Caligula (BEL)

Une interview avec Miche (Basse) et Steph (Guitare) du groupe belge Caligula

interview Caligula (BEL)Bonjour Caligula. Vous venez de sortir votre premier album Not Too Short to Be Great. Cependant, si le groupe est jeune, les membres le sont un peu moins (sans insinuer que vous êtes de vieux croutons, je vous rassure) donc avant de rentrer dans le vif du sujet, pourriez-vous nous relater l'expérience de chacun ainsi que son passé musical ?
M: Bonjour ! Cath, notre claviériste, a fait le conservatoire en composition elle dispose d'une bonne base classique.
Seb a joué dans quelques projets, principalement Black Metal, comme Spectre et Mactabis, il a donc une certaine expérience du live.
Laurent a commencé à la gratte mais personne ne le sait, ou pas grand monde, dans Corpus devenu Burgus (une espèce de death avec claviers avec Phil et Adri Gustin de Pestifer) avant de se mettre au chant au sein de Salmonellose (groupe de corrida metal, semblable à Caligula de loin au fond d'un bois)
Je laisse le soin à Setph pour vous répondre, et moi, j'ai commencé à la basse dans Spiritual Sadness (covers rock) puis j'ai rencontré Laurent en 96 (l'année bien sûr, puisque nous n'avons jamais pratiqué cette position que je qualifierais de dyslexique). Ensemble, nous avons joué dans Corpus, Burgus et Salmonellose, j'ai également joué dans Atroxentis (claviers), Nokturnal, From Beyond, Morgue et je joue également de la basse dans Excavated depuis 13 ans (avec une petite interruption de 2 ans), j'ai une base classique puisque j'ai débuté à l'orgue d'église (ps: ça ressemble à une blague, mais ce n'est pas le cas, à l'âge de 9 ans j'étais derrière les tuyaux !)

S: Je suis le doyen du tas, si j’ose dire… Oui, j’ose. J’ai pour ma part fait ma première scène avec Caligula… Sinon je n’ai jamais cessé de m’intéresser et d’écouter de la musique, et particulièrement, mais pas seulement, du métal depuis mon adolescence. Niveau passé musical : j’ai débuté la guitare par trois ans de classique, puis je suis très vite passé à l’électrique en autodidacte complet, à l’époque je jouais avec quelques potes des trucs totalement décousus et qui n’ont jamais aboutis. Puis, quand je suis rentré aux études j’ai eu un passage à vide en guitare de… 10 ans ! Je m’y suis remis sur un coup de tête d’abord, avec un pote zycos puis bien plus sérieusement en commençant des répètes pour finalement concrétiser le tout avec Caligula. J’ai aussi eu quelques petits projets «one shot» de reprises, c’est toujours formatif ! Mais actuellement je me concentre uniquement sur Caligula, car j’ai aussi une vie de famille, le boulot… Et tout ça s’équilibre très bien comme ça !



Miche et Steph, vous êtes les deux membres fondateurs. Comment est né ce projet et quelles sont vos influences musicales ? De plus, pourquoi avoir choisi le nom Caligula ?
M: On s'est rencontré au Foyer Culturel de Soumagne où l'on a travaillé ensemble sur certains projets et on s'est retrouvé dans un groupe de metal prog' avec des amis. Quand ce fameux groupe (tellement underground que même nous, nous n'en connaissions pas le nom...) a spliité, j'ai proposé plusieurs chansons à Steph et vu que nous étions déjà amis, l'un guitariste, l'autre bassiste et que nous avions beaucoup en commun dans nos goûts musicaux, la rencontre était presqu'écrite ! Le nom Caligula s'est dégagé de lui-même par rapport à la sonorité du mot (en ce qui me concerne). Steph va, je le pense, y voir plus le côté décalé du personnage.

S: Comme l’a dit Miche, et vu que je ne vais pas le contredire comme il déteste ça, le nom m’a tout de suite plu également pour sa sonorité. Mais aussi pour le personnage. Comme d’autres aspects de Caligula c’est venu lors d’un brainstorming arrosé de fin de répèt…
Effectivement comme Miche le pense si bien, j’aime aussi le côté « décalé » du personnage. Caligula, l’empereur fou, qui selon la légende aurait nommé consul son cheval ! Tout l’excès du régime romain tel qu’on peut parfois se l’imaginer se reflète dans cet empereur. Les illustrations artistiques de Caligula sont également remarquables (la pièce de Camus, le film de Tinto Brass avec Malcom Mc Dowell…) par leur côté « décalé ». Bref, pour plein de raisons, le nom m’a plu. Mais sa sonorité, c’est bien aussi.



