Angra

Déjà rencontré lors de leur passage à Nantes en 2011, c’est avec un grand plaisir que j’ai pu converser une fois de plus avec un Kiko Loureiro souriant et disposé, visiblement très excité par le retour au premier plan d’Angra et du nouvel album actuellement en préparation.
Accompagné de Bruno Valverde, leur nouveau batteur, mais peu bavard car restant encore cantonné au portugais, le guitariste a démontré qu’il avait toujours la flamme et compte bien le faire savoir au monde entier. Keep the flame burning !

[Par Eternalis]

interview Angra1 – Salut Kiko comment vas-tu ? Vous revenez en Europe après une grosse tournée en Amérique du Sud. Quels sont les retours des fans pour ce nouveau line-up ?
(ndlr : grand sourire). Ça va très bien et toi ? Ecoute les retours sont vraiment excellents. On a beaucoup tourné pour notre 20e anniversaire au Brésil, ce qui a donné le dvd que nous venons de sortir et l’accueil a été extraordinaire.

A côté de cela, nous travaillons à la composition et bientôt l’enregistrement de notre nouvel album et sommes extrêmement enthousiastes pour la suite des évènements.



2 – Et où en êtes-vous ? Plutôt pour cette année ou l’année prochaine ?
Et bien la composition est terminée et nous en sommes aux pré-productions. Cela avance très vite et le résultat est vraiment différent de nos précédents albums. J’espère qu’il sortira à la fin de l’année mais ce sera peut-être pour début 2015. Nous travaillons pour la première fois avec Jens Brògen et les morceaux sont très modernes et agressifs.

3 – Quelle impatience ! Peux-tu présenter Bruno qui est à côté de toi ? Son style évoque énormément Virgil Donati avec qui tu as joué en solo…est-ce volontaire ?
(ndlr : Je m’aperçois que Bruno ne parle pas anglais, Kiko lui fait la traduction). C’est un jeune garçon très talentueux et monstrueusement technique. Virgil est son mentor, c’est certain et le fait de l’avoir côtoyé a encore accentué ça.

Il est capable d’apporter beaucoup de choses à des parties déjà écrites, il a un style vraiment à lui et il est capable de transformer un morceau à lui tout-seul. Les nouveaux titres sont plus modernes et son implication y joue beaucoup. C’est un batteur incroyable et c’est une chance de l’avoir désormais avec nous.



4 – Et concernant Fabio ? Comment a t’il rejoint le groupe ?
Et bien au début, il nous a seulement rejoint pour le concert du « 70 000 Tons of Metal » où nous étions programmés mais où nous n’avions plus de chanteur. Il n’était qu’un « guest » et il n’était absolument pas prévu qu’il fasse d’autres choses avec nous.

Le contact est très bien passé et le concert a eu un excellent retour, malgré le peu de connaissances que nous n’avions ensemble. Suite à ça, des promoteurs sont venus nous voir et nous ont demandé si nous souhaitions faire plus de dates en Amérique du Sud. Nous avons accepté et les promoteurs en ont ajouté encore et encore jusqu’à la proposition du dvd qui était une occasion en or pour nous. Fabio a accepté et c’est à ce moment-là que nous avons tous décidé qu’il devienne officiellement le chanteur de Angra. Nous nous sentions très fort ensemble et Fabio ne semblait pas très occupé avec Rhapsody donc la situation convient actuellement à tout le monde.



5 – Je suppose qu
interview Angrae ce concert à Sao Paulo était important pour vous ?
Oh oui très important, c’était un véritable aboutissement, avec beaucoup d’invités comme Tarja ou Uli Jon Roth. C’est la même chose aujourd’hui avec une très grosse affluence comme le Hellfest.

Après, nous allons retourner en studio et travailler à sortir notre nouvel au plus vite pour le défendre sur scène.



6 – Vous n’avez pas peur que ce soit difficile pour Fabio entre Angra et Rhapsody of Fire ?
Il gère son emploi du temps. Pour le moment tout va bien et j’espère que nous pourrons nous arranger. Nous verrons en fonction (sourires).

7 – Quand Edu a quitté le groupe, as-tu pensé à un moment « Cette fois c’est la fin » ou jamais ?
Nous n’avons jamais pensé ça non, simplement parce qu’il était clair qu’Angra allait continuer. Ce groupe est dans mon cœur et mon esprit depuis trop longtemps. Aussi longtemps que l’on parlera de Angra, qu’il y aura des discussions sur nous, qu’on achètera nos disques, qu’on portera nos tee-shirts…nous existerons. Nous avons pu mesurer que nous étions toujours attendu, que les gens avaient envie de nous entendre et qu’ils venaient en masse au concert. Surtout, il y a une forte attente autour de notre prochain album et c’est génial car malgré les changements, le groupe Angra reste fort et toujours là. Pour rien au monde je n’abandonnerais Angra qui m’a tout donné.

