Quel gachis ! J’imagine la haine infinie que doivent ressentir les gars d’ Epheles. Enregistrer un disque quasi irréprochable, un putain de joyau de black-metal pur et glacial qui n’a rien à envier aux perles que nous ont pondu en leur temps les maîtres Satyricon, Limbonic Art, voire même Emperor. Enregistrer un disque si génial et ne pouvoir le sortir à cause de l’incompétence d’un soit-disant label. Y a quand même des moments où le supplice de la roue, la pendaison par les pieds ou le sciage du tronc dans sa partie transversale seraient des pratiques à réhabiliter illico. Voici une interview en mars 2005 avec Nephtys et Hysphren qui s’expliquent sur le mystère ô combien facheux du "Dernier Pardon".
>Pourrait-on commencer l’interview par la sacrosainte présentation
d’Epheles ?
N: Epheles est un groupe de black-métal créé par moi-même,
en janvier 1997. Je fus rejoint deux mois plus tard par mon frère de
sang, Malphas. De ce duo naît une première démo "Dead
Nature For Human Without Tears" en août 1998. Un an plus tard, seconde
démo intitulée "Les Anges De La Dernière Scène",
puis en 2001, notre mini-cd autoproduit "L’ombre De La Croix"
nous propulse au sein de la scène underground française en recevant
un bon accueil en France comme à l’étranger. En 2002, Malphas
quitte le groupe pour rejoindre le monde des ombres. Cette même année,
nous sommes signés par le "label" Everlasting, et nous intégrons
Dominiaz et Sytris, respectivement bassiste et batteur. C’est ainsi que
nous enregistrons notre premier album "Le Dernier Pardon" au studio
Tymix en mai 2003. Pour des raisons obscures, le label ne donne plus signe de
vie et la sortie de l’album est compromise. Peu de temps après
Sytris quitte le groupe. En octobre 2003, une nouvelle âme, Hysphren,
intègre Epheles en tant que guitariste.
>Vous vous démarquez par un black métal haineux autant
qu’atmosphérique. Bien que vous utilisiez des claviers, votre style
n’a rien à voir avec Cradle ou Dimmu, je précise pour les
allergiques. Comment décrirais-tu votre musique ? Quelles sont vos influences
?
H: Nous pratiquons un black-metal extrême, tant pour les mélodies
funèbres, que pour la rapidité, la brutalité, les ambiances
malsaines. C’est une musique dédiée aux damnés et
aux oubliés… En ce qui concerne les claviers, ils ne sont utilisés
que pour renforcer une ambiance, mais il faut savoir les employer judicieusement
de façon à ce qu’ils ne deviennent pas trop pompeux. Nos
influences ? Nous les puisons tout simplement dans ce qui nous entoure, le secret
gît dans sa force et sa beauté… C’est à ELLE
que nous devons ce que nous sommes…
>La variét&e
H: Le tout réside dans la simplicité. Il ne faut pas chercher le riff qui tue, ce sont souvent les riffs simples qui sont les meilleurs. Nous ne sommes pas des musiciens qui veulent faire une démonstration de leur capacité histoire d’en mettre plein la vue ! Il est évident qu’il y a une évolution dans la façon de composer, une meilleure maîtrise de nos instruments, mais c’est un cycle normal lorsque tu fais de la musique. Le but de la musique est de transporter l’âme, la puissance n’est rien sans l’atmosphère…
>Venons en à votre album "Le Dernier Pardon". Pourquoi
ce titre ? Quels sont les thèmes dont vous traitez ? Pourquoi avoir choisi
votre langue maternelle pour vous exprimer ?
N: Ce titre reflète un état d’esprit d’une période
de ma vie. Les thèmes dont nous traitons sont la haine envers le mensonge,
la souffrance, la solitude, tous ces sujets nous sont personnels et reposent
sur des expériences vécues. Pourquoi notre langue maternelle ?
Je te réponds et pourquoi pas ? La langue française est la plus
riche pour exprimer un ressenti.