On pourrait rapprocher votre musique de l'étiquette « avant-gardiste », un progressif déluré qui intègre beaucoup de courants musicaux tels que la samba, le ska-rock ... Êtes-vous d'accord avec cela et comment la décririez-vous pour guider le lecteur qui souhaiterait vous découvrir ?
M: On a conscience qu'il est évidemment difficile de cataloguer notre musique en quelques mots, c'est même devenu un jeu entre nous que de trouver un nom de "type" de metal adéquat lorsqu'on nous propose une affiche, on a ainsi déjà fait de l'Arcelor Metal, du Chauffage d'appoint Metal ou encore du Metal instrumental avec chanteur. On ne veut pas non-plus surcharger le lecteur d'informations, car pour ceux qui ne nous connaissent pas, cela peut sembler être indigeste de voir "Death-black-thrash-punk-ska-samba-polka-metal" sur une affiche. On ne veut pas non plus se la péter, car tellement de groupes dans le metal crient haut et fort qu'ils font une musique variée, alors que leurs groupes sont des repompes de Dissection ou Iron Maiden, nous préférons jouer sur l'effet de surprise, nous ne nous contentons pas de penser à nuancer notre musique, on le fait et vu qu'on aime ça, il n'y a pas de raisons pour qu'on fasse autrement!

S: J’ai toujours du mal avec les étiquettes, mais c’est évidemment un réflexe que nous avons tous. Et puis en tant que grand fan de films de genre, je ne vais pas cracher dessus, même si souvent j’apprécie particulièrement ceux qui jouent avec les genres justement. Ce qui me semble être évidemment le cas avec Caligula, même si de prime abord on reste bien ancré dans un paquet d’influences métal. Cela dit, plusieurs des personnes qui aiment notre musique ont également essayé de trouver le style, l’étiquette. Avant-garde métal est sans doute ce qui convient le mieux. Au départ on avait présenté le groupe comme de la fusion, avant de se rendre compte que ce terme pouvait avoir des significations extrêmement différentes selon les amateurs, et très loin de celles que l’on trouve, notamment, en Jazz Fusion. Donc avant-garde, c’est bien.



Cath (claviers), Seb (batterie) et Laurent (chant) ont donc intégré la formation ultérieurement. Comment se sont déroulées les rencontres et le choix judicieux du clavier qui accentue (selon moi) le côté décalé de l'album ?
M: Seb est arrivé en premier (ou troisième, c'est selon) c'était un ami et je savais qu'il n'avait pas de groupes à ce moment-là. Il a humanisé les parties rythmiques, car jusque-là, nous répétions avec une batterie midi, Steph et moi. Il y a eu 2 essais chant avant Laurent, Philippe Worontzoff et Aubry André mais c'est finalement Laurent qui a été choisi. Là aussi, un ami. Et pour ne pas changer, restons entre amis, Cath était la seule claviériste que je connaisse, là aussi, elle a été emballée de venir jouer avec nous.
Le clavier, ainsi que tous les autres instruments, sont composés au préalable via guitar pro sur ordinateur. Les sons sont choisis en fonction des circonstances ou des besoins de la chanson, sur un passage calme, on préfère un piano, sur un autre passage plus rock, un orgue hammond, puis on intègre du sax, du xylophone, etc... ça nous permet aussi de changer rapidement de "couleur" dans une chanson, c'est très important. Mais contrairement à certains groupes, le clavier ne prend pas le dessus, ni n'est enfoui sous 15 couches de gratte. Tous les instruments doivent s'exprimer avec leurs qualités propres et le
interview Caligula (BEL) clavier possède une qualité indéniable par rapport aux autres instrus, c'est qu'il a une grande variété de sons ! Le talent de Cath fait le reste... Et je la salue car je sais qu'elle va lire ça.

S: Je ne vois pas trop quoi rajouter à tout ce qui fut si bien résumé ! Caligula c’est aussi des potes qui jouent ensemble, et ça permet aussi de bien se connaître et donc de savoir s’engueuler sans se prendre, trop, la tête !



Pour ce qui est de la phase de l'écriture, c'est Miche qui compose et c'est donc à Laurent d'interpréter et de s'approprier ces textes vraiment décalés. Comment se déroule tout cela ?
M: Laurent a un humour à part c'est sûr, mais nous en avons tous. Il est important de savoir s'amuser dans un projet musical et si on s'amuse et qu'on croit en ce qu'on fait, le public le ressent. Laurent a toujours de bonnes vannes mais les autres ne sont pas en reste. D'un point de vue musical, on sait qu'il peut proposer quelque chose de différent car il est très versatile. Il est d'ailleurs le seul des 5 pour qui la musique n'est pas composée à la base. Donc il doit s'adapter pour d'abord, composer une ligne de chant différente des instrus et ensuite placer les textes qu'on lui écrit. C'est aussi grâce ou à cause de cela que les textes sont... bizarres?