8 – Mais tu as désormais ta carrière solo, dans laquelle tu viens de sortir un dvd « The White Balance ».
Oui, c’est un dvd très cool, avec un concert filmé dans un théâtre. C’est surtout pour ceux qui aiment la musique expérimentale ou plus mélodique, ce n’est pas forcément le même public. Je prends beaucoup de plaisir en solo cela dit.

9 – Autre question…as-tu reparlé avec André Matos depuis le split de « Fireworks » ou n’en as-tu jamais eu l’occasion ?
Oui, nous avons eu l’occasion de nous revoir quelques fois. Nous nous étions envoyé des mails aux alentours de 2012 pour des hypothétiques concerts ensemble et j’avais émis l’idée d’une réunion, d’une reformation pour des shows anniversaires afin de célébrer les vingt ans de « Angels Cry ». Mais il n’a pas voulu et finalement, cette idée est restée sans aboutissement.

10 – Encore aujourd’hui, les productions de Dennis Ward pour « Temple of Shadows » et « Aurora Consurgens » sont parfaites et surpuissantes. Est-ce que vous pensez retravailler avec lui à l’avenir ?
Et bien nous travaillons avec Jens Brògen pour le prochain disque car nous voulions quelque chose de différent, plus moderne comme je disais bien que nous soyons très fiers de ce qu’a réalisé Dennis pour nous.

Nous sommes de retour en Europe et nous voyons bien les différences avec le Brésil. Avec le
interview Angra recul, ce que nous avons fait pour « Aqua » était une erreur. Lorsque l’on arrive en Europe, tout est plus professionnel, le matériel est de meilleure qualité, les gens savent de quoi l’on parle et il est bien plus facile d’obtenir un résultat de qualité, même si nous sommes loin de chez nous. On avait travaillé en Allemagne pour « Angels Cry » et ça reste encore aujourd’hui une expérience fascinante…



11 – Avec Sascha Paeth effectivement…
Erreur, il n’était qu’assistant à l’époque (rires). C’est Charlie Beaufriend qui était aux manettes. C’était la même équipe pour « Holy Land » d’ailleurs. Je dirais que vous êtes mieux équipé et que vous savez comment le metal doit sonner.

12 – Et concernant le label ? Toujours SPV ?
Toujours SPV oui, nous devons toujours un album avec eux. Le dvd est sorti chez Edel, nous verrons ensuite la décision que nous prenons.



13 – Bon, tu es brésilien et…
(ndlr : il me coupe). La coupe du monde de football. D’ailleurs, très belle victoire contre la Suisse vendredi (ndlr : interview réalisé le 22/06/14), nous devons faire attention à vous (rires).

14 – Merci ! Comment vois-tu la Coupe du Monde en tant que brésilien ? Avec les scandales que cela accompagne ? La corruption ? Les gens qui travaillent clandestinement ? Et surtout l’image que cela donne de ton pays ?
C’est difficile d’avoir un avis. Tout l’argent qui transite vient de parties privées, ce n’est pas l’Argent du Brésil, qui reste un pays pauvre. Il y a des sponsors comme Sony qui ont payé des millions pour avoir une vue privilégiée pendant l’évènement par exemple mais il ne faut pas oublier que tout cela reste du football. Il faut voir le côté festif de la chose, même si l’argent noirci le tableau. Des millions de gens viennent et ne voient d’ailleurs que ça, ce que ces parties privées veulent qu’ils voient.

La pauvreté n’est pas visible, ceux qui vivent dans la misère ne passent pas à la télé.



15 – Dernière question. Quelle est la différence, pour toi, entre le Kiko Loureiro de 1994 et celui de 2014, vingt ans plus tard ?
Quand j’avais 18 ans, j’étais insouciant et je ne pensais qu’à jouer de la guitare. J’ai grandi et avec le temps, on perd son innocence. J’ai vécu des moments difficiles et j’ai appris à imposer mes idées, à travailler avec plus de méthode.

Après les dix premières années, tu gagnes énormément en expérience, tu connais le business, le fonctionnement d’un groupe dans le monde de la musique mais tu perds en retour la magie des débuts, de l’insouciance et des rêves. Cela devient aussi plus difficile de composer car il faut renouveler ses idées, années après années.

Merci à toi et à très bientôt pour le prochain album !


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interview réalisée par Eternalis

2 Commentaires

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Arthron - 09 Août 2014: Merci pour l'interview.
zono - 12 Août 2014: merci , donc un album est prévu avec Fabio , curieux d'entendre le résultat
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