Après l'album "
The Third War" et le single "
Termination", Arnaud alias
Reaper a renoué avec ce qui concentre l'essence de son One Man Band, à savoir l'univers de
Xerul, fresque musicale de science fiction grimdark, qui en arrive à son troisième acte, près de six ans après les EPs "
Xerul", et "
Xerul 2 - Reunion" sortis en 2018. Avec son ambiance terrifiante où la guerre pilonne les planètes jusqu'à l'oblitération, c'est une version hardcore et nihiliste du space opéra qui s'exprime sous la forme d'un death industriel brut.
Arnaud a travaillé sur deux aspects en particulier pour cet album : améliorer le son des guitares, en utilisant quatre pistes, deux plutôt centrales et deux plus écartées à droite et à gauche pour alourdir le son, et d'un autre côté pour les vocaux il a expérimenté à l'occasion du single "
Termination" sur une autre manière de pousser sa voix, plus criarde et étouffée, qu'il a utilisé en combinaison avec une voix black.
Il ne faut pas longtemps pour constater les résultats du travail entrepris pour ce disque. Le son d'
Emperor Ov Larvae a est beaucoup plus clair et puissant, autour d'un mur impénétrable de guitares. Tous les éléments sont bien dosés : la batterie sonne de manière naturelle, sans prendre le pas sur le reste, la basse un peu creusée est légèrement en arrière mais bien audible. Quand aux différents types de voix, ils sont mieux intégrés à la musique.
Une chose qui me vient à l'esprit en premier à propos de
Emperor Ov Larvae, c'est l'ambiance unique qui imprègne la musique : cette odeur de machines antédiluviennes, profondément maléfiques, qu'on entend dès l'intro de "A ritual Ov Neverending
Void" qui demeure même quand elle a disparu. "Souvenir du vide" personnifie plus encore cette vision cauchemardesque, avec des riffs viciés rappelant la période la plus lourde de
Gojira, et ce chant parlé en français qui décrit de manière implacable l'horreur de la scène qui se déroule sous ses yeux, et on retrouve ces ambiances sur les outros de "Breeding the New Age Soldiers" et "Fusion de Sang ", baignés de synthés glauques et enfin reposants.
Si on s'en tient au coeur de la musique,
Emperor Ov Larvae est un rouleau compresseur qui file au rythme d'une batterie électronique concassant à haute vitesse tout ce qui se trouve sur son passage. Avec un fond death et des éléments industriels, il me rappelle le premier album de
Fear Factory, avec la noirceur d'un
Morbid Angel, et en plus une couche de sauvagerie black metal. Le travail rythmique est plus complexe qu'il n'y paraît, avec beaucoup de cassures, dans la façon dont la double grosse caisse cible son martelage. Dans les passages plus lents, il y a parfois un côté tribal qui se marie très bien avec la destructuration industrielle ("A
Ritual ov Neverending
Void").
Ce troisième volet de la saga
Xerul est une machine de guerre dont la force de frappe a été maximisée, avec une ambiance flippante qui aurait même gagné à être encore plus présente. Finalement, il ne manque qu'une chose dans ce tableau ténébreux : des riffs et des idées mélodiques accrocheuses , pour attirer l'oreille du fan potentiel, et aussi donner plus de profondeur à sa musique. Avec la maîtrise qu'il a acquise,
Reaper a en tout cas toutes les capacités pour faire fleurir sa créativité de manière plus éclatante... Comme la guerre,
Xerul ne meurt jamais.
ReaperCore : De rien, je suis ton cas de près ;)
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