Syn Ze Sase Tri fêtent leur dix ans ! Et qui dit année charnière dit souvent album anniversaire. Les Roumains ne dérogent pas à la règle puisqu'ils ont réussi à boucler dans les temps leur nouveau rejeton « Zaul Mos ». Deux ans plus tôt, ils achevaient l'écriture de «
Stăpîn Peste Stăpîni », qui clôturaient une trilogie centrée sur le « guerrier ». Cette nouvelle décennie marque donc le début d'un nouveau chapitre avec cette fois-ci des compos basées sur les légendes sanglantes daciennes (les Daces étant un ancien peuple roumain).
Les musiciens se retrouvent confrontés à un nouveau challenge, car avec deux chiffres au carriomètre, il faut montrer qu'on ne se contente pas de stagner mais qu'au contraire, on cherche à évoluer, sans présenter encore et encore la même recette. Visuellement c'est râté puisque la pochette ressemble beaucoup trop à celles des précédents opus. On y voit encore ce personnage central entouré de ses loups sur fond hivernal avec un panache très heroic fantasy. Musicalement,
Syn Ze Sase Tri ne change quasiment pas sa recette puisque ce sont encore les influences
Dimmu Borgir /
Negura Bunget qui ressortent. On retrouve donc sans surprises le mélange black symphonique / black pagan qu'affectionne particulièrement la bande depuis ses débuts. Les ingrédients sont bons, puisqu'il y a une bonne utilisation des choeurs, des trompettes et des instruments folkloriques, mais ça ne suffit pas.
Réellement,
Syn Ze Sase Tri ne semble pas vouloir évoluer. Dix ans et il nous envoie encore et toujours la même chose. Il y a évidemment des moments assez féroces et même bons comme sur « Urzeala Ceriului » ou « Plecăciune Zăulu » avec un mix sympho / pagan qui fonctionne plutôt pas mal, mais rien ne nous fait sauter au plafond tellement on est habitués à la recette des Roumains. Ces derniers ne semblent d'ailleurs pas plus impliqués que ça, les titres s'enchaînent et ses ressemblent, l'homogénéité est de la partie malgré des tentatives d'incursions power sympho à la
Rhapsody (« De-A Dreapta Omului », « Tărîmu de Lumină », les vocaux alternent growls et cris black sans vraiment exprimer quoi que ce soit. Pourtant, en se basant sur des légendes, il y aurait eu moyen de faire quelque chose de plus immersif. Mais c'est l'ennui qui est au rendez-vous, et on n'est ni surpris, ni dépaysé...
« Zaul Mos » est une nouvelle fois un opus tiraillé entre grandiloquence symphonique et sonorités pagan, ces dernières étant affaiblies par un manque de créativité et une production faiblarde. Que l'on aime le style ou pas, on sentira cette perte d'identité et cette impression de tourner en rond, malgré un côté travaillé. Car oui, quoi qu'on en dise,
Syn Ze Sase Tri ne nous fait que du réchauffé, mais en moins bon...
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