Absurdity

C'est lors de la présentation de leur nouvel opus que nous allons à la rencontre du groupe à la Maison Bleue avec nos amis de Radio Campus Besançon. interview croisée avec trois gaillards remontés à bloc et prêt à soutenir "Undestructible" qui sortira deux jours plus tard. Nous aurons également droit à une petite visite d'Erik, guitariste, en toute fin d'entretien

interview AbsurdityBonjour Absurdity, nous sommes là aujourd’hui pour la sortie de votre nouvel album « Undestructible » !

Ricardo : Ca fait maintenant presque un an que nous sommes sur ce disque, nous étions en Hongrie et on va enfin pouvoir le libérer.



C’est un disque qui a tardé ?

C’est comme un accouchement, on attend que ça sorte ! Et maintenant que c’est là, il va falloir assumer mais avec les changements de line up, nous n’étions pas sûrs de le sortir.



Justement, qui sont les nouveaux ? Comment ont-ils intégré le groupe ?

Damien : Je connais Eric depuis pas mal d’années et il m’a demandé de jouer avec eux ; c’est aussi simple que ça.

Ricardo : On connaît Matt et Damien de Dust In Mind et Blindness et ils avaient la « gay » attitude pour rentrer dans Absurdity.

Erik bossant avec Blindness, le choix était presque évident, non ?

Damien : Il nous connaît, il sait que nous sommes des bosseurs mais ça aurait pu être n’importe qui d’autre, nous ne sommes pas les seuls sur terre.



Comment avez-vous participé à la composition de l’album ?

Damien : Ils nous ont présenté ce qui était déjà en cours, nous avions la liberté de ce que nous voulions et nous en avons discuté tous ensemble. Il y avait pas mal de trucs à changer, des structures etc. Le tout en 6 mois ! Ça a été un peu chaud !

Ricardo : L’arrivée de Matt et de Damien a été un putain de coup de boost, ces deux-là sont hallucinants. Damien a apporté deux compo et Matt en a apporté une et nous les avons « ré-absurditées », ça nous a donné un coup de jeune, un élan encore inconnu pour le groupe.



Vous avez fait l’album en six mois alors qu’il y a trois années qui le séparent du précédent. Pourquoi autant de temps ?

Nous avons usé D:/Evolution jusqu’à la moelle, nous avions une galette et nous avons parcouru la France et planté le drapeau Absurdity un peu partout. Nous avons joué dans une quinzaine de pays en tout. Nous avons beaucoup pratiqué nos instruments en live. Nous avons pris notre temps mais avions déjà quelques compo sur le feu.

Matt : Ce qu’il y a c’est que Damien et moi n’avons plus de boulot à côté donc nous avons pu être au taquet dès le début. Nous pouvions bosser jusqu’à 16 heures par jour.

Ricardo : Ce sont des monstres de travail, ils sont complètement dingues !



On ressent beaucoup d’influences, notamment du Gojira en ce qui concerne le chant, l’ambiance, une certaine pression qui se dégage de l’album.

Damien : Beaucoup de gens nous l’ont dit ! Je ne suis pas spécialement influencé par Gojira mais je peux comprendre que certains riffs et l’ambiance peuvent y faire penser mais c’est surtout le chant qui a évolué, ce chant ambiant. Il faut savoir qu’il est venu naturellement en studio.

Ricardo : J’avais déjà ça en tête pour l’album précédent, mais je n’avais pas encore la pratique dans la voix. Avec les 3 ans de tournée, j’ai pu développer de nouvelles techniques. Je suis un grand fan de Gojira mais également de Strapping Young Lad ou de Fear Factory. « Wounded Animal » est un bon exemple. Est-ce que j’allais oser faire un refrain avec un grand « R », quelque chose que les gens puissent retenir, j’ai essayé ça chez moi et les autres ont trouvé ça génial. Je suis aussi un grand fan de la musique des années 80, d’electro ou d’un groupe Depeche Mode par exemple. Sur « Rebellion », il y a de petites touches new wave.



La touche electro, c’est une couleur qui était déjà présente sur D:/Evolution, mais est-ce que tu peux nous parler de « Criminal » ?

est-ce que tu peux nous parler de « Criminal » ?

