ADX

Deux ans après Ultimatum, ADX revient avec un nouvel opus, Non Serviam, qui s'annonce tout aussi bon que son prédécesseur. J'ai pu rencontrer Phil dans un bar parisien, très affable pour discuter de l'album, et qui n'a rien perdu de sa verve pour dézinguer les maisons de disques !

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interview ADXPeux-tu rapidement présenter votre nouvel album, Non Serviam ?
C'est notre dernier album studio, le résultat nous plaît beaucoup, ça a été fait correctement dans le sens où on a pris notre temps pour les compos. On a bien bossé sur tout ce qui est pré-production et maquette de l'album, donc quand on est arrivés en studio on était prêts. Il y a des albums des fois qui se font un peu dans l'urgence, mais cette fois on a bien travaillé le son avec Francis Caste, ça s'est très bien passé, et le résultat qui en sort nous convient parfaitement. Il met bien en évidence l'ambiance qu'on souhaitait, et on est très heureux d'avoir sorti cet album.

Il sort deux ans après Ultimatum, avec des concerts entre temps, c'est un délai assez court, comment ça s'est passé ?
Il y a eu pas mal de dates après Ultimatum, et aussi en festivals à l'étranger. On a bien été accueillis partout. Pour la petite histoire il y a eu Espagne, Italie, Allemagne, Belgique, Canada et Grèce. Certains pays n'avaient pas eu beaucoup de distribution par rapport à Ultimatum, donc ça c'était un peu décevant, mais c'est un peu la faute des maisons de disques.

Où par exemple ?
En Grèce, ils connaissaient les premiers albums, on savait qu'on été bien accueillis, mais on aurait voulu sur scène faire plus de morceaux d'Ultimatum. On a revu la setlist différemment pour palier au manque de distribution du dernier. Mais sinon tout s'est bien passé.

Du coup vous avez composé pendant la tournée ?
Oui, on fait toujours ça. Quand quelqu'un a une idée, on l'enregistre, puis ensemble on fait la préprod, sur du matériel informatique, pour caler les morceaux. Et ça se fait au fur et à mesure entre deux concerts.

Quand est-ce que vous avez enregistré ?
Au mois de février.

J'ai écouté l'album, pour moi c'est une suite logique d'Ultimatum, qui tabasse autant ; quelle était votre intention à vous ?
Faire du ADX (rires). On a la chance d'être reconnu en tant que musique, ce qui n'est pas évident, donc il faut travailler pour rester dans la même lignée, c'est à dire qu'on aime ou pas, quand on met un album d'ADX il faut reconnaître ADX. Après on est pas restreints au niveau des compos, on peut toujours trouver des choses plus qu'intéressantes, et le dernier album l'a prouvé, tout en ayant la patte ADX. C'est le côté qu'il faut absolument préserver, parce qu'il y a beaucoup de groupes qui dans leur histoire essayent de changer de cap, voire même de style, et quand on a comme nous des fans de la première heure et d'autres plus tard, c'est un peu déconcertant. C'est un très gros risque parce que les gens peuvent te laisser tomber du jour au lendemain. Le plus dur c'est de rester dans son style, en plus ça tombe bien c'est ce qu'on sait faire de mieux (rires) tout en essayant d'innover dans les textes ou dans les mélodies, mais pas forcément dans la façon d'écrire. Le style ADX, ça change pas, et qu'on aime ou pas, ça englobe du heavy, du speed ...

La pochette a été faite par Stan Decker, on voit des éléments qui reviennent de celle d'Ultimatum, avec les gargouilles et forcément la guillotine, c'était quoi votre commande ?
On avait eu plusieurs idées en commun, c'est cette idée qui est ressortie, le morceau Non Serviam était déjà pratiquement fini. Déjà le titre nous plaisait, parce qu'on essaye de trouver des titres d'album qui soient internationaux. Comme Exécution, Résurrection, Ultimatum ...

Division Blindée ça marche moins !
(rires) Puis le latin même si on l'utilise plus ou moins ça reste international, et Non Serviam on trouvait que ça collait bien. Et au niveau de la pochette de monsieur Decker, il a proposé quelques esquisses, et au fur et à mesure on a dit ce qu'on voulait rajouter ou enlever jusqu'au résultat définitif. C'est intéressant de travailler avec lui parce qu'il a des idées, nous aussi, et personne n'est obtus. Lui il a amené des choses, nous aussi, c'est un travail d'équipe. Quand on fait un travail en commun c'est toujours plus agréable, puis ça fait travailler l'imaginatif de tout le monde, c'est intéressant.

