Darkenhöld

Intervew réalisée et publiée avec l'aimable autorisation de France, Black, Death, Grind (Facebook ICI ou LA). Remerciements à Cyrille et Yann-Pascal.

 

 

Darkenhold est une formation montante très respectée dans l'univers du Black Metal, et son dernier album - Arcanes et Sortilèges - en est la preuve.
C'est Aldébaran, leader inconditionnel aux multiples talents, qui a répondu à nos questions.
 

1- Pouvez-vous, vous présenter brièvement, qui êtes vous et d'où venez-vous ? (YPM)

Nous sommes Darkenhöld, on vient des Alpes Maritimes, on s'est formé en 2008 après mon départ du groupe Artefact avec qui je jouais un black assez RPG avec des influences heavy et parfois progressives. Avec Cervantes on voulait retrouver les sources d'un certain type de black tel qu'il était pratiqué dans le milieu des années 90, à la fois onirique, mélodique et à l'ancienne.
Bien sûr on a des influences provenant du black scandinave de cette époque mais on tente de le faire à notre façon, avec des paroles en français notamment.

 

2 - Question plutôt enthousiaste, que pensez-vous des premières retombées de votre dernier album ? (YPM)

Elles sont plutôt excellentes, après je reste humble, on est un groupe français parmi une myriade de groupes qui sortent des albums toutes les semaines dans le monde entier. Il était plaisant de se retrouver dans certains tops de l'année 2020 et on espère que ce cinquième opus « Arcanes & Sortilèges » continuera son chemin.

 

 

3- Des paroles désormais en français. Une demande de vos fans ou une volonté de votre part ? (CB)

Nous n'avons jamais créé selon les envies des fans mais il semblait juste plus naturel d'avoir des paroles en français pour parler des châteaux de France, de l'Histoire, des légendes locales ou de bêtes fantastiques. On avait tenté l'anglais sur les deux premiers albums mais c'est finalement avec le français que nous sommes à l'aise, notamment pour la prononciation, la tournure des phrases et un vocabulaire plus pertinent.

 

4- Comment s'est passé le travail de composition, qui écrit la musique ? (YPM)

Le processus de composition dans Darkenhöld est relativement simple et est plus ou moins toujours le même.
Je joue des riffs de guitare que je collecte au fur et à mesure sur ProTools, souvent j'ai un thème ou une sorte d'idée  évocatrice qui guident ces riffs. J'y ajoute des parties de batterie programmées, de la basse et des claviers pour leur  donner plus de consistance. Des bribes de chanson commencent à se former, je les transmets ensuite à Cervantes qui commente ces premières ébauches et parfois émet des suggestions du genre « cette partie de guitare acoustique mériterait d'être étayée par des arrangements de clavier, des choeurs ou un solo... ». Par la suite, en général quelques mois avant la date fatidique de l'enregistrement en studio de la batterie, nous répétons, Aboth (à la batterie donc) et moi plusieurs semaines pour travailler la section batterie/riffs de guitare en prenant comme base ces premières maquettes. Bien sûr les morceaux subissent des modifications et sont étayés de nouveaux arrangements au fil de ces répétitions. Le chant vient en général vers la fin, Cervantes a eu le temps de bien écouter ces versions plus avancées, les parties d'Aboth plus définies lui permettent de placer son chant selon les mises en place des morceaux. Une fois ces trois éléments achevés (batterie, riffs de guitare et chant saturé), il me reste le plus long à faire, à savoir doubler les parties rythmiques (il y en a six sur « Arcanes & Sortilèges »), enregistrer la basse (il y en a trois), les claviers, les guitares acoustiques (fols, nylon, 12 cordes), les choeurs, les samples, mixer, masteriser. Ce qui en tout m'a bien pris un an complet.

