Le
Deathcore, un genre qui suscite énormément de polémiques en nos temps. En effet, beaucoup pensent que celui-ci est mort depuis quelques années maintenant. Et il est vrai que l’on observe depuis peu de plus en plus de formations, considérées comme « Deathcoriens » se diriger vers d’autres chemins. L’exemple le plus flagrant serait celui de
Bring Me The Horizon : du son lourd au départ, un côté plus mélodique par la suite avant de finir dans la plus grande des banalités avec ces côtés Muse/
Linkin Park. Alors oui, beaucoup d’interrogations subsistent et la première est de savoir si le
Deathcore aura un avenir radieux.
Et pour répondre à cette question, quoi de mieux que de chroniquer un groupe de
Deathcore. Je vous présente
Make Them Suffer. Leur nom ne vous dit sans doute pas grand-chose et pourtant, leur originalité et leur talent ne sont pas à remettre en cause. Et oui, nos Australiens ne se contentent pas d’un simple
Deathcore gueulard et glaçant mais bien d’un
Deathcore plus symphonique, plus accessible, notamment grâce à l’aide de ce bel instrument qui est le piano et de cette curieuse mais agréable voix féminine.
Nous allons donc parler de leur dernier album du nom de
Worlds Apart. Mondes à part … De quels mondes notre septuor veut-il parler ? S’agit-il de territoires imaginaires, d’univers parallèles, de planètes encore inconnues ? A en déduire de cette magnifique pochette, on pourrait penser à de nouveaux horizons, plus colorés et plus joyeux. Ces deux personnes que l’on peut examiner au second plan semblent vouloir entrer dans ce cosmos mystérieux. Alors auront-elles raison de le faire ou au contraire, resteront-elles coincées dans cette sphère ?
Entrons donc dans le vif du sujet. Une nouveauté vient déjà s’installer et elle concerne le label puisque pour sa nouvelle galette, MTS abandonne Roadrunner Records pour rejoindre Rise Records. Un changement qui pourrait paraitre totalement anodin et pourtant, cette transformation est très importante. Car en effet, on se rend compte dès le premier morceau que nos Australiens ont complètement abandonné leur
Deathcore symphonique pour un Metalcore qui reste néanmoins très harmonieux mais bien moins poignant. La fin des cris brutaux, la fin également des taps-taps retentissants de la batterie. Me diriez-vous, si notre septuor a lâché sa plume Deathcorienne, a-t-il également enterré ce qui faisait sa force, à savoir son chant féminin et son piano. La réponse est en demi-teinte : le chant féminin est toujours omniprésent sur la grande majorité des morceaux, le piano, en revanche est nettement moins présent qu’à son accoutumé. Parfois, il se manifeste sur l’intégralité du morceau (Uncharted), d’autres fois, on peut l’entendre en arrière-plan (
Save Yourself) mais on peut aussi ne jamais l’entendre (
Dead Plains).
Et bizarrement, ce sont les morceaux qui se retrouvent avec ce manque de symphonie qui se montrent les plus intéressantes et les plus proches des travaux d’autrefois :
Dead Plains avec ses growls, que l’on retrouvera quasiment sur aucun autre morceau, Midnight Run avec ses riffs sonnant comme Deftoniens ou encore Grinding Teeth avec ses côtés Djent.
Fireworks signera le gros « F- » comme le dirait les Américains : un
Ether v.2 mais très répétitive et avec un vocal très restreint. Je terminerai avec Contact qui est l’OVNI de ce nouvel opus : une suite de chiffres, rien de plus dans cette « pause musicale ».
Worlds Apart marque donc un tournant dans la discographie de MTS. Un zigzag plutôt bien réussi même si celui-ci ne réinventera pas son genre. On aurait peut-être aimé un peu plus de prise de risque et des morceaux un peu moins ressemblants mais l’ensemble fait bien le boulot et c’est tout ce qu’on demande. Maintenant, à voir ce que ce virage donnera par la suite ..
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire