Despised Icon

interview Despised Icon

La vague métalcore nord-américaine n’en finit plus de charier des tonnes de cadavres plus ou moins frais ces temps-ci. Z’ont beau avoir toutes les qualités requises pour satisfaire aussi bien les fans de métal que les hardcore kids, y en a quand même qui manque d’un chouïa de puissance. Et bien figurez-vous que j’ai la solution à ce facheux problème, elle se nomme Despised Icon. Un gang québecois explosif qui mélange de façon admirable hardcore, death-metal et grind. Oui, un peu à l’image de Cephalic Carnage mais en plus carton, Despised Icon va faire des trous dans votre boite cranienne, et à la sulphateuse qui plus est. C’est un des 2 chanteurs Alexandre Erian qui a bien voulu répondre en anglais (on aura tout vu, merci au bureau allemand de Century Media pour la perte de temps due à la traduction) à mes questions en mars 2005.

 

>Salut Despised Icon ! Je viens de vous découvrir avec votre tout nouvel album "The Healing Process" alors que vous aviez déjà sorti un album et un ep au préalable. Tu peux nous présenter ton groupe par une espèce d’historique ?
On a commencé le groupe en janvier 2002 et avons sorti notre 1er album “Consumed by your Poison” chez Galy records en octobre de la même année. On a joué pas mal de shows ici au Canada jusqu’à ce qu’on souffre de problème de line-up un an plus tard. De retour avec un nouveau batteur et un nouveau chanteur en janvier 2004, on a enregistré un ep promo intitulé “Syndicated Murderers” juste un mois après qu’on a envoyé à quelques labels. Et on a passé les 6 mois suivants à faire des concerts le week-end tout en composant et enregistrant notre album à venir chez Century Media, ainsi qu’un nouveau split-cd pour Relapse. Et nous voici aujourd’hui. Tout s’est déroulé plutôt rapidement.

 

>Personnellement, j’aime le grind, le death-metal et le hardcore. Et je trouve des éléments de ces 3 styles dans votre musique. De quel style vous sentez-vous le plus proche ? Et comment définirais-tu la musique que vous jouez ?
Chacun de nous écoute du death-metal et du métalcore et ça se reflète clairement dans notre musique. J’ai grandi dans ces 2 scènes et je pense que Despised Icon en appelle dans un sens à chacun d’entre-elle. On adore passer de blastbeats hyper rapides à des breakdowns bien lourds juste pour rendre les choses intéressantes. La musique elle-même représente ce que j’aime en général dans le métal et le hardcore, j’apprécie donc le fait de jouer dans un groupe qui couvre la majeure partie de ce que j’écoute le plus. J’essaye même de pousser les autres à ajouter quelques riffs grindcore/crust mais ils n’en sont pas vraiment fans !



>En France, lorsqu’on parle de musique les gens ont des gouts assez cloisonnés. Seule une petite minorité apprécie autant le hardcore que le métal. Est-ce la même chose au Canada ? Ne penses-tu pas que s’il y a une différence, cela puisse venir d’une question de mentalité plus générale ?
Et bien, c’était un peu la même chose ici mais les temps ont changés, du moins je l’espère. Chacune des scènes s’est ouverte un peu plus, et les gens se sentent moins concerné par la manière dont le hardcore ou le métal se doit d’être joué à la lettre, vécu ou apprécié. Beaucoup de kids que je connais et qui ont grandi dans la scène hardcore ont soudainement commencé ici à écouter du death/grind, je trouve que c’est dingue. Nous et nos frêres dans Ion Dissonance venons d’un passé métal mais ça ne nous empêche pas non plus d’avoir les cheveux courts et d’amener des influences hardcore dans notre musique, hahah. Niquons les barrières.

