
Si le hardcore corrosif à la New-Yorkaise est votre pécher mignon, un conseil : jetez sans plus tarder votre dévolu sur Disturb ! Ce gang basé à Marseille a tout pour déchaîner les passions. Une pléthore de riffs en béton armé, une section rythmique qui ferait taper du pied un paralytique et un chanteur au style aussi belliqueux qu’un escadron de supporters de l’OM salement éméchés. Une interview avec le groupe s’imposait donc. Et c’est le chanteur Julien qui s’y est collé en décembre 2004.
>Salut, une historique de Disturb serait la bienvenue pour démarrer
cette interview. Cela permettrait aux novices de vous connaître un peu
plus.
Disturb s\'est formé en 1999 autour de Stef (batterie), Seb et Vince (guitares),
Mich (chant) rapidement rejoints par Mike (basse) et Greg (chant). Avec ce line-up
le groupe enregistre son premier maxi "The Last Resort" qui fait suite
à une démo intitulée "420", et tourne pas mal
dans le sud, en France puis a l\'étranger en Belgique et Espagne notamment.
2004 : nouvelle page de l’histoire du groupe avec les départs de
Greg puis de Vince, mon arrivée et surtout la sortie de notre premier
album "The Worst Is To Come".
>Votre premier album a donc été enregistré
par Christian Carvin, un gars qui commence à avoir une sacrée
expérience dans le domaine. Comment s’est déroulé
le travail en studio avec lui ?
Christian avait déja enregistré "The Last Resort" et
notre confiance lui était déja acquise. C\'est un travailleur acharné
qui nous a poussé à donner le meilleur de nous même en studio
et qui s\'est vraiment investi dans la réalisation de l\'album (comme dans
toutes ses prods d\'ailleurs). Ce fut fatiguant mais on est très content
du résultat!
>Quels sont les groupes qui vous influencent ? Le NYHC et la scène
belge semblent vous avoir fortement marqué ?
Je peux te citer en vrac : Madball, Biohazard, Hatebreed, Strife, Kickback,
Merauder, The Spudmonsters, Candiria, Buried Alive, The Hope Conspiracy, Terror,
Nasum, Carnal Forge, Knukledust... La liste est encore longue on est des boulimiques
de musique on écoute aussi des trucs du genre Cypress Hill, Onyx, Dead
Can Dance, Bjork, Pepe Pinto... et j en passe. Pour les influences à
proprement dites il est vrai que la scène de New-York nous a tous profondément
marqué même si on fait pas dans l\'originalité comme on nous
le reproche souvent. Nous ne sommes que le réceptacle et l’addition
de notre culture musicale, on ne prétend pas révolutionner le
style mais le pratiquer avec les tripes!
>Dans quels domaines pensez-vous avoir progressé depuis votre
mcd 6 titres "The Last Resort" ?
Le son en premier lieu. Les compos sont elles aussi plus matures, elles illustrent
bien le chemin musical que nous suivons. Elles sont plus brutales, moins emportées
qu auparavant. Ceci dit, on a prévu de réaccélérer
nos tempos par rapport a l\'album pour retrouver la fougue du maxi. Le domaine
dans lequel on a, je pense, le plus progressé pour l\'avoir plus assidûment
pratiqué, c\'est le live. On a fait pas mal de dates un peu partout avec
quelques pointures comme Terror, Knukledust et on a aussi vu bea
ucoup de groupes
impressionnants scéniquement genre Madball, Sick Of It All, The Hope
Conspiracy, The Dillinger Escape Plan... Ce qui nous a beaucoup appris, le savoir
passe beaucoup par l’observation.
>Après Indust, Inmate et Fat Society, le hardcore méridional
semble avoir le vent en poupe ces temps-ci. Penses-tu que l’on puisse
parler de véritable scène du "grand sud" ? Y a t’il
un esprit de cohésion familiale entre tous ces groupes ?
Nous sommes tous très proches en effet, par exemple Bruno le batteur
de Inmate est le frère de Stef. Ils sont nos aînés et on
peut carrément parler de famille dans ce cas là. On a depuis longtemps
des rapports d\'amitié véritable avec les toulousains de Fat Society
qui est un des groupes dont on se sent le plus proches, il y a aussi None Shall
Be Saved mon autre groupe, 8Control, Sailence,Tears Eviction ou encore Unfit.
En ce qui concerne Indust ils sont vraiment cool mais on a rarement eu l’occasion
de jouer ensembles. Donc oui, il y a une véritable famille HxC dans le
sud mais on en a vraiment rien a carrer qu\'on nous colle une étiquette
de "scène du grand sud", on est juste des potes unis par une
même passion qu\'on aspire a partager tous ensembles.
>Sur le logo du groupe, sous le nom de Disturb, on peut lire Marseille
Hardcore. Etes-vous particulièrement fier de votre ville ?
On est marseillais donc chauvins! C\'est loin d\'être le plus bel endroit
de la planête mais c\'est chez nous. En plus Marseille Hardcore ça
a l\'avantage de sonner, on aurait pu plus mal tomber : t\'imagines Disturb Roquefort-la-bédoule
hardcore ? C\'est vrai que c\'est une sorte de carte de visite, en plus quand
on le marque pas sur les t-shirts les belges sont pas contents!
