Zyklon est ce que l’on pourrait appeler une sorte de super-groupe (yeah), constitué de la crème des crèmes des musiciens norvégiens. Né des cendres pas du tout éteintes de
Zyklon B,
Zyklon en est son prolongement. Prenez deux musiciens d’
Emperor, soit Trym et Samoth, se baptisant par là, Zamoth (arf), plus
Daemon de
Limbonic Art ainsi que Destructhor du furieux
Myrkskog, vous avez déjà un sacré matériau de base. Mais prenez aussi les paroles ainsi que le concept de l’ancien batteur d’
Emperor,
Faust, les ayant écrites du fin fond de sa cellule qui sont tout sauf idiotes mais recherchées et expliquées et là vous pouvez avoir un combo hors-norme et intéressant.
Musicalement, ce premier album de
Zyklon est un pur produit black-death des plus corrosif. Black-death d’accord, mais aussi des plus singuliers car au-delà du tempo supersonique dont seul Trym a le secret, la paire de guitares lance au milieu de ce déluge cataclysmique des accords pour le moins étranges et distordus donnant une certaine impression d’hybridité et de malaise. Par ailleurs des éléments électro-indus font des apparitions pour le moins remarqué rendant cet aspect d’autant plus inquiétant que ce sont des sons que nous pouvons nettement saisir et reconnaître : radio, chant islamique, émission de talk-show à la noix etc… D’ailleurs sur les titres « Chaos
Deathcult » ainsi que « Zycloned » certaines parties sont entièrement électro, jouant sur des percussions de machines industrielles du meilleur effet. Petit blême, ces parties font de véritables coupures avec les morceaux à tel point qu’ils en deviennent indépendants. Ceci n’est qu’un défaut de ce «
World ov Worms », en effet, ce qu’il y a de plus fort au sein de cet album, c’est son intensité. Rarement, je n’ai pu entendre une telle énergie se dégageant avec une telle virulence. C’est à vous couper le souffle. Recevoir sur le coin de la citrouille une telle déflagration, c’est à vous refaire le visage avec un réacteur de Boeing.
L’autre partie primordiale à l’excellence du groupe, son cordon ombilical, c’est tout le concept de
Faust et de ses textes que le bougre a travaillé en prison. Ces écrits se montre très nietzschéen (le philosophe est par ailleurs cité dans le livret aux cotés de Jean Rostand, George
Orwell ainsi qu’un passage de « l’
Apocalypse ») et se placent ouvertement contre toutes formes de religions, l’esprit communautaire intégriste et la faiblesse de l’espèce humaine (on trouve sur le boîtier un petit encadré montrant l’implication du groupe dans sa cause contre la religion). Tout un programme que ces textes expliqués à l’intérieur du livret en dessous des paroles qui se montrent finalement comme des véritables odes de liberté. Car c’est finalement ce dont il est question dans le concept de
Zyklon qui n’est par ailleurs qu’une provocation, les zyclonés actuels, c’est nous… Embrumés, asphyxiés dans une société refusant l’individualisme et le libre-arbitre, tel le titre et l’accroche du premier titre, nous sommes dans un monde de vers. C’est à ce moment-là que l’on sent l’analogie entre
Zyklon et
Red Harvest. Ces groupes utilisent les mêmes bases indus, à peu près le même message et surtout, ils jouent leur métal extrême à eux. À la rigueur,
Zyklon, c’est plus que du black-death, c’est une nouvelle forme de métal extrême qui prend vie.
Se terminant sur le tétanisant « Transcendental
War – Battle Between Gods » où le charismatique Garm fait une apparition des plus mélodiques et malsaines, ce premier album de
Zyklon est une parfaite réussite et une bombe incandescente et jubilatoire.
Un nouveau style est né.
Svartolycka
Difficile de mettre quelconque titre en avant, tant chacun possède une personnalité propre. J?adore notamment le climat dégagé sur les superbes Deduced et Zykloned, qui prennent véritablement aux tripes !
Du très grand art.
Fabien.
En tout cas la prestation chant de daemon au mégaphone était unique.
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