Ce titre a été la grosse surprise ! Au début, nous étions partis pour
interview Absurdityune transition entre deux morceaux. Ce n’était absolument pas prévu, tout a été composé en studio. J’ai d’abord proposé une intro, les gars m’ont demandé de continuer, au bout d’un moment, je leur ai dit : « Vous êtes sûrs que ce n’est pas un peu long comme intro ? » Mais ils m’ont soutenu, m’ont appuyé pour que je puisse m’exprimer. C’est cool, ça change du métal classique !



C’est comme ça que tu avais intégré Absurdity à l’époque ! En t’occupant des sample et des machines !

J’étais leur « background hurleur », j’ai été embauché comme Zno qui est mon projet de base où je fais de l’electro-indus-ambient. J’avais sous-traité des sons electro pour mon premier groupe du Dirty 8, Nacked Scarcrow puis j’ai rencontré l’ancien batteur d’Absurdity à un concert qui m’a demandé de venir en répèt’. J’ai intégré des trucs sur leur son, je leur ai proposé et depuis j’ai rejoint le groupe. J’ai été machiniste pendant 3-4 ans, puis quand leur chanteur principal est parti, j’ai pris sa place. Maintenant, Zno travaille sur sample et au clic comme il se fait beaucoup. Je porte maintenant deux casquettes, celle de chanteur et de machiniste. Je tiens également à préciser que Matt me file un sacré coup de main. Le team Absurdity s’imbrique vraiment bien.

Matt : Quand nous nous sommes assis autour de la table pour discuter, nous avons décidé qu’il n’y avait pas de genre ou de limite, le tout était de sortir de la bonne musique. J’embrasse des influences qui viennent d’autre part et qui sont complètement différentes.

Pour Ricardo, avec tout le travail qu’il fournit au niveau des parties electro, nous voulions qu’il ait un morceau juste pour lui. C’est d’ailleurs, celui que j’écoute le plus.



Pourquoi avoir choisis d’enregistrer à Budapest ?

Damien : Le groupe y avait déjà enregistré son album précédent et voulait y retourner. Pour l’époque, le son était avant-gardiste.

Ricardo : Le Supersize Studio a produit des groupes comme S-Core, Housebound, toute la famille Dirty 8. Ils sont variés mais ont leur propre touche, ils arrivent à mettre une touche live à notre CD car nous ne voulions pas de quelque chose de formaté. J’ai écouté Scamp récemment, c’est énorme, surproduit par contre, c’est comme un ballon qui aurait été gonflé et qui aurait atteint sa limite de pression. Nous, nous avons un côté piquant, du caractère, avec une grosse patate. Le Supersize a vraiment sa marque de fabrique.



L’album a-t-il évolué entre votre arrivée et votre sortie de studio ?

Matt : Pas vraiment parce que nous n’avons passé que deux semaines en studio.

Damien : Nous avons apporté quelques idées supplémentaires. Deux semaines, c’est très court donc nous étions super préparés. Nous n’avions pas beaucoup de marge de manœuvre. Nous avons pu rajouter quelques détails par ci, par là.

Matt : Si vous avez vu les vidéos, nous avons par exemple changé la structure d’un morceau 5 minutes avant de l’enregistrer. Nous trouvions que ça sonnerait mieux sur l’album. Nous n’avons donc pas composé en studio mais changé quelques détails.

Damien : Nous avons travaillé sous pression et donc nous étions plus productifs. Avec deux semaines, nous n’avions de toute façon pas le choix. En plus, j’aime bosser comme ça.



Ricardo, qu’est ce que tu peux nous dire des paroles ?

Ricardo : Pour résumer, sur D:/evolution, j’avais une vision post-apocalyptique d’un monde futuriste, régit par les machines, où l’homme serait asservi par sa création.

Mais en y regardant bien, nous y sommes… Le virus Ebola aux portes de l’Europe, tu dois discuter via réseaux sociaux etc. Le contrôle est là. Ce n’est plus la peine de fabriquer des chimères pour effrayer les gens. Nous vivons un cauchemar au quotidien.

Quand j’avais 17 ans, le Metal été une source d’énergie qui a fait ce que je s
interview Absurdityuis actuellement. J’ai voulu retranscrire ce que je ressens en concert ; cet échange d’énergie, cette osmose qui se crée. Quand tu écoutes la galette, tu oublies les soucis du quotidien pendant 1 heure, tu te régénères ! Tu ne te dis pas je vais twitter cette merde ou poster mon statut « je me fais chier dans la vie ». Tu vas humainement échanger des choses, prendre ta vie en main. Tout n’est pas régi par ces machines. Il faut rencontrer des gens, construire son futur de façon humaine. C’est un peu idéaliste, révolutionnaire, ado dans sa manière ;, mais toutes les grandes manifs sont soutenues par le mouvement étudiant, c’est ce qui déclenche les choses. S’il n’y a pas un peu d’idéalisme dans ce monde, tu ne fais plus rien. C’est également en rapport avec la pochette. Un gars vient de se faire tabasser par un consortium d’éminents, de riches, et malgré tout, il se relève. Il devient indestructible dans sa volonté à ne pas chuter.



De la pochette au packaging, il n’y a qu’un pas ! Le design, une Jakebox, c’est plutôt inhabituel !

Matt : C’est surtout pour que les gens achètent notre disque…

Ricardo : Aujourd’hui tout est dématérialisé. J’ai voulu acheter un autoradio il n’y a pas longtemps mais il n’y avait même pas de lecteur CD, uniquement un port USB. S’il y a une panne de courant, tout disparaît. Nous voulions donc quelque chose de beau, que les gens puissent toucher. Et puis c’est super marrant quand tu l’ouvres, c’est magique…

Matt : C’est Ludo qui s’occupe de notre design qui nous a proposé l’idée. Tout le monde a été emballé, le label également… Nous avions également pensé à un vinyle



Sur le disque, il y a également deux invités : Shawter de Dagoba et Julien de Benighted. Comment s’est déroulée votre collaboration ?

Damien : A la base, Julien devait nous rejoindre en studio, mais avec leur emploi du temps, nous leur avons envoyé les pré-prod par mail et ils nous ont renvoyés leurs idées !

Ricardo : Bon je l’avoue, c’est pas mal de temps en temps de communiquer via certains médias ! Et j’ai même un compte twitter.

Matt : Mais nous n’avons rien contre, il faut simplement que ce soit constructif.

Ricardo : Il ne faut pas devenir serviteur de ces choses-là ! Dans ce cas précis, nous avons pu envoyer des idées, échanger des fichiers en temps réel, de faire pas mal de tests.

En tant que chanteur, j’ai été soufflé par leur professionnalisme. Julien m’a notamment influencé sur un nouveau type de chant, le « pig scream ». Et pour Shawter, comme je suis un grand fan de Dagoba, je voulais absolument l’avoir sur « And blood will run… ».



Est-ce qu’ils ont eu le champ libre pour apporter leur contribution ?

J’ai tout composé de mon côté et leur ai soumis. Ils ont tous les deux apporté leur touche personnelle, d’une manière que je n’aurai jamais imaginée. Je suis fan…



Et le futur d’Absurdity ?

Nous avons quelques concerts prévus avant la fin d’année et nous préparons une tournée pour 2015. On travaille également sur les fests pour l’année prochaine. Nous sommes tous prêts à nous investir à 1OO % et ce qui est sûr ; c’est que ça va chier grave !



Dernière question pour Erik qui vient de nous rejoindre : Quelle est la différence entre Absurdity aujourd’hui et celui que j’ai vu, il y a 10 ans au festival l'Antigèle dans une salle des fêtes !

Erik : C’est dingue que tu t’en rappelles, car moi pas. Peut-être parce que je buvais encore à l’époque. Bon déjà, il n’y a plus personne d’origine sauf moi. Mais comme je disais dans les inters, le groupe est né en 2007. Avant nous n’avions pas d’enregistrement, une vingtaine de concerts. La différence est là. Maintenant je suis avec des vrais mecs. Ce n’est plus moi plus un groupe ; c’est un groupe. Et ça change tout.


>
interview réalisée par Brice

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

En voir plus