Wiedergänger

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Macbeth (GER-3)
Nom de l'album Wiedergänger
Type Album
Date de parution 28 Septembre 2012
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1.
 Kamikaze
 04:20
2.
 Fritz H.
 04:29
3.
 Begraben
 05:37
4.
 Fleisch
 05:02
5.
 Stück für Stück
 05:25
6.
 Gladiator
 04:37
7.
 Wiedergänger
 04:24
8.
 Kanonenfutter
 06:03
9.
 Untergang
 06:55
10.
 Das Kreuz
 05:09

Durée totale : 52:01

Acheter cet album

 $0.89  €8,99  €3,99  £55.81  buy  buy  €0,99
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Macbeth (GER-3)


Chronique @ Hellsheimer

01 Octobre 2012

Merde un truc avec un nom anglais...

Alors? Qu’est ce que je vais bien pouvoir piocher au fond du disque dur à chroniquer ce soir? un truc au pif (glou glou ?) ? Connu ? Le nouveau sauveur du Rock Anglais pour les 2 semaines à venir?
Am Stram Gram...

Merde un truc avec un nom anglais...
Macbeth, hormis un nom utilisé par des myriades de groupes se réclamant de Shakespeare ou de ses oeuvres, est plutôt une agréable surprise avec ce "WiederGanger". Ce groupe n’est pas né de la dernière pluie non plus puisque sa première démo date de 1985.

Ici, c’est la guerre... La vraie, à l’ancienne, avec les chants qui vont bien, les cris, le bruit des balles qui fusent, le froid, la Mort...
Stalingrad...
Le mot habituel sur l’artwork. Celui-ci reste assez épuré, dans les tons jaune et le dessin, une sorte de représentation de la Mort coiffée comme Bart Simpson (comme on me l’a fait remarqué ailleurs) qui vient récupérer des âmes ne donne pas vraiment envie d’en découvrir plus...
Sauf que ce serait une erreur.

Bon, on sait qu’après l’intro de rigueur, on devrait morfler sévère... Et c’est le cas. On est en présence d’un Heavy supersonique, limite Thrash 90's avec quelques rythmiques techniques bien senties. Les titres sont quand même relativement variés (plus mid tempo pour « Fritz H », lourd sur « Begraben » ou « Fleisch »). Ces deux titres titres avec la voix qui va bien ne sont pas sans rappeler le très mésestimé mais néanmoins culte Manilla Road.

La voix est puissante, assez rauque et ne connait pas les aigus ou alors par mégarde et ne s’y attarde pas.
Ouf.
Le chant en Allemand n’est pas un obstacle et le rythme parfois martial utilisé se fond admirablement dans le paysage musical du groupe. Sauf peut être sur la partie acoustique de « Stalingrad-Das Kreuz » où il semble beaucoup trop fort pour la mélodie qui le soutient. On lui colle parfois de petits effets ("Stalingrad-Untergang") mais cela reste marginal.
Quelques choeurs guerriers avec des grosses voix burnées pour soutenir les refrains et quelques lignes de chant, sont utilisé avec parcimonie. Mais on les retrouve aussi seuls sur «Kamikaze» ou « Stalingrad-Das Kreuz ». Ils sont beaucoup plus typés Heavy sur les 4 titres bonus.

Des passages acoustiques sortis de nulle part comme sur «Kamikaze» justement, provoquent une cassure dont on n’attendait pas la présence à ce moment du morceau, donnant une touche Blind Guardian du plus bel effet, malheureusement trop court. Tout comme l’intro de "Gladiator" ou celle de « Stalingrad-Das Kreuz ». Et en parlant d’intros, elles sont plutôt variées («Fritz H» et son gramophone qui craque, « Zeit der Zeiten » et son discours ou «Bomber" qui malgré les sirènes du départ n’est pas une reprise de Motörhead). Quelques touches orientales, elles aussi acoustiques, viennent agrémenter la fin de «Fleisch», comme pour nous rappeler que Macbeth ne se contente pas du strict minimum au niveau de la variation de ces titres et de la composition de ceux ci..
De ci de là, on retrouve quelques harmonies quitaristiques proches d’un Maiden époque « Powerslave » (« Stueck fuer Stueck »), ou du Accept (« Zeit der Zeiten »). Quant à l’ouverture du titre éponyme, elle aurait très bien pu se retrouver sur un album de Slayer période fin 80's avec sa mélodie rampante et l’assise lourdingue en support.
Les soli, c’est du genre Bolt aux jeux olympiques, à savoir un déluge de notes incessant ravageant tout sur son passage mais toujours avec une certaine mélodie sous-jacente. Très propre tout ça.

La basse semble être l’instrument maudit du moment car sur une palanquée d’albums récents, on a vraiment l’impression qu’il y a un manque de ce côté-là de la production. Sauf pour quelques secondes sur "WiederGanger".

On parlait de guerre un peu plus tôt ici et on retrouve le sujet sur le titre épique de cet opus, « Stalingrad ». Celui-ci, divisé en trois parties pour une durée avoisinant les 20 minutes, ne dénote pas du reste. Quelques touches de Maiden une fois de plus pour les harmonies, un chouïa de Slayer pour quelques rythmiques et le tour est joué. Et la batterie est bien dans le ton du sujet avec quelques parties à caractère militaire tout comme sur «Bomber».
A noter une fin pourrie et bizarre sur « Zeit der Zeiten ».
Les bonus (relecture des 4 titres de la démo de 1985) valent le détour et peuvent justifier de l’achat de la version collector. Surtout pour le morceau «Macbeth» et son coté Stormwitch.

