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Peux-tu commencer par te présenter rapidement ?Bien sûr, je suis Ivar du groupe norvégien Enslaved, et nous jouons ce soir au Bataclan avec Dimmu Borgir.
OK pour les présentations, passons maintenant au nouvel album si tu veux bien. Comment te sens-tu à quelques jours de la sortie de Axioma Ethica Odini ?
Très excité, je dirais même nerveux, je ne sais pas pourquoi mais je suppose que c’est toujours le cas quand on sort après un certain temps un nouvel album, sur lequel on a passé tellement de temps. Mais je suis très optimiste, je pense vraiment qu’on a composé de très bonnes chansons.
Les réactions des fans à l’écoute du nouveau single vont-elles dans ce sens ?
Clairement oui, ils ont vraiment réagi positivement, je pense qu’on a réussi à trouver un moyen de combiner dans ce morceau -et l’album en général- l’histoire d’Enslaved, ce qui explique que les auditeurs aient l’air aussi enthousiastes.
Parfait ! Maintenant, peut-on voir un fil conducteur sur cet album?
Oui, on peut suivre un fil rouge en effet, il s’agit du livre Ethica Odini, qui est la traduction latine d’un ouvrage expliquant les principes fondateurs de la civilisation viking. C’est en quelque sorte une leçon d’éthique enseignée par Odin, leur dieu majeur. Certains titres sont reliés de manière directe à ce livre, et d’autres s’en inspirent mais de manière plus subtile.
Et avez-vous tenté de faire quelque chose de totalement novateur sur Axioma Ethica Odini?
D’une certaine façon oui, nous avons encore persévéré dans l’expérimentation, pioché parmi de nouvelles influences, mais on s’est aussi vraiment rattaché aux racines d’Enslaved. Les passages puissants sont encore plus puissants, les mélodiques plus mélodiques, tout a été creusé et amplifié.
Tu penses qu’Enslaved est au sommet de son art alors avec cet album?
Je pense qu’on n’en est pas loin (rires), même plus que jamais, mais nous avons encore beaucoup d’années devant nous pour aller encore plus loin.
Parlons maintenant de la tournée. Avez-vous choisi de jouer principalement des titre de Axioma Ethica Odini ou bien la setlist sera équilibrée entre tous vos albums ?
Nous allons jouer trois morceaux du dernier album, ce qui peut paraître important mais nous nous sentons prêts à le faire, et puis sachant que nous ne jouons que 45 minutes ce soir, nous allons essayer d’équilibrer le set entre des choses totalement nouvelles et bien sûr des morceaux de tous nos précédents albums. Vous entendrez donc des titres aussi bien de 1991 que de 2010.
Vous allez jouer Path To Vanir ? C’est mon morceau préféré !
Non pas celle-là malheureusement, mais nous reviendrons en avril avec une très longue setlist et je suis pratiquement sûr que Path To Vanir sera dedans !
Parfait ! Et à ce moment là vous n’aurez qu’une date à Paris ou vous ferez un petit tour de France ?
Non, nous jouerons dans plusieurs villes françaises, je crois que nous avons 3 ou 4 dates de prévues. Paris bien sûr, Rennes aussi il me semble, et peut-être quelq
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ues festivals également.Ah, on peut espérer vous voir au Hellfest alors ?
Nous aimerions ! On y a déjà joué deux fois, c’était génial, sans compter le Furyfest avant ! Mais je n’en sais pas plus pour l’instant…
J’espère que vous serez dans la première annonce ! (ndr :le 30 septembre) Mais revenons à la tournée, vous avez fait votre première date à Londres hier, c’est bien ça ?
Oui oui, c’était très bien, même si parfois le public n’était pas très réactif. Vous les Français êtes un peu plus passionnés donc je pense que le concert de ce soir va être encore mieux !
Je n'en doute pas! Comment le public a-t-il réagi quand vous avez joué les nouveaux titres?
Ils ont beaucoup apprécié, et surtout le fait qu’on vende sur place le nouvel album en avant-première, sachant qu’il ne sort que lundi prochain (ndr:le 27 septembre). Beaucoup de gens qui assistaient au concert en ont acheté donc c’est vraiment positif pour nous à quelques jours de la sortie. Et on refait la même chose ce soir !
Super initiative ! Sinon ça vous plait de tourner avec Dimmu Borgir ?
Bien sûr, ça fait des années qu’on se connait, peut-être 15 ans, et pourtant on n’avait encore jamais eu l’occasion de jouer ensemble. C’est un plaisir d’être sur la route avec eux, ils ont une attitude très cool, vraiment.
Ils assistent à votre concert un peu ?
Je ne pense pas qu’ils aient le temps vu tout le maquillage et les costumes qu’ils doivent porter (rires). On essaye d’assister à nos concerts respectifs mais ce n’est pas évident !
