1 - Salut ! Je vous avais rencontré au Metalorgie Fest à Nantes il y a deux ans…que s’est-il passé depuis tout ce temps ? Quand avez-vous commencé à travailler sur « Meliora » ?
Franck : Nous avons continué à jouer en France et dans certains pays étrangers tout en bossant sur ce nouvel album. C'est en 2011 que l'on s'est vraiment immergé pour terminer de composer Meliora.

2 – La première chose qui intercepte l’auditeur lorsqu’il débute l’écoute de l’album, c’est que votre identité s’est encore accentué et que vous disposez désormais d’un son immédiatement reconnaissable, à la fois glacial, opaque et très sombre. Quels étaient vos objectifs avec cet album ?
Franck : J'aime ta question ! (rire). Pour Meliora nous voulions un son plus naturel et avec Mobo on s'est donné les moyens de l'avoir. La batterie et les guitares clairs/crunchs ont été enregistrés dans un studio de notre ville : Le Produc' Son

Cyril son propriétaire possède du très bon matériel et l'acoustique y est très bonne. Le volume de la pièce principale est conséquent ce qui amène naturellement de « l'espace » dans le son

Nous voulions que le jeu de Julien (batterie) soit restitué fidèlement malgré le « mur » de guitares/basse car son jeu possède plein de finesses et de variations d'intensité et il aurait été dommage que cela ne s'entende pas cette fois - ci

Pour les guitares et basses, nous avons mis moins de gain en sortie car nos nouvelles chansons sont moins basées sur de la rythmique pure donc là aussi nous voulions que les notes ressortent bien dans le mix.



3 – « Meliora » est, à mon sens, plus ouvert et lumineux que « Hydra Lernaïa » mais paradoxalement plus opaque et difficile d’accès, très ambiant parfois, extrêmement centré sur les atmosphères. Comment avez-vous travaillé ces dernières ?
Franck : Par de longues sessions de travail et parfois de jam au local. Nous voulions accentuer cet aspect de notre musique avec Meliora et nous avons fait que nos chansons aillent dans ce sens.

4 – N’avez-vous pas peur de décontenancer les auditeurs avec un disque aussi dur à appréhender ?
Franck : Nous n'y pouvons rien ! (rire). Nous composons notre musique comme nous aimons l'entendre : profonde, planante et brutale. On ne peut pas se dire « hey, c'est trop élitiste peut être ce qu'on fait ? Si on simplifiait tout ça ? »

Personnellement, je ne la trouve pas si dur à appréhender que ça mais quand tu regardes la scène métal dans son ensemble, c'est sûr que nous sommes un peu en marge.



5 – Les vocaux de Matthieu sont une fois de plus très réussis, brutaux mais, là encore, atmosphériques dans leur approche de la violence…dans quel état d’esprit est-il lorsqu’il enregistre ses lignes vocales ?
Franck : Je pense pouvoir r

épondre à sa place sans trop me tromper vu que j'ai enregistré certaines parties pour les chœurs. Mathieu est dans sa « bulle » et reste concentré sur l’émotion qu'il doit mettre dans telle ou telle partie. On pourrait croire qu'il aime être seul durant les prises, mais non. Nous étions à ses côtés pour l'encourager lorsqu'il nous sortait des prises de malade ou le soutenir et l'aider quand ça allait moins bien.

6 – Vous jouez énormément sur les paradoxes, les antinomies (lumière-obscurité, violence-atmosphères, saturation-clarté). Est-ce une volonté ou naturel ?
Franck : Peut être les deux dirais-je ? Une volonté, ça c'est sûr car ces paradoxes amènent de la variation et de la richesse musicale. Et donc, le temps aidant, je pense que cela est devenu inhérent au groupe de fonctionner avec ces antinomies.

7 – « Hydra Lernaïa » était sorti sur Metal Blade…vous êtes désormais sur une structure beaucoup plus confidentielle…que s’est-il passé ?
Franck : Le business ! Nos chiffres de ventes n'ont pas atteint les attentes de Metal Blade donc nous étions libres de chercher une autre maison de disques.

Nous avons été assez surpris car nous avions été signés pour 1 album avec option sur 5, nous nous attendions à ce qu'ils développent le groupe sur la durée mais cela n'a pas été le cas.

On ne comprend toujours pas cette décision. S’attendaient-ils à ce que l'on vende autant que Gojira ? Impossible ! (rire)

La plupart des maisons de disques font du business maintenant, beaucoup n'en ont rien à branler du côté artistique.