 

>Parlons de votre nouvel album "The Healing Process". Où l’avez-vous enregistré ? Pleinement satisfait de ces sessions studio ?
L’album a été produit par notre propre guitariste Yannick St-Amand (Neuraxis, Ion Dissonance) à Montréal, mixé par J-F Dagenais (Misery Index, Kataklysm) et masterisé par Alan Douches (Shadows Fall, The Dillinger Escape Plan) au New Jersey. On a eu de la chance de bosser avec des individus si talentueux. Il

interview Despised Icons ont été si patients avec nous. On a tendance à travailler jusque dans les moindres détails, et c’est pourquoi ça a pris si longtemps pour ariver au master final. Je me souviens avoir appelé Alan Douches quasiment tous les jours pour modifier des détails du mastering, à un moment il s’est mis à se marer et m’a dit qelque chose comme : “Alex tu rends dingue mon équipe, que dois-je faire pour toi cette fois-ci !?”. Et finalement, nous sommes tous satisfaits de la façon dont l’album est sorti. Comme pour chaque groupe, je dirais bien qu’il y a certaines choses qui auraient pu être améliorées mais c’est normal. Quand tu dépenses autant de temps et d’efforts dans un domaine, tu deviens en quelque sorte hyper critique. Je pense que la production de l’album rend justice aux différents genres que couvre notre musique, qu’elle s’est trouvé un équilibre entre un son sale/agressif et un autre plus précis et clair.

 

>Pour ceux qui connaissaient déjà Despised Icon avec vos précédentes sorties, penses-tu que vous sonnez aujourd’hui différemment ? Dans quel domaine avez-vous tenté de vous améliorer ?
Après avoir écouter notre 1er album "Consumed by your Poison" à sa sortie, on sentait comme si quelque chose n’était pas comme on l’avait voulu. Il trahissait beaucoup de nos influences métal et il y avait cette comparaison avec Dying Fetus et quelques autres qui nous flattait au tout début, mais passé un moment c’est vite devenu ennuyeux. C’est pourquoi on a vraiment voulu focaliser tous nos efforts pour bosser sur un style plus personnel. Je pense qu’on a conservé l’essence de notre 1er album et je suis sûr que la plupart de ceux qui nous suivent depuis le tout début peuvent en témoigner. Mais il y eu des changements également, ça a bien sûr un rapport avec notre nouveu line-up et notre volonté de balancer les meilleurs mosh-beats et breakdowns imaginables. C’est ainsi que toute l’influence hardcore transparait. Les vocaux sont bien plus variés et couvrent à présent un large spectre qui va des voix gutturales très graves jusqu’aux vocaux thoug-guy types, avec même des parties grind haut perchées. Au lieu d’enchaîner constamment blasts et riffs mosh typiques encore et encore comme sur notre 1er album, on est arrivé à pondre des couches pour chaque partie. Et on est arrivé à ce dont tu parles. La rapidité de nos blastbeats est encore accentuée aujourd’hui !

 

>Comment composez-vous au sein du groupe ? Y a t’il un leader ou c’est juste un processus démocratique sans conflit de personnalités ?
On n’écrit pas la musique comme la plupart des groupes. Sur à peu près 75% de cet album, j’ai écris les bases de chaque chanson à la batterie et programmé ensuite les beats l’un après l’autre sur pc. Eric notre guitariste et moi avons réfléchi ensuite à ces parties de batterie, écrit la musique qui allait dessus et retravaillé certains arrangements avec le reste du groupe. On a mis l’accent sur une section rythmique solide et puissante et avons tout construit autour plus tard. Ça prenait en gros 48 heures ou un peu plus pour ariver à une chanson totalement prête. J’ai écrit la plupart des paroles de l’album et Steve a écrit le reste. J’aime vraiment la façon dont il exprime ses pensées en paroles et je pense que lui et moi avons des approches similaires qui se complètent à merveille. Ça nous a pris grosso modo entre 12 et 24 heures maxi pour écrire ces paroles et mettre au point les parties vocales en duo. On essayera probablement une approche différente lorsqu’on commencera à bosser sur la musique de notre 3ème album. Ça ressemblera plus à un effort de groupe cette fois et j’espère que notre son continuera ainsi d’évoluer.