 

5- N'est-il pas trop difficile de ne pas pouvoir jouer vos nouveaux morceaux sur scène, d'ailleurs comment préparez-vous 2021 ? (YPM)

Alors, à l'origine Darkenhöld n'a pas été conçu dans ma tête comme un groupe live, plutôt un délire à la Summoning, mais il faut dire que rapidement les propositions de concerts sont arrivées pour nous, surtout dans notre secteur. Nous avons  commencé par quelques concerts puis nous avons pris le pli ensuite pour des dates plus régulières. Quelque part avec  cette pandémie, l'on revient à l'esprit un peu culte et intime qui était à la base du projet. Mais en même temps pour faire connaître un album les concerts peuvent être un bon moyen de développer l'audience du projet, faire de belles rencontres, d'avoir une vraie vie de groupe et de faire apprécier le nouvel album au plus grand nombre de gens. Peut-être cela viendra t-il après coup qui sait ?

 

6- Vos artworks à chaque album, sont tous réussis, faites-vous toujours appelle au même dessinateur ? Qui a dessiné l'artwork d'Arcanes et Sortilèges ? (YPM)

Ma mère Claudine Vrac a peint la pochette de notre album comme tous les précédents aussi, c'est à chaque fois une commande que je présente avec une certaine liberté mais aussi pas mal de contraintes. C'est une peinture à l'huile sur un format assez grand. Les cinq albums ainsi que la réédition de « Castellum » ont été des peintures à l'huile. Pour la maquette et les photos de groupe nous avons fait appel à Humeur Noire pour la version digipack et vinyle de « Arcanes & Sortilèges ». Je dois aussi citer, Alexandre Lenoir alias Metalex de Retrographix qui a réalisé notre logo et pas mal de visuels qui nous servent encore comme le sceau du groupe par exemple.

 

7- Quelles sont vos influences ? Et qu'écoutez-vous comme musique habituellement ? (YPM)

En ce qui me concerne j'écoute pas mal de musique classique, du hard rock au heavy metal, en passant par la pop, le blues, le jazz, le rock classique ou la musique ancienne. Pour ce qui est de Darkenhöld, le black metal des années 90 est assurément une influence majeure, je pense aux premiers albums de Satyricon, Dimmu Borgir, Emperor, Enslaved, Troll, Covenant, Seth, Bathory, Gehenna, Ancient, Burzum etc...

 

8- Pensez-vous que votre magnifique label, Les Acteurs de L' Ombre, y est pour quelque chose dans la notoriété qu'a acquis votre groupe ces dernières années ? (YPM)

Probablement oui, je ne saurais dire. Je pense qu'aujourd'hui un groupe qui produit une musique de qualité peut trouver son public mais effectivement un label permet de développer son audience et Les Acteurs de L'Ombre ont aujourd'hui une belle équipe de bénévoles qui œuvrent à développer le rayonnement des artistes. LADLO fait partie de ces labels qui  poussent vraiment leurs groupes, ils ont aussi une identité et un système collaboratif qui fonctionne très bien. Ils ont créé ces derniers temps de nouveaux systèmes de fidélisation comme La Nuée des Ombres qui permettent aux membres d'avoir du contenu exclusif et original. Il y a cette proposition de merchandising de plus en plus étoffée comme pour le  groupe Crépuscule d'Hiver qui a eu droit à un véritable coffret médiéval en bois livré avec de nombreux artefacts.

 

9- Un line-up quasiment inchangé depuis la création du groupe, des sorties d'albums régulières, on sent que le groupe est bien géré et évolue avec le temps. Quel est votre secret ? Il y a un dictateur que l'on suit aveuglément ou l'ensemble du groupe participe et propose ses idées de manière égale ? (CB)

Le fonctionnement du groupe a été défini dès le début, assez simplement, j'écris la musique et Cervantes les textes et nous les mettons en forme. S'il y a des remarques nous les écoutons bien sûr mais nous avons le dernier mot ce qui permet  d'avancer plus vite aussi, de ne pas s'enfermer dans d'éternels débats stériles. Il y a forcément des goûts et des visions qui  peuvent différer, c'est donc important de pouvoir écouter mais aussi prendre des décisions à la fin et d'avancer, même si celles-ci peuvent être jugées et critiquées après coup !