8 – Que vous a apporté l’expérience de la scène pour ce second disque ?
Franck : Comme tout musicien, tu te rends compte de ce qui fonctionne ou pas sur scène. Avec Eryn Non Dae , les ambiances et interludes entre les morceaux nous ont convaincues de continuer dans ce sens ainsi que les partie « folles » où les spectateurs et spectatrices perdaient le « contrôle » ou devenaient même parfois dingues comme en Espagne (rires)

9 – Certaines parties atmosphériques m’ont fait penser au travail en solo de Trent Reznor (Nine Inch Nails), notamment pour les BO de « The Social Network » et « The Girl with the Dragon Tattoo ». Est-ce que c’est une de vos influences ?
Franck : Je n'ai aucun cd de Trent Reznor même si j'ai déjà entendu par- ci par -là son travail qui est excellent, donc impossible. Yann également, même encore plus que moi car il écoute peu voir presque plus de métal. Mais j'irai écouter ça de plus près.

10 – Peux-tu m’expliquer l’artwork et la signification de ce terme « Meliora » ?
Franck : Tout est parti de Mika (basse) qui un beau jour de printemps nous a montré ses ébauches de travail personnel et nous avons flashé ; à l'unanimité

Ne maîtrisant pas tout le côt

é technique d'une mise en page pour un livret de cd, nous nous sommes naturellement retournés vers Romain Barbot pour qu'il améliore tout ça. Nous étions ravis de ce qu'il avait fait pour Hydra Lernaia donc pas besoin d'aller voir ailleurs.

Le visuel suit le concept de l'album. Le visage exprime un côté sombre et les anges derrière évoquent la lumière, la sérénité

Meliora vient du latin. Il signifie « meilleur ». Mathieu l’emploie au terme accusatif et désigne des "choses meilleures", « pour la poursuite de l’amélioration". L’ensemble des textes de l’album décrivent un seul et même processus d’évolution personnelle visant à trouver la sérénité intérieure.



11 – Une fois de plus, l’album est très technique, notamment du côté de la batterie. Comment vous retrouvez-vous dans le chaos qui émane parfois de votre musique, à l’instar d’un titre comme Scarlet Rising par exemple ?
Franck : On connaît la durée des mesures de chaque partie dans chaque morceau donc il suffit de compter dans les moments délicats si nous sommes perdus..(rires)

12 – Qu’est-ce qui a changé depuis « Hydra Lernaïa » selon vous ? Que ce soit dans le fond ou dans la forme ?
Franck : Pour la forme, nous étions plus pris au sérieux avec l'étiquette Metal Blade dans le domaine du booking et des médias. Les portent s'ouvrent plus facilement.

Pour le fond, je dirais pas grand chose. Nous sommes les mêmes et je suis heureux d'être avec les autres et de faire ce que nous faisons sans se prendre la tête

Ça fait plus de 10 ans que je branche mon ampli avec la même envie quand j'arrive pour répéter.



13– Avez-vous des objectifs particuliers avec cet album ?
Franck : Oui, faire un maximum de festivals et continuer à répandre le nom de Eryn Non Dae.

14 – La vie d’un artiste indépendant est, de nos jours, de plus en plus difficile. Qu’est-ce qui vous fait tenir pour ne pas tout lâcher ?
Franck : pour ma part la passion de la musique. J'ai ça dans le sang depuis tout jeune.

Je ne peux pas vivre sans. Mon frère, plus âgé que moi, est batteur (il a joué dans des groupes punk/hc comme Mass Murderes ou Bacchus Temple Addict) et le premier jour où je l'ai vu joué, j'ai su que la musique serait ma seconde compagne



15 – Quels conseils donneriez-vous à des jeunes musiciens qui voudraient commencer dans la musique ?
Franck : Oubli les rêves de gloire ou de vivre de ton art de nos jours. Bosse de ton côté de façon quotidienne et prends du bon temps avec ton groupe.

16 – Je vous laisse conclure…merci beaucoup à vous !
Franck : Merci Joffrey pour cet entretien et as tu des news si il y aura un prochain Metalorgie Festival ? Très bon souvenir pour Eryn Non Dae.

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interview réalisée par Eternalis

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maggot4ever - 15 Novembre 2012: Sans déconner... Rien qu'à la deuxième ligne: "sombre" "plus tourné vers la lumière" ...

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