Syn Ze Sase Tri fait partie de cette petite branche roumaine à exercer dans un metal lié à la nature et au paganisme comme Negura,
Martolea ou
Dordeduh, une branche qui se fait de plus en plus rare dans le coin. Toutefois, ces Roumains là ont l'avantage d'officier dans un style qui est loin d'être adopté dans ce pays de l'Est : le black symphonique. En effet, celui-ci ne fait pas légion là bas, la Hongrie lui ayant davantage volé la vedette avec
Sear Bliss. Pourtant,
Syn Ze Sase Tri essaie de se démarquer depuis sa formation en 2007 en intégrant dans sa musique des éléments liés au folklore de la Roumanie, si bien que l'ensemble aurait pu s'avérer différent de l'ordinaire, si la ressemblance avec certaines pointures du genre ne s'était pas faite ressentir.
Depuis quelques années maintenant, il est très difficile de trouver un black symphonique sortant réellement des sentiers battus et n'empruntant pas aux géants
Dimmu Borgir, une grande source d'influence pour la majeure partie des groupes du genre.
Syn Ze Sase Tri ne déroge pas à la règle, une bonne partie des claviers et des riffs s'apparentant à la musique des Norvégiens. Cependant, les Roumains ont tout de même quelques atouts qui permettent de faire la différence : leur pays d'origine et leur culture.
Ainsi, le concept de «
Sub Semnul Lupului » (à traduire par « sous le signe du loup ») s'articule autour des mythes et légendes de la Transylvanie ainsi que de son passé sanglant. La pochette où se dressent des cavaliers parmi des loups dans un univers hivernal à la
Catamenia instaurent une atmosphère sombre et épique que l'on retrouve dans l'ensemble des morceaux. « Sorocul » plante donc le décor dans ce contexte. A la manière de
Carach Angren, la narration est de rigueur ainsi que les samples, histoire d'embarquer l'auditeur dans le monde qui s'offre à lui. Arrivent ensuite le long et linéaire « Nascut in Negura » puis un « Vatra Stramoseasca » et un « Legea Strabunilor » plus death, dans le riffing et les vocaux, proche de
Immanifest sur ces points là.
De ce côté là,
Syn Ze Sase Tri ne possède rien de particulier, les chansons les moins touchées par l'emprunte culturelle du groupe étant les plus banales et les moins prenantes. Par contre, l'éponyme «
Sub Semnul Lupului » offre des chants traditionnels que l'on retrouve à plusieurs moments afin de renforcer une certaine aura sombre et dramatique. L'aspect impériale se fait davantage ressentir sur le reste des morceaux, grâce à des orchestrations soignées et de grande qualité. Mais c'est très certainement sur « In Pintecul Pamintului » que se joue la différence. La patte de
Syn Ze Sase Tri est plus marquée et même si le début a des airs de ballade, il n'en est rien. La guitare acoustique a beau être présente du début à la fin, il n'empêche que ce sont les airs folkloriques (flutes, violons, percussions), l'orgue, les alternances de vocaux et les nombreux blasts qui emmènent ce morceau de bout en bout, parradés par des choeurs très puissants et enveloppants. Idem sur l'entraînant « Inaripat Si Impietrit », à la différence qu'ici, ce sont les guitares électriques qui mènent le tout, avec une flûte au son très cristallin.
«
Sub Semnul Lupului » se situe dans la même lignée que son prédécesseur « Intre Doua Lumi » mais mise plus sur la richesse des mélodies et des ambiances folkloriques roumaines afin de rendre sa musique moins homogène. Toutefois, l'ombre des grands du black symphonique plane sur la majorité des morceaux, ainsi qu'une certaine linéarité et une production peut-être trop synthétique pour le style de
Syn Ze Sase Tri, qui aurait dû opter pour quelque chose de plus organique afin de coller avec le concept. Un opus en demie teinte donc, à cheval entre le déjà-vu et le déroutant.
Merci !
Merci !
PS: tu connais Dark End ?
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