Disphoria

interview Disphoria

Le label québécois Galy records semble avoir le nez creux pour découvrir de nouveaux talents. Mais son particularisme est de largement recruter sur le territoire français, preuve supplémentaire s’il en était encore besoin de la bonne santé de nos scènes métal et hardcore actuelles. Dernier protégé en date du label nord-américain, voici Disphoria qui eux sont issus de la bouillonnante Toulouse. La cité rose déverse depuis quelques temps déjà tout un tas de formations plus intéressantes les unes que les autres, et avec Disphoria c’est globalement de métalcore qu’il s’agit. Un métalcore atypique qui se nourrit d’influences antagonistes mais complémentaires, Disphoria jongle avec le grind, l’émocore, le death-metal et le hardcore oldschool pour un numéro d’équilibriste très au point. Un premier album déchirant d’émotions est dans les bacs depuis peu, il n’en fallait pas plus pour interviewer Nutz, le brailleur de service, en janvier 2005.

 

>Peux-tu nous raconter les premiers pas de Disphoria ? Comment est né le groupe ?
Disphoria est né en janvier 2000, initialement formé par l\'initiative de Sylvain (guitare) qui officiait dans [Dazed] et moi (à la braille) qui jouait dans Eradykate. Nous avons alors auditionné Mael à la batterie, dont le jeu nous a de suite subjugué. Anne qui était la copine de Sylvain nous a rejoint à la basse, et la machine fut en route... Nous avons composé nos 5 premiers morceaux dans un veine très Strife et avons donné lieu à notre première prestation à l\'arrache dans la rue, le 21 Juin 2000. Le groupe s\'est vraiment mis en marche en septembre 2000. Nous avons commencé à faire nos premiers vrais concerts sur la région toulousaine.

 

>Certains membres de Disphoria jouent parallèlement dans d’autres formations, je crois. Tu peux nous éclairer ?
C\'est un sujet assez épineux mais je vais essayer d\'être clair ! Il faut préciser que depuis fin 2003, Disphoria compte un membre de plus à son bataillon. Il s\'agit de Mika (guitare) qui jouait déjà avec moi dans Eradykate, et qui fait aussi partie de Seenyst (album en préparation) et plusieurs autres groupes en formation. Sylvain joue toujours dans [Dazed]. Et pour finir : je suis également à la gratte dans Zubrowska et Kavern et au chant donc dans Eradykékette. Voilà, j\'espère pas avoir été trop lourd !

 

>"Sleep & fly away…" est votre premier album. Comment le décrirais-tu ? Quand/où l’avez-vous enregistré ?
Nous avons commencé les prises en février 2002 et l\'album a fini d\'être masterisé en juillet. C\'est Julien Costa (Beautés Vulgaires) qui a intégralement fait le son. Nous avons pris tant de temps car il était très occupé avec son groupe. Pour le décrire : je dirais que c\'est un sorte de représentation de 4 années de l\'évolution musicale du groupe. Il contient des titres très vieux tels que "Submission" , "The Other Side" et "Inherent Dysptopia" qui illustrent bien nos influences premières qui furent Strife, Indecision ou encore Will Haven (d

interview Disphoriaonc plutôt orientées hardcore). Les autres compos plus récentes bénéficient d\'influences plus métal et rock à la fois. Ceci dit, malgré ce voyage dans le temps qu\'offre ce disque, je pense que ce qu\'on en retiendra est son aspect à la fois violent, haineux et mélancolique.

 

>Le nom "Disphoria" décrit admirablement votre univers, la dysphorie étant un trouble psychiatrique caractérisé par un état hésitant sans cesse entre tristesse et excitation. Est-ce important pour vous d’expulser ce trop plein de mélancolie qui vous habite ?
Le concept du groupe est entièrement basé sur la "catharsis" (c’était d\'ailleurs au passage le titre de notre toute première compo). C\'est en étant au creux de la vague qu l\'on peut établir une parfaite vision dystopique. Je veux dire par là qu\'un trop plein de tristesse ou de mélancolie mêlées à une certaine excitation voire à de la rage, peut avoir le pouvoir de changer la face du monde, autrement dit : "sa" propre perception. La dysphorie symbolise chez nous un renouveau potentiel de ce qui nous entoure, et une certaine façon de purger ses passions (pour en revenir à ce que tu disais). Et c\'est là que j\'en reviens à la musique qui synthétise dans une harmonie parfaite toutes nos pensées et sentiments. C\'est la voix qui parle au nom de nous tous et qui demeure l\'unique exutoire. J\'espère ne pas à avoir été trop évasif, mais j\'avoue qu\'il est difficile pour moi de parler d\'émotions.

