Salut Emma-O, je ne vais pas être très original pour commencer, pouvez-vous nous conter la genèse de votre groupe?
Eddy : Audrey et moi avons commencé ce projet avec 2 autres musiciens il y a quelques années puis, pour diverses raisons, celui-ci s'est mis en stand-by. J'ai néanmoins continué à composer et c'est tout naturellement que nous avons voulu aller plus loin, donc enregistrer un album et faire du live.

Les morceaux étant déjà écrits et composés, nous cherchions donc un guitariste, un batteur et un bassiste. Nous avons donc proposé à Valentin (basse),que nous connaissions déjà, s'il était intéressé par ce projet. Il devait au début simplement participer à l'enregistrement puis il a finalement intégré le groupe. Quant à Phil (guitare), c'est Valentin qui le connaissait et qui nous l'a présenté.



Audrey : En fait, Val et moi connaissions déjà Phil, il venait de faire l'art work de l'album de Fake Messiah, groupe que nous partageons en plus d'Emma-O avec Val.



Eddy : Pour le batteur, cela s'est avéré plus compliqué. En effet, nous n'avons trouvé aucun batteur disponible ayant le niveau suffisant pour assurer les parties que j'avais écrite et nous avons donc fait appel à Franky pour assurer l'enregistrement.

Il a d'ailleurs répondu très favorablement à ce projet.

Franky ayant un emploi du temps particulièrement chargé, il ne pourra pas continuer ce projet en notre compagnie. Nous avons trouvé un batteur il y a quelques jours, que nous vous présenterons bientôt.

Est-ce un projet parallèle ou un véritable groupe ?
Eddy : A titre personnel, c'est un véritable groupe.



Audrey : C'est un véritable groupe, et nous allons bientôt nous mettre sur les routes pour présenter notre album au public.



Phil: Pour ma part Emma-o est un véritable groupe.

Emma-O est un morceau de vos compatriotes de Sybreed, est-ce là que vous avez tiré votre patronyme ? Si non, y-a-t-il une signification derrière celui-ci ?
Eddy : Ce n'est pas de là que nous avons tiré notre patronyme non. C'est après avoir proposé ce nom ,entre d'autres, que j'ai appris par Audrey que Sybreed avait un de leurs morceaux intitulés comme cela. Emma-O est un personnage de la mythologie japonaise. Le contraste entre le mot sonnant relativement doux et sa signification plus rugueuse me plait particulièrement.

Par contre, nous ne parlons pas japonais !!



Audrey : C'est sur que de trouver un nom de groupe non utilisé, qui sonne bien, qui est représentatif, et qui plait à tout le monde, ce n'est pas évident !

Du coup notre choix c'est porté sur Emma-O, c'est le nom qui nous plaisait le plus.



Phil : Je ne savais pas que Sybreed avait utilisé ce nom pour l’un de leur titre. Emma-O est le dieu de l’enfer au japon, ce qui m’a beaucoup plus. J’aime beaucoup ce pays riche en histoire & en mythologie. Le nom du groupe nous correspond très bien.

Comment qualifieriez-vous votre musique ?
Eddy : difficile à dire. J'aime pas trop qualifier à outrance les styles. Ce qui est sûr c'est qu'on ne fait pas du cyber-metal ! Et toi, comment nous définirais-tu ?



Audrey : C'est difficile à dire effectivement. En comparant avec d'autres groupes du même style, il semblerait que nous fassions un mélange de death et de thrash Metal ! Pour résumer, ça chie, avec quelques nuances calmes et mélancoliques !



Phil : Aucune idée !!! je laisse les fans d’Emma-O choisir .

Comment s’est déroulé le processus de composition et d’enregistrement ? Saviez-vous comment devait sonner Emma-O ?
Eddy : la musique a été composé par moi-même, tant les parties guitares que la batterie. Ayant changé de musiciens juste avant l'enregistrement, Phil et Val n'ont donc pas pu participer à la composition de ces morceaux, mais ce sera chose faite sur le

prochain.J'ai simplement laisser aller mes idées, certaines ont été retenues, d'autres écartées.