>Apparemment, tu es également chanteur au sein de None Shall
Be Saved. Fais-tu officiellement partie de Disturb ?
Non je fais un featuring sur les dix morceaux du cd et je me suis tapé
l\'incruste sur la photo! Sérieusement, oui je fais partie de Disturb
autant que de None Shall Be Saved mon groupe d\'origine, j ai intégré
Disturb 15 jours avant qu’on rentre en studio. Et aujourd’hui j’officie
simultanément dans les deux groupes.
>Vous avez participé au Fury Fest en juin dernier. Comment
ça s’est passé ? En gardez-vous de bons souvenirs ?
Nous gardons tous d\'excellents souvenirs du Fury, tout d\'abord on s\'est pris
quelques gifles monumentales de la part de The Hope Conspiracy, Walls of Jericho,
Nasum, Dillinger, Terror... On étaient de surcroît pendant 3 jours
avec pleins de potes à nous comme les 8Control et on s\'est vraiment bien
marré. En ce qui concerne notre passage sur scène on a vraiment
pris un pied total à jouer ce jour là, le public a été
réceptif et nous a très bien accueilli. Ça nous a réellement
fait plaisir, merci encore à tous les excités qui étaient
là de bon matin pour envoyer les pieds!
>Le titre de votre album est assez pessimiste (le pire est à
venir). Ne trouvez-vous pas assez de raisons pour positiver ?
Le fait d\'avoir conscience de quelque chose évite d\'en souffrir, nous
ne sommes pas pessimistes mais plutôt réalistes. Mieux vaut accepter
la réalité plutôt que de se bercer d\'illusion. Regarde derri&egra
ve;re
toi : l\'Histoire, tout ce bordel dure depuis des siècles et durera toujours.
Les sociétés actuelles sont ignorantes et asservies par un conditionnement
médiatique de masse, leur télé leur dit quoi penser, manger,
porter, dire... La nation la plus riche du monde réélit un des
plus grand débiles du siècle, ça s\'égorge de partout
toujours pour ces conneries de religions bref tout va bien ! Crois tu que les
rescapés de la première guerre mondiale pour qui elle était
"la der des der" s\'attendaient à l\'holocauste, Hiroshima, la
guerre foide, le Viet-Nam, les Twin Towers ? Demain est toujours pire qu’hier
dans l’histoire des hommes, le fait d’en être conscient nous
permet de relativiser et d\'appréhender avec une sensibilité accrue
les courts instants que nous passons dans ce vaste foutoir. Carpe diem, on trace
juste notre route conscients de la réalité...
>De quoi parlent vos textes ?
Nos textes sont tous différents mais on peut tout de même les regrouper
en sous ensembles : "What we Are" ou "Make Your Life Stronger"
sont ce que certains nomment des textes clichés car ils traitent des
valeurs premières du hardcore auxquelles nous tenons et nous adhérons
: l\'amitié avant tout, le respect, la tolérance, la résistance
face à l\'adversité... D\'autres textes comme ceux de "Bleeding
Memories" ou "Something to Die For" rejoignent ma réponse
précédente. Ils traitent respectivement de la nécessité
de l\'Histoire et du souvenir des horreurs passées dans nos sociétés
incultes et des abus perpétrés hier, aujourd\'hui et demain par
les religions organisées (surtout le christianisme et l\'islam qui n\'ont
toujours pas fini de se foutre sur la gueule). D\'autres textes encore abordent
des réflexions tirées d\'expériences plus personnelles tels
"Poisoned Words" ou "The Most Terrifying Fight". Ceci dit
nous ne sommes pas là pour faire la leçon à qui que se
soit, nos opinions n\'engagent que nous.
>Quels sont vos projets ? Concerts, nouvel enregistrement…
?
En ce qui concerne les projets concerts, on est sans arrêt à la
recherche de dates. La distance ne nous effraie pas on est toujours preneurs
de plans honnêtes. N\'hésitez pas à nous contacter (disturb13.fr.st),
on va essayer de jouer dans tout les gros fests du nord de l\'Europe, en Belgique
(notre terre d\'adoption), en Allemagne, Hollande... Pour ce qui est projet d\'enregistrement
on en a deux : courant 2005 l\'enregistrement d\'un split Fat Society/Disturb/Unfit/None
Shall Be Saved avec que des titres inédits de chaque groupe et une plétore
de featurings, le tout une nouvelle fois chez C.Carvin. Pour la suite on va
se bouger le cul pour sortir un nouveau maxi bien HxC avant la fin de cette
même année ; en gros on a du boulot!
>Ok, l’interview touche à sa fin, je te laisse le dernier
mot…
Merci a toi pour ton interview, aux gens qui nous soutiennent et qui viennent
a nos concerts, à Mika Customcore, Inmate et NSBS, les potos de Toulouse,
toute la sale équipe de Marseille, nos amis, nos familles, les gens qu\'on
aime et qu\'on respecte, ceux qui nous critiquent et qu\'on continuera a emmerder
pendant encore longtemps ! Marseille hardcore and southside rules (PS : fuck
P.S.G).




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