Worlds Beyond the Veil

Liste des groupes Death Brutal Mithras Worlds Beyond the Veil
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16/20
Nom du groupe Mithras
Nom de l'album Worlds Beyond the Veil
Type Album
Date de parution Septembre 2003
Style MusicalDeath Brutal
Membres possèdant cet album36

Tracklist

Re-Issue in 2004 by Candlelight Records
1.
 Intro /Portal to the...
 06:12
2.
 Worlds Beyond the Veil
 04:33
3.
 Bequeath Thy Visions
 04:03
4.
 The Caller and the Listener
 03:40
5.
 Break the Worlds' Divide
 03:07
6.
 Lords and Masters
 03:37
7.
 Psyrens
 04:48
8.
 Voices in the Void
 05:25
9.
 The Sands of Time
 05:59
10.
 Search the Endless Planes
 05:48
11.
 They Came and You Were Silent
 03:29
12.
 Transcendence
 03:17
13.
 Beyond the Eyes of Man
 13:37

Durée totale : 01:07:35

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Mithras


Chronique @ Miskatonic

25 Juin 2015

Le premier chapitre d’une histoire ésotérique et spatiale

Imperator se forme en 1998 autour de Leon Macey et Rayner Coss, et sort sa première démo (Gods Among Men) l’année suivante. Notre duo change ensuite de nom, et devient Mithras fin 2000, pour éviter toute confusion avec le groupe de death polonais fraichement reformé, puis balance dans la foulée son maxi Dreaming in Splendour, avant de finalement se faire remarquer en 2002 par son premier full length : Forever Advancing... Legions. Très vite la comparaison avec Morbid Angel tombe, inévitable, réduisant un peu le groupe à une sorte de rip-off du dieu floridien, notamment lors de ses passages plombés et de son jeu de batterie Sandovalien, et ce, malgré la présence d’éléments atmosphériques inhabituels pour du brutal death, ainsi qu'une cadence extrêmement élevée qu’on pourrait plutôt rapprocher d’un Cryptopsy.
Mais l’année suivante, Mithras affine son style en studio durant de longs mois d’enregistrement, et nous offre un Worlds Beyond the Veil plus identitaire, fait de leads cosmiques gavés de réverb, aérant une rythmique brutale et ultra rapide composée des blasts supersoniques et du double pédalage meurtrier de la part de Macey. Bien qu’encore marqué par l’empreinte de l’ange morbide, période Domination / Formulas / Gateways, le duo propose aussi un concept fort puisque Worlds Beyond the Veil, autrement dit les mondes au-delà du voile, est un album narratif et science fictionnel dont même les instrumentaux possèdent un texte. En somme, le premier chapitre d’une histoire ésotérique et spatiale, légèrement initiée sur les dernières pistes de l’album précédent, et qui s’étendra tout au long du troisième album. Pour preuve la jolie cover, très cosmologique, représentant les fameux "piliers de la création" de la nébuleuse de l’Aigle, soit d’immenses nuages de gaz et de poussières parmi lesquels naissent des étoiles... ou des dieux.

Tout au long des 13 pistes qui composent l’album vont se succéder, souvent lors de fondus enchainés, les différentes étapes d’une rencontre entre l’Homme et une entité extraterrestre et divine résidant dans une autre réalité. Une rencontre mystique au-delà d’un portail dimensionnel, mais belliqueuse et risquant de précipiter la fin de l’humanité et de ses dieux. Bien entendu, le postulat rappelle de suite Lovecraft et ses grands anciens, nichés au cœur du cosmos en attente d’un appel, d’une incantation, et c’est à ce titre que la lecture des paroles permet de mieux cerner l’album et d’en apprécier sa nature. Car d’un aspect hermétique et froid, l’histoire narrée au long de ces 67 minutes donne tout son sens aux compositions très dramaturgiques du combo.

