Betraying The Martyrs

Ces derniers mois, les Français de Betraying The Martyrs ont enflammé l’actualité « metallistique » avec la sortie de leur EP The Hurt, The Divine, The Light. En pleine tournée des salles – et des émissions TV – dans l’Hexagone, le groupe tente de défendre ses valeurs tout en promouvant un style encore minoritaire en France. Retour avec Valentin sur le « phénomène BTM ».

interview Betraying The Martyrs Comment avez-vous géré tout le buzz créé autour de vous, avant même que les premières chansons soient mises en écoute ?
Le buzz est parti tout seul, les gens ont vite parlé du groupe que j’étais en train de reformer après la séparation avec Darkness, et tout le concept a aidé à être aimé/détesté et composer au plus vite pour enregistrer et tourner ; je crois que c’est la rapidité du projet BTM qui a fait parler le plus.

Que pensez-vous apporter de vraiment neuf, à part votre nationalité, à une scène qui s'est déjà très, voire beaucoup trop, vite surchargée ?
C’est vrai qu’il y a beaucoup de groupes et que cette scène deathcore s’est très vite surchargée, rien de comparable à trois ans en arrière où la majorité de ces groupes venaient d’Angleterre ; maintenant, tout le monde veut vite monter un groupe en s’inspirant du groupe voisin. Je ne dis pas qu’on fait mieux, mais les horizons musicaux de chacun des membres de BTM font qu’on mélange des styles et des idées diverses. On se démarque de par nos paroles et les motivations de BTM en soutenant des associations, par exemple.




Ne craignez-vous pas alors la concurrence ?

Pour le moment, il n’y a pas des masses de groupes christian dans le mouvement deathcore, metal, screamo ou autre, et justement je trouverais ça très positif si ce courant commençait à éclore par delà les frontières américaines.


Pour vous, qu’est-ce qui prime dans vos créations : le visuel, les idées ou la musique ?
Quand tu fais une chanson, tu ne penses que « musique », tu ne penses pas marketing… Dans un milieu aussi underground que cette scène « christian », nous n’avons pas de directeur artistique qui décide à notre place de ce que nous devons faire. Je fais de la musique pour faire de la musique et partager des scènes ; le reste suit et fait partie du packaging, sinon tu fais de la mode et ça s’arrête là.



Pourquoi un projet de Christian Metal ? Pour saisir une opportunité ou pour exprimer des convictions profondes ?
Une opportunité ? Je ne vois pas bien où est l’opportunité de faire un groupe de metal chrétien dans un pays tel que la France ! J’ai fondé ce groupe par conviction à 100%. Quand j’ai commencé à chercher des musiciens pour m’accompagner ainsi que Victor (le claviériste qui était frontman dans Beverly Secret), on avait clairement annoncé l’attention du groupe et toute l’image et soutien qu’il y aurait autour. Il faut juste rester motivé et croire en soi dans ce genre de projet musical.

Vous tournez actuellement en France pour promouvoir votre EP, quelle est la réaction du public ?
On a eu de très bons retours ! Cette scène reste underground avec un public assez jeune en France ; le true public metal se fait vieux et ne sort plus trop aux concerts même ceux de true death ou black. Une nouvelle scène prend le relais et on a eu des très bonnes surprises :
interview Betraying The Martyrsl’EP s’est retrouvé immédiatement en tête des classements Fnac et Virgin, et les gens viennent nous voir après les concerts pour nous dire qu’ils ont aimé le show. Sachant qu’on est un jeune groupe, c’est vraiment super.



Sur quelle scène – salle, festival… – rêvez-vous de jouer ?
On veut juste tourner un maximum, peu importe avec qui et où. Tu as beau faire des heures de répétitions et d’enregistrement avec une formation, si tu ne fais pas de scène, ça ne sert à rien. C’est là que tu fais tes preuves et que tu gères l’osmose entre les membres. J’avoue qu’on a tous hâte de concrétiser un booking sur une scène du Vans Warped Tour.

Niveau live, comment qualifieriez-vous l’ambiance ? Créez-vous une atmosphère particulière en lien avec votre musique, comme le font notamment des groupes de Black Metal comme Watain ?

Je pense qu’on a travaillé quelque chose qui colle dans l’ensemble à ce qu’on fait, après ce n’est pas du théâtre non plus, on tourne un peu partout et dans toutes les conditions, bar, bar/café, scène, grosse salle…
Le plus important était surtout de reproduire fidèlement nos enregistrements studio ; si tu es mauvais en live, ton public abandonne et c’est donc important de bien travailler le format live.