S. A l’exception d’une de nos compos que nous jouons actuellement, une partie plus que majoritaire du travail est fournie par Miche en terme de composition. C’est au moment des arrangements et de la mise en place que nous intervenons, et que la créativité de chacun s’ajoute à sa base, que certaines adaptations ou changements interviennent. Laurent est effectivement encore plus sollicité de ce point de vue-là puisqu’il doit s’adapter à une musique qui n’est toujours évidente à accompagner au chant. Mais l’animal est souvent surprenant et jamais décevant! Pour ce qui est de l’humour, il est très présent chez chaque membre du groupe, mais surtout je pense le second, voire troisième (et bien plus) degré. Nous faisons sérieusement quelque chose qui ne se prend pas au sérieux. Et on se prend pas non plus au sérieux, même si ce que je viens d’écrire fait un peu trop sérieux.



On va rester un peu sur Laurent qui m'a fortement impressionné grâce à sa capacité à passer des growls à un chant plus traditionnel avec une facilité déconcertante et toujours ce brin de folie dans la voix. Ce côté bon enfant est-il naturel, y compris sur scène ?
M: Laurent sait apprécier le death même si ce n'est pas son style de prédilection, il écoute aussi pas mal de rock et le chant, qu'il soit death, thrash ou clair, résulte des répétitions où il nous propose des trucs, influencés par tout ce qu'il écoute. Lors de l'enregistrement, il avait plus de libertés que les autres pour proposer des choses et il nous a bluffé sur certains passages. En live, personnellement je joue depuis 12-13 ans avec lui et je peux dire que je le laisse faire son petit foufou avec le public, parce qu'il a besoin de ça et je dois bien avouer que... nous aussi...
Et je pense que nous sommes en live, assez proche de ce que nous sommes dans la vie, c-à-d bon enfant mais cohérent.

S : Je dirais même, plus que bon enfant, potache !



Pour continuer sur votre écriture, vous avez donc pris le parti de ne pas parler politique, de problèmes socio-économiques, de ne pas intégrer de propos haineux.... Tout est finalement basé sur le «festif». Pourquoi ce choix ?
M: Comme on l'a dit, on ne veut pas se prendre la tête. C'est aussi une manière de ne pas prendre de risques, on en a conscience et composer des textes en regard de ce genre de musique, c'est difficile, alors, prenons les choses du bon côté. Les gens qui viennent nous voir après leur semaine de boulot ont envie de décompresser. La musique est déjà assez compliquée, on ne va pas en rajouter des couches. Cela dit, la façon de placer le chant est essentielle et nous jouons beaucoup sur la sonorité des mots.

S: D’autres ont basé une bonne partie de leurs concepts sur ça, pour ma part je pense que nous revendiquons du fun, de partager ça avec le public, et surtout de prendre du plaisir ! C’est déjà pas mal en soi.



Après ce qui a été dit, il est donc inutile de vous demander si vous pensez continuer dans ce domaine ou si vous avez le projet de défendre certaines convictions dans vos prochains textes...
M: Même si on avait des convictions, je ne pense pas que ce soit le rôle d'un petit groupe comme nous de faire un lever de bouclier. Il n'y a pas de raisons de changer.

S: Pour ce qui est des convictions, elles nous appartiennent à chacun, libre à nous de les défendre dans notre vie de tous les jours, dans notre boulot… J’ai un énorme respect pour ceux qui utilisent leur expression artistique pour cela également, mais ce n’est pas notre optique qui reste avant tout, et très humblement, ludique !



Concernant les compositions, j'aimerais savoir comment vous êtes organisés.
M: Je compose dans mon coin les 4 instruments via l'ordi ou les instrus eux-mêmes, car ça permet d'avoir une idée assez précise de ce qu'une chanson peut donner avant de la proposer... L'apprentissage des compos, fait maintenant partie du lot quotidien des membres du groupe. Il faut savoir composer en fonction des qualités de chaque instrumentiste et en même temps, lui faire jouer des choses qu'il est enthousiaste d'interpréter et on adapte ensemble, à 5, toutes ces chansons qui doivent parfois être remaniées en fonction du doigté de chacun.

S: Tout est dit !




