Wintercoast

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Touchstone
Nom de l'album Wintercoast
Type Album
Date de parution 2009
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Prelude
2. Wintercoast
3. Strange Days
4. Voices
5. Joker in the Pack
6. Original Sin
7. Solace
8. Zinomorph
9. Line in the Sand
10. The Witness Pt. 1
11. The Witness Pt. 2
12. Postlude
13. Zinomorph (Radio Mix)

Acheter cet album

 $33.48  9,98 €  12,52 €  £10.96  $21.36  15,00 €  48,73 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Touchstone


Chronique @ AlonewithL

27 Mars 2012

Un rêve dont on ne voudrait en aucun cas s'éveiller, un petit séjour dans le pays des songes.

Après la sortie de son premier volume, le dénommé « Discordant Dreams », il restait aux anglais de « Touchstone » de concrétiser en live et de confronter leur nouvelle chanteuse à un public qui restait en pleine découverte du groupe. L’épreuve fut assez brillamment accomplie lors de la tournée britannique de 2008 avec la pointure du rock progressif anglais « It Bites ». C’est donc renforcée dans leur estime que l’équipe file de nouveau en direction des studios d’enregistrement pour s’atteler à un second album. Utilisée avec parcimonie sur le précédent album, Kim Seviour devient la vedette indétrônable de « Wintercoast ». Ils reprennent ainsi le nom du court instrumental de 23 secondes situé à la piste 7 de « Discordant Dreams » et du front de mer situé au Nord Ouest de la Russie, qui avait inspiré Adam Hodgson à la composition du dit titre. Le disque « Wintercoast » sorti en 2009 s’illustre en tant qu’album conceptuel, traçant la quête d’une vision idyllique, d’une recherche de vie meilleure dans un endroit que l’on ne sait trop imaginaire ou réel; Wintercoast. « Touchstone » nous fait parcourir à travers ses textes et sa musique un rêve dont on ne voudrait en aucun cas s'éveiller, un petit séjour dans le pays des songes.

Ce long voyage nécessite des préparatifs et une annonce. Le « Prelude », tout en reprenant l’instrumental « Winter Coast » du premier opus, poursuit par une voix narrative, contant avec amertume ce fabuleux rêve. Cette voix n’est autre que celle du grand acteur anglais Jeremy Irons, celle de Scar dans la VO du « Roi Lion », celle d’un homme aigri et pensif, écrasé par la modernité et la technologie qui ont rendu sa ville et son univers aseptisés, unicolores. Le morceau « Wintercoast » qui emboîte le pas ne nous trompe pas sur la marchandise, c’est réellement le pays des rêves. Élaborée, vivifiante, la musique aurait gagnée en puissance, semblerait-il. Le riffing âpre d’Adam est le premier véritable aperçu que l’on a du morceau. La guitare aurait pris du mordant, comme Kim Seviour qui apparaît désormais moins réservée, moins timide. Après quelques passages bien mouvementés, on entre dans la partie sensible située dans la seconde partie du présent titre. C’est alors ce bon Rob qui se jette à l’eau et qui donne de sa voix. Sa prestation balaye tout, intensément émouvante, sensationnelle, dégageant une chaleur d’une rare intensité, grâce au soutien de ses claviers.

« Touchstone » aurait remanié sa musique, la rendant plus directe, plus vivante, voir même plus révoltée, comme nous avons pu nous en rendre compte sur l’éponyme. Ce serait aussi le cas à l’occasion sur l’inquiétant et sombre « The Witness Pt1». Notre line-up changerait ici d’apparence: Kim prenant une voix que l’on ne saurait trop différencier à celle de Björk, la guitare devenu tragique, grondant et saturant ses notes, la batterie jouant sur les percussions. « Joker in the Past » ferait usage de cette même force palpitante et menaçante sur sa longue entame. Mais l’exaspération exprimée se serait estompée au profit du chant voluptueux de Kim, d’une guitare acoustique et d’un léger fond de claviers. Néanmoins, la seconde partie s’ouvre avec une tension qui mènera à un soulèvement général, à un pur instant de féerie et d’admiration. Une profonde luminosité qui ruissèlerait en douceur pour nous ballotter sur « Voices ». Le refrain bouillonnant marquerait tout de même une cassure avec des couplets au comble du raffinement et de la délicatesse.

La compassion, le bien être, deviennent véritablement des fers de lance avec le sympathique « Witness Pt2 », emmené cette fois à équité par le duo Rob/Kim. On retrouve un style pop rock à la manière de Sting que Rob affectionne particulièrement. Sur une première partie du moins, car l’autre se réserve à la main mise des synthés et d’un progressif rayonnant. Des sonorités artificielles qui feraient aussi la différence sur « Line in the Sand », se développant plus comme une ballade envoutante et énergique. Le passage instrumental de son dernier tiers piste confronte un esprit classique incarné par le piano et un esprit moderne constitué des habituels instruments, délivrant eux un metal mélodique sans compromis. Il y aurait de l’engagement, une pêche qui n’avait pas été depuis révélée chez ces membres. Notre chanteuse se serait aussi pratiquement affranchie du chant de Rob. Le tonitruant « Strange Days » en serait une confirmation. On note le rythme résolument heavy metal et le pré-refrain aux claviers que l’on rapprocherait à du « Lordi ». Peut-être là l’un des titres les plus cogneurs et accrocheurs de la discographie de « Touchstone ». Un parallèle pourra être fait avec « Zinomorph », mettant davantage les claviers à la manœuvre que « Strange Days », mais bénéficiant d’un son aussi direct et foudroyant.

Au contraire de ces derniers titres cités, la mélancolie s’emparerait de la belle ballade « Original Sin ». Morceau lent et limpide qui nous fera partager un moment de tendresse. Une tendresse devenue extrême sur « Solace », prenant une attitude réservée, une cadence slow, pour ainsi dégagée la place au chant le plus touchant et sentimental de Kim.
Le disque reprendra en plus dans sa réédition SPV/Steamhammer, la version radio écourtée de « Zinomorph »et des lives plutôt efficaces de « Shadow » et « Joker in the Pack ».

Le groupe se peaufine, prend de la confiance et renforce ses compositions. « Wintercoast » perd le côté suave de son prédécesseur, pour en ressembler à un peu plus à rock neo-progressif à la « Marillon » période « Misplaced Childhood ». Le groupe ne perd pas pour autant sa marque de fabrique; ce serait en fait juste l’œuvre de quelques petits réglages. Le chant de Rob se serait notamment mis en retrait au profit de Kim. Les riffs de guitare auraient pris de la valeur. Ce dosage a permis à « Touchstone » de passer à la vitesse supérieure et d’améliorer leur performance par rapport à « Discordant Dreams », que l’on pouvait déjà situer à un très bon niveau. Le rêve de « Wintercoast », un espoir mince et vague placé au fond d’une cavité de notre boîte crânienne, face à un monde déshumanisé, désenchanté et stérile. Mais tant qu’il y aura encore de l’espoir…

16/20

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire