Evergreen Tarrace, ho nooon, du émo-core ! Pourquoi moi, j’ai pas été sage ? Y’a pas quelqu’un d’autre qui veut bien s’en charger ? Ah les vaches, ils tournent tous la tête, sympa la solidarité… Bon ok, je me lance, encore un disque de pseudo hardore sur fond de chant clair qui m’attend, je salive déjà.
«
Wolfbiker » est le cinquième album de ce groupe américain signé chez
Metal Blade, label qui ratisse de plus en plus large question musique. On ne peut pas trop leur en vouloir non plus, les temps sont durs pour l’industrie du disque ma p’tite dame, c’est plus comme dans l’temps… Cinquième album, ça me rassure, ces cocos-là ne doivent pas nager dans l’amateurisme. Mais je commence aussi à savoir que longévité ne rime pas forcément avec qualité, le plus simple est donc d’essayer !
Le premier titre me surprend agréablement, un petit suppositoire hardcore /métal très efficace de 2’35, sans aucune trace de chant mélodique. Le groupe a-t-il été par erreur catalogué en émo-core ? Le second morceau me confirme que non, car les chants clairs mélodiques font leur apparition en se mélangeant, comme le veut la coutume, à de grosses guitares assommantes.
Moi qui suis loin d’être fan du style, je dois dire que j’ai néanmoins très vite accroché aux compos de Evergreen Tarrace, car l’ensemble reste très énergique et les vocaux réellement "chantés" sont très bien dosés, ils ne sombrent pas dans des ouin-ouin pleurnichards qui ont très vite tendance à m’irriter. Ils sont même parfois fort bien sentis et rendent les refrains facilement mémorisables, parfois même poignants ("Where There Is
Fire We
Will Carry Gasoline"). Le batteur fait souvent parler la double, les gratteux sont aussi bien inspirés dans les riffs agressifs que dans les parties mélancoliques, l’album tient définitivement bien la route et a de quoi séduire les métalleux bourrus qui n’ont pas honte de verser une petite larme en douce. Certains titres sont tout simplement excellents, comme les costauds et saccadés "Chaney Can’t Quite…", "Rip This" ou "The Damned".
Le groupe ne tombe pas dans la facilité et conserve une énergie bluffante grâce à ce mélange d’inspirations old school dans les riffs et d’arrangements très actuels dans les vocaux et les harmonies. Un boulot bien plus intelligent qu’il n’y paraît à la première écoute… Par ailleurs, les compos ont l’avantage de tourner autours des 3 ou 4 minutes, le groupe va droit à l’essentiel et ne plombe pas ses titres de parties inutiles. Bien vu...
Malgré une pochette très moche, ce disque est une bonne sortie !
Pas une grosse bombe non plus, mais c’est le genre d’album que l’on se ressort avec plaisir de temps en temps. Sur scène, les grosses rythmiques et les chœurs virils des compos doivent être rudement efficaces ! A découvrir…
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