses-tu que les métalleux soient suffisamment ouverts d’esprit pour les comprendre ?
J’aimerais le croire en tout cas. On a essayé de placer des voix claires intéressantes sur "The Blueprint Dives", et je pense qu’on a réussi. De part mon expérience, je sais que beaucoup de métalleux aiment être remis en question quand il s’agit de musique.

 

>Ce nouveau disque est technique mais d’une façon différente de "Sinergy". Avez-vous tenté de vous distancer d’un groupe comme Meshuggah ?
Non. Ça n’a jamais été une préoccupation. Personnellement, je n’ai jamais vu de raison pour comparer Extol et Meshuggah. Meshuggah font à coup sûr leur truc à eux, et ce serait idiot de vouloir entrer en compétition avec eux. Quoiqu’il en soit, je suis d’accord pour dire que cet album est techniquement différent de "Synergy". Ce dernier était plus axé sur les guitares, tandis que "The Blueprint Dives" ne l’est pas.

 

>De quoi parlent donc vos textes ? Qui les écrit ?
Chacun de nous écrit les paroles, mais c’est Peter, John et Ole qui en ont écrit la majeure partie. Le tit

interview Extolre "The Blueprint Dives" fait référence aux chansons de l’album, chaque chanson possédant sa propre signification individuelle. Elles incluent ces "plongeons" (dives) qui les amènent à suivre leur propre voie chacune, on pourrait alors parler d’expériences. Je dirais même qu’il y a un concept sur cet album. Ça n’est pas un thème récurrent qui apparaîtrait en lisant et comparant juste deux ou trois d’entre-elles, mais plutôt sur la totalité du disque. Je crois que les paroles de l’album sont individuellement différentes comme les chansons peuvent l’être, mais il y a un fil rouge qui les relie entre elles. Nous traitons de situations personnelles parmi tant d’autres, ce sont des réflexions sur nos émotions et expériences comme par exemple la solitude et les addictions mais également des thèmes plus généraux comme l’amour, le pardon et la liberté.

 

>Je n’ai pas encore pu voir la cover de votre nouvel album. A quoi ressemblera t’elle ?
L’artwork a été fait par les studios Asterik aux Etats-Unis. Il est impressionnant ! Le devant symbolise le titre de l’album. Et je ne dirais rien de plus parce que ça ne serait plus marrant pour ceux qui vont l’acheter !

 

>Vous avez aussi filmé une vidéo pour "Pearl". Quelle en est l’histoire ? Où pourrons-nous la voir ?
Récemment nous avons enregistré notre première vidéo pour le titre "Pearl" qui est sur le nouvel album. La chanson en elle-même est assez facile d’écoute, on a donc voulu un contraste entre les images et cette chanson, et on s’est mis d’accord sur quelque chose qui ressemble au final à un film de zombies ! L’équipe que nous avions pour ce film venait de Norvège et s’appelle Helmet productions, ils ont donné vie à notre idée. Ils avaient loué un énorme site industriel désaffecté et sombre, ça fait penser à des décors à la Terminator ou Alien ou un film de SF dans le genre, et on était là à jouer aux zombies en rodant avec des fringues crades en haillons et des coiffures répugnantes ! Ça a été une expérience extrêmement fun mais glaciale, avec la neige qui nous tombait dessus en permanence. Je ne te dévoilerait pas l’intrigue de l’histoire et ne t’en dirait pas plus. J’espère qu’il sera possible de voir la vidéo à la télé dans toute l’Europe assez rapidement. Cette vidéo sera inclue sur l’album également.

 

>Avec quels groupes aimeriez-vous tourner ?
Bientôt nous allons partir en tournée avec Mastodon, et c’est très important pour nous. Nous allons jouer à Paris donc si vous êtes dans le coin, passez nous voir ! Je ne pense pas que nous ayons des favoris avec lesquels nous aimerions tourner, on s’est tellement marré avec tous les groupes avec lesquels on a déjà tourné !

 

>Merci pour tes réponses, à toi le dernier mot.
Merci à tout ceux qui nous ont soutenu de quelque manière que ce soit ! Nous n’en serions pas là sans sans votre aide ! Allez jeter un oeil à notre site-web pour savoir si vous aurez la chance de nous voir sur la tournée ! Merci.

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interview réalisée par Dj In Extremis

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