Vous avez toujours eu des thèmes historiques dans vos chansons, là certaines m'ont marqué, comme l'Irlandaise ou Théâ
interview ADXtre de Sang, est-ce que tu peux nous en parler un peu plus ?
Alors l'Irlandaise c'est l'histoire d'une journaliste qui a été tuée par la mafia irlandaise, c'est une histoire connue là-bas. Il y a l'histoire du Colisée avec Théâtre de Sang, c'est purement une description, un peu poétique. Les Cosaques, le système dans lequel ils étaient et ils évoluaient. L'énigme Sacrée, à propos des choses que l’Église a refusé d'avouer, le titre est d'ailleurs tiré du livre qui a inspiré le roman et le film Da Vinci Code. On fait un condensé forcément, parce qu'un morceau ça reste succinct, mais on arrive toujours à trouver la trame pour que les gens comprennent. Après côté fantastique il y a Déméter, c'est le bateau qui a ramené Dracula en Angleterre, La Furie, plus ou moins l'histoire d'une entité malsaine, Non Serviam, c'est l'histoire d'un prêtre qui veut s'en aller des ordres et refuse de servir Dieu. La Mort en Face c'est un parallèle entre quelqu'un qui fait la guerre de 14 et qui en même temps est malade, donc un double combat. Et B-17 Phantom c'est une anecdote historique, à propos d'un bombardier américain qui s'est perdu, il a tourné pendant des heures ; il a finalement réussi à se poser, mais on n'en parle pas dans le morceau, on insiste sur le fait qu'il s'est paumé (rires).

Et Les Oubliés ? Est-ce que c'est un morceau bonus ?
Il sera sur le CD mais pas sur le vinyle. Pour que le son reste correct sur un vinyle, on ne peut pas mettre plus de 21 minutes par face, sinon le sillon est trop serré, et on perd des basses, de la dynamique, et après ça rime à rien ! Donc ce morceau n'est pas sur le vinyle, mais sur tous les autres supports.

Les thèmes historiques c'est ce qui vous plaît le plus ?
Les thèmes historiques c'est peut-être pas infini, mais il y a tellement de choses intéressantes. Après il faut que ça puisse être romancé correctement, avec des mots forts ... Et si on veut aller plus loin, le thème historique c'est de la politique ancienne ; quand tu écris un texte historique tu dénonces plus ou moins un système, sauf qu'on fait pas de politique actuelle même si ça revient toujours (rires). Si tu parles d'un dictateur ça reste actuel parce que dans le monde il y en a encore plein. Sur Ultimatum on parlait du massacre de la Saint-Barthélémy ; il y a toujours les guerres de religion. Tu peux extrapoler les choses, avoir ton interprétation, mais toujours en gardant une base réelle.

Et à propos du label, vous êtes distribués par Season of Mist, c'est votre label ou juste pour la distribution ?
C'est juste pour la distribution. C'est autoproduit.

On voit parfois écrit Ultim Records, c'est votre propre label ?
Alors je sais plus, c'est pas à moi qu'il faut poser ces questions-là (rires). Il y a différents intervenants, deux dont je ne me souviens plus, c'est vraiment pas mon domaine.

Du coup vous avez tout produit vous-même ?
Oui. L'enregistrement, le pressage de l'album, la pochette c'est ADX.

C'est une volonté de votre part ?
Oui entièrement. C'est pas pour casser du sucre sur le dos des maisons de disques, mais ce qu'on nous proposait c'était pas fiable. Le problème d'une maison de disque c'est que dans beaucoup de cas ils sortent un album, le vendent, et c'est tout. Ils font pas de réédition, pas de promotion, rien. Là nous on s'est occupés de tout, on sait où on en est, combien on a d'albums en précommande, ce qu'une maison de disque ne te dit pas. Beaucoup de maisons de disques sont des gagne-petit. C'est à dire qu'ils mettent 10€ dans l'album, ils vont toucher 10€50, et basta. Il faut pas chercher un renfort de pub ou de ressortir l'album. Sur Ultimatum il y avait encore plein de demandes et ça a jamais été fait, ça n'a pas été réédité. C'est bien dommage, donc on s'est dit qu'on allait travailler par nous-mêmes. ADX musique c'est une association, donc on sait de combien on dispose, combien coûte l'enregistrement, etc. On réfléchi à ce qu'on peut faire, avec qui on peut distribuer. C'est un travail qu'on peut faire en parallèle de la composition, mais c'est plus dur que de la compo.

Tu disais qu'Ultimatum était en rupture de stock, vous pensez à le ressortir ?
Oui. Et c'est nous qui allons le ressortir !

