Voici quelqu’un dont on ne parlerait pas assez. Que ceux qui connaissent «
Touchstone » lèvent le doigt….. Levez pas tous en même temps. C’est vrai que cette formation britannique créée en 2003 par le chanteur/claviériste Rob Cottingham et le guitariste Adam Hodgson n’est pas très connue outre-manche, elle brille pourtant aux Etats-Unis, et jouit même désormais d’une signature chez le prestigieux label SPV/Steamhammer depuis leur troisième album « The
City Sleeps ». Le label en question propose une réédition de leurs anciens opus, à commencer par leur premier EP sorti en 2006. « Mad Hatters » laissait déjà entrevoir l’originalité et la prestance de ce groupe n’ayant cessé d’osciller entre metal progressif et metal mélodique.
Premier aperçu avec « Misguided Fool ». Nous assisterons à un jeu de cache-cache produit par les synthétiseurs sur l’entame, avant que ceux-ci finissent par se discipliner et prendre de la hauteur. Les notes dégagées sont alors pressantes et ostensibles, faisant surgir des riffs bruts de guitare. Un courant linéaire sera adopté dès l’intervention du chant. L’avancée se fera au pas à pas. On remarque que le chant est secondé par une voix féminine assez timide, celle de Liz Clayden qui restera dans le groupe le temps de l’Ep. Mais ce qui va frapper surtout dans le morceau c’est la mainmise de la guitare sur la fin, lançant ses salves avec plus de puissance et de conviction. L’EP ne nous inonde pas de riffs et de mélodies des plus diverses. On chercherait tout bonnement à faire les choses dans la simplicité et surtout l’efficacité. Même si, on aurait pu prévoir quelques plus amples rebondissements. Il y aurait en effet quelques petites lacunes dans ce qui ressort de « The Mad Hatter’s Song ». Le départ se montre brillant; une boîte à musique, puis immédiatement des sonorités modernes, joyeuses et enflammées dans la mouvance prog du début des années 2000. Cela dit, la piste devient rapidement plate et creuse, surtout au niveau du chant, qui aurait l’air de s’écouler sans trop de conviction. On serait en fait quasiment dans l’attente, jusqu’au milieu de piste, qui après un break tout en sérénité, nous convie à une excellente prise de volume, où l’ensemble se voit paré d’éclats. S’en suivra une musique légèrement groovy avec le chant féminin seul et la basse en attaque.
«
Touchstone » tient peut-être son meilleur morceau de la demi-galette avec « One Shot », qui s’appuie lui sur un refrain très fort et une guitare présente aux avant-postes. On allie le chaud et le froid entre les couplets pacifiques et un refrain qui fait parler la poudre. Un dynamisme, des palpitations qui ne viendront pas vibrer « Hear Me ». Ce morceau jouirait plutôt d’une certaine indolence. La musique n’agit pas par palpitations, ce sont ici les synthétiseurs et le piano qui font le gros de l’ouvrage. Nous voila transportés par une force invisible, mis en apesanteur dans un champ céleste et atmosphérique. La voix de Rob transperce littéralement le ciel étoilé. La guitare fera de même dans un soli, elle s’éprend alors de la même solitude et mélancolie ressenties. Cette réédition comprend en supplément deux titres live, chantés avec Kim Seviour: «
Original Sin » et «
Dignity », deux bons titres de la formation. Kim nous montre son leadership par sa voix sans pareille. «
Touchstone » assure autant en live qu’en studio.
Voila une merveilleuse idée de remettre au goût du jour un groupe de premier choix qui ne privilégiait de pas beaucoup de promotion sur le continent. À charge de revanche, cette réédition arrive à point nommé pour découvrir ou redécouvrir la subtilité et le charme anglais de «
Touchstone ».
Pas de grosses fioritures ou de prises de tête, juste la beauté des choses simples, des choses vraies, pour la plus grande joie de nos oreilles et des amateurs de metal mélodique.
15/20
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