Pour rester dans la conception de Not Too Short to Be Great, pourquoi et comment vous est venu l'idée d'une telle pochette colorée peuplée de joyeux poulets ? Par ailleurs, un poulet orne également votre logo donc pourriez-vous nous faire partager votre attirance pour cet animal ?
M: C'est une bête (le dodo) que j'adore dessiner, car il est simple et à la fois, on peut lui donner une tonne d'expressions différentes en changeant simplement le regard. J'aime simplement la bande dessinée et ce genre de trait et je pense que la pochette est représentative de la musique, à savoir, variée et ludique.

S: Là encore, c’est venu d’un brainstorming où on délire et on finit par s’arrêter sur ce qui nous semble bien fun !




Pour revenir à la musique, Not Too Short to Be Great a été auto-produit. Comment s'est déroulé son enregistrement, qui s'est chargé de quoi ?
M: On est resté 8 jours en studio et chacun est venu 2 jours. Je suis resté tout le long de l'enregistrement et ça a été hyper-intéressant de les voir chacun débarquer l'un à la suite de l'autre, parce que c'était comme assembler un puzzle. Enfin, pour ceux qui considèrent qu'assembler un puzzle soit hyper-intéressant... Dans ce cas-là, ça l'était.

S: Il a d’abord fallu réunir l’argent nécessaire, bien entendu, puis prendre les contacts avec le Jack Studio, un pote de Miche, qui a tout de suite perçu ce qu’on cherchait comme son, comme ambiance. Après effectivement nous avons enregistré nos parties chacun à notre tour, et entendu les résultats au fur-et-à-mesure. C’était aussi la première fois que nous nous entendions de l’extérieur avec un son autrement plus potable que ce qu’on avait pu enregistrer avec les moyens du bord, en vidéo-live ou avec un petit enregistreur en répèt ! Nous sommes tous ravis du travail qu’il a fait sur l’enregistrement !




L'album est donc fraîchement sorti ; quels sont pour le moment l
interview Caligula (BEL)es retours ?
M: Beaucoup de gens apprécient et très franchement, on en est assez fiers. On a beaucoup travaillé avant, pendant et après le studio et voir son boulot récompensé par des compliments, c'est flatteur et ça nous booste pour nous remettre à faire de nouvelles choses. Merci à ceux qui nous aiment !

S: C’est vrai que les retours sont très motivants ! On nous dit que nous sommes de grands malades assez souvent, et ça fait plaisir ! Et effectivement cela récompense le travail fourni.




Grâce à cet accueil justement, la signature chez un label se profile à l'horizon ? Vous en rêvez ou n'est-ce pas encore une priorité pour vous ?
M: On a des contacts mais on ne va pas précipiter les choses, même si tout s'enchaîne vite depuis la sortie de l'album. Notre priorité dans l'immédiat, sera de défendre l'album sur scène. Sinon, bien entendu, on a envie d'être signé, ce sera à mon avis, assez vite le cas, mais je le répète, priorité au live en ce moment.

S: Personnellement, mon but premier c’est de jouer, devant des gens, et de prendre mon pied en partageant ça. Il est évident que si des opportunités se dégagent, on sera super heureux !




Comme vous faites référence au live, savez-vous si votre public vient de tous horizons compte tenu du côté festif assez minoritaire dans le metal ?
M: Bien sûr on a un public varié mais n'importe quel amateur de metal peut se retrouver dans notre musique. Je ne suis pas sûr que les fêtards soient si minoritaires dans le metal et au contraire, dans des concerts, c'est toujours un plaisir pour nous et je l'espère pour le public d'être le groupe "récréation". Beaucoup de gens ont leur avis sur notre musique et c'est toujours marrant d'entendre ou de lire les commentaires à la sortie d'un concert ou sur internet. Les tee-shirts des personnes qui nous abordent pour nous parler de notre musique varient de Iron Maiden à Dark Throne ou de Led Zeppelin à Krisiun. Dans tous les cas, le ressenti est différent et c'est tant mieux.

S: J’ai toujours gravité autour et dans le métal depuis des années, et je ne pense pas que ceux qui me connaissent vous diront que je suis quelqu’un de peu festif ! De plus, notre ville d’origine est réputée pour son côté festif, le belge est festif ! Je prends ça comme un compliment et je pense aussi que contrairement à certains clichés, et on sait à quel point ils sont nombreux sur le milieu métal, les gens sont très ouverts et curieux, tout en n’ayant pas peur d’aborder les côtés les plus sombres et extrêmes… Mais c’est à chacun de savoir et de décider pourquoi il aime ou non la musique. Ce serait prétentieux d’imaginer à la place des gens ce pourquoi ils aiment ceci ou cela, non ? Je suis également, tout comme Miche, ravi de la variété du public, et puis rêvons un peu, ça peut aussi en ouvrir certains à d’autres styles ?




