Second méfait du super-groupe norvégien. Et autant être clair, «
World ov Worms » a laissé une empreinte de taille sur la scène métallique mondiale. Il était évident que les musiciens étaient attendus au tournant, surtout avec le départ de
Daemon laissant sa place au colosse Sechtdamon, guitariste-chanteur du défunt
Odium et surtout batteur titanesque de
Myrkskog au poste de bassiste-chanteur.
Et bien que peut-on dire de ce «
Aeon » ? La première écoute se révèle pour le moins surprenante. En effet, la musique du groupe s’est transformée en brutal-death proche des
Morbid Angel mais à la sauce
Zyklon. C’est-à-dire que l’on retrouve ces accords tordus et spéciaux à la paire de guitariste Samoth (pardon, Zamoth) et Destructhor. Par ailleurs ce dernier s’impose définitivement comme un excellent guitariste et même si ses solos sont moins hystériques que sur le précédent album, il faut bien reconnaître que le bonhomme est loin d’être un manchot. Technique tout en permettant quelques infidélités sonores, son jeu singulier mélangé à celui de Zamoth donne un mur de son imperturbable et reconnaissable.
Le jeu de Trym a lui aussi été sujet à quelques changements. Le son n’est plus le même, bien plus typé death, plus lourd rien à voir avec la sonorité emperorienne encore présente sur «
World ov Worms », comme pour les blasts , ils sont bien moins présents sur le disque. Cependant, quand un blasts éclate, ça ravale la façade sévère. Écoutez seulement la fin de «
No Name Above The Names » pour vous en convaincre. Quelle puissance !!!
Justement, cet album gagne en puissance par rapport à son prédécesseur, ce qui est très dans la veine du death-métal, reconnaissons le. Mais le prix a payé est la légère baisse d’intensité qui rendant le prédécesseur si incisif et fracassant. Ce n’est pas pour ça que l’on ne peut pas reconnaître le style
Zyklon, car oui, il existe bel et bien, de plus cet album contient une certaine charge d’agressivité non négligeable et particulièrement jouissive tout en restant hybride. Le chant de Sechtdamon est assez varié, plus même que le registre vocal tantôt aboyé de
Daemon. Sa voix death n’a rien de grandiloquent si ça ce n’est sa puissance, ce sont plus ses incursions semi-clairs qui instaurent une certaine atmosphère sombre contre un rythme mid-tempo jamais chiant et toujours entraînant.
La structure de l’album, parlons en, ce disque est construit en dent-de-scie. On alterne morceaux mid-tempo avec des titres bien plus véloces pour se terminer sur deux petits bijoux. « Electric Current », ainsi qu’ « An Eclectic Manner ». Ce sont aussi les seuls titres qu’apparaissent les claviers ainsi que les passages électro-indus. Ils sont par ailleurs bien mieux intégrés à l’ensemble sonore.
Plus de ruptures franches, tout s’emboîte à merveille sur ces deux titres méritant à eux seuls l’achat de «
Aeon ». Le dernier surtout car il contient comme invité Ofu Khan et LRZ (
Red Harvest). Ofu au chant, bien rauque avec quelques pointes plus mélodiques ce qui donne une ambiance bien glauque rajoutée à cela les claviers sidérants de LRZ qui ne font qu’un avec les guitares. Ce titre est fantastique !!
Quand aux paroles, elles sont toujours écrites et expliquées par monsieur
Faust qui se révèle comme un véritable sociologue musical de notre temps. Les cibles sont toujours les mêmes : les religions, l’intégrisme et l’uniformisation de notre société et bien que certains aient trouvé certaines paroles naïves voir même faciles ceux-ci comprendront que les paroles sont bien plus intelligentes que bien nombre de combos (Je ne cite pas de nom). Ça c’est réfléchi…
«
Aeon » est un excellent album des plus surprenant (plusieurs écoutes sont nécessaires) et bien qu’il manque d’intensité, il n’en est pas moins un album parfaitement construit et certains détails ont été améliorés. Décidément,
Zyklon peut se vanter d’être un des combos des plus fascinant de ces dernières années.
Svartolycka
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