1987. Choisissant un fameux morceau de
Master comme patronyme,
Terrorizer se forme à
Los Angeles suite à la rencontre de Jesse Pintado et Pete Sandoval, se joignant alors à Oscar Garcia et Alfred Estrada du groupe Nausea (ex-
Majesty). Le quatuor enregistre la demo-tape
Nightmares et une split-tape avec Nausea, puis met son activité en stand-by l’année suivante, faute aux occupations d’Oscar & Alfred au sein de leur premier groupe. Mais grâce aux nombreux contacts de Jesse par les voies du tape trading, les démos de la formation moribonde font rapidement le tour du monde, atterrissant notamment entre les mains de David Vincent (
Morbid Angel) et de Shane Embury & Mick Harris (
Napalm Death).
1988. Impressionné par son jeu de batterie et apprenant l'inaction de
Terrorizer, David supplie Pete de rejoindre
Morbid Angel en Floride, signant ainsi l’arrêt du groupe californien avec Jesse désormais orphelin. Dans le même temps en Angleterre, Shane & Mick transmettent leur fascination des démos de
Terrorizer à Digby Pearson, le boss du jeune Earache Records.
1989. Alors que
Morbid Angel, fraîchement signé chez Earache, s’apprête à immortaliser
Altars Of Madness aux Morrisound Studios sous la houlette de Tom Morris, les compères anglais convainquent de leur côté Jesse & Oscar d’enregistrer un album de
Terrorizer à titre posthume, avec un contrat d’Earache à la clé. Digby envoie ainsi nos deux bonhommes rejoindre Pete à Tampa, leur dégotant l’assistant de
Jim & Tom Morris, le jeune Scott Burns, qui ne possède quasiment à son actif que les productions de Slowly We
Rot &
Beneath The
Remains (
Obituary et
Sepultura).
Faute au répertoire incomplet de
Terrorizer, Oscar Garcia apporte plusieurs morceaux de Nausea, à savoir Corporation Pull In,
Need to
Live, Condemned System, Storm of
Stress et le terrible morceau éponyme. Présent dans les studios pour l’enregistrement d’
Altars, David enregistre quant à lui la basse en substitution d’Alfred récemment incarcéré en prison, tandis que Jesse enregistre seul toutes les lignes de guitares, Oscar ne se sentant pas assez à l’aise pour assurer ses parties en si peu de temps. Ainsi en huit heures, entre deux sessions de
Morbid Angel, le quatuor parvient à mettre pas moins de 16 titres en boite !
Grâce au professionnalisme de Pete & David, le couple basse / batterie fonctionne idéalement, Pete livrant l’un de ses plus beaux jeux de batterie, alternant blast-beats fracassants, rythmiques percutantes et accélérations démentes avec une adresse et une finesse désarmantes. Jesse lâche de son côté des riffs rapides, précis & acérés, à l’image du riffing impitoyable de World
Obliteration et du culte Fear Of
Napalm, lui valant immédiatement son intégration au sein de
Napalm Death à la fin de l’enregistrement, aux côtés de Mitch Harris (
Righteous Pigs) ayant fraîchement remplacé Bill Steer, désormais à plein temps dans
Carcass. Enfin Oscar couronne le tout grâce à son growl puissant & rageur, sur ses paroles contestataires, critique du système mondial et condamnation des pratiques des multinationales.
Scott Burns se surpasse également, livrant l’un des ses meilleurs enregistrements, à la fois clair et bigrement incisif, le propulsant directement parmi les ingénieurs du son les plus réputés du circuit, aux côtés de son homologue britannique, le grand Colin Richardson (
Napalm Death,
Carcass,
Bolt Thrower). Ainsi, bien que les conditions de la réunion passagère de
Terrorizer et de l’enregistrement de
World Downfall se soient effectuées dans l’urgence, chaque morceau s’enchaîne à la perfection et bénéficie de toute la fraîcheur et de cette alchimie entourant les scènes deathmetal & grindcore du moment.
Synthèse parfaite entre le hardcore-grind britannique (
Napalm Death,
Doom,
Extreme Noise Terrror) et le deathmetal états-unien (
Repulsion,
Master), véritable passerelle entre les deux scènes,
World Downfall s’impose directement parmi les missiles les plus déterminants d’Earache et du death-grind en général, bénéficiant immédiatement d’une vénération absolue auprès du public extrême. A l'image des terribles morceaux Death Shall Rise et
Injustice, pour ne pas tous les citer, les années passent tandis que
World Downfall demeure une référence inimitable & intouchable, culte à en mourir, de sa première à sa dernière seconde.
Fabien.
A l' ecoute de cet album, je comprends:
1/ l'engouement de Fab.
2/ l'impact du disque sur la scene extreme à l'époque.
Mais plus globalement je mesure aujourd'hui avec du recul comment la scene s est créee et developpée grace à 1 poignée de passionnés et des producteurs tout aussi passionnés. Les Napalm Bolt Morbid....ont sacrement pesé à cet epoque sur la defenition des courants extremes. La partie historique de la chronique avec le fameux tape trading me donne qlq peu à reflechir sur la logique de consommation et de decouverte musicale.
Les differents morceaux ont vraiment 1 approche enervée tant dans le chant que dans le jeu de batterie. Meme si ma comparaison peut ne pas etre totalement en accord chronologique, je trouve 1 similitude avec certaines approches musicales et chant avec THE EXPLOITED,ce coté scandé et revendicatif du chant en particulier.
En remontant les courants musicaux en sens inverse il apparait clairement des bases communes entre les groupes avec l echange de personnel mais aussi les influences musicales communes.
Sacrée chronique pour 1 sacré disque dans 1 sacrée epoque!
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