Worlds Beyond the Veil alterne ainsi instrumentaux, dans une veine ambient et atmosphérique faite de synthés discrets et de leads gorgés de delay, avec des morceaux véloces et brutaux non dénués de ces fameux soli mélodico-cosmiques qui font toute la marque de fabrique du groupe. Il est intéressant de signaler qu’en plus de distribuer des blasts ravageurs, Macey exécute également toutes les parties de guitare tandis que Rayner Coss, son acolyte de toujours, s’occupe du chant et de la basse.
Passée la fabuleuse intro, spatiale et mystique, le titre éponyme démarre donc avec fracas sur la rythmique pilonnante et les harmoniques pincées furieuses de Macey. Le décor est planté, l’occulte entité entre en jeu. Entre les très morbid angelien Beneath Thy Visions, Voices in the Void et The Caller and the Listener, qui envoient des soli azagthothiens tout en tapping sur une rythmique endiablée, alternant blasts et up tempi, et le plus contemplatif Psyrens, véritable pièce maitresse de la galette, aérien puis épique lors d’un superbe déluge de leads bourrés de réverb, l’auditeur est constamment bousculé entre élégance et brutalité. Du magma de leads harmoniques sur l’instru Search the Endless Planes aux soli enragés de Transcendence, des leads planants du prenant Sands of Time aux soli quasi électroniques de They Came and you Were, qu’on croirait composés au clavier alors qu’il n’en est rien, on évolue en plein trip interstellaire, et souvent l’on peut retrouver en filigrane un thème qui se répète, un leitmotiv musical à l’instar des space opera cinématographiques, comme sur l’instru Break the World’s Divide ainsi que sur l’incroyable pièce finale qui clôt l’album, Beyond the Eyes of Man, véritable dialogue de plus de 13 minutes entre nos deux protagonistes, l’homme et l’antique divinité (qui a dit God of Emptiness ?), qui prend vie grâce au double chant habité de Rayner Coss.

Cependant Worlds Beyond the Veil peut aussi laisser sur le carreau du fait de quelques défauts que seuls les fans pardonneront. Sa production tout d’abord, un peu étouffée sur la batterie, et dont la basse semble noyée par la clarté des leads qui peuvent vite submerger l’auditeur par leur aspect déconstruit et parfois chaotique, bien que de nature à servir le concept narratif de l’album, mais aussi sa longueur, son côté technique que certains pourraient juger trop démonstratif, ou encore son chant, un peu poussif parfois et au guttural moins pur que sur Forever Advancing. Pour autant, Mithras a frappé fort en cette année 2004, si fort que Candlelight a immédiatement ressorti la galette initialement parue chez Golden Lake Productions, suite au 10/10 du magazine Terrorizer.

D’un premier album plus bourrin parsemé de soli perchés, Mithras a donc su évoluer sur Worlds Beyond the Veil, et sortir quelque peu de l’ombre de Morbid Angel, tout d'abord en affinant sa recette, pour faire des leads le cœur même de ses titres, et ensuite en proposant un concept fort, basé sur une histoire épique et mythologique progressant sur l’album entier, accroissant non seulement son uniformité, mais en transformant aussi le combo en un groupe de brutal death technique et atmosphérique de premier plan. Un fer de lance qui reste encore aujourd’hui, unique et immédiatement identifiable, bien qu’ayant fait des émules chez le dernier Sarpanitum. Il n’y a qu’à écouter le génial Lords and Masters et son riff final pour se rendre compte où Tom Hyde et Tom Innocenti ont chopé leur inspiration.
L'album suivant, Behind the Shadows Lie Madness, mieux produit, plus concis et tout aussi fascinant, sera aussi bon, voir meilleur, et constituera le second chapitre de ce voyage interdimensionnel...

2 Commentaires

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BEERGRINDER - 12 Avril 2022:

@Miskatonic : J'étais parti pour chroniquer la discographie, mais après avoir rédigé un papier pour le premier album, je me suis aperçu que tu t'étais déjà occupé de la suite. Et bien étant donné que je suis entièrement en accord avec ta rédactions, ça m'épagnera du taf et je vais me rabattre sur d'autres disques, j'ai encore des tas d'idées sous le coude de toutes façons....

Je vois que je ne suis pas le seul à avoir senti un parallèlle avec Cryptopsy hé hé. J'en ai profité pour remonter ma note d'un cran au passage.

Miskatonic - 12 Avril 2022:

Tu peux toujours te charger du dernier en date, On Strange Loops, qui est en ce qui me concerne le plus abouti de la bande, enfin... de Macey, qui l'a quasiment réalisé seul. Et en passant, un Nouveau Sarpanitum se profile avec toujours le petit diablotin blondinet derrière les fûts.

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