 

>A l’écoute de Disphoria, on pense au hardcore, au métal, au rock. Les influences du groupe, quelles sont-elles exactement ?
Bonne question ! Pour commencer, dans le groupe personne n\'a vraiment les mêmes goûts. Donc les influences sont à la fois variées et restreintes. Tous le monde amène sa touche en essayant de respecter l\'identité du groupe, ce qui n\'est pas tous les jours aisé. Mais j\'avoue que le derniers groupes qui nous ont tous mis d\'accord restent : Turmoil, Converge, Poison The Well (même si j\'ai vraiment du mal avec ce groupe ! lol !) et 70\'s rock bands. Sylvain est l\'élément hardcore du groupe, mais son jeux reste teinté de mélodies aux sonorités pop/rock. Mael est plus branché Led Zep, Franck Zappa, At The Drive-In, Mars Volta... Anne est à fond dans le punk/rock, Mika est plutot dans les musiques actuelles progressives : Pain Of Salvation, Meshuggah, Opeth et compagnie. Et moi c\'est plutot la mule ! lol ! Directement influencé pas le death, le grind et noise-core. (Cryptopsy, Dillinger Escape Plan, Devourment, Psyopus...). Donc comme je disais c\'est pas tout le temps évident de se mettre d\'accord étant donné les divergences musicales de tout le monde ! Mais je pense que si l\'on fait bien attention, y a moyen de bien retrouver les influences de chacun, même si l\'on essaie d\'être le plus homogène possible dans les compos.

 

>La pochette de l’album est superbe, encore plus lorsqu’on prend la peine de la déplier pour en admirer la totalité. Qui s’en est chargée ? Quelle était l’idée que vous vouliez mettre en avant ?
C\'est Romain, autre guitariste de [Dazed] qui s\'est occupé de

interview Disphoria l\'artwork. C\'est un bon vieux pote du lycée qui s\'est reconverti en infographiste fou et qui, me semble-t-il, est très doué pour faire ressortir certaines émotions en image. L\'idée principale est celle d\'une personne qui, en proie à ses tourments essaie de trouver une échappatoire dans le "rêve". Après il suffit de lire les textes et ce que j\'ai essayé d\'expliquer plus haut. Mais la confusion et le chaos sont les idées prédominantes.

 

>Avec quel genre de groupes vous êtes-vous déjà produit sur scène ? Le fait de proposer un mélange de styles différents est-il bien perçu ?
On a déjà fait des concerts avec des groupes très différents. Et j\'avoue que le mélange de styles ne passe pas toujours. Les puristes ne nous ont jamais aimé, c\'est sur ! Nous avons déjà été en plein milieu d\'un plateau de grosse mule : Inhumate, Organ Harvest etc... La soirée était vraiment bien mais le public n\'a pas compris ! lol ! Mais ça arrive souvent qu\'on soit trop "métal" pour les hardcoreux, trop mélodiques (chants clairs au ban) pour les amateurs de mule, trop violents pour les emoboys, trop fashion pour les punks ! lol ! Enfin, c\'est pas toujours facile, mais je t\'avoue qu\'on s\'en branle un peu ! L\'essentiel reste pour nous jouer et de faire communiquer ce qu\'on aime et ce pour quoi on vit.

 

>Pourquoi avoir signé chez Galy records, un label québecois ?
Tout simplement parce que c\'est le seul qui a voulu de nous ! Et heureusement qu\'on a eu le plan par Eradykate. On était tellement blasé après les envois qu\'on a fait qu\'on a faillit jamais le sortir ce putain de skeud... Merci Galy de nous avoir sauvé du désespoir !

 

>Comme j’avais pas de loupe, je n’ai pas pu déchiffrer vos textes. De quoi parlez-vous ?
Aie ! Question piège ! Je te l\'ai brièvement et confusément résumé plus haut, et je ne serai plus explicite maintenant. Chope les sur le site www.disphoria.net. Le seul truc que je peux te dire, est qu\'ils sont assez personnels et terre-à-terre. Ils traitent de sentiments et émotions ressentis au cours de ma vie, mais j\'ai essayé d\'etre le plus évasif possible pour que chacun en fasse sa propre petite histoire. Ils ne sont ni engagés ni subversifs pour moi. La seule chose qui y est peut être dénoncée est la race humaine, et encore... Je n\'en dis pas plus.

 

>Quelle est la signification de "1982", l’intermède au piano ?
Seul Julien Costa pourrait y répondre. Il ne nous en a pas dis plus.

 

>Allons-nous bientôt pouvoir avoir la chance de vous croiser sur les planches ? Des concerts sont-ils en prévision ?
Yep ! On espère aussi. Le prochain concert est à Paris avec Cult Of Luna (le 9 février), il y en aura peut-être d\'autres d\'ici là. On va essayer de bouger un peu dans le nord cette année.

 

>L’interview se termine, je te laisse les derniers mots…
Et bé merci beaucoup pour cette intie ! Et je souhaite une meilleure année que la précédente au monde de la zique ! A bientôt pour faire la fête, bordel ! Ourgh !

>
interview réalisée par Dj In Extremis

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