Quand est-ce q
interview ADXue vous pensez faire ça ?
On va d'accord se consacrer à la sortie de Non Serviam, mais je pense que dans la foulée on va faire ça, à la fin de l'année ou début 2017.

L'an dernier le label No Remorse a réédité certains de vos anciens albums, comment ça s'est passé ?
Oui les rééditions sont toujours bien accueillies, surtout que là il ont fait des coffrets très jolis, les CDs sont sympas, avec des bonus live. Les coffrets en eux-mêmes sont très bien, il y a le vinyle, le CD, un patch, et un t-shirt. C'est fait correctement, c'est un bel objet. Et on peut aussi acheter les CDs au détail.

Donc c'était pour Suprématie et La Terreur, c'est aussi prévu pour Exécution ?
C'est prévu, mais quand, je peux pas te dire (rires). Mais c'est prévu !

À propos de l'album Weird Visions, est-ce que vous avez déjà pensé à le ré-enregistrer en français ?
On y a pensé, c'est en stand bye. Encore une fois si à l'époque la maison de disques avait fait son travail, on se poserait pas la question aujourd'hui. Au départ, on avait prévu d'enregistrer la version anglaise et la version française, mais ils nous ont dit qu'on ferait ça après, et finalement on n'a pas pu le faire, et c'est resté comme ça. Pour le moment on a déjà fait King of Pain en version française sur Ultimatum, puis oui ça aussi c'est prévu, mais on ne sait pas du tout quand. Si on vend six millions de Non Serviam ça va se faire tout de suite (rires).

Vous allez jouer dans deux jours à Glazart à Paris pour l'Ultim Fest, c'est vous qui organisez ça ?
Oui, c'est Pascal l'organisateur. Il y a Furies, Witches, Malemort, et je crois qu'il y en a un quatrième ...

Bah c'est vous !
Ah oui c'est vrai qu'on joue, exact (rires) !

Du coup comment les groupes ont été choisis ?
Je sais pas ! Witches, mais les autres aussi, c'est des groupes qu'on connaît depuis longtemps, puis c'était l'occasion de jouer ensemble. Après je sais pas comment ça s'est décidé, c'est Pascal qui a monté le concert.

Vous êtes aussi prévus au Pyrenean Warriors en septembre, comment ça s'est décidé ?
C'est eux qui nous ont contacté, c'est rare !

D'autres dates sont prévues ?
Quelques festivals sont bouclés pour le courant 2016, je sais plus trop où ... Je ne m'en occupe jamais, je me renseigne que la veille quand il faut aller jouer (rires) ! Puis avec la sortie de l'album on espère bien sûr faire des dates, mais rien n'est prévu concrètement.

Je vais remonter un peu dans le temps, sur la fondation du groupe, comment a commencé le groupe, et qui a ramené qui ?
Le nom ADX c'est Didier et Marquis qui l'ont créé à l'époque, et j'étais à l'école avec Didier et Deuch. Le samedi on jouait, on faisait des bœufs ; on s'est connus avec Didier vers 16-17 ans. Puis on s'est un peu séparés après l'école, je jouais un peu dans mon coin, avec des potes, pour des soirées orchestre, etc. Et puis eux ont continué ADX, et mis à part Pascal que je connaissais pas, les autres je les connaissais bien parce que j'étais à l'école avec eux. Et en mars 82, ils m'ont contacté, pour savoir si je continuais à chanter, si je voulais chanter avec eux, donc on a discuté, ce qu'ils m'ont fait écouter me branchait bien, et voilà ! Donc c'est moi le dernier arrivé dans le groupe d'origine !

Il y a encore quelques groupes français de cette époque qui tournent, comment tu vois ces groupes actuellement ?
Ça fait déjà plaisir qu'ils continuent à tourner, souvent c'est des très bons potes, parce que ça fait des années qu'on se croise, qu'on fait des dates ensemble. Et qu'il y a toujours du monde pour voir tout le monde, ça c'est primordial. Il y a toujours de la demande, des jeunes, des moins jeunes, ça c'est aussi agréable.

Merci à toi, je te laisse conclure l'interview !
Et bien moi j'aime beaucoup Spirit of Metal ! L'interview s'est très passée, les questions étaient intéressantes, et il y en a une que tu n'as pas posée et tant mieux, c'est ''Que veut dire ADX ?''

Acier Doux !
Alors j'ai tout dit (rires) !
>
interview réalisée par LeLoupArctique

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judasblade - 10 Juillet 2016: Merci pour le partage.
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