Concernant l'enregistrement, la batterie a été enregistré par Franky dans son studio "Serial drummer" à Marseille. Le reste a été enregistré soit à nos domiciles respectifs, soit dans notre local de répète.



Audrey : De mon coté j'ai participé un peu à l'arrangement de quelques passages sur les instrumentales, et j'ai écrit et placé les paroles, avec la participation d'Eddy sur certains morceaux.

Quels sont les thèmes abordés dans vos textes ? Y-a-t-il un message derrière ceux-ci ?
Audrey : Les thèmes abordés sont divers et variés ! Il parlent de mon vécu ou d'histoires imaginées ou de cauchemars. Il n'y a pas de messages particuliers derrière ceux-ci, la chose que nous pourrions retenir c'est qu'il ne faut pas se laisser manipuler par les méandres de la vie, et prendre avantage de ce qui nous arrive, que cela soit bon ou mauvais. En gros, ce qui ne te tue pas, te rends plus fort !

Quelles sont vos influences principales ?
Eddy : côté guitariste, j'aime bien le jeu de Jeff Waters, Nuno Bettencourt et Christophe Godin. Sinon plus largement, InFlames, Kreator ou encore Devin Townsend.



Audrey : Je ne pense pas avoir d'influences particulières, mais j'aime beaucoup le travail de Marilyn Manson, tant au niveau des textes que de la composition ou des arrangements.



Phil : Led Zepp, Slayer, Pantera, Death

La liberté d’expression en a pris un grand coup ces temps-ci, quel est votre regard sur les événements passés ?
Eddy : C'est sûr, et c'est triste bien évidemment. Les motifs religieux et politiques sont les principaux sujets de discordes dans notre monde actuel, bien heureusement pas tous au même niveau de violence que les événements passés.



Phil : Que voulez-vous !! bien sur que tout ça reste moche au 21e siècle . Il n’y a plus de liberté d’expression de nos jours et ce sera de pire en pire.

Tue Madsen est en charge du mixage de « Mechanical », comment avez-vous fait pour l’enrôler ? L’avantage d’avoir en son sein Franky Constanza ?
Eddy : on a beaucoup aimé son travail particulièrement sur l'album "The Great Bludgeoning" d'Hatesphere. On s'est alors penché un peu plus sur son travail, et avons constaté qu'il avait également travaillé avec Dagoba. On l'a donc contacté afin de discuter de tout ça, et malgré notre statut de groupe autoproduit, Tue a souhaité participer à ce projet.



Audrey : Ce choix c'est fait naturellement, nous avions remarqué que plusieurs albums dont nous aimions beaucoup le rendu avait été mixé Par Tue, nous n'avons donc pas hésité une seule seconde et lui avons proposé le projet.

L’artwork de « Mechanical » a-t-il une signification particulière ?
Audrey : Pour moi, le coté mécanique est à prendre au second degré. Le fait d'être manipulé par quelqu'un ou quelque chose, par des événements qui nous poussent à agir d'une certaine façon, ce qui montre aussi qu'une manipulation ponctuelle peut finalement entraîner des dégâts sur du long terme.



Phil : Pas particulièrement !! Nous aimons voir des femmes nues embrochées (rires)



Audrey : Hahaha !

Avez-vous des concerts de prévus ?
Eddy : Nous prévoyons des lives pour la rentrée oui.



Phil : Un batteur vient de rejoindre EMMA-O, il y a donc des concerts de prévu prochainement. Nous avons hâte de partager ça avec vous .

Franky Constanza va bientôt publier un nouvel album avec Dagoba, qu’en est-il de Fake Messiah ?
Audrey : Avec Fake Messiah nous sommes actuellement en pleine composition du prochain album. Nous avons donc mis le frein sur les concerts pour nous consacrer à l'écriture de ce

lui-ci. Nous n'avons pas encore de date de sortie à communiquer, il faudra être un peu patient pour ça.