Au final, on se retrouve avec un album qui n’apporte rien de nouveau mais qui va à l’essentiel. Le groupe a bien digéré toutes ses influences et les ressort avec une personnalité qui lui est propre. Bien sûr, il y a toujours des choses à améliorer mais l’album se laisse écouter sans que l’envie de le balancer par la fenêtre ne se fasse sentir.
Si vous cherchiez un pendant valable à Stuka Squadron et son Heavy mou du bulbe et mal produit, vous venez de le trouver...


8 Commentaires

14 J'aime

Partager

Hellsheimer - 02 Octobre 2012: Je reçois des caisses de trucs la plupart inaudibles ou mal produits ou beurk. Celui là fait partie de ceux dans lequel j'investirais bien volontiers.
Hellsheimer - 28 Octobre 2012: Une des bonnes sorties de l'année dans le style effectivement.
ozzy71 - 28 Octobre 2012: Ficelé, la chronique donne envie et les quelques morceaux chopés sur Youtube m'ont convaincu.
Sperma_frost - 16 Décembre 2012: Cet album vaut bien un détour et qu'on s'y attarde, je le trouve bien foutu dans les compos et une prod de bon niveau, à posséder sans délai à mon sens!
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Chronique @ dark_omens

03 Octobre 2014

Juste de l'excellent travail...

Procédons donc par ordre. En ces temps séculaires et troubles de l'après guerre, le monde dut se résoudre à affronter un conflit d'un tout nouveau genre. Une tension qui opposa le bloc de l'est (symbolisé notamment par l'Union Soviétique) au bloc de l'ouest (symbolisé notamment par les Etats-Unis d'Amérique). Cette rivalité stratégique et diplomatique appelé la guerre froide, ainsi que l'occupation infamantes (du moins certains la jugeaient-ils ainsi) de son territoire par les forces alliées conduisit l'Allemagne à se scinder géographiquement, idéologiquement et politiquement en deux entité distincte. Pour se faire elle érigea une balafre de pierre communément appelé le mur de Berlin. À l'est de cette muraille, influencé par les méthodes soviétiques, la RDA est alors sous le joug d'une répression fomentée, notamment, par la Stasi (service de police politique, de renseignements, d'espionnage et de contre-espionnage de la République démocratique allemande) et par un pouvoir despotique. A l'ouest la RFA est, quant à elle, relativement plus libre et davantage ouverte vers l'occident.

Ce rappel historique, très schématique, a pour objectif de dépeindre le contexte dans lequel les musiciens de Macbeth décidèrent de fonder leur groupe en Allemagne de l'est. Bannis par le régime, changeant de nom, ils finirent par se séparer après le suicide de l'un de leur camarade emprisonné. Ce n'est finalement qu'en 2006 qu'ils parviennent enfin à sortir un premier album éponyme. Un deuxième opus, Gotteskrieger sortira trois ans plus tard. Et, en cette année 2012, un troisième intitulé Wiedergänger. C'est ce dernier que nous allons évoquer ici.

Le passé n'est jamais anodin. Au mieux il nous nourrit, au pire il nous inspire. Dès les premières notes de guitares du titre véloce et rugueux pourvu de chants très âpres ouvrant les hostilités de cet opus, il en émane une sincérité et une profondeur peu fréquente. Ce Kamikaze, se plaçant à la frontière ténue entre Heavy Metal et Thrash, dévoile, en effet, assez rapidement les intentions délicieusement belliqueuses de Macbeth. Un second morceau, quant à lui, poursuit l'assaut. Encore et toujours de l'agressivité. L'album en sera empli.

Arrivé là du délicat exercice de l'analyse de cet opus, et fort des éléments déjà subrepticement évoqués, d'aucuns pourraient imaginer le pire. Un chant éraillé et rugueux digne de la plus pure tradition saxonne (Sohnke Lau, Chris Boltendahl, Peavy Wagner...), de la musique souvent pugnace et parfois rapide aux accélérations Thrashy redoutables, nul doute qu'il s'agit donc ici d'un énième groupe ordinaire se contentant de s'appuyer sur des facilités culturelles offertes, notamment, par ses origines. Raté. Car si, bien évidemment, le groupe s'inscrit dans une certaine tradition allemande, il propose un Heavy hargneux comme peu savent encore en faire aujourd'hui dans cette contrée.

Ce premier atout, pourtant cruciale, n'est pas le seul à contribuer à l'excellence de ce groupe, et de ce disque. Non content d'être de formidable irascibles, Macbeth a eu l'excellente idée d'exprimer cette rage dans la langue de Goethe qui, de par ses aspects gutturaux, quoiqu'on en dise, se prête parfaitement à ce genre de ressentiment.

Et au delà même de tous ces avantages probants, le quintette se permet même de composer avec une subtilité et un art de la nuance capable d'insuffler de cette diversité salutaire que les teutons peinent, parfois, à trouver.

L'ensemble de ces qualités dévoile le superbe Kamikaze, le divin Fritz H aux préambules admirables, le lourd et lancinant Begraben aux final acoustique splendide, ou encore, par exemple, Wiedergänger aux breaks somptueux et aux soli de guitares magnifiques. Mais aussi l'intéressante trilogie Stalingrad (Kanonenfutter, Untergang et das Kreuz).

Ici point donc de musicalité inutile échafaudée en des volutes douces et harmonieuses. Point de construction sans intérêt. Point de musique ou de mot sans raison valable. Juste de l'efficacité et de la rudesse. Juste du plaisir et de la sincérité. Juste du sens et de l'histoire. Juste de l'excellent travail, en somme.

0 Commentaire

2 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire