Quelque soit l’étiquette qu’on lui colle au cul, l’hydre lilloise à huit têtes Cross 9 est bel et bien déterminée à briser les dernières barrières qui subsistent encore entre métal et hardcore. Certains ronchons leur reprocheront de bouffer à tous les râteliers. Peut-être… moi j’appelle ça de l’ouverture d’esprit. L’artillerie utilisée est certes classique, il n’en reste que le résultat sifflera à vos oreilles telle une rafale de kalashnikov, leur récente participation à la compil "United Metal" en est d’ailleurs un vibrant exemple. Bref que vous soyez branché thrash, death-metal, hardcore ou néo bien couillu, il est fort probable que la puissance de feu déployée par les Cross 9 vous touche direct aux tripes. Après tout, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ! Voici une interview réalisée par email en octobre 2004.

 

>Salut, un historique de Cross 9 serait le bienvenu pour débuter cet entretien. Quand vous êtes vous rencontré, qu’est ce qui a motivé la création de ce groupe ?
Cross9 s’est formé fin 2001. On était un groupe de potes issus de plusieurs groupes à l’époque (Nilsoon, Unswabbed, Rules of fear), c’était un gros défouloir qui s’est vite transformé en vrai groupe.

>Cross 9 compte huit membres. J’imagine que chacun apporte ses influences. Justement, quelles sont elles ?
Le nombre nous permet en effet d’apporter beaucoup d’influences, qui vont du métal au hardcore en passant par le hip-hop ou encore le death… Cela dit on ne fait pas du rap-métal pour autant, on se définit comme groupe de métal au sens large du terme.

>Le fait que chacun d’entre-vous ait ses propres préférences musicales, n’est ce pas trop frustrant de devoir faire des concessions afin de satisfaire le collectif ?
Non, au contraire. Jouer dans un groupe c’est aussi savoir faire des concessions, et pour chacun de nous, le but est de servir le groupe et non de satisfaire les individualités. Cela dit cette façon de procéder est facilitée p

ar le fait qu’on ne s’est jamais trop posé de limites dans Cross9, et que tous les membres s’amusent de la même façon !

>A votre actif vous avez une première démo 5 titres. Tu peux nous en parler ? Comment fut elle accueillie par les fans/les médias ?
Effectivement nous avons enregistré une première maquette en 2002, mais qui nous a servi uniquement de base de travail ainsi que pour démarcher. Elle a circulé un peu mais n’est pas officiellement sortie, puisque nous ne voulions pas nous précipiter non plus.

>Actuellement vous avez 10 compos à votre répertoire. J’imagine que vous allez bientôt ressortir une nouvelle production ?
On a actuellement une quinzaine de titres en stock. On vient tout juste d’enregistrer un nouveau maxi 7 titres chez Mdb concept avec Mathias Sawicz. On est déterminés à le sortir, et nous sommes actuellement à la recherche d’un label.

>L’ouverture musicale de Cross 9 a-t-elle une incidence sur les textes ?
Oui l’ouverture musicale joue sur les textes en général, on pourrait même dire que l’agressivité (musicale) influence les textes. Cela dit nous ne prêchons rien en particulier, et nous ne sommes pas des donneurs de leçons. Pour te donner des exemples, les textes peuvent aussi bien parler des problèmes liés au mensonge (Live With Liars), des méfaits de certains médias en particulier la tv (Audience Rating), ou encore d’instants plus personnels concernant les abus divers et variés de chacun (Greenfog, In Sex We Trust).

>Comment vos 3 chanteurs se partagent les tâches ?
Au départ tout se faisait plutôt au feeling puisque qu’il nous fallait du temps pour apprendre à se connaître musicalement parlant. Puis, au fur et à mesure, une harmonie s’est installée et chaque chanteur sait désormais où est sa place en fonction de son style. Jérôme est plutôt old-school, alors que JP et Antoine ont des tendances plus hardcore/néo.

>Comment se déroulent les concerts de Cross 9 ? A 8 sur scène, vous n’avez pas des fois l’impression d’

être sur un ring ou chacun essaye de trouver sa place au détriment de l’autre ?
C’est clair qu’au début c’était un peu la guerre sur scène ! Mais bon petit à petit on a pris nos repères sur scène les uns par rapport aux autres. Chacun a son "petit" territoire désormais, sans que cela nous empêche de se déplacer facilement.

>Le 15 mai, vous avez ouvert pour Impaled Nazarene et Loudblast au Splendid de Lille. Comment s\'est passée l\'expérience qui a du vous confronter à un public différent ?
C’était une super expérience et également un grand honneur pour nous d’ouvrir pour Loudblast. Mais bon on a quand même eu l’impression que le public death était étonné de voir du "gros métal" joué par des gars en baggy/casquette… Mais ça reste un très bon souvenir cela dit !

>Personnellement, est ce que la politique t’intéresse ? Te sens tu concerné par ce qui pourrait ressembler à une mascarade de démocratie ?
On s’intéresse bien sur à ce qui nous entoure (politiquement parlant), mais bon la politique ne fait pas partie des thèmes abordés dans les textes de Cross9. Assez de groupes le font, et bien mieux que nous !

 

>Ton avis sur la scène française/régionale, ou autre ? Tes coups de cœur ?
On ne se sent pas très proche de la scène française, pour la simple et bonne raison que l’on a pas trop dépassé les frontières de la région dans l’immédiat (mais ce n’est pas pour autant qu’on ne s’y intéresse pas…). Pour ce qui est de la scène régionale, elle est très active, et ça bouge vraiment bien par rapport à d’autres régions. Tout le monde peut y trouver son compte puisque les styles sont vraiment variés : par exemple Loudblast, Unswabbed, Da’Wa ,Black Bomb A, Massault ou encore Tribal….

 

>Merci à toi, je te laisse le mot de la fin si tu veux ajouter quelque chose.
A bientôt sur scène !

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