Audrey, tu fais, désormais partie de 3 formations, comment es-tu arrivée chez Noein ? Tu as passé des auditions ?
J'ai bel et bien 3 groupes actuellement oui. Pour Noein, c'est Cassie, en charge du booking pour le groupe, qui m'a contactée sur facebook en me demandant si je connaissais quelqu'un d'intéressé pour intégrer le groupe suite au départ de leur chanteuse. Je lui ai répondu que j'étais intéressée ! J'ai donc passé l'audition qu'ils avaient demandé aux personnes intéressées, et je leur ai envoyé en plus une vidéo sur un autre de leur morceau en condition live. Ils étaient intéressés pour faire une répète test avec moi, et par la même occasion voir si le courant passait humainement. Je les ai donc rejoins à Rouen, et la répète c'est très bien passée. Le soir même autour d'un verre la chose c'est concrétisée, nous étions tous sur la même longueur d'onde et le courant passait très bien. Je suis vraiment contente d'avoir intégré Noein. Nous avons de beau projets en perspective.

Ce qui m’avait frappé dans ton chant et ce qui en fait aussi son charme, c’est ce petit décroché, moins audible chez Emma-O, est ce intentionnel ?
Audrey : C'est plus ou moins intentionnel oui, Emma-O a un coté un peu plus brut de décoffrage que Fake Messiah, qui au niveau des paroles est plus dans l'émotionnel et la souffrance.

Ta boulimie de travail n’est-elle pas due à la perte récente de ton papa ?
Audrey : Alors je dois dire que les premiers mois ont été vraiment très difficiles pour moi. Je n'arrivais plus à chanter, ma gorge était toute nouée, et de devoir faire appel à un quelconque sentiment pour interpréter mes morceaux me faisait partir en pleurs directement. Les répètes ont été difficile, mais ça c'est calmé petit à petit. J'ai dû retravailler un peu ma voix, qui était restée en stand by pendant quelques mois, et maintenant je n'ai plus de problèmes.



D'avoir intégré Noein m'a fait beaucoup de bien, faire quelque chose de nouveau et rencontrer de nouvelles personnes, changer d'air aussi m'a remis un coup de fouet et m'a changé les idées.

Est-ce facile de s’imposer dans le métal pour un ptit bout de femme comme toi ?
Audrey : Je n'ai jamais rencontré de problèmes dans « la vrai vie », les gens sont vraiment très sympas et sont réceptifs à ce que je fais . Ca fait toujours plaisir de recevoir des compliments venant de diverses personnes et de voir qu'on est soutenu dans nos projets.



En revanche, sur les réseaux sociaux j'ai fait l'objet de plusieurs critiques négatives, qui concernaient surtout ma façon de m'habiller. La chose que j'aurais à dire à ces personnes c'est, « Je m'habille comme j'en ai envie, que ça vous plaise ou non ! »



Les critiques positives et les messages d'encouragements ont largement contre balancé ces quelques messages venant de « haters ».

Tu publies souvent, de nombreuses photos de toi, prises par des photographes professionnels, l’idée de devenir mannequin t’as-t-elle déjà effleuré ?
Audrey : J'aime beaucoup le côté artistique de la photographie. Ca m'a toujours interpellée.

Devenir mannequin professionnel demande vraiment beaucoup d'investissement personnel, et c'est un métier à part entière. Je ne pense pas avoir les qualifications requises pour ce métier, de par ma petite taille, et surtout parce que je ne saurais pas sortir de ma « zone de confort » qui reste Rock Metal, et ambiances sombres. Pour être mannequin il faut être un caméléon, et ce n'est pas mon cas. J'aime conserver mon identité sur les photos.



Merci beaucoup à vous d’avoir répondu à ces quelques questions.



Audrey : Merci à Spirit Of Metal et aux lecteurs pour leur soutien. A bientôt sur les routes !

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interview réalisée par growler

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