 

>En avril, vous partez en tournée à travers le Canada avec Premonitions of War et Ion Dissonance (24 dates). Est-ce compliqué d’organiser un tel événement ? Quels sont ets espoirs à ce sujet ?
Ça sera notre toute première tournée et on n’en peut plus d’attendre d’entamer la route. Ion Dissonance sont de bons amis et Premonitions of War est un groupe que j’adore, donc je me sens particuli&e

interview Despised Icongrave;rement chanceux que Despised Icon prenne part à ce tour. Seb d’ Ion Dissonance et moi avons booké quelques dates et on a fait appel à un organisateur pour s’occuper du reste, donc ça n’a pas été trop difficile à organiser. Mais on flippe un peu à propos de Premonitions of War, on n’est pas certain qu’ils puissent passer la frontière sans encombre. Ceci étant dit, je suis persuadé que cette tournée sera plaisante. Les mecs d’ Ion Dissonance et nous sommes passé dans les mêmes groupes autrefois et nous nous sommes entraidé mutuellement. Gab leur chanteur a réalisé l’artwork de notre cd, son agencement et les designs de nos t-shirts et Yannick, notre guitariste, a enregistré leur 1er album. Pour finir, un des guitaristes d’ Ion Dissonance est en fait le cousin de notre batteur donc on est presque de la même famille. Ok, ça pue hahah.

 

>Maintenant que vous êtes signés chez Century Media, allez-vous venir jouer de ce coté-ci de l’ Atlantique ? En France il y a pas mal de groupes qui aimeraient partager la scène avec vous comme Grotesque Through Incoherence, Disphoria ou Inside Conflict. Connais-tu la scène metalcore française ?
Je m’occupe du département a&r chez Galy records et nous avons Disphoria, Fate et Eradykate sur notre catalogue donc je suis carrément au courant de ce qui se fait en France. En plus, nous sommes tous des gars francophones du Québec donc on se sent assez proche de la culture française (hey, pourquoi on fait cette entrevue en anglais au juste? hahah). A l’origine, on était supposé signer chez Listenable records et je suis également à fond dans des labels comme Bones Brigade et Osmose qui viennent tout 2 de ta région je crois. On a pour projet de tourner en Europe un de ces 4 avant la fin de l’année et la France est à coup sûr un des pays où nous aimerions jouer. La dernière fois que je suis venu jouer en Europe avec mon ancien groupe Neuraxis, on a eu qu’un seul show en France et c’était à Calais un mardi soir, ça m’a un peu déçu !

 

>De quoi traitez-vous dans vos paroles ? Est-ce un aspect important de Despised Icon ? Avez-vous un message quelconque à transmettre ?
Steve et moi écrivons les paroles. Je dirais que nos lyrics sont personnels dans un sens, même s’ils sont exprimés d’une manière assez obscure. Despised Icon ne parle pas de putes décapitées ni de sujets à la Michael Moore. Les chansons que l’on écrit traitent la plupart du temps de la manière dont on fait face aux pensées négatives et aux différents asopects de nos existences. Certaines personnes de notre entourage et le groupe lui-même ont traversé des moments émotionellement très chargés cette année et le titre “The Healing Process” est plutôt bien approprié. On n’y a pas mis beaucoup de réflexions. Ça a juste un sens pour chacun de nous à différents niveaux, et ça montre aussi que quelque chose de positif peut subvenir de toute la négativité qui est exprimée à travers l’album. Les paroles sont importantes pour Steve et moi mais je ne me tracasse pas de savoir si les gens vont capter clairement ou pas ce que nous avons à y dire. Nous écrivons pour nous-mêmes avant tout mais si tu y trouves matière à reflexion malgré tout, c’est très bien. Merci de nous lire.

 

>Géographiquement vous êtes très proches des Etats-Unis. J’aimerais connaître ton opinion sur la politique environnementale des USA. A propos de la pollution, ils ne sont toujours pas disposés à faire un effort pour limiter leurs déchets industriels dans l’air. Est-ce un sujet qui te préoccupe ?
Ouais mec, les gens ici ne sont pas vraiment satisfaits de la façon dont George Bush essaie de diriger la planète entière. Je ne suis pas le genre de gars qui aime parler politique en public, et donc je garderais mes opinions pour moi-même, mais disons simplement que les choses pourraient aller mieux qu’elles ne le sont actuellement

 

>Le mot de la fin est pour toi, merci pour le temps que tu m’auras accordé.
Merci pour l’entrevue man. J’apprécie vraiment. J’ai trop hâte de venir jouer en France. Je dois absolument voir Zubrowska et Disphoria en show au moins une fois dans ma vie.

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interview réalisée par Dj In Extremis

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