Vous expliquez que votre musique a notamment pour but d’aider les jeunes auditeurs, or vos morceaux sont globalement assez sombres à l’écoute, j’en déduis donc que les paroles sont le vecteur de ce message positif que vous voulez faire passer. Quels sont les thèmes des différentes chansons de cet EP ?

Cet EP relate la vie d’Abram à Abraham (un peu de culture ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham), nous avons choisi les passages les plus importants de sa vie dans la Bible, à nos yeux, et les avons retranscrit à notre façon pour que cela colle à la musique. C’était un grand défi mais nous sommes fiers de défendre un message positif et de pouvoir le faire à travers la musique que l’on aime.


Tu as dit que chacun des membres de BTM venait d’horizons très divers, qu’est-ce qui vous réunit ?
Nous sommes liés par les buts et motivations du groupe – qui étaient fixés dès le début – les titres dans une lignée musicale, la direction des textes, les personnes nous entourant pour le recording, la distribution, le Myspace et les personnes à contacter pour commencer des dates… C’est comme une petite entreprise et du travail à temps plein. Mon Black Berry me sauve la vie des fois pour pouvoir tout gérer au mieux !



Et quelles sont les influences principales de BTM ?
C’est un mix de différents styles, chaque membre de BTM ayant des goûts différents ; bien sûr, le metal nous réunit tous principalement, mais nous ne sommes pas figés dans un style particulier : dans le van, tout le monde écoute des choses différentes et c’est important de s’ouvrir à d’autres styles quand tu fais de la musique, ça t’aide à respirer pour composer.
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Passons maintenant à la partie chaude de votre actualité, votre tournée des émissions TV… Pensez-vous que toute promo est bonne à prendre ?
Personne ne refuse de la promo ! Les gens critiquent car, pour le moment, aucun plateau n’a jamais contacté personne (ou tout du moins, plus personne ne le fait, ndl), et c’est peut-être un pas vers une ouverture d’esprit ; malgré ce qu’on peut dire sur nous, on a quand même passé un bout de clip de musique death sur une émission TNT à 10h du matin sur une télé française et même si le packaging de l’émission était bancal on en est très content !

Pourquoi ne pas avoir réagi aux inepties prononcées sur ce plateau à propos de l’article de FHM ? Victor vient pourtant de la scène death metal old school !

Eh bien, parce que c’est une émission grand public qui, à la base, est destinée aux Français large public, rien à voir avec Headbanger sur MTV2 ; là, on a eu à se présenter à une émission qui n’était pas orientée musique metal, etc, et il en allait de même pour nos amies de Plastiscines qui étaient sur le plateau. On se défend suffisamment en live pour avoir à se justifier sur ce qui est true ou pas sur Direct 8 à 10 heures du matin !



Une intervention aurait pu jouer en votre faveur… Pensez-vous que les arguments que vous mettez en avant – le fait d’être végétariens, les associations, … – touchent le public metal ?
Non et BTM n’a pas été formé pour rester underground et avoir à se défendre de ses choix et autres. Si je voulais être un « true », je jouerais dans des clubs de banlieue sans faire de promo pour mon concert en espérant uniquement voir mes amis de la scène « true » avec du paint corps sur le visage. On fait du metal mais peu importe comment le public en dehors de notre milieu nous catégorise.



Qui visez-vous au travers de cette promotion, qui se focalise sur le visuel ou l’attitude plus que sur la musique ?
Avec BTM on fait du metal, on essaye de composer des choses sans se soucier de qui va parler de nous et qui va nous critiquer ou parler de notre nouvelle page Myspace, du nouveau tattoo que je vais me faire ou autre. Un groupe à notre niveau, c’est un investissement énorme, tu dois faire tes preuves et même s’il y a du soutien derrière, cela coûte beaucoup d’argent, alors non, ce n’est pas pour faire un boys-band sinon on serait vraiment mauvais.

Songez-vous déjà à la réalisation d’un album ?
On est en plein dedans !

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

Vieux, mal au dos, pleins de tattoos, de guitares et matos collectionnés et de photos accumulées au fil du temps sur les routes et de quoi rigoler et songer plus tard autour d’une petite famille.


Souhaitez-vous adresser un message aux lecteurs de SOM ?

A bientôt sur scène, on montrera que BTM est un groupe live et pas autre chose !

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interview réalisée par Gyroscope

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CaitiffChoir - 08 Janvier 2010: Bel interview,BTM apportera j'espere un peu de souffle dans le monde du CORE.
Je passerai vous voir:)
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