 

 

10- Vous avez joué au Hellfest en 2018, quel(s) souvenir(s) en gardez-vous ? Est-ce la plus belle scène sur laquelle vous avez pu jouer ? (CB)

C'était un excellent souvenir de se retrouver sur la Temple Stage du Hellfest et de jouer notre répertoire devant un parterre  de 12000 personnes, un public qui semble avoir été réceptif à notre musique et des conditions techniques optimales qui ont  permis de plutôt bien rendre nos compositions. Jouer au Hellfest était un long périple à l'autre bout de la France pour  nous (Nice/Clisson) avec notre voiture feue « la fusée » (le sobriquet attribué à une Opel Zafira d'occasion qui a fait une  grande  partie de nos trajets) pour jouer 30 minutes mais ça valait la peine et ce concert restera un moment fort pour  Darkenhöld.

 

11- Vous êtes de Nice. Le Black Metal a-t-il sa place dans le Sud-Est ? Avez-vous des groupes à nous recommander de part chez vous ? (CB)

Le groupe le plus connu de la région est Gorgon (Antibes), ils avaient sorti leur première démo en 1991, c'est un des  premiers groupes français à avoir sorti un disque à l'époque avec « The Lady Rides a Black Horse » en 1995. Il y a aussi Fhoi Myore qui n'existe plus mais qui proposait un black plutôt sauvage et parfois épique, notamment avec son premier album éponyme, Assacrentis et Fir Bolg deux projets de Dagoth de black metal celtique et épique et Nekromantic un autre pionnier du black azuréen du débuts des années 90. Et si on compte le Sud-Est au sens plus large, nous avons eu une des scènes plutôt respectées dans le monde avec Mütiilation ainsi que des groupes comme Alcest, Peste Noire, Mortifera, Diamond Eyed Princess, Hegemon.

 

12- J'imagine que l'on vous parle souvent de Griffon avec qui vous avez fait un split d'ailleurs, quels sont vos relations avec eux ? Jouez-vous un rôle de grand frère ou les styles sont trop différents pour être associés ? (CB)

Nous avons de bonnes relations avec eux et nous les respectons, pour autant chacun poursuit sa voie, Darkenhöld est  d'une autre génération, nous avons peut-être des influences plus à l'ancienne. Je pense qu'avec Aharon de Griffon nous  partageons un certain intérêt pour l'Histoire mais aussi un goût pour une forme de black assez épique et mélodique.

 

 

13- Les paysages des Alpes-Maritimes sont une source d'inspiration pour vous. Un lieu en particulier à nous faire découvrir à travers votre réponse ? Nous fermons les yeux et on vous écoute... (CB)

Il y a la Tour de la Madone et le château de Villeneuve-Loubet qui se trouvent à quelques kilomètres de chez nous, deux  lieux historiques qui nous ont inspirés tout au long de la carrière du groupe, notamment sur le premier album « A Passage  To The Towers » ainsi que « Castellum ». La Tour de la Madone est une vieille tour isolée dans la forêt qui servait de tour de garde au Moyen-Âge, elle est située en face du château. Bien qu'abandonnée elle reste facilement accessible. On  trouve le Castellas de Roquefort aussi qui est encore plus près de chez moi et dont l'histoire a servi de trame au titre « Le  Castellas du Moine Brigand » sur « Castellum », l'histoire d'un moine voyou qui a occupé les lieux et qui provoqua moult vilenies en son temps.
Pour le dernier album « Arcanes & Sortilèges » nous sommes allés prendre des photos à Châteauneuf-Villevieille qui est  situé derrière Nice, un lieu tout à fait recommandable pour retrouver des temps anciens et pour prendre de la hauteur.

 

 

interview réalisée par France Black Death Grind

0 Commentaire

6 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

En voir plus