>Parlons de la production puissante et limpide. Qui s’en est
chargée ? Un quelconque regret sur le sujet ?
N: Je crois que "regret" est le moins que l’on puisse dire.
L’expérience du studio fut assez périlleuse. Beaucoup de
prises de tête, la pression du temps, bref, je préfère de
loin mon antre où je suis le seul maître… Bien sûr
le son y est puissant, mais en ce qui me concerne, il y a beaucoup de passages
qui auraient dû être différents, mais bon. Nous avons bénéficié
de l’aide d’un ingénieur du son et de Darkhyrys (leader de
Diamond Eyed Princess) que je salue au passage.
>J’ai lu quelque part que "Le Dernier Pardon" a
failli ne jamais voir le jour. Initialement prévu sur un label et sans
cesse repoussé, vous l’avez sorti sous une forme auto produite.
Peux-tu nous résumer les galères que vous avez rencontrées
?
N: Mais l’album n’est toujours pas sorti ! Après l’enregistrement
nous sommes rentrés avec la maquette faite en studio, et c’est
jusqu’à aujourd’hui tout ce qui nous reste du "Dernier
Pardon". Le label n’a plus jamais donné signe de vie, nous
avons tenté de les joindre à plusieurs reprises, mais aucune réponse…
L’album n’est pas sorti en autoproduction, nous le distribuons en
cdr de manièr
>Pour ceux qui vous aurez connu par votre démo de 2001 qui
aura précédée l’album, où penses-tu qu’Epheles
a progressé ? Qu’avez-vous tenté d’améliorer
par rapport à l’ombre de la croix ?
N: "Le dernier Pardon" est sans doute plus atmosphérique et
froid, et la production plus puissante. Sinon on ne peut pas vraiment parler
de progression ou d’évolution, si ce n’est dans la maîtrise
de nos instruments et dans la façon de composer. "L’ombre
De La Croix" reste l’opus qui représente le mieux ce qu’est
Epheles : sombre, froid, malsain… C’est le chemin que nous allons
suivre pour le prochain album.
>Il semblerait également que vous ayez un nouvel enregistrement
prévu pour cette année. Qu’en est-il exactement ? Peut-on
parler d’une quelconque évolution ?
H: En effet, nous préparons actuellement un nouvel album. 7 titres sont
composés et en ce moment nous nous attelons à la programmation
rythmique, ce qui représente beaucoup de travail. Nous ne voulons pas
donner de date de sortie, mais une chose est d’ores et déjà
certaine, ce sera du pur Epheles ! Des termes comme progression ou évolution
ne correspondent pas à Epheles, nous jouons la musique qui vient de nos
tripes point.
>Etes-vous à la recherche d’un label pour vous épauler
?
N: Notre priorité actuellement est le prochain album après on
verra… Si un label sérieux frappe à la porte, nous étudierons
les propositions. Si cela devait se faire, se serait une belle satisfaction,
sinon tant pis, après tout ça fait 8 ans que nous sommes dans
l’ombre et notre flamme noire demeure toujours intacte.
>Pouvoir jouer live est-il une de vos préoccupations ? Si
cela a déjà été le cas, comment ça s’est
passé ?
H: Jouer live est le cadet de nos soucis. Avant de faire un concert, il faut
être au point, ce qui n’est pas encore le cas. De plus, nous ressentons
notre musique de manière trop personnelle pour la faire partager en concert
sur de vulgaires planches. L’idéal serait un concert en forêt.
>Que penses-tu du climat de haine religieuse qui anime le pays ces
temps-ci, de l’importation du conflit israélo-palestinien en nos
frontières ?
H: Je n’ai pas grand-chose à dire à ce sujet et ne me sens
absolument pas concerné. Je vis dans un autre monde, à des années
lumières de toute cette misérable actualité…
>Ok, merci pour tes réponses, je te laisse conclure.
H: Merci à toi… Voici les contacts email :
[email protected]
[email protected]
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