Je sais que vous avez actuellement quelques dates en Belgique ; peut-on espérer vous croiser en France ou rien n'est encore décidé ? D'ailleurs, quels sont vos projets « live » pour promouvoir l'album, des propositions vous sont-elles déjà faites malgré la sortie toute récente ?
M: Des propositions en Belgique arrivent, c'est sûr, mais on crève d'envie de venir jouer en France. À mon avis, dans un premier temps dans le nord, puis ailleurs. Si la possibilité s'offre à nous, on ne réfléchira pas inutilement, on viendra faire la fête avec les voisins du dessous, c'est clair. Avis aux orgas...

S: Oui, clairement, on a envie de s’exporter aussi ! Qui n’en aurait pas envie ?




Les influences sont différentes pratiquement dans chaque titre. Souhaitez-vous continuer à corser la tâche en persévérant dans cette voie ou êtes-vous dans l'idée d'évoluer vers autre chose ?
M: À la base, la volonté de corser ne fait pas partie du processus, c'est simplement le fait de vouloir varier les styles pour arriver à un mélange homogène. On aime ce qu'on fait mais on ne se sent pas forcé de varier pour varier. Comme on ne peut pas manger de la viande tous les jours, on n'a pas envie de jouer les mêmes chansons tous les jours. Cela dit on ne va pas changer notre manière de composer. J'ai l'impression d'avoir raconté n'importe quoi mais je crois que l'un dans l'autre ça se tient!


S: Euh, tu as varié les styles pour arriver à un mélange homogène, quoi. .

A: Personnellement, j'ai tout compris !




Vous naviguez dans un style musical souvent incompris. Pensez-vous prendre un risque ou est-ce uniquement le plaisir de composer ce que vous ressentez et celui de jouer de la musique ensemble qui vous motive, quitte à pouvoir rester parfois en retrait ?
M: Oui comme vous l'avez compris, c'est le plaisir qui nous motive. On est content d'exister en groupe et non comme une somme d'individualités, chacun de nous a ses qualités et on joue avec. Le risque n'est pas un problème, nous pouvons jouer avec n'importe quel groupe si le public décide de rentrer dans notre délire.

S : Tout pile : le plaisir avant tout !




Avez-vous envie de répondre aux critiques ou au contraire, laissez-vous chacun se faire sa propre idée du groupe sans chercher à comprendre la richesse musicale que vous proposez ?
M: Jusque là, on a jamais vraiment eu de critique négative, oh bonheur. Quand ça arrivera tant pis, on ne va pas chercher à se faire aimer à tout prix. Ceux qui nous aiment ont leur opinion sur notre groupe et on adore parler avec eux, même si parfois, on est un peu gêné de tant de bonnes choses, en fait on aime ça (grand sourire)

S: Les critiques permettent aussi d’avancer tant qu’elles restent constructives. C’est un peu bateau mais ce n’est pas pour rien ! Si nous avons décidé d’envoyer notre disque à des zines et à des chroniqueurs, c’est qu’on en accepte le jeu. Pour ma part, tant que ce n’est pas irrespectueux du travail et de l’investissement fourni dans toute création, qu’il ne s’agit pas de casser pour casser, toutes les critiques sont bonnes à prendre. Maintenant, comme je le disais, ce qui est marrant c’est de voir quand le besoin d’être comparés à d’autres se fait ressentir. C’est logique sans doute, et tant que ce n’est pas présenter comme de la repompe pure et simple, c’est même gratifiant quand la référence est de qualité !




Que pouvons-nous donc vous souhaiter pour l'avenir ?
M: Une tournée en France ? On va commencer par quelques concerts puis en fin d'année, on devrait penser à retourner en studio, c'est pour ça qu'il ne faut pas hésiter à acheter notre album, parce que ça coûte un pont de sortir un disque, mais ça vaut le coup et on a vraiment envie qu'une majorité de métalleux puisse se faire une opinion sur notre musique.

S: De pouvoir continuer à jouer longtemps, et à partager ça. De réunir suffisamment de fonds pour en faire un second disque. D’avoir les opportunités de se produire devant un maximum de gens, évidemment !




Je pense que nous avons fait le tour donc je vous remercie grandement pour votre simplicité et vous laisse conclure cette interview.
M: Un tout grand merci et une bonne continuation à votre webzine, on espère se voir bientôt??? Grosse bise où vous voudrez.

S: Merci à vous qui êtes encore là au bout de l’interview, et à très bientôt !

A: De mon côté, je vous attends de pied ferme dans le Nord ou en Région Parisienne pour la musique, le fun et la bise !




interview réalisée par Abigael

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