Vous partez avec eux aux Etats-Unis et au Canada, vous rencontrez autant de succès là-bas qu’en Europe ?
Ce n’est pas évident à évaluer, mais je dirais qu’Enslaved rencontre un peu plus de succès aux Etats-Unis. Le truc avec l’Europe, c’est que nous rencontrons un enthousiasme mitigé selon les pays. Autant nous marchons très bien en Angleterre et en France, autant en Allemagne on pensait qu’Enslaved serait reconnu mais finalement le public se révèle beaucoup plus traditionaliste à propos du metal et nous expérimentons un peu trop pour eux.
Vous êtes tout de même devenus une référence sur la scène du metal extrême ! A quoi devez-vous cela selon toi ?
Je pense que le plus important concernant Enslaved, c’est notre envie d’expérimenter, de repousser les frontières du metal en se servant d’influences diverses, non seulement de manière plus importante que les autres groupes, mais aussi de façon peut-être moins traditionnelle. Nous avons toujours été très sérieux dans notre travail et faisons en sorte d’évoluer tout en restant cohérents. Là est le défi, savoir doser le changement sans perdre notre identité.
Tu penses que c’est ça le point fort d’Enslaved par rapport aux autres groupes de cette scène?
Pas totalement, je pense que ce qui a fait notre différence c’est le fait d’être restés entre deux eaux, de ne pas avoir choisi une orientation précise. D’un côté il y a des groupes que l’on peut qualifier de traditi
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onnels, qui choisissent un style précis et s’y cantonnent, et de l’autre côté certains groupes vont passer leur temps à se chercher, en évoluant sans cesse. Nous préférons rester dans l’entre-deux, choisir d’évoluer tout en faisant en sorte de toujours sonner comme du Enslaved.D’accord, du coup peux-tu me dire ce que tu penses de la scène metal extrême actuelle ?
Il y a de très bonnes choses, il y en a de moins bonnes. Après, ce que j’attends réellement c’est une révolution sur la scène metal, ce n’est pas que ça devient ennuyeux, mais tout devient tellement similaire, à force de vouloir avoir des références, de chercher à ressembler à ces groupes cultes que l’on aime. Il y a une différence entre « aimer » et « vouloir sonner comme ». Tout cela fait que la scène extrême stagne, dans la plupart des festivals on voit peut-être quoi, 10 groupes qui font vraiment quelque chose de totalement innovant, et personnellement je préfèrerais voir le metal aller de l’avant au lieu de se rappeler le bon vieux temps (rires).
En parlant du bon vieux temps, vous allez fêter les 20 ans du groupe l’année prochaine. Vous avez prévu quelque chose de spécial pour l’occasion ?
Oui, on y travaille même si on ne sait pas encore concrètement ce que nous allons faire pour célébrer ça, on vous tiendra rapidement informés !
D’accord, j’espère que vous fêterez ça dignement ! Et quel est ton meilleur souvenir avec Enslaved depuis toutes ces années ?
Justement, je pense que c’était pour le quinzième anniversaire du groupe, à Bergen. On a fait la fête dans des bars, beaucoup de monde est venu, plusieurs groupes norvégiens, de tous les styles, ont joué nos chansons. C’était vraiment mémorable, un super souvenir !
Et tu as une idée d’où tu seras dans 5 ou 10 ans?
Avec Enslaved déjà, c’est sûr! Sinon tout ce que je veux, plutôt que le groupe veut, c’est faire de plus gros concerts et de meilleurs albums. C’est vrai qu’il y a aussi certaines régions où nous ne sommes jamais allés, l’Asie en particulier. Nous aimerions vraiment aller en Chine, en Inde, au Japon également, ils sont fous de metal là-bas, ils ont même des karaokés metal ! Il y a tellement de pays où nous voudrions jouer, le Mexique aussi ça serait pas mal.
Peut-être que la tournée de promotion d’Axioma Ethica Odini sera une bonne occasion d’y aller! Sinon, si Enslaved devait être matérialisé par une chose, qu’est-ce que ça serait selon toi ?
Ce serait un ours peut-être, ou un éléphant…Non un mammouth ! Il est puissant et assez dangereux à la fois, c’est un animal qui peut être lent, posé, mais quand il s’énerve il peut devenir très violent. Et puis surtout, le mammouth a des longs poils, un peu comme nos cheveux et notre barbe, non ? (rires)
Très bonne métaphore oui! Bon, il est temps de conclure, est-ce que tu veux dire quelque chose de particulier aux fans français du groupe ?
Merci d’avoir soutenu Enslaved depuis toutes ces années, nous espérons que vous allez aimer le nouvel album puis la tournée qui va suivre. Et puis, n’hésitez pas à faire pression sur la production du Hellfest pour qu’on rejoue cette année !
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interview réalisée par Gyroscope
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