Alors qu'avec "
Protected from Reality" (1987)
Living Death avait surpris tout le monde en abandonnant son très bon Heavy/Speed
Metal Acceptien pour un linéaire Thrash
Metal (je persiste et signe, même si j'admets que ce n'est pas l'opinion générale), les allemands récidivent l'année suivante avec un étonnant "
Worlds Neuroses".
En effet terminé les cavalcades effrénées de "
Protected from Reality", dès l'énergique "Last Birthday" on se retrouve avec un groupe certes moins agressif, mais plus complexe qui s'est converti au Techno-Speed/Thrash
Metal !
Un (nouveau) changement d'orientation accompagné par l'excellente production de Ralph Hubert (bassiste-leader-compositeur de
Mekong Delta et patron d'Aaarrg Records), qui offre à
Living Death un son plus clair que celui dont il affubla son précédent album.
A l'instar de "Frolic
Through The Park" (1988) de
Death Angel, "
Worlds Neuroses" est un disque qui mérite un certain nombre d'écoutes pour être parfaitement assimilé.
Le parallèle avec cette (illustre) formation n'est pas anodin, car comme leurs homologues américains les membres de
Living Death ont décidé de s'affranchir des codes (un peu trop strictes) du Speed/Thrash
Metal pour s'ouvrir à d'autres styles.
Par conséquent on se retrouve avec un inédit (et plutôt hétérogène) Techno-Speed/Thrash
Metal qui se nourrit de
Power Metal Allemand ("Last Birthday"), de Speed/Thrash
Metal Américain ("
Die Young", "
Down"), de Hardcore New-Yorkais ("Shizophrenia"), de Thrash
Metal Germanique ("
Worlds Neuroses"), ou encore de Thrash Industriel ("On The 17th
Floor").
Alors que la singulière voix éraillée à la
King Diamond (
Mercyful Fate)-Udo
Dirkschneider (Accept) de Thorsten "Toto" Bergmann faisait partie intégrante de l'identité de
Living Death, sur "Wolds Neuroses" le vocaliste adopte un chant plus mélodique.
La différence avec son précédent registre est tellement impressionnante que si son nom n'était pas inscrit au dos de la pochette on aurait pu penser que le groupe l'avait remplacé !
D'ailleurs, afin de tenter de déstabiliser encore un peu plus l'auditeur, Thorsten "Toto" Bergmann modifie son chant en fonction de la tonalité des titres.
Celui-ci se fait tour à tour hargneux, clair, et même gouailleur comme sur les austères "The
Testament Of Mr. George" et "
Sacred Chao", deux morceaux sur lesquels nos Morts-Vivants préférés réussissent à faire cohabiter un Speed/Thrash
Metal d'inspiration américaine (
Holy Terror,
Megadeth) avec des sonorités Gothiques empruntées à
Alien Sex Fiend.
Un véritable exploit !
Malgré cette (inattendue) métamorphose
Living Death n'a pas complètement renoncé à la brutalité comme le prouve le furieux "
Bastard (At The Busstop)", un titre capable de tenir tête au Thrashcoreux "Eisbein (Mit Sauerkraut)" (le meilleur morceau de "
Protected from Reality").
Trop technique pour les fans de "
Protected from Reality", trop violent pour ceux de "
Metal Revolution" "
Worlds Neuroses" ne réussit qu'à faire l'unanimité contre lui (malgré de bonnes critiques).
Suite à cet échec (et aussi à des problèmes internes) Reiner Kelch (guitare) et Dieter Kelch (basse) se séparent en 1989 de Thorsten "Toto" Bergmann, Fred (guitare), et
Atomic Steif (batterie) qui forment l'éphémère
Sacred Chao.
Deux ans plus tard, avec Gerald Thelen (chant) et Frank Ullrich (batterie), les deux frangins sortiront dans l'indifférence général l'inégal "
Killing in Action".
Bonne chronique et bonne réhabilitation d'un album injustement oublié ! C'est vrai qu'à l'époque, il avait été présenté comme du thrash technique et progressif dans les mags, peut-être de façon un peu exagérée : ça avait dû en rebuter plus d'un (moi par exemple, je ne l'avais pas acheté à sa sortie et j'ai fait une sympathique découverte des années plus tard). On est quand même loin de Mekong Delta, Deathrow ou encore Watchtower et Blind Illusion de l'autre côté de l'Atlantique. Il s'agit d'un speed/thrash diversifié, sophistiqué, inventif mais jamais hermétique, toujours entraînant et sans longues plages instrumentales. On a affaire à de vraies chansons, efficaces, avec un gros travail sur les refrains, tous très réussis, parfois géniaux, bien que répétés inlassablement, jusqu'à plus soif, au risque de lasser - c'est flagrant dès le 1er titre "Last Birthday" et ça en devient pénible sur certains titres, je trouve. Ces refrains matraqués sont le point fort et le point faible du disque, à mon avis. Pour expliquer le manque de succès, en dehors du fait que le groupe était signé sur un label aux moyens nettement plus limités que Noise Records ou Steamhammer, le fait que le groupe ait splitté juste après la sortie de l'album n'a pas dû aider non plus. Bon, il va falloir que je déniche le CD de Killing in Action à un prix décent avant que tu en fasses la chronique, hé-hé (dur à trouver à moins de 60€ !).
Tu peux tenter pour avoir le killing in action les editions qui compilent deux albums en une seule sortie. Cheap niveau livret mais pas bien cheres en general.
Merci pour la chro. Si en plus tu cites le "Frolic" de Death Angel, il faut vraiment que je me ramène au plus vite comme un toutou (frolic - toutou, désolé) et que je m'intéresse de plus prêt à ce disque. En tous les cas, en 4 ans, le groupe n'aura pas chômé avec ses 4 albums.
Gaffe ce ne sont pas deux albums comparables. FTTP fait beaucoup plus bloc que WN et reste beaucoup moins reche.
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